On ressent un certain malaise à voir, ces jours-ci, Denis Coderre se balader de tribune en tribune pour dire tout bonnement qu’il n’a rien à dire. Dimanche soir dernier, c’était à Tout le monde en parle, où les questions politiques se diluent trop souvent en amusement pépère pour distraire la galerie, qu’il est venu faire rebondir son spin en forme de ballon de plage au gré des gags. Veut-il devenir maire de Montréal? À défaut de devenir chef de son parti actuel – comme si l’aboutissement d’un parcours politique ne pouvait que déboucher sur une chefferie quelconque – , ça l’intéresse. Alors quoi? Alors rien. Du vide. «Je suis ici pour dire à la population que j’ai pris une décision importante à l’époque (…) que j’ai décidé de ne pas être chef de mon parti et maintenant je suis intéressé, je vais envisager cette campagne-là.»
Comme seuls commentaires touchant de près ou de loin à la politique municipale et aux dossiers spécifiquement montréalais, on a eu droit à un «Montréal mérite mieux, Montréal a perdu son âme, c’est une grande métropole et il me reste à décider si je vais à la mairie ou non».
Du rien. Du vide.
Malaise, donc. D’abord parce qu’il est assez enquiquinant de voir un politicien qui, comme député fédéral, devrait avoir mille et une autres choses à faire que de «spinner» une campagne fantôme.
Ensuite, parce qu’à part répéter qu’il va un jour se décider, Coderre ne semble pas trop souhaiter faire valoir une quelconque expertise en matière de vie urbaine. Quand on est rendu à parler de l’âme des villes, ça laisse croire que les organes internes, les artères et les fonctions vitales ne sont pas trop à l’ordre du jour. «Il me reste à décider si je vais à la mairie»… Si c’est vraiment tout ce qu’il lui reste à décider, imaginez un peu!
Finalement, grand malaise de voir certains joueurs médiatiques se régaler d’avoir un bon divertissement à servir sur une des plus grandes tribunes du pays alors que des politiciens, qui se tapent le sale boulot dans l’opposition à la Ville de Montréal, doivent se contenter du rôle de spectateur devant ce grand spectacle en forme de dérobade. L’animateur rigole, on s’amuse, on apprendra que Coderre est fan de Patrick Huard, on pose une question qui tue qui ne tue pas du tout, et hop, prochain dossier. Qu’est-ce qu’on boit cette semaine, Manon?
Tous ces boniments divertissants sont corollaires d’un vide métaphysico-politique qui ne concerne pas spécifiquement Denis Coderre, mais que ce dernier arrive assez bien à illustrer. Le néant de la pertinence semble devoir aspirer n’importe quoi, le plus rapidement possible, sous prétexte qu’il ne peut y avoir rien. Si bien que, justement, on se sent prêt, résigné à accepter n’importe quel spinsans trop se poser de questions par crainte de devoir affronter une réflexion moins bruyante. La nature a horreur du vide, dit-on, et de fait, tout remplissage de temps d’antenne nous apparaît comme naturel.
Mais si c’est pas Coderre, qui d’autre ça peut être?
Cette question entendue mille fois depuis quelques semaines résonne comme un échec de la réflexion.
Une sorte de cogito du spin politique, en somme: j’y pense, donc j’y suis.
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Pour ceux qui, d’aventure et faute d’avoir quelque chose de concret à se mettre sous la dent, souhaitent réfléchir un peu plus en profondeur sur les questions d’urbanisme et sur les enjeux inhérents au développement des villes, je ne saurais trop vous recommander un très bel ouvrage de Jan Gehl paru cette année aux Éditions Écosociété: Pour des villes à échelle humaine. C’est un peu par hasard que ce livre a pris place sur mon bureau, pour migrer vers ma table de chevet. Architecte et expert en design urbain mondialement reconnu, Gehl est parvenu à illustrer et vulgariser des dizaines de thématiques qui, lorsqu’on en aura terminé avec les enveloppes brunes, devraient de toute urgence mobiliser notre attention.
La préface de Jean-Paul L’Allier, ancien maire de Québec, me permet au passage de croire que tout n’est pas pourri et foutu dans le monde municipal et qu’à ce titre, il convient de souligner quelques bons coups. Il vaut la peine d’aller se balader dans le quartier Saint-Roch de la capitale pour se rendre compte à quel point les choses peuvent s’améliorer en conservant une dimension humaine, justement. Avec son ambiance ferroviaire, à quelques pas de la gare et au pied de la vieille ville, on s’y sent presque à Lausanne dans le quartier Sous-Gare. Un projet franchement réussi!
