Je crois avoir déjà écrit quelque part que j’étais pour la gratuité scolaire. Je réitère aujourd’hui cette prise de position. Je crois fondamentalement que la culture, le savoir, les connaissances acquises par l’humanité sont la base du tissu social et que chacun devrait y avoir accès sans contrainte.
Je suis aussi assez certain d’avoir déjà écrit, à un endroit ou à un autre, qu’il faut bien souvent troquer la gratuité pure et simple contre l’accessibilité.
Ce que je n’ai jamais écrit, par contre, c’est que depuis quelques mois, l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ), loin de faire la promotion de la gratuité scolaire, semble plutôt vouloir faire la démonstration qu’un tel objectif est insoutenable politiquement.
On s’en souvient, dès novembre, c’est sur la forme que certains ténors de l’association critiquaient les rencontres thématiques préparatoires au Sommet sur l’enseignement supérieur. Par exemple, Blandine Parchemal, secrétaire aux affaires académiques de l’ASSÉ, s’indignait du trop court délai alloué pour se préparer. «Qui peut penser, écrivait-elle, qu’en deux semaines, il est possible de faire une recherche approfondie et sérieuse sur la question de la qualité de l’enseignement supérieur?»
Il est étonnant de devoir le rappeler à des gens qui s’évertuent depuis des mois à se faire passer pour des interlocuteurs crédibles en ces matières, mais on ne s’attend pas à ce qu’une association clairement positionnée commence à produire des recherches et des arguments à l’annonce d’un sommet. Alors que le conflit étudiant dure depuis plusieurs mois, que la question de l’éducation se pose comme un problème d’actualité depuis des années, on est en droit d’espérer que les principaux intéressés, qui plus est lorsqu’ils s’imposent comme leaders de la cause, aient déjà des conclusions sur lesquelles s’appuyer.
Quoi!? Un sommet!? Attendez, là! Vous nous prenez par surprise! Il faudrait que nous puissions étudier la question!
Est-ce à dire, alors, que l’ASSÉ crie dans les rues depuis des mois sans avoir fait la moindre recherche, sans avoir autre chose que des hypothèses sous la main?
C’est en tout cas ce qu’elle a commencé par faire valoir comme position. De quoi laisser songeur quant à la pertinence même de sa participation aux discussions.
La suite est à l’avenant. Les génies du marketing idéologique qui sévissent de ce côté de l’échiquier politique ont imaginé des slogans invitant plutôt à manifester: «Le sommet appartient au gouvernement. La rue est à nous!» pouvait-on lire sur des tracts de l’ASSÉ, comme si le gouvernement était propriétaire des débats de société. Voilà qui est pour le moins saugrenu. Ce slogan à lui seul résume assez bien une certaine mythologie du nous qui exclut à peu près tout le monde.
Parlant d’exclusion, il est aussi assez burlesque de voir l’ASSÉ remettre en question la participation du Conseil du patronat du Québec au sommet, tout en se revendiquant de la solidarité syndicale. On voudrait un débat de fond sur l’éducation et son financement, avec comme postulat que le savoir est un bien commun, mais on voudrait empêcher les représentants des employeurs d’y participer? Mais qu’est-ce que c’est que ces sornettes à la gratte-moi-le-genou? Devrait-on aussi exclure les syndicats?
Sans aucun doute, l’ASSÉ évalue assez mal son influence et son poids politique au terme du printemps que nous avons connu et à la suite du résultat du scrutin tenu à la fin de l’été. Il est vrai que le Québec s’indignait ce printemps. Il est aussi vrai qu’une grande partie de la population soutenait les étudiants, pas nécessairement dans une lutte visant à obtenir la gratuité scolaire, mais certainement pour revendiquer un dialogue politique et une certaine forme de respect de la part des élus. Tout ça dans un décor de collusion et de corruption.
Le résultat des élections nous force à un constat: au moins les deux tiers des électeurs n’ont pas soutenu Pauline Marois jouant de la casserole et portant le carré rouge.
