Printemps Clamaran
Printemps Clamaran
Jamais un platiniste aussi célèbre qu’Antoine Clamaran n’aura fait tourner les disques du Système After-Hour avant la prochaine nuit de samedi. Invité pour la boum sucrée-mentholée de l’année selon les paramètres Jubokxe, cette légende vivante de la house (dire "ousse") hexagonale fait le détour par Québec pour la première fois avec plus d’une vingtaine d’années dans le casque d’écoute. Une fois franchi le barrage des gentils attachés de presse, monsieur Clamaran est finalement au bout du sans-fil pour une brève et aimable conversation. Vive la France!
Si la meilleure façon de mesurer l’influence d’un compositeur de musique électronique est de flipper les bacs à la recherche de remix prestigieux, Clamaran se tient indubitablement au sommet avec notamment des versions vitaminées des tubes de Britney Spears et Ricky Martin. Mais tous le savent, ce genre de collabo avec les vedettes de la pop, c’est souvent fait pour le kick ou le fric. L’influence de Clamaran sur le monde de la house est tellement extraordinaire qu’il faut éviter à tout prix de réduire l’oeuvre du bonhomme à ces deux pressages. Toujours résident au Queen de Paris, la boîte homo qui accueille aussi les autres, Antoine, maintenant âgé de 38 ans, parle de la France de l’après-french touch : "Ce qui est bien actuellement à Paris, c’est que les enfants de Daft Punk, ceux qui ont découvert la house avec Homework, paru en 1996, arrivent sur le marché avec de nouveaux trucs vraiment bien…" Un jeune Lyonnais répondant au nom de DJ Flex devrait bientôt attirer notre attention.
Depuis l’ouverture en octobre dernier de sa première boutique pour disc-jockey à Paris, le virtuose, qui a vendu plus de 250 000 copies de la bombe Dreaming of a Better World en 1998, devine l’avenir d’une musique qu’il aime plus que tout: "Le problème avec la house, c’est que ni les radios, ni les médias ne considèrent vraiment le genre. C’est triste mais je crois que, dans l’avenir, la house redeviendra encore plus underground que jamais et alors il n’y aura que trois ou quatre disc-jockeys qui tireront vraiment leur épingle du jeu…" Et la vague électro? "Non, je ne suis pas trop touché, mais ce n’est une surprise pour personne. J’ai toujours préféré la musique black comme le funk et le disco au new-wave et ses dérivés…"
Mais la balade au Canada ne sera pas que l’occasion de faire la tournée des clubs. Ce sera aussi le moment pour Antoine Clamaran de finalement enregistrer avec la chanteuse québécoise Lulu Hughes, un projet remis maintes fois depuis le 11 septembre 2001. Historiette palpitante: "En fait, il s’est passé quelque chose de vraiment particulier avec Lulu: elle n’a jamais reçu la musique que je lui avais fait parvenir un peu avant les attentats… J’imagine qu’un nombre incroyable de paquets n’ont jamais atteint leur destination après cette date, mais je retiens surtout qu’elle a été vraiment extraordinaire dans cette aventure en invitant notamment des copines choristes et je suis certain qu’on va produire un truc génial ensemble!" Cette chanson avec la tornade blonde devrait d’abord paraître en juin sur une compile pour ensuite s’échanger en pressage white-label durant l’été et finalement être disponible pour le marché domestique à l’automne.
Les résidents Marco G et C-Side secondent Antoine Clamaran au Système ce samedi. Le chant des aiguilles débute à 2 h (25 $ à la porte).
Aussi à surveiller:
Ce jeudi, Yaz spinne au Dag avec Marco G.
More et Saint-Michel font de même au Temps Partiel.
Ce vendredi au Cube, Basement 4 avec Miko, le duo Nuclear Ramjet, Banging Mark, Cyre, Double B, Cosmos, A.R.D. et Voiz (20 $ à la porte).
Du nouveau le samedi chez Maurice Night-club. Byron Mikoloff (ex-One Ton) se joint à Bruno B pour former le duo Bunka Busta qui fusionne guitare électrique et house music.
Ce lundi, Laflèche est au Frankies.