Koala mélancolique

Au cours des deux dernières années, entre deux tournées, le plus connu des D.J. montréalais nous préparait une petite surprise. Les écouteurs vissés en permanence sur les oreilles (comme son personnage principal d’ailleurs), il a créé une bande dessinée de plus de 300 pages sans aucun dialogue (voir critique en page Disques). "J’écoutais trois disques en préparant ce livre: la musique du film Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain, celle du film In the Mood for Love et Boards of Canada", raconte Eric San, mieux connu sous le pseudo Kid Koala. On imagine donc facilement d’où viennent les émotions intenses et grises de cette histoire d’amour entre un robot qui traîne sa table tournante et une informaticienne surmenée. Nos hivers mélancoliques l’ont également influencé, lui qui se dit (en riant) atteint de la maladie de la déprime saisonnière comme le sont les habitants des latitudes nordiques. "Je suis fasciné par le concept des relations amoureuses. Je regarde beaucoup de films de Woody Allen. J’aime même les mauvais films romantiques simplement parce qu’ils m’amusent." Très inspiré par le cinéma en général (il cite Jean Genet et Audrey Hepburn dans Roman Holiday), San dévoile à travers ce livre une sensibilité marquée pour les films muets. Mais en fait, c’est l’art en général qui rejoint le jeune D.J. "Même dans ma musique, je n’essaie pas d’écrire des chansons, j’essaie plutôt de construire une pièce radiophonique avec des effets sonores et des personnages. Peut importe le médium, que ce soit un film ou un livre, c’est la même énergie qui en est à la base." Le D.J., qui nous promet un prochain album complet pour le mois d’octobre, amorce une nouvelle tournée de 10 dates en Amérique du Nord au Cabaret, le mardi 11 mars. Il sera au piano (surmonté de platines!), accompagné de P-Love aux scratchs.

Mouvement de révolte

Un certain grondement se fait entendre depuis quelque temps chez les artisans de la nuit. Une pétition circule sur le Web pour tenter d’empêcher le conseiller municipal Robert Laramée de faire adopter un moratoire limitant le développement de nouveaux afterhours au centre-ville sous le prétexte qu’ils troublent la paix des résidents avoisinants. Je vous tiens au courant des développements dans les prochaines chroniques mais en attendant, on peut signer virtuellement à l’adresse ravemontreal.com.

Aussi à surveiller:

JEUDI 6 MARS

– Le club Amnesia (1421, rue Bishop) est de nouveau l’antre de Sarcastic, Freebass et Nter, qui y reçoivent pour cet événement spécial Danny Newton de Halifax, de la scène techno de la Côte-Est canadienne (4 $).

– Le même soir, Miles Moore, aussi connu sous le pseudonyme DJ Element, commence au Quartier Latin la soirée hebdomadaire Plan B avec ses platines éclectiques.

VENDREDI 7 MARS

– Les soirées Musique Risquée reviennent pour une troisième édition au O Patro Vys qui présentera l’arrivée du quatrième membre de la famille, Scott Monteith, alias Deadbeat, dans un set de D.J. dub et dancehall, en plus d’une performance live. Il sera accompagné du D.J. Vincent Lemieux (5 $).

– Pour du gros trance bien gras, c’est le Hollandais Ferry Corsten qu’il faut voir à l’Aria.

SAMEDI 8 MARS

– Les D.J. U-Nick, Insomnia, Wizz et Zed Aksis s’associent à l’événement Un Rave pour un rêve afin de réaliser le rêve d’un jeune atteint d’une maladie incurable (25 $). Information: 247-5911.

– Le party The Blend présente ce samedi le D.J. le plus funky en ville, Bliss, et Jada, en plus des résidents du Kracked Knuckles Crew (5 $ à la porte, endroit révélé 24 heures à l’avance). Information: 401-6774.

– Iznogood et Psykolepunk reçoivent Da Predator d’Amsterdam pour le party Sci-Fi, teinté de hardcore et de trance dans la plus pure tradition du genre. Information: 740-8935.

MARDI 11 MARS

– Deuxième épisode de la nouvelle soirée de Sase One, Jacob Asher et Sean Kosa au Saphir dans un ladies’ night endiablé.