Scott Brown
Ambassadeur par excellence du techno hardcore – autant dans sa version happy que dans sa version brute -, l’Écossais Scott Brown est de passage à Québec ce vendredi pour un concert qui fera le malheur tant souhaité des amateurs de musique finement déjantée. Pour bien saisir ce qui attend les néophytes qui se pointeront au Cube pour écouter le maestro d’un genre planétairement underground, voici une définition assurément réductrice qui situera les curieux: le happy-hardcore, c’est comme si une chanteuse pop – disons Céline – chantait sur une musique trance vitaminée au point de ne jamais ou rarement redescendre sous la barre des 140 BPM. Une musique claire et limpide, ultra-rapide. Quant au techno hardcore dans sa forme brute, il revêt davantage de subtilités dans la forme, mais le résultat est toujours le même: créer une tension presque malsaine générant une fièvre extatique sur le plancher de danse. Toujours dans le prélart ou presque.
Justement, Scott, tu écoutes aussi les métalleux hardcore? "J’aime bien Korn, mais je dois t’avouer que je n’aime pas le bruit, je préfère la musique." Et des offres de chanteuses pop qui aimeraient se faire remixer par derrière à la happy-hardcore, tu en reçois? "J’affectionne les chanteuses peu ou pas connues car elles ne détournent pas l’auditeur de l’intention de départ de ma musique. Par exemple, utiliser les voix de Whitney Houston, Madonna ou même Céline serait une gaffe qui nous ramènerait à la situation de la fin des années 90, alors que la scène hardcore anglaise s’est effondrée par putasserie." Signifiantes sont les paroles de l’empereur du hardcore qui compte près des 300 parutions vinylites en 12 ans de carrière. Ce qui en fait l’un des plus prolifiques producteurs de musique électronique tous genres confondus.
Pour ce spectacle nocturne en deux temps – on prévoit une partie gentille et une partie plus hardeuse, le tout entre 3 h et 6 h du matin -, Scott Brown utilisera principalement un seul tourne-disque, qu’il joindra à un lecteur de disque numérique à effet, question d’alterner les classiques, les nouveautés et les inédites.
Enfin, plusieurs croient que la techno marginale composée pour les clubs et la danse sera toujours l’une des pires victimes des téléchargements pirates. La rareté du genre chez les disquaires, jointe au fait que les friands du techno sont souvent branchés haute-vitesse à des communautés d’échanges de fichiers musicaux, nuirait grandement aux artistes. Que pense celui qui serait peut-être 10 fois, 100 fois, même 1000 fois plus riche s’il avait perçu ne serait-ce qu’un cent ou pence chaque fois que quelqu’un se serait porté acquéreur de l’une de ses chansons? "Je crois à 100 % au concept de copyright et c’est davantage qu’une histoire de fric. Les ventes enregistrées pour un artiste sont aussi un indice, une piste à suivre pour celui-ci, et même parfois, malheureusement, l’une des seule formes concrètes d’encouragement…"
Dès 22 h, ce vendredi au Cube, Critical Level organisé par Kanibalz avec Scott Brown, Max P, Antheriel, A.R.D., Stokiometrak, Iznogood, Cyre, Volkano, Cosmos, The Phantomz, Tommy C. Lectah, Darkstar et l’abominable Merku. 25 $ à la porte.
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