Ça peut déplaire. Mais lorsqu’on joue aux échecs, il n’est pas utile de se demander quel coup on pourrait jouer dans une autre partie. Or, les pièces sont ainsi disposées: un gouvernement fraîchement élu et minoritaire, un ministre qu’on ne peut soupçonner de collusion et de corruption, l’annulation de la hausse qui a mis le feu aux poudres et la mise sur pied d’un sommet qui, s’il n’est pas parfait, a au moins le mérite d’asseoir les joueurs autour d’une table. S’il semble difficile dans ce contexte d’obtenir demain la gratuité scolaire pure et simple, en refusant de participer à cet effort de dialogue par simple bouderie enfantine, on est en tout cas certain qu’on ne l’obtiendra jamais. À moins de transformer l’ASSÉ en club de randonnée urbaine aux heures de pointe qui revendiquera l’indignation permanente – et gratuite elle aussi.
Or, l’indignation est une bougie d’allumage, pas un carburant, et encore moins une route…
…Et certainement pas une destination.
Vous oubliez de dire que la gratuité a déjà été écartée par le ministre et la première ministre cette semaine, et ce avant même la tenue a proprement parler du sommet. Vous ne pouvez isoler une raison invoquée par une exécutante de l’ASSÉ des autres raisons qui soutiendront leur participation ou non au sommet. D’ailleurs, rien n’est encore décider quant à la participation ou non de l’ASSÉ. Ils prendront leur décision au prochain congrès selon les positions votées par les associations étudiantes membres de l’ASSÉ.
Il faut aussi dire que contrairement à ce que vous avancez, le gouvernement n’a pas annulé la hausse, il l’a seulement repoussée à plus tard afin de mettre fin à la grève et de briser le momentum de la mobilisation étudiante et citoyenne.
Il semble que votre mépris se soit déplacé du gouvernement sous les libéraux, aux étudiants membres de l’ASSÉ et que vous osiez même vous porter à la défense du conseil du patronat, qui n’a besoin de personne pour ça. Si l’on peut s’indigner de la présence du patronat au sommet, ce n’est pas parce qu’ils forment un syndicat mais plutôt que leur influence soit plus forte que celle des premiers concernées, les étudiants.
« […]la mise sur pied d’un sommet qui, s’il n’est pas parfait, a au moins le mérite d’asseoir les joueurs autour d’une table. » « effort de dialogue »
Ce sommet n’est rien d’autre qu’un exercice de relation publique… Si vous pensez vraiment qu’on y dialogue, vous devriez peut-être aller y faire une tour. Le PQ a déjà sont idée toute faite et ne fait que donner l’impression de consulter les différents joueurs…
De plus, il semble que vous fassiez une très mauvaise lecture de la situation en ce qui concerne l’ASSÉ. Il ne faut pas réduire les positions d’une association aux paroles d’un seul de ces représentants… Votre texte me fait plutôt penser à un très mauvais travail d’analyse… « l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ), loin de faire la promotion de la gratuité scolaire » Loin de faire la promotion de la gratuité scolaire? Comment pouvez-vous avancer une telle chose… C’est une pure lubie de votre part et un manque total de rigueur intellectuelle…
Ces sornettes à la gratte-moi-le-genou sont plutôt les mots qui composent ce texte d’une personne qui comprend mal c’est quoi la différence entre une association comme l’ASSÉ (combative, jeune et qui fait parfois des erreurs) et une fédération comme la FEUQ ou la FECQ (plus axées sur le lobbying et dont les dépenses sont astronomiques et parfois douteuses et qui n’a pas la moindre chance d’obtenir un jour un rapport de force vraiment capable de faire bouger les choses).
Vous devriez peut-être retourner à l’école pour voir les choses de l’intérieur et mieux les comprendre. Notre gouvernement nous dit que les universités sont accessibles…
Réalisez-vous que votre commentaire entier ne contient aucun fait vérifié ou nouvelle information de source fiable? Vous attaquez le point de vue de M. Jodoin en le dénigrant mais sans aucunement prouvez qu’un seul de ces propos est issu de fausse information ou de mauvaise volonté!
