Le décès de Paul Rose, ex-felquiste membre de la cellule responsable de la mort de Pierre Laporte en 1970, a donné lieu à bien des envolées: les uns tentant d’en faire un héros national, les autres, un vil terroriste à effacer de l’histoire ou mieux, à amalgamer à tous les indépendantistes. Il faut dire qu’Amir Khadir, qui devrait apprendre à parfois réfléchir avant d’agir, portait le plateau de viande froide que les Conservateurs d’Ottawa se sont empressés de savourer. Rendre hommage à un assassin?! Ah les vilains amis du NPD!
Il fallait aussi voir, sur les médias sociaux, quelques hallucinés de la résistance bon marché ressortir les «nous vaincrons» en bleu foncé comme on scande des slogans sportifs, alors que du côté de Sun News, Mike Strobel gravait l’épitaphe de sa tombe au vitriol: «kidnapper, coward, hoodlum, terrorist, thug, wacko».
Bienvenue dans un film en noir et blanc (ou en bleu et rouge).
Il vaut pourtant la peine de relire quelques écrits felquistes pour se rendre compte à quel point les événements d’octobre avaient assez peu à voir avec la simple émancipation nationale du Québec telle qu’on la conçoit aujourd’hui. «Ce qu’ils voulaient, plus que l’indépendance politique formelle, écrivait Pierre Vallières en 1990, c’était une révolution sociale, radicale et globale. Cette révolution, ils ne la souhaitaient pas seulement pour le Québec, mais aussi pour les États-Unis, le Canada anglais, les Caraïbes, l’Amérique latine et finalement le monde entier.»
En somme, le «Vive le Québec libre» des felquistes avait assez peu à voir avec les mots de De Gaulle et encore moins avec le fameux «on veut un pays» que les partisans scandent à la moindre occasion comme un cri de ralliement. La condition humaine, si on peut dire les choses ainsi, était indissociable de la question nationale et avait même préséance sur elle. L’objectif n’était pas de faire simplement un pays, mais de changer la structure même du devenir humain dans l’Histoire. C’est de Révolution qu’il était question.
En relisant les écrits felquistes – souvent anonymes et maladroits, mais qui étonnent toujours par la passion qu’ils dégagent –, on se sent beaucoup plus près du mouvement des indignés et des initiatives d’occupation des grandes places de la finance comme Wall Street que des quelques allumés du drapeau qui se shootent au Kool-Aid bleu.
Mais c’est aussi de guérilla, de clandestinité et de lutte armée qu’il était explicitement question. Au programme, des enlèvements, des morts, des explosions et une fin qui justifie toujours les moyens. Il y en a eu des morts, justement. Et si, comme l’espéraient les felquistes, l’ensemble des mouvements ouvriers avait participé à cet élan de révolution, on peut s’imaginer qu’il y en aurait eu beaucoup plus et sans doute quelques quidams au hasard pour la cause. C’était la méthode préconisée. Il ne s’agissait pas de faire du yoga ou de lire Krishnamurti. Il fallait passer à l’action. Au singulier.
Un texte de La Cognée universitaire paru en 1965 et intitulé «Pour la gratuité scolaire» permet de mesurer jusqu’à quel point les enjeux contemporains font écho aux enjeux de l’époque. «L’éducation n’est pas un privilège, écrivait un auteur anonyme du FLQ section universitaire, mais un droit, un droit sacré. (…) Il est temps de fondre nos stylos pour en faire des bombes en plastic!»
Pour quelques-uns, nous en sommes sans doute au même point pour ce qui est du rêve de révolution globale, les bombes en plastic en moins. On décline encore à peu de chose près les mêmes revendications: pour la reprise des richesses naturelles qui nous appartiennent, pour la gratuité scolaire, contre la marchandisation du savoir, le capital, l’impérialisme, l’establishment et tutti quanti.
Les bombes en plastic en moins.
Et c’est important. Tous les résistants à la petite semaine devraient en prendre bonne note, comme ceux qui exagèrent la signification d’une vitrine cassée, d’ailleurs.
