Håkan Libdo
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Håkan Libdo

Toujours à la recherche de nouvelles formes, le virus techno suédois de Håkan Libdo (prononcer Hôkan) se propage à travers la planète. De retour en ville pour promouvoir la parution de la compilation Fishingindeeparea, sur la nouvelle étiquette locale Trigger (Pfreud, A Yachting Love Story), il offre une performance qui se veut une solution de rechange bienvenue aux shows d’ordinateur portable.

"Je vais apporter une boîte pleine de machines", raconte-t-il de son studio de Stockholm. Loin de la nouveauté en fait, il renoue aisément avec tous les appareils qui permettaient de jouer de la musique électronique live avant l’arrivée des ordinateurs portables: synthétiseurs, mixeurs et générateurs d’effets, auxquels il additionne ce que bon lui semble, selon l’humeur du moment. "J’y ajoute souvent quelques jouets stupides qui ne font qu’un seul son." Lors de son dernier passage au Mutek, au printemps dernier, il avait trouvé un araignée-robot dans un magasin de jouets local qu’il avait ensuite branchée à ses machines. "Mais je ne sais pas s’il s’agit d’un show plus spécial que ceux des artistes qui utilisent un laptop puisqu’il n’y a que moi, debout derrière mon équipement. La différence, c’est que les gens peuvent voir ce que je fais puisque j’utilise différentes machines pour différents sons plutôt que de me cacher derrière un écran."

Dans un avenir pas si lointain, il faudra aussi surveiller un nouvel album complet sous le pseudonyme Data 80 (disponible en février), sur lequel le musicien explore le house-pop, plus proche de la dance-pop contemporaine que de l’électro ou des années 80. Avec une vision de la musique ancrée dans les réalités d’aujourd’hui, où toutes les barrières des genres tombent. "Je respecte beaucoup des gens comme Daft Punk parce qu’ils provoquent, avec un son très fromagé (cheesy), les producteurs underground et les journalistes autant que les idées préconçues des gens du mainstream. C’est exactement ce que j’essaie de faire. Avec Data 80, il y a certains rythmes qui viennent de mon expérience à faire des trucs plus expérimentaux, et quelques pièces expérimentales, bien qu’elles aient une forme pop."

Le spectacle du samedi 1er février à la S.A.T. présente aussi Christelle, Pheek, un tag team sur trois tables tournantes de Pfreud et François LeBaron, en plus de K-Motion aux visuels. L’album Fishingindeeparea est en vente maintenant.

Aussi à surveiller:

JEUDI 30 JANVIER
– La Mafia électronique du Blue Dog reçoit le D.J. Milton Clark, anciennement Baby Dino (2 $).

LUNDI 3 FÉVRIER
– La célèbre gérante du Blue Dog DJ Mini accueille en musique les peintres Fabrice Landry, Julien Lalancette, Pascal Caputo et Simo pour des expérimentations en direct sur des canevas fixés aux murs du bar.

JEUDI 6 FÉVRIER
– Pour l’événement le plus branché en ville, la vedette Tiga lance sa version de la compilation mixée DJ Kicks au bar Mile-End. Arrivez tôt, les places sont très limitées!

Top 3 – Maskinn
1. Bottleskup Flenkenkenmike – Looks Like Velvet Smells Like Pee – [Broklyn Beats]
"D’abord c’est 1speed, membre du collectif ALT. Il y a donc du favoritisme… Mais ce dernier album est particulièrement fort: des sons toujours plus travaillés et des rythmes soutenus. Bref, c’est la bombe."
2. Banditos – ABE 03 [ABE Records]
"Je ne peux pas sérieusement choisir un morceau en particulier. Le son Banditos est bon du début à la fin."
3. Booba – Indépendant [45scientific]
"Tiré de l’album Temps mort et son rap français bien hardcore. Ces gars sont entièrement autoproduits et au top en même temps, comme quoi…"

Certainement le D.J. le plus politiquement engagé en ville, Maskinn est à la tête d’ALT-Montréal (Association de Libération du Techno), dont l’événement le plus médiatisé a été le free party en plein air dans la basse-ville de Québec durant le Sommet des Amériques. Toujours dans une optique chaleureuse, ALT présente Optic de San Francisco et Renagade de New York dans un mélange des genres (ragga, jungle, techno, etc.) ce samedi 1er février à l’X. Information: 409-2411.