Monsieur Nic B
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Monsieur Nic B

Dimanche après-midi, c’est l’heure de la sieste dans la tribu de Nic B, le DJ prodigue de Québec qui vit maintenant de son art dans la métropole. Sa douce et ses fils, tous deux âgés de moins de cinq ans, font dodo alors que papa Nicolas Boutin, qui revient pratiquement de travailler à l’after-hour, a du mal à commencer l’entrevue avec une voix qui s’accommode difficilement à la fumée artificielle des clubs. "Si je spinne à la maison? Non, je n’ai qu’une table d’écoute que j’utilise très rarement. Avec les enfants, ce serait difficile… De toute façon, pourquoi j’aurais envie de déranger inutilement les voisins alors que je joue dans les meilleures conditions au monde plusieurs fois par semaine!" Résident hebdomadaire au Aria de Montréal, mensuel chez Dagobert et bimensuel au Système, tête d’affiche du Bal en blanc l’an dernier, le platiniste gentleman de 33 ans se situe indubitablement au top de sa profession.

Mais pourquoi Nic B est-il si populaire? Bien sûr à cause du style funky tech-house très rassembleur qu’il affectionne et pour sa maîtrise parfaite de l’art de faire tourner les disques, mais probablement aussi parce qu’une véritable interaction s’établit toujours entre son public et lui. Plusieurs vous le diront, quand Nic B est aux commandes, rien n’est pareil, surtout pas la musique qu’il sélectionne judicieusement dans le corpus house d’hier à aujourd’hui. Écoutons ce témoignage d’espoir de la part de notre ami qui tenait à être cité de ces paroles: "Si j’avais un seul message à livrer à ceux qui viennent écouter mes sets, c’est de ne jamais oublier que la prémisse d’un rave ou d’un club, c’est de s’amuser, d’avoir du fun. J’ai remarqué que trop souvent les gens adoptent des attitudes étranges et malsaines, qui vont à l’encontre même d’une ouverture d’esprit nécessaire à la fête."

Aucun échéancier pour Nic B le compositeur qui vient de se remettre avec Jean-Michel, son pote des Couch Potatoes, pour former désormais le duo Elektro-Lise. C’est que des problèmes légaux embêtent les disco-comparses qui ont vendu à ce jour près de 15 000 copies de Cool Ride en Europe seulement, sans avoir jamais touché un sou. "T’imagines, en principe, je n’ai même pas le droit d’endisquer au nom de Nic B, donc si demain j’envoie une chanson à Paper Recordings, par exemple, je me mets dans l’embarras."

Intéressé à commenter les réserves que certains de ses confrères ont émises à propos de la démesure qui accompagne la visite de certains platinistes superstars, Nic B, témoin privilégié de la scène, explique son point de vue: "Prenons Tiësto…J’ai évidemment rien contre le gars, bien que sa musique soit plate, mais ça, c’est un avis perso qui vaut autant que l’opinion d’un autre. En fait, ce qui me dérange au plus haut point dans son cas, c’est que j’ai vu des gens pleurer juste parce qu’ils l’ont touché à l’épaule alors que le gars sortait après son spectacle! Si cela m’arrivait, je pense que je laisserais tout tomber…" Et de rajouter du même souffle: "Tiësto n’est pas un chirurgien, il ne sauve pas des vies!" Désolé de vous contredire, monsieur Nic B, mais comme le dit la chanson, il semble que les DJ comme vous sauvent effectivement des vies.

Nic B en funky tech-house concert, samedi 15 février pour le rave Forever 3 et jeudi 27 février chez Dagobert en compagnie de la Montréalaise DJ Maüs.

Aussi à surveiller:
Fire & Ice, une techno-rumba inusitée ce samedi au manège militaire près de la Grande Allée (805, boul. Laurier) avec le Montréalais Perry "The Wizzard" Lamarre et Peakafeller.