Les bogues de Steve

Les bogues de Steve

À deux semaines de sa première visite chez Dag, le compositeur techno Steve Bug est disponible pour une entrevue téléphonique. À la bonne heure! Le quasi-Berlinois compose une musique qui vaut franchement le détour, autant pour les preneurs de vinyles que les collectionneurs de chics compilations numérisées.

Alors, la première question s’impose d’elle-même. Aurons-nous droit à un concert deep-house minimal qui est la signature discale du maître allemand? "Pas du tout. Présentement ce qui me branche à fond pour la tournée des grands clubs, c’est piger dans le répertoire des classiques de la house et de la techno antique de Detroit pour y dénicher des mélodies que je mélange ensuite avec des nouveautés beaucoup plus hard et minimales… Et je dois avouer que le résultat me plaît bien." Fondateur du label Dessous Recordings, qui grave sa marque dans le lucratif marché de coffrets de musique house pour adulte, Steve Bug est surtout reconnu pour son implication avec le formidable label Poker Flat, tout comme les Märtini Brös d’ailleurs.

Ainsi, pas question de miser sur les vieilles bombes comme A Night Like This (aucun rapport en passant avec celle de The Cure) pour s’assurer un succès auprès des foules? "Non, je ne tourne jamais mes trucs, ou plutôt, pour être vraiment exact, je fais jouer environ 2 % de ma musique durant un concert. C’est trop ennuyant de réentendre à l’infini les mêmes pièces… Mais c’est chouette de me rappeler qu’il faut que je charge sur mon Final Scratch la version originale de cette pièce que j’ai retrouvée par hasard il y a quelques semaines!" Près de 1000 fichiers musicaux en format Final Scratch sont déjà chargés dans le portable de Bug pour la mini-tournée canadienne de septembre. C’est donc dire qu’il voyage légèrement, sans avoir à trimballer de lourdes valises pleines de vinylites fragiles et surtout faciles à égarer en transit.

De par son job, Bug voyage beaucoup. Plusieurs centaines de vols par année. Quelques questions fermées sur des sujets politiques délicats auront tôt fait de disposer l’homme à donner son avis sur l’état mondial des choses: "Tu sais, cette guerre de fou, je ne crois pas qu’elle soit près de se conclure. Surtout que d’un certain point de vue, c’est presque pire depuis que Saddam Hussein s’est éclipsé!" Et d’enchaîner en beat-to-beat: "Je me souviens d’une nuit aux commandes des tourne-disques d’un club de Tel-Aviv dans lequel il y avait eu un attentat meurtrier une dizaine de mois auparavant. C’est étrange à dire, mais je ressentais un malaise constant, comme si le lieu était marqué à jamais et qu’il ne serait plus jamais possible de s’amuser à cet endroit." Nous vous croyons sur parole, monsieur Stefan Brügesh.

Steve Bug et Marco G chez Dagobert, le jeudi 25 septembre à 22 h. 3 $ à la porte.

Aussi à surveiller:
Ce jeudi chez Dagobert, on souligne les événements du 11 septembre 2001 avec les résidents Marco G et A.R.D., qui s’affrontent en duel techno pompé au B-52. 22 h.

Ce samedi, deuxième anniversaire du Système.

Ce lundi, c’est Cotton et Phil Larochelle chez Frankies.

Ce lundi, c’est au tour de Casper et C-Side de s’affronter aux tables du Maurice à l’occasion du concours Technikal 2003.