Numéros de série

Alice Bernier a vécu à fond le mythe de l’artiste autoproduit. Après la diffusion sur le Web de ses MP3 (alicemusik.com), elle s’est consacrée à la réalisation de son album et s’est occupée à le diffuser et à le promouvoir alors que personne ne la connaissait dans les milieux montréalais. Fruit de tous ses efforts, son projet Alice & The Serial Numbers est aujourd’hui bien reconnu, comme en témoignent cette tournée européenne l’été dernier et son intention de s’attaquer à un nouveau disque.

"Au départ, le but était d’apprendre à faire un site Web, raconte-t-elle. Ensuite est venue l’idée d’y rendre accessible ma musique, surtout pour mes amis. Puis, il y a deux ans, j’ai décidé de faire un disque, sans vraiment savoir d’où provenait cette pulsion, ni comment y parvenir. Mais j’ai tout appris." Après avoir "enrôlé" pratiquement tout son entourage, elle s’est lancée dans l’aventure.

Première constatation: l’envoi de dossiers de presse bien présentés porte fruit à long terme, même si elle a souvent l’impression que les choses n’avancent pas assez vite. "Je me suis aussi rendu compte que le disque n’était pas distribué ailleurs que sur mon site Internet (rires). J’ai d’ailleurs raté mon coup sur ce point, n’ayant trouvé un distributeur que six mois après la sortie de l’album. Mais j’ai tout de même réussi un positionnement incroyable. J’ai l’impression d’avoir trouvé ma place sur la petite scène électronique en quelques mois."

Elle participera avec une V.J. de K-Project, ce 8 février, à un événement du festival d’art au féminin Radicale Libre, à la Fondation Jean-Pierre Perreault (2022, rue Sherbrooke Est). "Je suis tellement concentrée sur ma musique que le fait d’être une femme dans ce milieu ne change pas grand-chose, souligne-t-elle à ce sujet. En fait, la seule chose qui me fasse penser à cette question, ce sont les gens qui la posent…" Avec Lesbians on Ecstasy et Nanobot Auxillary Ballet (5 $). Information: studioxx.org.

Epsilonlab – Audiovideotherapy
Les maîtres de la nuit regroupés autour du collectif Epsilonlab viennent de faire paraître leur propre DVD. Après une vingtaine de "thérapies de groupe", le format audio-vidéo s’est avéré le support idéal pour transposer toutes les expériences de ces V.J. et musiciens. On y retrouve plusieurs artistes incontournables du collectif sur 12 pièces, où chaque musicien est associé à un vidéaste. L’opération, extrêmement réussie, présente le travail de ces artistes avec brio et devient un support essentiel pour les V.J. qui vont peut-être acquérir ainsi une plus grande reconnaissance (la vision graphique de Hein?, les images urbaines de Pillow, etc.). Leur talent étant ce qu’il est, il faut avouer que certains ne démontrent pas ici toute l’ampleur de leur potentiel. Mais cette oeuvre demeure une innovation pour ce type de support et offre à leur travail une légitimation marquée dans le temps. À ce titre, ce DVD est incontournable. Il faut aussi attribuer une mention spéciale à Deadbeat et Cinétik pour ce magnifique Portable Memory. En vente dans tous les magasins de disques.

Aussi à surveiller:

VENDREDI 7 FÉVRIER
– Thomas Krome et Christian Smith viennent faire entendre leur tech-house suédois à l’Aria, précédés de l’Italien Danilo Vigorito.

SAMEDI 8 FÉVRIER
– La deuxième édition d’une série de quatre Live ambiance & beats se déroule O Patro Vys avec des mélanges de jams funk et de rythmes électroniques. Les membres de groupes locaux comme Dr. Noh, dB, Parkside Jones, Ark of Infinity et The Bell Orchestre y seront présents derrière leurs trompettes, claviers, basses, percussions, D.J. et autres machines à musique. Plus de détails dans la chronique Scène locale.
– L’événement The Winter Resound présente les prestations live techno-électro et house minimal de Kero de Detroit, Tikerboy de Toronto et le nouveau venu sur la scène locale Naw, en plus de Mike Shannon aux platines et Johnny Ranger aux visuels (12 $ à l’avance, 15 $ à la porte).
– Le Studio Juste pour rire accueille dès 21 h le transe live de The Lou Cypher Project et Mobius d’Ottawa, en plus de nos artistes locaux Paratonerf, Indica et Hidra (20 $ à l’avance, 25 $ à la porte).

Top 3 – Fred Everything
1. Daniell Spencer – BR-026 (remixed by Llorca) [Brique Rouge]
"Llorca en feu sur ce remix d’un de mes labels préférés du moment."
2. Fred Everything – Over You (Dub) [20:20 Vision Test]
"De l’autopromotion sans gêne en attendant l’album…"
3. Isolée – Brazil.com (Tiefschwarz remix) [Classic]
"Un autre de mes labels préférés. La suite de Beau Mot Plage remixée par nul autre que Tiefschwarz. Yeah!!!"

Pour célébrer le Mois de l’histoire des Noirs, la soirée Soulmeka reçoit ce samedi 8 février, toujours au Salon Daomé (141, avenue du Mont-Royal Est), le D.J. Fred Everything avec son hommage aux Afro-Américains en musique. Lors de cet arrêt entre Londres, Paris et la Winter Music Conference de Miami, le D.J. montréalais devrait donc présenter pour une rare fois ses influences funk et soul (5 $).