Car si on ne peut contester le grandiose de l’idéal qui a fait rêver la jeunesse contestataire des années 1960 et 1970, on ne peut non plus prendre à la légère l’immense gravité des gestes posés par les plus convaincus des felquistes. Il ne s’agissait pas d’une simple erreur de jeunesse. C’était une erreur historique, une mauvaise hypothèse et une méthode tordue. Nous en avons tous payé le prix.
Et c’est sans doute là que Paul Rose peut encore nous parler. Non pas comme un héros ou comme une sorte de mascotte donnant des câlins comme certains ont voulu nous le présenter depuis quelques jours; non pas comme un salaud à couler dans le ciment des souvenirs. Mais bien comme un concitoyen qui, par choix, par méprise, s’est en quelque sorte éjecté de l’histoire. Le plan felquiste a été un échec monumental. De ça, il faudra toujours bien se souvenir.
Il est sans doute là le portrait de Paul Rose que nous devrions chérir au moins un peu: celui d’un homme qui, malgré l’inhumanité de ses actes, a pu continuer sa vie, même publiquement, au sein d’associations et en prenant la parole dans les médias. Toujours un peu en marge, certes, mais sans subir l’opprobre constant et généralisé.
Et si un tel dénouement a été pour lui possible, c’est bien parce que nous avons préféré la démocratie libérale et parlementaire à la lutte armée.
FLQ: Un projet révolutionnaire. Lettres et écrits felquistes (1963-1982). Textes rassemblés par R. Comeau, D. Cooper et P. Vallières. VLB éditeur, 1990, 271 p.
De très pertinentes observations de votre part, Monsieur Jodoin. Et la notion d’«erreur historique» à elle seule trace un portrait sans flafla idéologique ou antagonisme viscéral, selon le cas, de ce qu’a été le FLQ.
Une grosse – et tragique – gaffe de parcours.
Un manque de jugement qui depuis une cinquantaine d’années nuit au mouvement souverainiste québécois. Ne signifiant pas pour autant que, sans le sabotage indirect de la Cause par une poignée d’exaltés, la souveraineté se serait depuis longtemps déjà installée. Nullement.
Mais les marginaux felquistes ont fait craindre le pire à plusieurs.
Et depuis, aucun recul n’est possible. La tache sera toujours là. Et on nous la montrera et remontrera longtemps encore. Si jamais un jour la souveraineté devait se faire, dans un cadre respectant les critères les plus stricts de probité, dont une question claire, ce sera malgré le boulet felquiste que traînera toujours à la cheville le mouvement souverainiste.
De la sorte, le mouvement souverainiste est aux prises avec une double tâche: faire la démonstration que l’indépendance du Québec est préférable et, tout aussi difficile, se dissocier des felquistes et de tout autre groupuscule extrémiste apte à faire fuir d’éventuels sympathisants à la Cause.
Grosse commande.
« …le mouvement souverainiste est aux prises avec une double tâche: faire la démonstration que l’indépendance du Québec est préférable et, tout aussi difficile, se dissocier des felquistes… »
claude. le flq, mouvement révolutionnaire socialiste, n’existe plus, comme le démontre simon. le mouvement vers l’indépendance du québec, lui, est bien vivant. ces deux choses sont donc dissociées de facto.
donc s’il est aussi « difficile » de « démontrer que l’indépendance est préférable » qu’il est difficile de dissocier cette dernière des felquistes, et bien la tache s’annonce aisée.
ou bien, ton raisonnement est mauvais.
»claude. le flq, mouvement révolutionnaire socialiste, n’existe plus, comme le démontre simon. le mouvement vers l’indépendance du québec, lui, est bien vivant. ces deux choses sont donc dissociées de facto. »
Là, tu vas un peu vite, Câlinours…
Le FLQ est mort, c’est sûr, et je rajouterais que le mouvement indépendantiste est vivant, mais »bien »? Pas sûr pantoute…
Et pour ce qui est de les dissocier, tu sembles pressé de vouloir balayer le FLQ sous le tapis…
Moi je pense que le FLQ va rester associé longtemps à votre mouvement, comme un mauvais souvenir qui plane…
»Le plan felquiste a été un échec monumental. De ça, il faudra toujours bien se souvenir. » a dit Simon, plus haut…
J’aime bien ta dernière phrase avec une petite pause: ça me donne l’impression que tu as peur qu’on ne se rende pas compte que tu n’aimes pas Claude Perrier.
