Salon Daomé
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Salon Daomé

Salon Daomé

Une simple porte vitrée annonce son entrée. On y lit "Salon Daomé" en petites lettres. Au-dessus d’un magasin d’artisanat et de meubles exotiques, au coin des rues Mont-Royal et de Bullion, se trouve le secret le mieux gardé de la vie nocturne montréalaise.

Ouvert il y a à peine un peu plus d’un an, le Salon Daomé présente, quatre soirs par semaine, un éventail de musiques "afrocentriques". "On ne voulait pas avoir l’étiquette d’un club house ou de salsa, explique Parnell, le gérant de la place. On avait même pensé un moment à modifier le nom du club à chaque soirée, en changeant la pancarte à l’entrée. La salle est elle-même disposée d’une manière différente d’un soir à l’autre, tout est très mobile. On ajoute ou enlève des meubles ou de l’éclairage, selon les besoins. Il y a des soirs, comme le vendredi, où habituellement 70 % des gens sont assis, donc la piste de danse est plutôt petite, comparativement aux jeudis, où les gens dansent beaucoup." L’endroit est plutôt simple: des divans, des rideaux, quelques sculptures et quelques éléments d’éclairage habillent un grand carré. Samedi dernier, le collectif de peintres Heavyweight s’y est d’ailleurs produit et le tableau décore maintenant l’entrée. "Pure coïncidence, tous les gens impliqués au Salon voulaient approfondir leur culture d’origine, continue Parnell. En fait, c’est une expérience pluraliste." Le terme "Daomé" reflète justement ces origines diverses. Il désigne en fait un des plus grands empires africains d’avant la colonisation, qui occupait la Côte-Ouest africaine (d’où ont été expatriés le plus grand nombre d’esclaves vers les Amériques).

Le jeudi est consacré à l’afro-cubain ("pas la salsa de la Salsathèque mais un véritable afro-cubain"); le vendredi, la soirée What is Soul d’Andy Williams présente un mélange funk et soul; tandis que le samedi, Uzi et Natasha y vont des influences deep-house et tribales (différents tam-tams sont mis à la disposition des gens). Le dimanche, le Salon vibre à la musique traditionnelle haïtienne. "On évolue dans toute cette diversité et on veut la présenter au reste de la culture québécoise puisque, en même temps, on est tous des petits gars du Plateau (rires)." À l’opposé d’une ambiance de club branché, l’expérience d’un salon amène une ferveur très amicale. On y passe ainsi autant du Miles Davis, du be-bop des années 30-50, du jazz, du funk, du rock des années 60-70 et du disco que de la musique alternative. Et, depuis quelque temps, la place a pris tout son sens alors qu’elle se remplit simplement grâce au bouche-à-oreille. Et c’est très bien ainsi, selon Parnell, qui préfère ce type de publicité plus humaine. Ne le dites pas trop fort mais cette semaine, la star montréalaise Fred Everything se la joue intimiste avec un nouveau passage à la soirée Soulmeka, samedi, dans un set plus afro-house que jamais. Salon Daomé: 141, avenue du Mont-Royal Est.

Aussi à surveiller:

JEUDI 19 JUIN

– Le Vancouvérois Rob Rizk passe par la soirée deep-house Therapy.

VENDREDI 20 JUIN

– Le collectif de danseuses breaks Solid State termine une série de spectacles dans le cadre du festival Fringe, au MAI (3680, rue Jeanne-Mance), avec, comme toujours, DJ Mini aux platines. Le spectacle sera repris également le lendemain (9 $).

SAMEDI 21 JUIN

– Les D.J. soul, funk et breaks Andy Williams et Scott C se réunissent à nouveau à la Sala Rossa pour la soirée The Goods avec un invité spécial, Moonstarr (10 $).

DIMANCHE 22 JUIN

– Deuxième d’une série de trois soirées électro et glam en trois mois au Cabaret du Sky avec les D.J. Baracuda, CherryCola et Tök (5 $).

LUNDI 23 JUIN

– La Saint-Jean se célèbre au son de DJ Earnest d’Argentine et Mike Shannon à l’O Patro Vys.

– Le Stéréo a attrapé Derrick Carter pour célébrer la Saint-Jean en compagnie de Tony Humphries.

JEUDI 26 JUIN

– La soirée de breakbeats The Grill du duo T’Cha et Bliss reçoit le Britannique Atomic Hooligan et DJ Poontz (5 $). y

Top 3

Jojoflores

1. Stanley Clarke feat. Q-tip – 1, 2 to the Bass [Sony]

"Un des meilleurs du jazz avec un des meilleurs du hip-hop. Comment se tromper?"

2. Barry White – It’s Ecstasy When You Lay Down Next to Me [20th Century / Polygram]

"Un classique du r’n’b échantillonné plus tard par Mary J. Blige. Une pièce qui fait toujours bouger une foule chaleureuse…"

3. Mateo & Matos – Idris Rises [Spiritual Life]

"Une pièce essentielle à tout D.J. garage et deep-house. Un des rares disques house qui peut être joué du début à la fin."

Avec une quatrième chandelle sur le gâteau, on peut maintenant considérer la soirée Therapy comme une institution du nightlife montréalais. La soirée du bar Jello accueille tous les jeudis une faune branchée et dévergondée d’amateurs de bon deep-house. Jojoflores est toujours aux commandes; le jeudi 26 juin, il reçoit le célèbre Jazzy Jeff.