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Des compétitions d’adresse de D.J. ont cours à travers le monde depuis le début de cet art hip-hop, à la fin des années 80. Ces performances se transforment souvent en combat où, comme une partie d’échecs, deux D.J. s’affrontent en se répondant de leurs doigts agiles. Mais à quand le vrai combat de D.J. machine-humain? À quand le Kasparov vs Big Blue de la platine? Les premières réponses se font maintenant entendre du côté de certains chercheurs. Bienvenue dans l’univers Juke Bots de Robot Lab.

Imaginez: deux gigantesques bras mécaniques allant du scratch aux changements de vitesses. Car deux robots industriels ont été développés par trois Allemands pour imiter la technique humaine du D.J. dans le cadre d’une recherche sur la relation homme-machine (saviez-vous qu’il y a plus d’un million de robots industriels dans le monde?). "Toute la programmation est calculée, affirme Jan Zappe, créateur du projet Robot Lab en compagnie de ses partenaires Martina Haitz et Matthias Gommel. Mais il y a certains facteurs que l’on ne peut pas calculer en raison de la dynamique mécanique des robots. Aussi, la manière dont la machine dépose le vinyle n’est pas contrôlée. On ne sait pas quel genre de musique va apparaître puisque les vinyles sont placés au hasard. Chaque pièce est touchée par l’aiguille de manière aléatoire." Les deux robots communiquent pendant la performance afin de maintenir l’activité musicale en continu. Lorsqu’un robot sélectionne un nouveau disque, l’autre va jouer. "C’est là toute la chorégraphie des robots, continue Zappe, et le rythme est produit par le mouvement du robot lui-même. C’est qu’en exécutant le mouvement de scratch, ils produisent quelque chose d’apparenté à un rythme." L’oeuvre a été créée à travers les expériences d’un laboratoire public au musée Center for Art & Media et a déjà été présentée au festival de musique électronique Sonar à Barcelone ainsi qu’aux Transmediales de Berlin. Elle sera exposée pendant plusieurs jours au festival montréalais Elektra. À son ultime représentation, le dernier soir du festival (16 novembre), l’installation Juke Bots sera accompagnée par le Montréalais A-Track, plusieurs fois champion du monde D.M.C. (la plus prestigieuse compétition de D.J. sur la planète). "Il est impossible de faire de la musique avec ces robots, spécifie rapidement Gommel à l’idée d’un combat avec notre héros local. Les robots ne scratchent pas très rapidement. Donc il est très probable que l’humain gagne…" Et Zappe de souligner: "Ce n’est pas une compétition, ça risque plutôt d’être le D.J. humain qui va se servir des robots." L’humain a encore le dessus sur la machine, mais pour combien de temps? Information: elektrafestival.ca et robotlab.de.

Aussi à surveiller:
VENDREDI 8 NOVEMBRE
– L’Allemand Oliver Lieb a pratiquement défini ce qu’était le trance. Il est de passage à l’Aria.
DIMANCHE 10 NOVEMBRE
– Depuis la mi-octobre, le Parking tente d’attirer les amateurs des tam-tams de la montagne déçus par le temps froid. En échange d’une contribution de 5 $, tous les dimanches après-midi du club de la rue Amherst sont désormais consacrés aux musiciens et danseurs de la ville. Dès 13 h.

Top 3 – Andy Williams
1- Ravi Shankar – Transfiguration
"Un intellectuel qui a inspiré de grands musiciens comme Coltrane, Richie Havens, George Harrison, Dylan et Marley. La pièce procure une paix intérieure que l’on devrait tous essayer d’atteindre."
2- Yusef Lateef – Cry Tender [New Jazz]
"C’est un bordel émotif qui rend à la fois triste et heureux."
3- Syl Johnson – Is It Because I’m Black [Twinight]
"L’âme de cette voix fait oublier que l’on vit dans un État oppressif."
Le D.J. hip-hop montréalais Andy Williams, du collectif Brass Knuckles, nous a présenté trois grandes inspirations musicales. Il est de passage à la soirée Rockdeep du mardi 12 octobre au Saphir en compagnie de DJ Kobal et des résidents Cheeba Cheeba Kid, Professor Groove, DJ Static ainsi que du M.C. Rawgged. Comme à l’habitude, un microphone est à la disposition des "orateurs téméraires" tout comme certains instruments de percussion.