Dans le mix
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Dans le mix

C’est dans l’univers des raves que la relation entre l’image et le son s’est développée pour la première fois à grande échelle en marge des cercles artistiques. Avec l’apport de nouvelles technologies, le phénomène a évolué et dépasse largement aujourd’hui le simple collage. Bienvenue à la nouvelle ère de l’audiovisuel….

Le rôle du vidéaste dans les soirées musicales a tellement progressé, ces dernières années, qu’on remet même en question actuellement le terme "V.J.", qui pourrait sembler réducteur. Participants de l’événement Transatlantique – SAT [mix_session], Ian Cameron et Vincent Letellier font partie de cette nouvelle génération de créateurs, comme en témoigne leur projet Wormfarm. Mieux connu sous le nom de Freeworm, Letellier partage son espace créatif avec le V.J. qui l’accompagne dans ses spectacles. "Avant, c’était Vincent qui faisait la musique en premier et je réalisais par la suite une interprétation visuelle de cette musique, raconte Cameron, joint en pleine session de travail avec son comparse. Il commençait et moi, je finissais. Ce nouveau projet est l’occasion pour nous d’explorer une méthode de travail différente." Le concept qu’ils développent présentement est pour eux un véritable terrain de jeu. Travaillant ensemble sur un documentaire, ils vont par exemple remixer en direct les images et le son de leur propre oeuvre. "Les deux musiciens du métro qu’on a choisis (le thème de ce documentaire) sont des interprètes qui chantent beaucoup de Johnny Cash, rappelle Letellier; donc, il se peut que ce soit finalement un remix d’une toune de Johnny Cash en direct!" Bref, ils travaillent sans cesse depuis deux semaines à mettre sur pied des techniques de symbiose son-image, modifiant jusqu’à l’approche de la musique de Letellier. "Pour le show de Freeworm, il était impossible d’obtenir une esthétique en filmant avec une caméra numérique (DV); mais maintenant, nous n’avons plus cette contrainte, puisque nous ne cherchons plus une esthétique; nous cherchons simplement à explorer des techniques", poursuit-il. Et Cameron d’ajouter: "Ça va être très cru, plus rough. Ça risque d’être loin du rétro-kitsch bien propre d’avant."

L’événement Transatlantique – SAT [mix_session] est présenté dans le cadre du FCMM. On y retrouve le line-up de Montréalais le plus alléchant et varié depuis longtemps avec Ghislain Poirier, Tobias V, Pheek, Naw, The Mole, Crystelle, Mike Shannon, Miss Akane, Pfreud, Sync! et Nivoc jumelés aux V.J. Glitch et Les Parasites, Ian Cameron, J. Moment Factory, Hein?, Cinetik, M. St-Arnaud, Jocool, Daüc, Les Passages, K-Project, et Frame-Tbc. Dès 15 h le samedi 12 octobre (12 $, deux pour un avant 17 h).

Olympisme gai
Toujours au coeur de la communauté gaie, le festival Black & Blue se poursuivra toute la fin de semaine avec le Jock Ball au Stéréo ce soir (jeudi), le Bal en Cuir au Medley vendredi soir, le Bal Militaire simultanément au Métropolis et au Stéréo samedi soir; notons également le méga-événement principal du nom du festival au Stade olympique dimanche soir. Cette 12e édition rassemblée autour du thème très vague de l’humanité ne compte aucune super-vedettes, si ce n’est Human League (voir article en page ?). Information: bbcm.org.

Aussi à surveiller:
VENDREDI 11 OCTOBRE
– Le Hollandais Corsten, connu aussi sous le nom de System F ou Gouryella (avec DJ Tiesto), passe par l’Aria pour y faire entendre ses sonorités trance-progressives, suivi, dans la même veine, de DJ Dan de Los Angeles le lendemain.

SAMEDI 12 OCTOBRE
– Le party-bénéfice Earthdance réunit chaque année à une même date des centaines de promoteurs à travers le monde afin d’amasser des fonds pour une bonne cause. À Montréal, Psychotrop s’occupe de la fête trance-psychédélique. Information: surf.to/fluodelik.

Top 3 – Dieselboy

1. Kaos, Karl K & Jae Kennedy – All Night Long [Project Human]
"Ce producteur montant de Philadelphie réussit à frapper au bon endroit. All Night Long possède la solide saveur du drum’n’bass disco qui emprunte aux ambiances de Space Invaderz pour l’amener à un tout autre niveau."

2. Keaton & Hive – The Plague [Renegade Hardware]
"Le produit de cette union états-unienne et britannique est devenu la pièce la plus en vogue dans les boîtes de D.J. Combinaison de rythmes militants, clochettes de Peter Piper et une "b-line" extrêmement tordue. Résultat: lourd, funky et vaguement pornographique. C’est l’heure de suer…"

3. Dylan – Dirty
"En empruntant une section de cuivre directement d’un succès house d’il y a quelques années, Dylan offre une de ses meilleures pièces à ce jour. L’énorme break, l’incroyable montée et la voix inspirée du house de Chicago cumulent dans un sommet d’intensité."

Le premier et le plus connu des D.J. drum’n’bass américains, Dieselboy, est de retour pour une deuxième fois à Montréal cette année. De son vrai nom Damian Higgins, le Philadelphien spinnera à l’Aria ce dimanche 13 octobre dans une pièce consacrée au genre (chose devenue rare dans les afterhours dernièrement) avec les D.J. Capital J de Toronto ainsi que Corey K, Sase One et Mindset. Le même soir, les rythmes progressifs de Mauro Picotto d’Italie envahiront la grande salle.