@ Claude Perrier – 20 mars 2013 · 16h25
Toute tache de guerre et de violence est soluble dans l’eau démocratique. Et il n’y a pas que la tache felquiste ou de la rébellion des patriotes qui souille notre histoire, il y a aussi celle de la Conquête, de la pendaison des patriotes et de Louis Riel, celle de la loi des mesures de guerre. S’il incombe au souverainiste de laver ses taches, il incombe aussi à l’état de clair déni démocratique canadianisateur de laver les siennes. Si c’est l’impasse, c’est parce que nous omettons de plonger dans l’eau démocratique.
Normal que la minorité activiste canadianisatrice ploutocratique y répugne : le Canada ne passe pas au Québec. Cette minorité autocrate est incapable d’obtenir le clair OUI référendaire des Québécois,es qu’elle use de la carotte de la grand-messe de l’Amour infini ou du bâton des menaces de représailles commanditaires. Elle est aux abois parce qu’elle sait qu’elle ne peut s’imposer indéfiniment par-dessus la tête du peuple. Elle sait que la division des forces démocratiques de ce peuple qui seule peut assurer la minorité de prendre le pas sur la majorité n’est que circonstancielle et temporaire.
Ce qui n’est pas normal, c’est que les soi-disant souverainistes persistent à former des gouvernements collabos de clair déni démocratique canadianisateur qui foule aux pieds la Souveraineté du peuple souverain du Québec. Tel de Gaulle, ils comprendront un jour la profondeur de l’abîme dans lequel nous plonge l’impasse de la gouvernance collabo qui nie la primauté démocratique de la souveraineté du peuple.
Il faudra que les soi-disant souverainistes le soient vraiment et cessent de tolérer ce qui nie la souveraineté du peuple. Il faudra s’occuper de l’État présent et cesser de rêver à l’État à venir. L’eau démocratique coule à flot quand on appelle le peuple à user de ses pleins droits et pouvoirs démocratiques capables d’invalider démocratiquement par référendum sur son territoire national du Québec tout État qui, tel l’État présent du Canada, n’a pas obtenu le clair OUI référendaire des Québécois,es.
Si la Constitution du Canada est si bienfaisante pour le peuple, pourquoi devrait-elle s’imposer sans le clair et démocratique aval du peuple ?
Il y a des forces économiques et politiques tant sur les plans national qu’international qui s’opposent au projet d’indépendance du Québec depuis des centaines d’années. Sans faire un cours d’histoire, on conviendra que ces forces ont constitué et constituent toujours des tendances lourdes qui ont un poids tellement, mais tellement plus grand dans l’issu du combat qui s’est mené et se mène actuellement au Québec, que ces quelques groupes que vous qualifiez d’exaltés. Le fédéral fait la même chose avec Amir Khadir actuellement…ça fait que…on est toujours l’exalté de quelqu’un…
Il serait plus important d’expliquer et de démontrer comment agissent pernicieusement ces forces, il faudrait expliquer pourquoi le terrorisme n’est pas la voie, mais aussi pourquoi la voie emprunter par le PQ a prouvé qu’elle n’était pas la voie. Il faudrait expliquer pourquoi le terrorisme a eu de l’emprise au Québec à ce moment de notre histoire et pourquoi le chemin emprunté par le PQ ne fut qu’un cul de sac.
Il faudrait expliquer pourquoi le confort et l’indifférence est si fort dans notre société super américanisée…face à la question nationale comme sur d’autres questions cruciales pour l’avenir collectif de notre société.
