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DJ Nerve

Nervation

Norbert Dolbec, alias DJ Nerve, ne fait pas que scratcher adroitement les platines depuis une dizaine d’années dans les clubs et concours de la province, il est aussi devenu, au fil des aiguilles qu’il a usées, l’un des artistes les plus respectés du Québec underground. Nous l’avons interviewé à l’occasion de la sortie de Frontline Rap Shit, une compilation mixée de pièces hip-hop faisant suite à Sortie du lab, un mix-tape qui avait fait un malheur à sa sortie en 1999. Rencontre avec l’homme aux doigts plus rapides que son ombre.

"J’ai travaillé fort pour faire de cette compile un tout cohérent. C’est, en fait, un survol des pièces qui ont retenu mon attention dans la dernière année ou presque", confie le tournetabliste qui prévoit aussi enregistrer un album solo après la parution du deuxième album de La Structure, prévu avant l’automne.

Questionné sur les conséquences du geste posé par les membres du 83 lors du dernier Gala de l’ADISQ – le collectif hip-hop de la Rive-Sud de Québec est monté abruptement sur scène durant la portion télédiffusée du gala pour souligner le manque de considération entourant la catégorie hip-hop, un prix remis hors des ondes -, Nerve, lui aussi cosélectionné à l’ADISQ pour le premier album de La Structure, répond franchement: "Personnellement, je trouve qu’ils n’ont pas tort. Écoute, les gagnants ne sont jamais vraiment des artistes hip-hop… Je ne connais personne dans le milieu qui écoute assidûment Loco Locass. Même chose pour Dubmatique, c’est pas du rap ou du hip-hop comme les fans de hip-hop l’entendent généralement, c’est un truc de grosses radios commerciales…"

Selon Nerve, il ne faudrait surtout pas considérer sérieusement la chanson God Bless the Topless des humoristes locaux Black Taboo, malgré la violence des propos véhiculés dans les textes de cette pièce à laquelle il a travaillé et qui apparaît à la toute fin de sa dernière parution: "Il ne faut pas prendre Black Taboo pour ce qu’ils ne sont pas. Dans ce cas précis, l’intention est de choquer, surprendre pour faire rire. Rien n’est prémédité dans le but de dénigrer la femme. Il s’agit en fait d’une parodie, d’une satyre de la culture hip-hop."

À propos de cette fameuse culture hip-hop qui véhicule trop souvent aux yeux de plusieurs des valeurs douteuses – culte des armes et de l’argent, rôle de la femme réduit à celui de pute, dévotion à la drogue -, Norbert Dolbec insiste sur un point: "Généralement, on exagère en extrapolant que toutes les ramifications hip-hop sont redevables au Gangsta Rap. C’est faux!" Et l’histoire du Wolf Pack, t’as une opinion? "Ben, c’est délicat d’en parler parce que je suis connu…" 10-4 Nerve, on te fout la paix.

DJ Nerve spinne à titre de résident au Sonar le jeudi, au Liquid le vendredi, au Kashmir le samedi et on peut aussi l’entendre sur les ondes de CHYZ 94,3 chaque samedi à 18 h lors de l’émission Stylus Junkie.

Aussi à surveiller:

Ce jeudi chez Dagobert, deuxième confrontation amicale entre Preach et Marco G. Les portes ouvrent à 22 h.

Ce samedi au Système, Nic B est flanqué de Flavor et Maxx Traxx.

Ce samedi au Cube, Banging Mark est de retour de Floride pour l’événement Cube en blanc avec Saillant, Rom G et Casper.

On vous en parlait la semaine dernière, la soirée Thinner.qc avec le Montréalais Pheek et la bande de Syndroma ce samedi à la galerie Rouje de la rue Saint-Joseph sera aussi le prétexte pour découvrir pour la première fois les Suisses Niels Jensen et Benfray, le New-Yorkais Dennis De Santis et l’Allemand Surphase, tous quatre représentants du cyber-label Thinner spécialisé dans le téléchargement gratuit de musique techno. Information: 529-8174.