La place des humains dans les villes… Voilà sans doute la réflexion qui devrait nous occuper. Pas mal plus urgent que la place des politiciens dans l’espace médiatique du divertissement, problème qui semble pour l’instant une priorité pour Denis Coderre.
La stratégie de Denis Coderre est une technique de vente. C’est lui l’objet de la vente comme maire potentiel au thyéâtre du clinquant.
La politique du vide, au fond, les montréalais aiment peut-être ça. S’il veut être écouté par les gens, il s’agit de ne pas être compliquer.
Il n’a aucun problème avec les faux semblants. Il peut lever le ton pour donner la fausse impression d’avoir des convictions.
Le monde aime ça, son expérience en politique le lui a appris. Je le verrais bien comme bouffon du peuple.
Le 28 octobre 2002, alors que Omar Khadr était transféré à la base militaire de Guantánamo pour y subir des supplices, Denis Coderre occupait les fonctions de Ministre de la Citoyenneté, de l’Immigration et du Multiculturalisme du Canada au sein du gouvernement du tortionnaire en chef Jean Chrétien… La place de Denis Coderre, ainsi que de tous les tristes sire qui ont pris place autour de la table du conseil des Ministres depuis, n’est pas à la mairie de Montréal, mais en prison.
Être populaire, voilà le grand secret de la réussite dans tous les domaines. Justin Trudeau ne porte-t-il pas le renouveau Libéral sur le dos de son simple nom de famille ? Coderre joue la même carte, sans l’aura de son père.
Voyez qui a succédé à Jean-Paul L’Allier à la Ville de Québec. On est loin d’un ministre de la culture… plutôt une marmotte cuivrée. The times they are changing, dit la chanson.
Le cas Coderre!J’y vais j’y vas pas, l’indécision est très révélatrice de l’homme politique qu’il est un manipulateur comme tout bon Libéral dont les campagnes électorales était financé par les mêmes individus que l’on retrouve à la commission Charbonneau et comme tout politicien de son acabit il plaide l’ignorance et fait étrange il affirme que tout cela est du passé pour moi ceci est louche.Tant qu’a sa déclaration je suis Québeçois comme ministre de l’immigration la feuille de route est « Canadian »oui parce que moi je me souviens de sa contribution pour le non, bel exemple de démocratie n’est ce pas, un mot me viens à l’esprit Palestinisation Tant qu’aux médias c’est vrai y donne un beau spectacle faire un Scapin de lui même ça lui vas comme un gant.Belle extérieur avec un grand vide intérieur une coquille vide voilà ma conclusion.Méfions nous honnêtes citoyens il est de la trempe des Charest et autres individus issue du même moule ou la fourberie est la norme.
tu veux que je te résume ça rapido?
le coderre c’est un libéral.
(le parti, pas le concept…)
donc c’est pas bon.
WOW!
Quelle profondeur dans l’analyse et quelle intensité dans la pensée…
Je suis « flabergasté »!
@françois
un plus un égale deux aussi. pis deux masses s’attirent. aussi, quand tu manges des bines tu pètes.
il y a des équations comme ça françois dans la vie qui, à force de se faire mettre à l’épreuve, deviennent des vérités.
Il est sain de les remettre en question des fois, tu as raison. alors je t’invite à la faire, au sujet du coderre.
Denis Codrre? NON MERCI!!!!!
On a déjà trop d’accommodements déraisonnables à Montréal, dont le cashere qui nous pourrit la vie sans compter le hallal, STOP aux religieux et Coderre est du groupe qui favorise aveuglément ces partitions.
Il faut pour Montréal un candidat qui sera capable 1- de parler un français impeccable car nous sommes par tradition une ville francophone et fière de l’être, 2- de représenter tous les Montréalais sans la distinction*Religieuse* comme en ce moment, nous sommes une société laique et la religion est un choix personnel, 3- de réunifier la Ville de Montréal en 1 Ville 1 île et de dégraisser l’administration afin de mieux en contrôler les coûts explosifs de gestion et de fonctionnement.
Le prochain maire devra être capable de diminuer la taille et la structure décisionnelle de cette grosse machine afin de la rendre fonctionnelle et redevable, plus responsable comme à Toronto ou New-York.
Denis Coderre le kid kodac et le pro du texto ne peut faire cette job, il faut plus que ça et ça s’appelle de la capacité de gestion et du recul des caméras, regardez ce qui se fait ailleurs.
Il faut que Montréal se reprenne en main et non que tout le Québec continue à payer pour tous les surplus de dépenses ou les nouveaux projets.
Soyons responsables à Montréal.
On n’a pas la même lecture!