Bref, je ne pense pas que les groupes radicaux aient été une cause majeure de la faillite du projet national. Dire autrement, c’est dire que que dira la grosse presse, le journal de Montréal, les Charest, les Couillard dans la grand cirque médiatique.
Le défaut des chroniqueurs c’est souvent de manquer cruellement de perspectives, lorsqu’ils ou elles commentent l’actualité. Sans faire d’ode à Paul Rose, vous auriez pu aller un peu plus loin, pour notre plan plaisir.
Le drame social véritable qui se répète à chaque révolution demeure la citoyenneté anonyme et ignorée par les livres d’histoires mais récupérée par toutes les « politicailleries » réactionnaires de droite comme de gauche. La perte réelle causée par ces erreurs monumentales est la valeur d’une citoyenneté engagée qui sans s’emparer des lettres, des chiffres et des places publiques sait porter l’idéal social dans son quotidien. On préfère toujours se moquer de l’équilibre.. comme étant trop ringard. C’est comme cela qu’on s’amuse à répéter l’erreur monumentale des ignorants qui n’ont que leur nombril pour réfléchir.
Désolé, mais je ne fais pas la même lecture de la mort de Paul Rose que vous. Parce que je retiens de cet homme, le courage d’aller au bout de ses convictions, ce que beaucoup d’hommes n’arrivent pas à faire, parce qu’ils se résignent, parce que les exploiteurs se font pesants. Gaétan Montreuil, qui a lu le manifeste du FLQ à Radio-Canada, disait que le texte l’avait touché, parce qu’il était fils d’ouvrier. Moi aussi, ça m’a touché et je ne crois pas être le seul.
Et on parle toujours de la crise d’octobre, mais on oublie la Maison du Pêcheur, il voulait donner aux gens du peuple la chance d’aller à Percé, sans que ça coûte une fortune. Il n’y a pas eu d’actes terroristes, mais plutôt une résistance. Ces jeunes pouilleux, ces gratteux de guitare donnaient une mauvaise image aux touristes américains. On a pas le droit d’être chez nous, faut croire.
Et saviez-vous qu’on lui a refusé toutes ses demandes de libération conditionnelle, alors qu’il y avait droit, et ce pendant des années, sous prétexte qu’il ne voulait pas renoncer à ses engagements politiques passés. Et la prison n’avait pas miné son moral, malgré tout, il écrivait des poèmes, montait des pièces de théâtre, et s’est battu pour suivre des cours. Et quand on lui parlait de cette erreur historique, il s’était accordé une petite gêne : Au moins, j’aurai essayé…
C’est son courage que je retiens, le traiter de tous les noms, le juger, je laisse ça à d’autres. Moi, qui n’a connu que la pauvreté dans ma vie, j’avoue que cet homme m’a touché, par son courage, celui de tenir tête aux exploiteurs, pour qui nous ne sommes que des unités de production.
Et de grâce, n’allez pas me dire des conneries genre, que je cherche à le béatifier, ou que je cautionne la violence révolutionnaire. De grâce, regardez du côté des bandits en cravate qui nous gouvernent avant de juger.
100% d’accord avec vous. Svp lire le texte de Pierre Dubuc de L’Aut’Journal, intitulé: Paul Rose: un traitement ordurier de Patrick Lagacé et Chapleau…
«La journaliste Marion Scott du journal The Gazette a fait le lien entre le chef d’oeuvre de Félix Leclerc et Paul Rose: J’ai un fils dépouillé…Mon fils est en prison…
Avec tout ce qui se passe au Québec, il faut s’unir et se révolter pour changer toute cette merde….
Prendre l’effet pour la cause…
Si Paul Rose après avoir purgé sa peine a pu vivre paisiblement ce n’est pas « parce que nous avons préféré la démocratie libérale et parlementaire à la lutte armée » c’est parce qu’il a dans les faits reconnu son erreur et renoncé à la lutte armée. Il a choisi la démocratie pacifiste et a fondé un parti politique.