Pour la population réelle du Québec, ce sont l’analyse des faits valables et véridiques qui dicte nos prises de positions.
Fait: L’assé a bel et bien affirmer qu’il leur fallait se préparer a monter un dossier sur la gratuité et qu’ils trouvaient injuste de devoir se préparer sur un si court délai.
Fait: Tout ce que M.Jodoin a constaté sort de la bouche de 2 des portes-paroles de l’assé lors de sessions médiatiques, souvent organisés par l’assé elle-même. Ce sont à eux de mieux s’exprimer!
Fait: Ils ont bel et bien proclamés dans les médias que c’est la gratuité ou ils refoutent le bordel! Où est la démocratie tant proné ce printemps?
C’est désolant de voir que cela semble de plus en plus dur de répliquer à une analyse intelligente aqvec autre chose que de l’intimidation par le dénigrement!!
Excellent texte , très clair, si au moin l’ASSÉ pouvait comprendre que rien n’est facile dans la vie on n’a pas toujours ce que l’on veut.Bravo Simon Jodoin
« l’indignation est une bougie d’allumage, pas un carburant, et encore moins une route…
…Et certainement pas une destination. »
Très vrai!
« l’indignation est une bougie d’allumage, pas un carburant, et encore moins une route…
…Et certainement pas une destination. »
Quel bel aphorisme empreint d’une sagesse ancestrale que l’âge vous a permis d’acquérir… j’espère ne jamais souffrir de la même maladie que vous! (Bravo! Pour cette métaphore boiteuse qui constitue un sophisme ridicule!)
Lorsque la situation l’exige, l’indignation est nécessaire et ici on doit s’indigner, car ce sommet n’est pas un espace de discussion… Si le PQ avait vraiment voulu dialoguer et prendre le pouls de la situation, il aurait déclenché des états généraux, pas un exercice de relation publique payé à même les fonds publics!
Et vous, que faites-vous pour faire avancer la société, mis à part insulter des points de vue en se cachant dérrière un ordi?
À quand remonte vos dernières heures de bénévolat, vos services communautaires ou juste même aider une personne agée à se rendre de la porte du IGA à sa voiture avec tout ses sacs?
Combien de temps passez-vous à étudier les chiffres véritables (pas vos suppositions) et à chercher des solutions viables et économiques, pour pouvoir fournir des armes à L’ASSÉ?
Avez-vous déjà travailler à votre plein potentiel mais sans être rénuméré dans le but de faire avancer une cause qui vous tient chère,… ou commenter sur des sites commes celui-çi est le summum de votre soutien?
Monsieur Jodoin, vous auriez pu vous éviter le mal d’écrire autre chose que la conclusion de votre texte et nous épargner ainsi votre défense oblique du pragmatisme. Car s’il est aisé de critiquer certaines des nombreuses tares de l’ASSÉ, la logique de « la fin justifie les moyens » privilégie les spin doctors et autres techniciens de la gestion publique au détriment du débat politique.
Vous vous dites d’entrée de jeu pour la gratuité scolaire, or le ministre Duchesne l’exclue d’office du sommet. Monsieur Jodoin, vous êtes citoyen vous aussi: que proposez-vous donc ? La bonne entente consensuelle autour d’une indexation à faible taux, première étape d’une « longue marche à travers les institutions » jusqu’à la gratuité scolaire et une société meilleure ? L’enfer est pavé de bonnes intentions et de compromis de ce genre. Certains se proposent néanmois de rester debout, quitte à perdre souvent, maintenant l’humanité à bout de bras, malgré vous et tous les autres fanas du calcul.
Tant pis si ce que je raconte ici déplaît à certains. Faut bien – de temps à autre – brasser un peu la cage…
Donc, un «Sommet sur l’enseignement supérieur». Une idée intéressante.
Surtout à l’heure où la concurrence mondiale repositionne les pièces sur l’échiquier économique. À l’heure où notre bouée collective se trouve du côté de la qualité de la formation de la relève. À l’heure où nous n’avons d’autre choix que de viser et d’atteindre l’excellence.
