Disco Dan
Vous ne le croirez peut-être pas, mais Daniel Desnoyers – monarque absolu du platinisme canadien avec près de 500 000 compilations épanchées d’un océan à l’autre – n’a jamais fait tourner les disques sur la Grande Allée à Québec. Avec l’intention non dissimulée de remédier à la situation, on a invité D-Noy au Palais des Arts de la Grande Allée (enfin une ancienne église qui retrouve ainsi sa vocation populiste!) un mardi d’octobre dans le cadre d’une fête pour les gens de la restauration qui terminent la saison – tous sont invités à se joindre aux deux milliers attendus -, ce qui s’ajoute à son lancement prévu au Beaugarte cette semaine. "Je ne comprends pas, car je me considère davantage comme un feature qu’une menace ou quelque chose du genre. En fait, je suis très loin d’être un de ceux qui lorgnent les résidences des autres…" explique le meilleur de Montréal qui habite dans un studio à cinq minutes du centre-ville de sa vie.
Sondé sur ses rapports avec la fraternité mondiale des disc-jockeys, Daniel ne se défile pas: "Il s’agit d’un monde d’artistes et de création, c’est donc très difficile de généraliser… Mais par exemple, le Hollandais Tiësto, que j’ai rencontré à Cannes durant le Midem l’hiver dernier, est un vrai gentleman!" Et à l’opposé? "Ben, il y a Junior Vasquez qui se démarque avec une attitude de diva franchement intolérable, une nuisance même pour la profession." Rappelons que D-Noy possède actuellement une licence de droit exclusif pour tout le catalogue du label house étasunien Subliminal Records.
Témoin des progrès technologiques au tournant du millénaire, le musicologue de 38 ans qui cumule 24 ans d’expérience à opérer le tourne-disque explique sa position par rapport à l’écroulement du concept de copyright: "Si les gens téléchargent autant de musique, c’est qu’ils ne sont pas conscients du malheur qu’ils créent chez les artistes. C’est peut-être à cause d’un manque d’éducation auprès des consommateurs de musique, mais croyez-le ou non, il m’arrive encore que des gens m’écrivent pour me féliciter de mon travail, et par la même occasion, ils me demandent de leur envoyer une pochette manquante à leur collection de mes compilations téléchargées sur Internet…" Pas besoin, donc, d’en rajouter pour comprendre que D-Noy ne semble pas avoir digéré que sa dernière compil de la série Le Beat soit disponible gratuitement sur Internet une semaine avant sa parution pancanadienne.
Daniel Desnoyers ce samedi à la discothèque du Beaugarte et le mardi 21 octobre au Palais des Arts de la Grande Allée.
Plat du jour
Repressage en vinyle ce mois-ci du remix de la chanson Astounded de Bran Van 3000 par le natif de Québec Fred Everything sur Bombay Records. Découvert à partir de la face Alpha de la 120e parution du label house, la version de Frédéric foudroie en superposant une multitude de couches sonores, de quoi plaire à l’intelligentsia house de même qu’aux fans du BV3 en manque. Notons aussi, à l’écoute de la face Beta, le travail de Miguel Graça, qui sublime formidablement la chanson, ressuscitant Curtis Mayfield d’un long solo de flûte filtrée transportant l’auditeur bien au-delà de la version gravée sur Discosis paru en 2001. Deep de dieux.
Aussi à surveiller:
Ce jeudi chez Dagobert, c’est au tour du Hollandais Armin Van Buuren de venir prendre des leçons du résident Marco G qui devra entrer en "trance" pour l’occasion. 15 $ à la porte.
Ce samedi, c’est le party Glowzoo au Cube avec les Écossais Fisher et Price.
Ce lundi au Maurice pour le concours Technikal 2003, c’est au tour de Drixx du Système et de Jeff Millard du Pub Corn de mettre le paquet pour passer en demi-finales. De 22 h à 2 h.