Si nous avons fait le choix de la démocratie, c’est parce que les conditions de la lutte armée n’existent pas ici depuis la capitulation de Montréal et de la Nouvelle-France le 8 septembre 1760. L’erreur des felquistes a été de croire un temps qu’elles existaient ou pouvaient exister du seul fait pour eux de prendre les armes. Paul Rose a compris son erreur et s’est ensuite gouverné en conséquences. Il aurait pu choisir de persister dans l’erreur et retourner à la clandestinité après sa libération. Il a choisi plutôt la lutte démocratique. Il est allé au bout de ses convictions ce faisant. en tenant toujours tête à la dictature d’occupation canadianisatrice incapable d’obtenir le clair OUI référendaire des Québécois,es sans lui donner d’excuse pour nier plus brutalement encore la primauté démocratique de la souveraineté du peuple souverain du Québec sur son territoire national du Québec.
VIVE le Québec LIBRE !
Wow,
Ca, c’est beurrer épais…
T’as oublié le ‘amen’.
@ Luc Archambault:
A vous lire, on a justement l’impression que vous êtes justement … »un de ces allumés du drapeau qui se shoote au cool-aid bleu » que mentionne l’honorable chroniqueur. Car au risque de «péter votre balloune», ce n’est pas avec le gouvernemement péquiste actuel tenu en laisse par les Québécois lors des dernières élections en dépit du PLQ décadent des Charest, Couillard, Bachand, etc. que LA MAJORITÉ DES QUEBECOIS ont affirmé clairement leur ras-le-bol de cette «dictature d’occupation canadianisatrice incapable d’obtenir le clair OUI référendaire des Québécois…» qui, pour la majorité en 2013, sont beaucoup plus occupés par leur niveau de vie personnel que par l’urgence de se «décoloniser»!
Les sondages parus après la victoire de Couillard, dimanche dernier, démontrent même qu’il battrait Pauline Marois, ce qui n’est guère surprenant puisque lors de la course à la chefferie ces mêmes Libéraux se retrouvaient à égalité avec le PQ en dépit de toutes les magouilles révélées jour après jour à la Commission Charbonneau et dont les péquistes eux-mêmes ne sortent pas totalement blanchis…
Quand le «chef émérite» Parizeau en est rendu à ne devoir s’exprimer que devant la poignée de nostalgiques de Jean-Marie Aussant et que Amir Khadir était sur le point de statufier Paul Rose…allo, l’unité des indépendantistes!
J’ai voté «oui» en 1980 alors que René Lévesque aurait pu être le seul, à mon avis, en mesure de convaincre les Québécois et ceux-ci, même avec l’assurance d’un deuxième référendum de ratification, lui ont dit «non» à 60% et ce n’est sûrement pas avec celui de 1995, auquel j’ai également voté «oui», que le «Grand Soir» nous serait arrivé avec 50,1% et quelques poussières…
Ce que les «inconditionnels à tous crins» ne peuvent se résoudre à comprendre dans le Québec «éclaté» dans lequel nous vivons est que par la force des choses (démographie, immigration, attrait de l«’american way of life»,etc.) nous sommes de moins en moins susceptibles de rallier une majorité irrévocable à la «Cause sacrée» ( dixit le bon vieux Claude Jamin, fier émule de Lionel Groulx ) sur laquelle même les «purs laines» entre eux ne se sont jamais entendus…mais, vous pouvez toujours continuer de rêver, ce cher Félix et tellement d’autres en ont fait de si belles chansons…
Michel Bertrand – 21 mars 2013 · 15h00
Mais encore !? C’est tout ce que vous avez à opposer !?
« Mais encore !? C’est tout ce que vous avez à opposer !? »
A un gars qui se plaint qu’il vit dans un pays où il n’y aurait pas de démocratie et qui finit sa diatribe en lâchant un
»Viiiive le KKKébec Liiiibre! »…
Euh, oui…
Le FLQ : erreur de jugement, erreur de parcours.
Après sa libération, Paul Rose a milité à l’intérieur du cadre démocratique. On ne peut que le féliciter, l’admirer. Il a même continué à s’instruire.
Le coeur était à la bonne place, mais le cerveau a emprunté un mauvais aiguillage.