Espérons que ce «Sommet» verra à aborder les véritables enjeux. Depuis un survol de ce qui se fait de mieux ailleurs, pour bien situer le problème, et un portrait de ce qui se fait actuellement ici. Les formations offertes sont-elles à la hauteur? Comment devrait-on nous y prendre pour les amener à la fine pointe des dernières avancées?
Évidemment, viser l’excellence a un coût. Aller chercher les meilleurs professeurs, équiper les classes de ce qui est le nec plus ultra selon les facultés, ça ne tombe pas du ciel. Il faut investir. Ensuite, ça rapportera.
Sinon, à défaut de se retrousser les manches et de bûcher le temps de sa formation, il faudra s’attendre à se faire de plus en plus souvent dépasser par d’autres issus d’ailleurs. Là où la qualité de la formation aura primé sur le reste.
N’étant plus dans la course, je suis aujourd’hui relégué à un statut d’observateur. Et ce que j’observe me désole très souvent. Ce matin, par exemple, je lis dans le journal que les étudiants du cégep de St-Laurent (dont l’association étudiante est affiliée à l’ASSÉ) ont voté pour une journée de grève le 26 février prochain. En plein sommet…
Peut-on être plus déconnecté que ça? Alors que son avenir est en jeu, on opte pour la grève?
Bon, je vais éviter d’en rajouter. Car alors j’écrirais à propos de toute l’urgence qu’il y a à relever le niveau de l’enseignement supérieur, de l’importance et de la nécessité que chacun contribue aux frais additionnels, et de la futilité d’une formation de qualité moyenne en contrepartie d’un coût quasi-nul.
Des propos qui indisposeraient à coup sûr les adeptes de la gratuité. Pour qui le plus important paraît être ce que ça coûte – et non ce que c’est…
« Ce matin, par exemple, je lis dans le journal que les étudiants du cégep de St-Laurent (dont l’association étudiante est affiliée à l’ASSÉ) ont voté pour une journée de grève le 26 février prochain. En plein sommet… »
Justement… je pense que c’est vous qui êtes déconnecté… Les étudiantes et étudiants (oui, il y aussi des femmes qui étudient à ce Cégep) du Cégep de St-Laurent ne seront d’ailleurs pas les seul-e-s à être en grève cette journée… mon association sera probablement en grève également et nous ne faisons pas parti de l’ASSÉ.
« Alors que son avenir est en jeu, on opte pour la grève? » Justement! Si on ne fait rien, ce sommet aura donné l’impression qu’il y a vraiment eu un dialogue et des réflexions de qualité alors que c’est totalement faux!
Sortir du sommet avec la gratuité me semble plutôt irréaliste. Si l’ASSE part avec cet objectif, c’est perdu d’avance. Et tout le monde sera perdant. Si, comme le mentionne un commentateur plus haut, ce sommet n’est une entreprise de relation publique, ben, que l’ASSE saute à pied joint dedans pour faire la promotion de son option et renseigner la population sur les moyens d’en arriver à la gratuité. Donc, identifier les sources possibles de financement, les quantifier et établir une répartition équitable des coûts entre les différents acteurs de la société, identifier les étapes conduisant à la gratuité, promulguer les avantage de la gratuité au sein de la population, etc. On s’attendrait au moins à cette rigueur de la part d’universitaires.
«Sortir du sommet avec la gratuité me semble plutôt irréaliste. Si l’ASSE part avec cet objectif, c’est perdu d’avance. »
Il est certain que c’est perdu d’avance… puisque le gouvernement a exclus, publiquement, cette option d’emblée avant même la tenue du sommet.
