Bleupulp au Max
Le compositeur de musique techno Max Bleupulp Tanguay de Lévis s’amuse aussi bien à faire tourner les disques dans les raves et afters qu’à présenter sa propre musique dans un petit café à deux pas de chez lui: "C’est bien de faire des trucs près de chez moi. Les gens viennent et écoutent des pièces complètement inédites et après on discute de nos préférences pour certains sons…" Cette idée de présenter une techno à des heures de café, à des niveaux de décibels convenables, exprime bien les intentions d’un genre qui se fait nommer par défaut I.D.M.: Intelligent Dance Music. Un genre fourre-tout officiellement déclaré en 1974 avec Dark Side of the Moon de Pink Floyd et qui revendique le droit d’exister depuis l’émergence du label Warp avec Aphex Twin, Squarepusher et Boards of Canada.
Pour bidouiller les sons comme il le fait, Bleupulp utilise principalement des groove box, sorte d’échantillonneurs qu’il manipule comme de vrais instruments de musique. "Dans le fond, c’est pas si compliqué de composer dans mon cas… Il suffit de prendre le temps de faire les choses et d’en tirer un certain plaisir. Comme ça, je m’assure de travailler continuellement sur ma musique." Et de rajouter sans même reprendre son souffle: "Je viens de m’acheter un ordinateur portable et, depuis deux jours, je travaille continuellement à monter mes trucs. Mais j’ai aussi un peu la frousse de l’intégrer à mes shows. Tu sais, le portable, c’est l’ultime instrument de musique, mais c’est aussi un peu le vide absolu… Enfin, on verra!"
Nous recevions au journal, un peu avant les Fêtes, le quatrième album de Bleupulp, une pièce de collection, tirée à 50 exemplaires comme chacune de ses créations: "Le premier, j’en ai vendu au moins six! Le reste je les donne…" Son genre: "techno expérimentale", selon le principal intéressé, qui accepte aussi l’idée que sa musique soit décrite comme une house funky minimale. Son titre: Bleu nuit, un pied de nez au "cinéma X des nuls" présenté à la télé en fin de soirée. Et ce concept est poussé jusqu’à la pochette qui présente le montage photo d’une jeune femme blonde posant en tenue bleue légère. Bleupulp explique: "En chattant sur Internet, j’ai demandé si y avait pas une fille qui était intéressée à poser pour la couverture de mon nouveau disque, et puis y a cette fille qui danse au Lady Mary Ann qui accepte… Je suis allé la chercher et la reconduire ensuite. Et je sais même pas si elle a aimé le disque!" Fait à noter, Maxime vient tout juste de se marier avec une New-Yorkaise du nom de Rachel qui habite à Lévis avec lui.
Intéressé depuis toujours par les différentes variantes de la techno moderne, Bleupulp admire particulièrement le travail de composition des Montréalais Pheek, Mateo Murphy, Akufen et Eloi Brunelle: "J’aime les innovations, qu’un esprit de nouveauté, de fraîcheur jaillisse de l’esprit d’un artiste. Tu sais, moi, Tiga, j’aime pas trop, du moins j’embarque plus. Il emprunte le même parcours que MC Solaar, il chante et fait de la pop, se fout d’apporter quelque chose à la musique, il ne fait que des covers… Bientôt il nous fera un remix des Backstreet Boys et je ne serais pas surpris."
En spectacle au Café Esperanto
(31, avenue Bégin, Lévis)
Vendredi 17 janvier de 19h à 23h avec Cosmos et Sipherdee, pour la troisième édition de Réaction auditive.
Vendredi 31 janvier, même heure, en tag-team avec Docteur Logan, une soirée de techno minimale à 125 BPM.
Aussi à surveiller:
DJ Maüs de Montréal est aux tables du Frankie’s ce lundi. En arrivant plus tôt, vous aurez la chance d’entendre Alex Axx Koss.