Soliton le solitaire

À peu près personne ne peut se vanter d’avoir entendu en spectacle le compositeur Patrick Dubé alias Soliton, ultra bien coté par les guérilleros techno de la Belle Province depuis la sortie en 2001 de l’album Electrophoresis sur le label québécois Hybrid Structure. En attendant la parution de son deuxième en novembre (Light Bullet est son nom), Patrick se pointe comme tête d’affiche au rave C64 pour un concert sans platines. "J’ai même pas de tables tournantes!" confie le jeune homme de 29 ans.

Difficile de cerner le créneau musical exact du natif de Charny maintenant immigré au nucléus de Québec. Nageant assurément en eau trance, il n’est pas rare de rencontrer au passage des non-références à la techno pure, à l’acid, au psy-trance et même à la house. Références ou pas? "C’est un peu embarrassant à dire, mais depuis que je compose ma propre musique, je n’écoute plus celle des autres." Comblé par sa propre musique, voilà donc un cas.

Et que veut dire ton nom, Soliton? "Compliqué et simple à la fois. D’abord, je travaille dans la solitude la plus complète. Ensuite, un soliton, c’est une onde qui se propage en ignorant les lois classiques de la physique, un concept qui me ressemble un peu." Beaucoup même. Exception faite d’un concert privé donné pour les amis et la famille, il y a très longtemps, jamais Soliton n’est monté sur une scène pour livrer son oeuvre. Avant la première: "Pour le spectacle, j’amène des claviers, des échantillonneurs, mon portable et d’autres trucs, même si je sais pertinemment que si je voulais vraiment, je n’aurais seulement qu’à amener un ordinateur pour faire le travail." Un peu à la manière des musiciens qui recherchent une touche vintage, Soliton préfère pianoter de vrais claviers plutôt que de se pointer avec la souris.

Donc, pas de séquenceur Korg pour Soliton comme en ont la plupart des artistes de la junte techno qui défriche? "Pour sonner comme tout le monde?" Et de nuancer: "Je sais qu’on peut produire des sons uniques et se démarquer avec les plus simples générateurs de sons qui soient, mais je préfère de beaucoup les machines complexes qui m’inspirent davantage."

Soliton en spectacle pour la première fois au rave Commodore 64 le samedi 27 septembre en compagnie de Tilzs, Cyre, Max P, Spect, Cosmos, Bleupulp, A.R.D. contre Deepspace, ainsi que le drolatique Neo The Woodpecker. Endroit révélé 24 heures à l’avance. Infoligne: 577-6970.

Aussi à surveiller:
Troisième semaine d’activité ce lundi au concours de disc-jockey Technikal tenu cette année chez Maurice sur la Grande Allée. Après Debbie Tebbs, Sugar, Casper et C-Side, voici que le Trifluvien Flavor et le Montréalais Max Traxx se donnent rendez-vous cette semaine alors que des confrontations sont annoncées jusqu’au 15 décembre, date prévue pour la finale. Et le parcours n’est pas simple pour les pugilistes. Après une session de 30 minutes suivie d’une autre de 15 minutes, toujours en alternance, les échanges se compliquent alors que les plages sont chronométrées à intervalle de cinq minutes, tout cela pour qu’à la fin on culmine vers des échanges directs d’un seul disque chacun. Frissons garantis. Le tout se déroule entre 22 h et 2 h.