Juste pour dire que l’ASSÉ a présenté aux rencontre préparatoires des diaporamas très clairs et aussi rigoureux que le temps leur permettait pour défendre la gratuité scolaire, et qu’elle a fait un site :
gratuitescolaire.info
pour expliquer de façon accessible en quoi c’est possible et pas si difficile. De plus, suite aux inquiétudes du genre « ah ben finalement c’est trop cher à implanter alors que nous sommes en difficulté », quelqu’un sort justement un livre au bon moment, en renfort :
https://www.facebook.com/notes/michel-seymour/le-sommet-de-l%C3%A9ducation-sup%C3%A9rieure-%C3%A0-chacun-son-camp-de-base/10151206395800047
C’est vrai que l’ASSÉ peut-être parfois trop audacieuse pour ses moyens, mais on peut difficilement dire qu’elle ne s’est absolument pas préparée.
Omicrius, merci pour l’information. Alors c’est peut-être dans son entreprise de communication avec la population que l’ASSE a de la difficulté et devrait investir. Chose certaine, il ne faut pas compter sur les gouvernements pour bouger, eux suivent simplement l’opinion générale en vue d’obtenir le vote des électeurs, on l’a bien vu avec Charest ( seulement que lui, il a mal évalué la situation, trop gonflé de son orgueil, qu’il était).
« Si, comme le mentionne un commentateur plus haut, ce sommet n’est une entreprise de relation publique, ben, que l’ASSE saute à pied joint dedans pour faire la promotion de son option et renseigner la population sur les moyens d’en arriver à la gratuité. »
Vous comprenez mal, on parle ici d’un exercice de relation publique en faveur uniquement du PQ.
« Donc, identifier les sources possibles de financement, les quantifier et établir une répartition équitable des coûts entre les différents acteurs de la société, identifier les étapes conduisant à la gratuité, promulguer les avantage de la gratuité au sein de la population, etc. On s’attendrait au moins à cette rigueur de la part d’universitaires. »
Tout cela est malheureusement impossible à ce sommet… puisqu’il ne sert qu’a servir les intérêts d’un parti politique!
J’avais compris, Christian, que vous sous-entendez qu’il s’agit d’un exercice en faveur du PQ. Reste que, si tous sont invités à cette table, tous peuvent faire valoir leur point de vue, autant au gouvernement qu’à la population.
Ce n’est pas tout de revendiquer la gratuité, il faut aussi proposer des réformes réalistes qui vont conduire à cette gratuité. La perception de la population à l’égard des revendications des étudiants, et vous le savez, est qu’ils font des demandes irréalistes et improductives qui vont lui vider les poches. C’est cette perception là qu’il faut changer, car aucun gouvernement n’accordera la gratuité si la population est contre.
Bonsoir ou bonjour. Bref, que cela soit bon.
Il y a quelque chose que je n’ai pas compris au printemps dernier et qui, à ce que je lis, ne comprendrais pas sauf si on m’éclaire.
Les étudiants manifestent pour la gratuité scolaire et rendre l’éducation accessible à tous, c’est une chose. Ils ont parfaitement le droit de manifester pour ces causes et pour les raisons qui leur chantent.
Par contre, que ces étudiants décident de faire une levée de piquets, bloquer l’accès à des cours, donc à des pairs, en prétendant manifester justement, pour une accessibilité à tous, je ne la comprends pas.
Ça ressemble à quelque chose comme ‘bien si je l’ai pas, personne ne l’aura’. Ça me semble absurde et cela a été pour moi la plus grande absurdité de la crise du printemps 2012.
Je suis dans le noir sur ce sujet. Une lanterne, quelqu’un, je vous prie.
Vous avez fait une fausse analogie. Vous comparez des pommes avec des tuyaux d’échappement!!!
Quand on bloque un cours pour une journée ou deux… ce n’est pas nuire à l’accessibilité à long terme, c’est une action directe temporaire alors qu’une augmentation ou une diminution des frais de scolarité a un impact à long terme beaucoup important que le fait de manquer une séance d’un cours ou même à la limite une session complète.
En espérant vous avoir un peu éclairé.
Indignez-vous!
Monsieur Christian M., un jour ou deux vous dites??? Il me semble que ce fût plutôt une session complète perdue pour un bon nombre, d’étudiants, les horaires de la session présent complètement perturbés, une première année d’université ratée pour plusieurs et des diplômes à rabais.
