Allemagne-toi le train
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Allemagne-toi le train

Ceux qui y ont mis les pieds vous le diront: à Cologne, où les clubs ne sont pas reconnus pour leur effervescence, les nuits sont ternes. Pourtant, Köln (comme disent les Teutons) abrite une vitalité musicale exceptionnelle: une foule de labels et d’artistes y produisent des vinyles et des compacts distribués et appréciés partout sur le globe.

Immense amateur des étiquettes allemandes Force Tracks, Force Inc ou Perlon, le grand voyageur Robert De La… Gauthier est très heureux de pouvoir compter sur des gens comme ceux de Kompakt, dans cette ville d’un million d’habitants où il a élu domicile. Le célèbre complexe réunissant des étiquettes de disques, un distributeur de même qu’un magasin de disques est installé au coeur de la scène locale, à un jet de pierre de la magnifique cathédrale gothique qui surplombe la ville. Le D.J. montréalais, parti pour l’Europe il y a neuf ans déjà, s’explique: "C’est vraiment impressionnant de voir comment la musique électronique minimale est en ébullition à Cologne ces temps-ci. C’est indéniablement l’une des villes les plus créatives d’Allemagne. Berlin est plus intense et stressante, tandis que Cologne est comme un gros village."

"Cologne est la plus vieille ville d’Allemagne", m’expliquait Richard Riley Reinhold, alias Triple R, des labels Traum et Trapez, lorsque je l’ai rencontré l’été dernier dans les bureaux de Kompakt. "C’était déjà la ville la plus importante du pays à l’ère médiévale. Plus près de nous, plusieurs artistes, comme Stockhausen, y ont fait de la recherche en musique électronique bien avant les années 80 et le boum électronique. Je crois qu’aujourd’hui, on a plus d’étiquettes de disques ici qu’à Berlin. Nous distribuons 16 labels électroniques de Cologne chez Kompakt et il y en a plusieurs autres. Mille et une raisons expliquent toute cette créativité mais un des facteurs majeurs est notre côté décontracté, très français."

Même son de cloche du côté de Thomas Venker, rédacteur en chef du magazine Intro, et propriétaire de l’étiquette oni.tor. "À moins de 10 minutes à pied, on peut trouver tous les sous-genres de musique dans autant de magasins", explique-t-il.

Très active jusque dans les années 90, la scène club de Cologne s’est défraîchie ces dernières années, les musiciens et D.J. locaux ayant préféré se concentrer sur les structures au détriment des partys. "Mais la meilleure façon d’avoir de bons labels est d’avoir de bons distributeurs, poursuit Venker. C’est justement ce qui a toujours servi Cologne. Les gens débarquent avec des idées et elles sont réalisables! Des gens comme Riley ont percé avec l’arrivée de l’acid-house dans les années 80; et depuis, ils se sont impliqués ici, que ce soit avec leurs labels ou avec des magazines spécialisés comme de:Bug."

Montréal pourrait apprendre énormément de l’expérience de Cologne et plusieurs acteurs locaux s’appliquent à créer des réseaux avec la cousine allemande, ce que Mutek ou des magasins de disques comme Hub ont déjà accompli. Et avec De La… Gauthier de retour en ville, l’occasion est idéale pour resserrer les liens. "Je prépare déjà ma soirée de samedi au Stéréo avec beaucoup d’ardeur. L’accueil montréalais est toujours tellement électrisant." Le D.J. sera toute la nuit derrière les tables du Stéréo. Il passera également par le Mile-End le 11 avril, par le Parking le 12 pour un set house et le 17 pour un set électro, et il sera au Red Light le 20.

Aussi à surveiller:

VENDREDI 4 AVRIL

– La famille de l’étiquette Musique Risquée se retrouve à l’O Patro Vys pour une autre soirée joviale avec Akufen, Vincent Lemieux et Crackhaus (live).

– Le même soir, le Français Jack de Marseille revient dire bonjour aux cousins à l’Aria.

– Pour sortir un peu du centre-ville, l’Orange Bleue (1286, rue Jean-Talon Est) retrouve chaque semaine des saveurs électroniques avec des D.J. issus de la communauté rave (3 $)

DIMANCHE 6 AVRIL

– Les D.J. drum’n’bass D-Joos, Axionfigga et Galaksy se sont trouvé une nouvelle maison. Tous les dimanches, ils investiront le Saphir pour la soirée Horizons dans un contexte post-tam-tam hebdomadaire (terrasse, musique d’ambiance, musiciens, etc.).

JEUDI 10 AVRIL

– Le théâtre Rialto accueillera, dès 22 h, le lancement du nouveau magazine anglophone mode de vie trimestriel Strut, avec les deux plus grandes vedettes locales, Tiga et Akufen, en plus de Krista et The Stills ainsi que Moment Factory aux visuels (10 $ à la porte). Information: strutmagazine.com.