Histoire de Pheek
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Histoire de Pheek

Première visite à Québec pour le Montréalais Pheek, nom de baptême Jean-Patrice Rémillard, qui ne comprend absolument pas, tout comme l’auteur de ces lignes d’ailleurs, pourquoi on n’invite pratiquement jamais les membres du label Epsilonlab à Québec: "En fait, c’est un mystère de ne jamais recevoir d’offre de la part des promoteurs de Québec, car nous, on demande qu’à vous visiter… Pour te dire, on a même déjà joué à Granby dans des super conditions!" confie spontanément le nominé à l’ADISQ pour l’album techno de l’année en 2002. Mentionnons tout de même que ses potes et lui, Mateo Murphy, Éloi Brunelle, Dead Beat, Ghislain Poirier en tête, ont le prétexte d’avoir été en grande demande en Europe depuis le début du nouveau millénaire. Notamment l’été dernier, à l’occasion d’un programme spécial du gouvernement fédéral mis en place pour faire la promotion de la musique électronique canadienne à l’étranger. Enfin, Pheek repartira en Suisse le mois prochain pour une série de spectacles en compagnie de son compagnon de toujours, Éloi Brunelle.

À l’aise avec l’idée d’une entrevue improvisée à notre premier contact téléphonique, Pheek explique en détail comment il procède en spectacle, lui qui en donne plusieurs dizaines par année: "Tous mes spectacles se basent sur l’improvisation. J’aime pas vraiment la sécurité, je préfère la haute voltige. Avant chaque spectacle, j’essaie de lire les appréhensions musicales de la foule, et je compose en direct en conséquence." Pour bien saisir, sachez que l’artiste n’utilise qu’un ordinateur portable sur scène, ce qui ne l’empêche pas de s’inspirer du réel dans son processus de création. "Tu sais, le silence entre chaque son n’est jamais un vrai silence. Il y a toujours des sons intermédiaires qu’on ne remarque à peu près jamais. Une fois, j’ai enregistré une fille qui éternuait dans le métro, j’ai ensuite étiré l’enregistrement pour extirper des trésors sonores insoupçonnés dans ce très court laps de temps." Pas de tables tournantes donc pour Pheek, qui vient tout de même de s’en procurer une paire pour s’amuser à la maison: "Je suis pas très doué pour pousser des records. De toute façon, après quelques minutes à spinner, j’ai souvent l’impression d’avoir fait le tour, d’être limité…"

Lorsqu’on a affaire à un compositeur et musicien en tournée perpétuelle de cette trempe, il est impossible de résister à la tentation de demander ce qui sera, selon son expertise, la prochaine étape dans la techno. "Lors de mes escales à Cologne et à Berlin l’été dernier, j’ai découvert une nouvelle tendance dans la musique, le heroin house – nommé ainsi pour se positionner par rapport au mouvement acid house -, qui propose une approche minimaliste très floue, hypnotique, avec des lignes de basse près du dub…" Cette musique que Pheek décrit comme envoûtante mais qui n’a pas encore traversé l’Atlantique est au coeur de ses préoccupations musicales actuelles.

Thinner.qc par Syndroma, samedi 22 mars à Rouje (228, rue Saint-Joseph Est) avec Pheek, les Suisses Niels Jensen et Benfay, le New-Yorkais Dennis De Santis, l’Allemand Surphase, les locaux Bleupulp, Mindmover et More. Ouverture des amplis à 20 h.

Aussi à surveiller:

Ce jeudi chez Dagobert, Marco G reçoit les Slovaques Valentino Kanzyani et Umek Uros, en visite à Québec pour la première fois.

Ce vendredi, c’est au tour de St-Michel de se joindre à Eve-N et Drixx pour former l’alignement au Système.