Et maintenant que la hausse a été annulée, que le gouvernement Charest a été rayé de la carte et que celui qui l’a remplacé est manifestement le plus sympathique à sa cause que le mouvement étudiant n’aurait pu espéré dans ses rêves les plus fous, l’ASSÉ veut remettre ça encore une fois??? Veuillez excuser le jeu de mots facile, mais il me semble qu’à un moment donné, Assé, c’est assez!
Il apparaît maintenant évident à tout observateur lucide que l’ASSÉ a été noyautée par une clique d’anarchistes jusqu’auboutistes qui ne représentent plus personne, sauf eux-mêmes et leurs intérêts politiques personnels.
Tout a un coût. TOUT!
La gratuité à l’université n’existe pas à moins que nos profs d’université fassent preuve d’une so-so-solidarité incroyable que l’on ne leur connaissait pas jusqu’à maintenant, surtout pas durant la « grève des étudiants » en sciences molles où ils ont sereinement continué à recevoir leurs émoluments alors qu’ils ne foutaient rien, en acceptant, avec toute leur suite, d’enseigner gratuitement, de refuser d’empocher leur fonds de pension à faire rêver et leurs privilèges pharaoniques, ce qui me surprendrait au plus haut point.
Quelqu’un paie pour les lubies des étudiants. Si eux (ou leurs parents dans la plupart des cas!!!) ne paient pas, un autre paie à leur place: le contribuable qui, lui, est trop occupé à trimer dur pour aller tapocher les casseroles.
La gratuité pour les étudiants seuls, décrite ici a d’autres coûts et non des moindres: la perte de valeur de l’objet « gratuit » et le gaspillage. Par exemple, le CEGEP est « gratuit » du moins pour les étudiants (les contribuables, EUX, n’ont pas le choix que de ramasser leur facture!!!), or, seulement 44% des élèves inscrits à la formation pré-universitaire au Cégep obtiennent leur diplôme au bout des deux années du programme. Il en faut cinq pour atteindre un taux de 72%. Pour la formation technique, les chiffres sont renversants. Seulement 32,5% des élèves terminent dans un délai de 3 ans. Tout juste un peu plus de la moitié (53%) arrivent au diplôme au bout de 5 ans ! Je vous rappelle que l’éducation au CEGEP est gratuite !
Enfin, pour le baccalauréat, seulement 67% des étudiants sortent avec un diplôme. Autrement dit, le tiers des étudiants au 1er cycle ne terminent pas leur programme d’étude. Rappelons, ici aussi, que selon les indicateurs du Ministère, la moyenne des droits de scolarité est de 2 415$ au Québec et de 5 742$ dans le reste du Canada (chiffres 2010-2011).
Si les étudiants payaient leur juste part des frais de scolarité, le taux de succès dans le temps requis serait…beaucoup plus acceptable. D’ailleurs, avez-vous remarqué que les universités qui sont les plus cotées dans le monde ont des frais de scolarité très élevés? Quelqu’un ici a fait le lien?
Un employeur sera-t-il plus impressionné par un diplômé de l’UQUÀM ou par celui de Cambridge?
Le secondaire aussi n’aboutit qu’à 59,3% de diplômés après 5 ans (http://www.mels.gouv.qc.ca/sections/publications/publications/EPEPS/Sanction_etudes/DiplomationSecondaire_f.pdf) et on doit attendre 7 ans pour que ce chiffre monte à 71%… Croyez-vous que l’on devrait en augmenter le prix pour que touTEs prennent, dès leur jeune âge, leurs études au sérieux?
Ben oui, plusieurs étudiantEs abandonnent leur formation au Cégep (ou à l’université) ou prennent plus de temps pour la finir. Parfois, quand on choisit son programme de formation à 16 ou 17 ans, on se trompe et on doit changer par la suite. Devrait-on s’endetter pour autant?
Parfois aussi, quand on ne reçoit aucun argent de ses parents et uniquement les ridicules montants des prêts et bourses, on doit prendre moins de cours pour pouvoir travailler plus durant ses études. Celles-ci peuvent donc s’étirer en longueur.
