D.J. Rich Medina
Même cinq ans après sa mort, l’influence du Nigérien Fela Kuti se fait toujours sentir. Considéré comme le père de l’afro-beat (mélange de funk et de musique africaine), le grand Fela est encore une référence tant sur le continent africain qu’en Amérique, où on l’échantillonne à qui mieux mieux.
L’organisation Red Hot propose cette semaine un hommage à ce musicien décédé des suites du sida avec la compilation Red Hot + Riot, où plusieurs artistes reprennent de ses pièces au profit de la lutte contre le sida en Afrique. "On ne peut parler d’afro-beat sans nommer Fela, rapporte le D.J. Rich Medina à qui on a confié la tournée de promotion pour mousser le lancement du disque. C’est comme parler de basket-ball sans parler de Michael Jordan: impossible." Né dans le New Jersey, Medina a justement connu une brève carrière dans le basket-ball professionnel (il fait 1,95 mètre!) et dans la vente pour l’industrie pharmaceutique avant de retrouver son premier amour, la musique. "Les gens accrochent à Fela Kuti comme certains ont embarqué dans le train James Brown il y a 15 ans. À cette époque, tous les rappeurs produisaient un disque avec une pièce de James Brown. La même chose arrive maintenant avec Fela." Medina voit tout de même dans le nouvel engouement posthume envers Kuti un certain intérêt mercantile, mis à part cette cause qui a été au centre du combat politique du roi de l’afro-beat. Qu’à cela ne tienne, la cause est noble puisque Kuti a représenté l’espoir d’une génération d’Africains, particulièrement sur la côte ouest du continent. "En tant qu’artiste, il est important de défendre une cause ou du moins de rappeler aux gens que l’important n’est pas seulement de faire la fête et se saouler mais également de se responsabiliser et de poser des gestes concrets." Comme pour Kuti, la politique est donc demeurée au centre de toute la musique noire en Amérique, que ce soit dans les favelas ou les ghettos. Musique et politique sont donc inséparables, selon Medina. "Elles font partie d’un tout. On ne peut faire pousser de l’herbe sans le soleil et la pluie." Medina est membre de la soirée new-yorkaise Jump N Funk présentée exceptionnellement ce jeudi 10 octobre à Montréal, lors de la soirée Therapy du Jello pour le lancement du disque Red Hot + Riot.
Aussi à surveiller:
JEUDI 3 OCTOBRE
– Nouvelle soirée Colorful au Newtown sous l’égide du house. Cet événement gay hebdomadaire présente les D.J. Jester et Stéfane Lippé avec la chanteuse Nancy L invitée cette semaine (6 $).
SAMEDI 5 OCTOBRE
– La légende du house de Chicago Derrick Carter revient à Montréal à l’Aria avec les résidents Rob Brown et Nic B.
– Le plus grand play-boy de la musique, Dimitri From Paris, est de retour en ville au bar Exit dans le cadre de la série Goldclub.
MARDI 8 OCTOBRE
– Voyageant entre les clubs underground et le Sona, l’as de l’électro Philgood revient aux mardis Eclectiks du café-resto Folies.
MERCREDI 9 OCTOBRE
– L’étage drum’n’bass des mercredis Statics de l’Exit reçoit DJ Optiv du collectif Cause 4 Concern de Londres avec les résidents Spinal et Stabba, en plus d’un show du nouveau groupe rap montréalais Offsides à l’étage inférieur (10 $ avec une consommation).
JEUDI 10 OCTOBRE
– On n’avait pas vu cela depuis un an et demi au Sphinx: une nouvelle soirée trance hebdomadaire à Montréal qui prend pignon sur rue! Revelation se tiendra tous les jeudis à compter du 10 octobre au 1592, rue Sainte-Catherine Est. Les D.J. Rickie Orion, Kaotik et Iznogood (qui se faisait silencieux depuis quelques mois…) offriront un mélange de hard-trance, d’epic-trance (?) et d’industriel (4 $). Information: kaoproduction.com/heretik.
Top 3 – P-Thugg
1. Total Contrast – Takes a little time [Metronome]
"Paroles profondes, ligne de basse sensuelle et drums percutants. Un de mes groupes préférés."
2. DJ Quik – I useta know her [Arista]
"West-coast-old-school-p-funk-style: guitares funky et ligne de basse mortelle."
3. General Caine – Get down attack [Groove Time]
"Des paroles hyper funky, des cuivres débiles et, bien sûr, une ligne de basse foudroyante."
Les résidences du nouveau bar Mile-End (géré par Mark Dillon de Turbo) viennent d’être annoncées. P-Thugg du duo Chromeo s’occupera des mercredis électro et Paul Raymer (soirée Adult Only) partagera un jeudi sur deux avec Olivier Bergeron (Skyjuice). Les vendredis, ce sera le D.J. François (Future Shock) qui sera aux commandes. Mensuellement, Tiga et les artistes invités par Justin se partageront une résidence, tandis que Jamie DiSalvio reviendra certains jeudis ou samedis.