Killa Jewel
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Killa Jewel

Le joyau qui tue

Rencontrer la toute mignonne tournetabliste Julie Fainier – élégamment surnommée Killa Jewel dès qu’elle s’approche d’une aiguille diamantée – peut se rapprocher de l’expérience mystique pour le passionné de haute-voltige sur microsillons. Décorée de l’Ordre du DMC à Ottawa avec une deuxième position en solo, une troisième à Toronto en duo, invitée à participer aux compétitions occidentales de la ITF (International Turntablist Federation), l’étudiante à la faculté des communications de l’Université Concordia inscrite au programme Sound Production sera aussi de la distribution du nouveau spectacle de Robert Lepage – The Buskers (Beggar’s) Opera – à titre d’actrice-scratcheuse-chanteuse-pianiste-guitariste-batteuse, un engagement qui débute officiellement en février prochain, alors que la troupe est appelée à tourner en Europe tout l’hiver.

Petite princesse couronnée de la culture hip-hop canadienne, il était de mise de lui demander d’emblée son avis sur certaines valeurs associées au mouvement, surtout en ce qui a trait à l’égalité des sexes. Précisions: "Je ne crois pas que le hip-hop soit seulement misogyne, même si j’observe bien qu’on demande trop souvent aux femmes de limiter leurs participations à l’idée de se promener en bikini pour servir des cocktails… Personnellement, j’essaie de faire des choses productives pour montrer aux hommes, comme aux femmes, que le talent d’une femme ne se mesure pas à la peau qu’elle expose."

Grande admiratrice du Montréalais Kid Koala et du surdoué Q-Bert, la jeune femme de 23 ans envisage avant longtemps de vivre de son art, le tournetablisme, qui consiste non pas à enfiler les tubes techno à la nanoseconde près, mais plutôt à créer sa propre musique à partir de sons pressés sur disque vinylite, et à l’aide des différentes techniques de scratches. "Je rêve d’être reconnue pour ma musique et je sais que cela demandera beaucoup de travail, mais je n’ai pas peur." Et de rajouter en guise de conclusion à une trop brève entrevue: "Je souhaite avoir la force et la santé pour accomplir mes rêves, car je sais très bien que pour satisfaire mes ambitions musicales et gagner le respect des gens, je devrai travailler très fort…"

De passage à Québec pour l’avant-première du spectacle The Buskers (Beggar’s) Opera de Robert Lepage en novembre prochain.

Plat de la semaine
Le pressage de la semaine revient cette fois à la formation studio Soul Position, sorte de hobby à temps perdu pour le prolifique producteur et disc-jockey RJD2, flanqué cette fois du rappeur Blueprint, qui se démarque avec le maxi simple Jerry Springer Episode, un avant-goût de l’album 8 Millions Stories attendu avant longtemps en compact domestique. Au total sur les deux faces, trois versions différentes qui valent vraiment le coup de la pièce jazz-funk rappée Still Listening, dont une mettant en vedette Copywrite et Jakki Da Motamouth, de même que la pièce éponyme et Share This qui rassemblent en rappelant les meilleurs excès funky des Beastie Boys. Intelligence dans les chants, finesse dans les rythmes, difficile d’exiger davantage. (Rhymesayers Entertainment)

Aussi à surveiller:
Ce jeudi chez Dagobert, le résident Marco G déroule le tapis tech-house pour la Montréalaise DJ Maüs.

Troisième présentation ce vendredi au Cube des nuits Gathering organisées par le résident DJ Voiz qui reçoit pour l’occasion le surdoué Preach et son pote de la République tchèque, Michal Poliak. Quant aux platines du lounge situé au deuxième, elles ont été confiées à Reyflex (gagnant du DJ Jam de Old School en 2003), ainsi qu’aux autres participants de ce concours d’adresse pour disc-jockeys techno.

Ce vendredi au Sonar, Saint-Michel reçoit le Montréalais Steve Beaupré de la formation Crackhouse.