Ce que nous revendiquons, c’est l’accès libre aux études universitaires, sans contrainte monétaire. Diriez-vous aussi que l’on devrait, en tant que société, renoncer à avoir des soins de santé (ou l’école secondaire!) gratuits sous peine de perte de valeur ou de gaspillage? On parle ici de droits, et non de biens de consommation.
Bien sûr que tout a un coût. Il faut seulement savoir qui paie. Québec Solidaire propose de financer la gratuité en taxant les profits des banques. Pourquoi pas? La classe moyenne paie déjà beaucoup, et si les étudiants ne paient pas de frais de scolarité, ne vous inquiétez pas, ils paieront des impôts toute leur vie!
« Si les étudiants payaient leur juste part des frais de scolarité, le taux de succès dans le temps requis serait…beaucoup plus acceptable. ». Vous aimez les comparaisons avec les collèges ou universités américaines (Cambridge-UQAM) et bien lisez ceci : « Fewer than 70 percent of high school students graduate. Just over 70 percent of those graduates will enter some form of postsecondary education. But barely more than half of those who start BA programs will finish them in six years, and only 30 percent of those who start community college will win an associate degree in three years. After that point, most people don’t manage to graduate. […] In New Jersey, the flagship state campus, Rutgers/New Brunswick, has a four-year graduation rate of 52 percent and a six-year rate of 77 percent. 5,835 freshmen begin studies there every year. Of that group, 1,342 will not graduate within six years. Ohio State, Indiana University, Florida State, and Iowa lose a similar proportion of each class. At the University of Wisconsin at Madison, historically one of America’s greatest public universities, only 48 percent of undergraduates make it through in four years, though over 30 percent more finish within six years. » (1)
Si vous pensez qu’en payant davantage tout va s’améliorer, vous vous mettez le doigt dans l’oeil.
1- http://www.nybooks.com/articles/archives/2011/nov/24/our-universities-why-are-they-failing/?page=2
@ Alex L.
La bouffe, les vêtements, le logement sont des besoins autrement plus primaires que les études universitaires… Devraient-ils être « gratuits » (i.e.: payés par les autres…)? Comme au divin temps de Staline en U.R.S.S. où l’on faisait la file pour un vulgaire quignon de pain rassis!
N’importe quoi!
La seule chose qui entrave aujourd’hui l’accès aux universités aux étudiants nécessiteux est la valorisation des études universitaires chez les familles pauvres. Rien d’autre.
Les données disponibles pour les provinces canadiennes ne montrent aucune relation directe entre des droits de scolarité moins élevés et un plus grand accès aux études universitaires. En d’autres mots, des droits de scolarité moins élevés ne sont pas associés à des taux de fréquentation plus élevés. Rien ne prouve donc que le gel ou même la baisse de ces droits garantira à terme un meilleur accès aux études supérieures.
La plupart des étudiants vivent chez leurs parents ou ont des parents parfaitement capables de payer la note du coût ridiculement bas que l’on charge au Québec pour les études de haut niveau. Ils peuvent en plus travailler (oh horreur!!!) pour contribuer à les payer. Les stationnements des étudiants sont pleins à craquer. Ils se promènent tous avec des portables et autres gogosses électroniques qui sont coûteuses, mais, paraît-il « essentielles » (surtout pour coordonner les manifs!), etc…
Bref, ils sont loin d’être dans le besoin nos étudiants universitaires!
En plus, les étudiants qui sont en VRAIE difficulté financière, EUX, ont accès, depuis les modifications au système faites par le gouvernement Charest, à des bourses et des prêts qui fait en sorte qu’ils ne paient RIEN pour leurs études. RIEN!