Peut-être que Coderre n’a pas les « solutions » pour Montréal, mais ca c’est un débat a analyser lorsqu’il se présentera (et qu’il présentera un programme)
Coderre , je l’ai trouvé tres bon lorsqu’il a dit d’un ton qui tranchait au couteau avec la légereté et la frivolité de l’émission: » ON A LAISSÉ TOMBÉ MONTRÉAL »
Ce « ON » incluait les gens qui regardaient l’émission(Il n’a pas flatté ds le sens du poil)
Peut-être que ca fait curé Labelle, mais le « Vide » c’est pas ca!
Hors sujet
Lysiane Gagnon proposait Bachand (un économiste expérimenté et rigoureux ) pour Montréal
Moi je proposerais Coderre-Bachand (un gestionnaire et un motivateur) comme dans le couple Drapeau-Saulnier
Mr. Bougie, c’est assez facile pour Coderre que de dire que ‘Montréal a perdu son âme’ et ‘il faut que ça change’ ainsi que d’autres généralités, mais ça serait bien d’avoir un être plus investi que Coderre, avec sa maîtrise de la machine électorale.
Pour ma part, le problème n’est pas tant Bachand ou Coderre eux-mêmes, je doute qu’il se servent et se graissent la patte directement (d’ailleurs ils sont assez bien rémunérés, ce n’est pas un reproche mais la réalité), ainsi il serait ridicule pour eux de risquer l’opprobre, mais je vois ceux-ci comme des Tremblay: vaguement bien intentionnés, mais aussi interlopes, et dans le « je-n’ai-pas-à-savoi-ça ».
Leur entourage de ‘professionnels’ de la politique ne sera que le prolongement de l’administration Tremblay, et on se retrouvera ici dans 5 ans, à se lamenter. Ne suivez-vous pas la Commission Charbonneau? Bachand et Coderre n’est que l’extension de la vieille politique. Ne pensez-vous pas qu’en 2012 l’heure est venue de voter pour autre chose que le vieux club, avec ses méthodes douteuses?
Article des plus pertinent! Coderre est la réincarnation hybride de Charest et Tremblay, et donc l’espoir de la vieille garde. Et comme ces deux dirigeants évincés, il est lui aussi sur le pilote automatique. Que croit-il, que pense-t’il? Qu’importe! Il est consumé d’électoralisme, sa machine électorale le pousse toujours en avant. Sous un vernis mince de ‘noblesse’ et de ‘service’ il y a une grande part d’inconscient et d’intérêt. De plus, le fait qu’il soit libéral et fédéraliste lui accorde le soutien dogmatique d’un segment non-négligeable de la population; ces critères ont le dos large, et excusent mille dérives. Hormis les possibles élections provinciales, l’élection municipale de 2013 est d’après moi la chose la plus importante, politiquement parlant, au Canada en 2013. Coderre, c’est le retour – prématuré – de la vieille garde libérale, du pot-de-vin, du je-ne-sais-pas. Et cette ‘approche’ a beaucoup d’adeptes, d’ailleurs très en moyen. La lutte continue!
La dernière caricature de Chapleau dans la Presse résume assez bien Coderre: »Une coquille vide ». Il ne semble pas avoir une idée bien précise de ce qu’est d’etre maire de la plus importante ville du Québec et de toute façon ce n’est pas cela qui semble important a ses yeux mais de gagner un concours de popularité! L’éloge de la vacuitée. »Ce n’est pas parce que l’on a rien à dire qu’il faut se taire » quoi! Comme le fils de PET, le contenant est plus important que le contenu etc… L’image avant tout le reste, après tout, ils nous disent tous ce que nous voulons entendre…et on est content comme ça.
Superbe analyse.
Combattre le néo-libéralisme,, » John James Charest », l’agent 118 (ou 128) , combattre le parti Libéral, combattre les 66% des électelurs aveuglés etc etc …
Tout ca c,est blien beau mais…
Un fait demeure que Coderre rappelle a notre mémoire: « ON A LAISSÉ TOMBÉ MONTRÉAL »
De son point de vue , la lutte continue aussi car: « ON A LAISSÉ TOMBÉ MONTRÉAL »
La réplique a ca ; « John-James Charest, » l’agent 118…etc etc ne font pas le poids: C’est ca le Vide!
C,est ca « les mille dérives » dont vous parlez , Madame Manigouche!
(D’un autre point de vue)
Voulons-nous d’un maire qui va se battre pour Montréal ou bien
Voulons -nous d’un maire qui va se battre contre le néo-libéralisme ???
that’s the question!
« Voulons-nous d’un maire qui va se battre pour Montréal ou bien
Voulons -nous d’un maire qui va se battre contre le néo-libéralisme ??? »
ben on veut un maire qui va se battre pour montréal, mais… jacques, je veux dire, c’est quoi le rapport avec denis coderre?!?