Sixtoo à Québec
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Sixtoo à Québec

Première visite en solo à Québec pour le prolifique Robert Squire alias Sixtoo, qui était déjà passé dans le secteur selon ses souvenirs de l’époque de Sebutones, où il tournait avec son copain Buck 65. Et pas question de s’étendre sur le sujet, la page est tournée et les deux bonhommes – toujours copains malgré la séparation – s’éclatent franchement dans des directions différentes. Joint à son domicile montréalais, le compositeur condense: "Une résurrection de Sebutones? Je ne pense pas. Nous focalisons actuellement chacun de notre côté sur nos carrières respectives; peut-être plus tard en guise de projet à part, mais rien pour l’instant." Faut dire que, séparément, les deux oiseaux cartonnent tellement qu’il serait indécent de freiner de si beaux élans amorcés depuis le Halifax des années 90.

Fort d’un contrat qui le liera au génial label Ninja Tune – qui propose aussi Kid Koala, Amon Tobin et tant d’autres – pour les trois prochains albums, Sixtoo, qui a endisqué librement comme un défoncé au cours de la dernière décennie sur une myriade d’étiquettes, explique en détail ce mariage de raison et d’amour qui vient de débuter avec la parution la semaine dernière de Chewing on Glass & Other Miracle Cures, un disque à la fois crispé et lumineux: "Je suis lié avec eux, mais je peux faire tout ce que je veux avec qui je veux, à l’exception d’enregistrer un album complet ailleurs." Collectionneurs de disques de Sixtoo, restez aux aguets, les collabos seront nombreuses et votre tâche sera ardue.

Sixtoo, qui coule et martèle une forme très stretch du hip-hop, annonce les couleurs du spectacle présenté la semaine prochaine. "C’est un live avec musiciens; nous assemblons à partir de mon ordinateur portable, d’échantillonneurs, de tourne-disques, de guitare basse…" Et le processus de création, il a changé par-delà les machines et le temps? "Vivre à Montréal a vraiment influencé ma musique, et le fait que cette ville soit à mon avis l’endroit le plus propice au monde pour l’épanouissement d’un artiste a évidemment joué en ma faveur." Exactement 24 mois se sont écoulés depuis l’arrivée de Sixtoo dans la métropole.

L’été sera solidement chargé pour le célibataire qui cohabite en harmonie avec son home studio. Des papillons dans l’estomac avant l’envolée estivale qui te mènera dans les festivals allumés? "Je suis vraiment emballé de ce qui arrive! Beaucoup de boulot m’attend pour les mois à venir, mais c’est ok parce c’est encore une partie de plaisir." Tant mieux pour lui. Tant mieux pour nous.

Aussi, en première partie, les locaux Bleupulp et More, qui se plaisent maintenant à se faire appeler Arvida en honneur à la ville, et qui laisseront tomber cette fois les tourne-disques pour improviser en branchant leurs ordinateurs portables remplis de fichiers finement cliqués.

Le samedi 5 juin dès 22 h, Sixtoo et Arvida à la Galerie Rouje. 18 $ à la porte.