Réalisez-vous que votre demande délirante de « gratos mur-à-mur » ferait en sorte que ce sont les parents d’étudiants RICHES qui en bénéficieraient? Oui…oui…les RICHES! Comme si on avait les moyens au Québec de subventionner les gens aisés plus qu’ils ne le sont déjà. Les faibles droits de scolarité ne bénéficient pas surtout aux plus pauvres. Selon Statistique Canada, 83% des jeunes dont les parents ont des revenus d’emploi estimés à 80 000 $ ou plus sont susceptibles de poursuivre des études post-secondaires. Cette proportion n’est que de 53% pour les familles dont les revenus sont de moins de 30 000 $.
Vous revendiquez l’accès « libre » aux universités? Elle l’est déjà, « libre », l’accès en autant que vous ayez un minimum de talent et de facilité d’apprendre.
La gratuité a un coût; un ÉNORME coût et le principal de ces coûts est la dégradation de la qualité que l’on y offre. Le véritable danger que courent actuellement les universités québécoises n’est pas l’accessibilité, mais plutôt de voir se dégrader la qualité de l’enseignement. C’est une tendance pernicieuse, car moins visible. En Allemagne, la plupart des États (Länder) offrent l’université gratuite, mais aucune université allemande ne figure parmi les meilleures institutions au monde. Une éducation médiocre, ça ne coûte pas cher, mais est-ce vraiment ce qu’on souhaite à nos jeunes?
Quand les diplômés québécois ne pourront plus rivaliser avec ceux d’ailleurs en Amérique du Nord, l’accès à une formation universitaire de qualité n’existera plus au Québec!
On devrait transmettre ce message aux étudiants contestataires : au lieu d’envahir les rues pour une éducation de second rang, avec pancartes et slogans, manifestez pour la qualité de votre éducation, pour que le diplôme que vous obtiendrez au bout de plusieurs années d’efforts, tant intellectuels que financiers, soit reconnu comme un gage de qualité.
»Ils se promènent tous avec des portables et autres gogosses électroniques qui sont coûteuses, mais, paraît-il « essentielles » » écrivez-vous. Sachez pourtant que nombre de professeurs exigent ces bidules désormais essentiels car ce sont malgré tout des outils de communication communs. La preuve. On les utilise présentement…
Quant à la gratuité scolaire, comme tant d’autres, je suis favorable mais avec des réserves toutefois. Par exemple, on pourrait pénaliser ceux qui prennent plus, à une session ou deux près, que le temps requis en leur imposant des frais. Et l’on pourrait aussi imposer la totalité des frais de scolarité à un étudiant qui décide de quitter la province avant d’avoir oeuvré pour la communauté durant une certaine période.
Bref, il y a des alternatives économiques dans ce dossier; je suis favorable pour encourager les étudiants motivés mais j’endetterais ceux qui »étudient » récréativement afin d’éviter d’aller travailler…
Bonjour,
En démocratie, quand une majorité de gens se prononce contre une proposition comme c’est le cas pour la gratuité scolaire, et bien il faut l’accepter et se plier avec élégance. Tenter de gagner son point par l’intimidation, la violence et les crises, on appelle cela de la tyrannie.
Mais au juste, que me demandez-vous? Car, ce que vous demandez au gouvernement, c’est bien à moi que vous le demandez. Moi, une payeuse d’impôts.
Déjà, je paye pour le système de santé, les routes, le bien-être social, les chômeurs, tous les miséreux et nécessiteux qui ont réellement besoin d’aide. Je contribue pour moi, et pour vous aussi, puisque par définition, un étudiant paie peu d’impôts ou pas du tout. Et, en passant, je paie également 80% de vos frais de scolarité.
Le 20% qui reste vous dérange ?
Mais au juste, que me demandez-vous?
Que je travaille jusqu’à 80 ans parce que vous ne voulez pas assumer votre part de la facture sociale?
Et, si les gens qui, comme moi ont payé leurs études et travaillé fort toute leur vie descendaient dans la rue pour faire une crise, et réclamaient avec violence que la pension de vieillesse soit versée dès 55 ans et majoré de 20%?
Cependant, il faudrait bien sûr que cette facture soit envoyée à vos parents étant donné que les étudiants n’ont pas d’argent ? Il faut bien que quelqu’un paye pour ceux qui ne travaillent pas.