Un permis pour danser?
Du temps de la prohibition, certains bars clandestins états-uniens avaient instauré un système d’alarme pour prévenir leurs clients de l’arrivée de la police. Un mécanisme similaire a aussi été mis en place dans les années 40, alors que les portiers des bars gais new-yorkais annonçaient l’arrivée des forces policières à l’aide d’un émetteur. Le même procédé est encore utilisé de nos jours, mais à d’autres fins, comme l’a confirmé le cas du bar Cooler en 1999. C’est ce que révélait en première page, début décembre, l’hebdomadaire new-yorkais The Village Voice. C’était l’hiver et une petite armée de policiers, de pompiers et d’inspecteurs avaient ainsi tenté une visite impromptue dans ce club drum’n’bass. Ils ne recherchaient pas de drogues ni de mineurs, comme le souligne la journaliste du Voice Tricia Romano: ils ont plutôt vérifié si des gens dansaient! Mais l’effet de surprise fut raté, le technicien de son ayant eu amplement le temps de remplacer la musique par du country…
À New York, il faut un permis pour qu’un établissement puisse accueillir des danseurs. Ce permis, nommé "cabaret", a été mis en place pour régir les méga-clubs de cette métropole. "En plus de payer le permis et de répondre au zonage, il faut respecter plusieurs artifices sécuritaires, affirme Romano, jointe à son bureau de Manhattan, ce qui a beaucoup de sens pour un club de 500 personnes. Mais la plupart des bars de New York sont de petits espaces, souvent de forme oblongue, qui n’ont pas les moyens de s’offrir une telle installation (gicleurs: 70 000 $, par exemple). Il s’agit davantage de lounges que de clubs. Dans un endroit comme The Plant, par exemple, en temps normal, les gens ne font qu’écouter le D.J. Il y a peut-être de la place pour que 20 personnes y dansent mais ils ne peuvent le faire puisque l’endroit ne peut s’offrir une licence de cabaret." Les établissements sont donc forcés d’afficher des interdictions de danser sur les murs! Et une brigade spéciale armée d’amendes se charge d’ailleurs de faire respecter la loi. La question est présentement débattue en cour, où l’on invoque la liberté d’expression. Mais en attendant, la rumeur veut que certains clubs, sans qu’on sache lesquels, emploient encore l’astuce de l’émetteur contrôlé par un portier.
Au bout du compte, il s’agit en fait d’une bataille de mélomanes contre des propriétaires de méga-clubs commerciaux qui ne veulent pas perdre leur exclusivité, termine Romano. "Les gens qui bénéficient de la loi du cabaret et qui ont l’argent pour s’y soumettre sont ceux qui se foutent de la musique. Ils gèrent des clubs axés sur le Top 40, des endroits pour être vu."
Aussi à surveiller:
JEUDI 9 JANVIER
– Jordan Dare tentera de prouver qu’il est Capo di tutti capi à la soirée de la Mafia Électronique du Blue Dog, devant les résidents DJ Mini, Seko et Nathan Burns (2 $).
SAMEDI 11 JANVIER
– L’équipe de Body Music, représentée par DJ Uzi, célèbre au salon Daome les efforts de la radio Internet Flaresound.com avec les D.J. Hali de Toronto et Bradford James de New York, aussi artisans de cette radio deep-house.
DIMANCHE 12 JANVIER
– Les tam-tams trance du Parking ont déménagé et inaugurent cette semaine une résidence à l’Alizé. Un spectacle vivant avec des dizaines de percussionnistes, de 11 h 30 à 17 h (3 $).
Top 3 – Vincent Lemieux
1. Akufen – Hawain Wodka Party (Musique Risquée)
"Ces pièces tirent leur origine d’une vieille cassette huit pistes offerte à Marc Leclair (alias Akufen). Il en a extrait des sons d’accordéon, de guitare et de polka russe assemblés dans le style akufenesque unique. Atypique et étrange."
2. Luciano – Amélie rmx (MG ltd.)
"Ces deux fabuleux remix de la trame sonore d’Amélie Poulain ont été refusés par Yann Tiersen. Quasi impossibles à trouver aujourd’hui, ils restent de purs joyaux d’inventivité et d’originalité, avec des mélodies à faire brailler ma mère."
3. John Matthias – Money Box (Herbert’s in a box remix) (Lifelike)
"On attend toujours beaucoup des remix de Herbert et il ne nous déçoit que très rarement. Cette fois, c’est une pure merveille d’échantillonnage de voix et de guitares comme lui seul sait en faire. Du groove, du soul, du sexe et beaucoup d’amour."
Le festival Mutek fait une escale à Valparaíso (trois millions d’habitants) pour y lancer la première micro-édition de Mutek.CL, une filiale chilienne du célèbre festival. Et la programmation a de quoi rendre jaloux car elle regroupe dans le port de la ville des noms comme Atom Heat, Miss Kittin (D.J), Dandy Jack, Ricardo Villalobos, Mike Shannon (D.J.), Philip Sherburne (D.J.) et, bien sûr, Vincent Lemieux, également programmateur pour le festival.