Paul Rose a trouvé son chemin de Damas. A-ton reproché à Paul de Tarse d’avoir persécuté les premiers chrétiens? Certes pas après sa conversion. Dans la vie il faut savoir tourner la page.
Et j’aimerais ajouter cet extrait d’une entrevue de la mère de Paul Rose parue dans La Presse en octobre 1980 : «Lors du procès de Paul (en 1971) des témoins ont dit que mon fils n’était pas là au moment de la mort du ministre Pierre Laporte, mais ces témoignages n’ont pas été retenus.»
Et voici maintenant comment débute l’article : «Puisque le rapport de Me Jean-François Duchaîne conclut que Paul Rose n’était pas présent au moment de la mort de Pierre Laporte et que sa condamnation reste, techniquement, une erreur judiciaire…
Mais Paul Rose n’a pas eu droit à une libération conditionnelle à laquelle il avait droit depuis 1977, même après la publication de ce rapport. Il a dû attendre deux ans encore, soit en 1982, avant de sortir.
Et lisez ce que Marc Laurendeau et Lysiane Gagnon ont écrit sur cette Commission des libérations conditionnelles : incohérence et manque d’humanité. Et soit dit en passant, zéro récidive pour les ex-felquistes.
Maudite belle justice !
VOICI UN COURT TEXTE lu à l’émission «C’est bien meilleur le matin». Ce cout texte «résume» partiellement ma pensée, laquelle est quand même plus complexe que ce j’avance dans ce texte.
Il est toutefois vrai que je n’ai jamais pensé que le terrorisme pourrait régler les problèmes des Québécois.
VOICI LE TEXTE:
Le vendredi 15 mars 2013
***Qu’est-ce que l’histoire devrait retenir de Paul Rose ?***
Paul Rose a été un homme probablement sincère mais fasciné par la violence «révolutionnaire» et «décolonisatrice». Lui et ceux de son clan ont ouvert à Drapeau et à Trudeau toutes les portes leur permettant de mettre en place la plus grande opération terroriste de l’histoire du Canada : l’impitoyable terrorisme d’État qui a étouffé le terrorisme artisanal et de très nombreuses personnes. Cela devrait probablement être retenu par l’histoire, à mon humble mais lucide avis.
Jean-Serge Baribeau, sociologue des médias et écrivain public
Un post-scriptum, un peu hésitant :
En 1968 et 1969 je vivais à Longueuil et j’ai eu maille à partir avec Rose et sa horde de «disciples». Comme mes amis et moi, nous étions en faveur de changements majeurs, réalisés, si possible, de manière pacifique et «démocratique» et comme j’étais le porte-parole officiel de mon groupe, j’ai subi des menaces qui m’ont «terrorisé» (est-ce cela, le terrorisme ?).
Je comprends que les injustes résultats de l’élection provinciale du 29 avril 1970 ont amené bien des personnes (dont moi-même) à se poser de gravissimes questions en ce qui concerne la démocratie parlementaire et représentative.
Je suis de ceux qui pensent que les felquistes ont été un peu (ou beaucoup) manipulés par les différents corps policiers. Après 1970, de nombreux gestes terroristes ont été posés par des flics.
Enfin, il s’agit là de l’histoire, laquelle peut ouvrir la porte à moult interprétations, lectures et perspectives.
JSB
On ne peut pas prétendre faire le portrait du FLQ et de Paul Rose sans faire celui du contexte dans lequel ils s’inscrivent : La canada anglo-impérialiste seul maître de la destiné de notre peuple qu’il réduisait au statut de nègre-blanc.
Jean-Serge Baribeau – 22 mars 2013 · 13h49 :
« Je suis de ceux qui pensent que les felquistes ont été un peu (ou beaucoup) manipulés par les différents corps policiers. Après 1970, de nombreux gestes terroristes ont été posés par des flics. »
Pas besoin de penser, monsieur. L’implication de la GRC et du gouvernement fédéral dans les activités terroristes qu’on croyait être du FLQ a été clairement démontré lors de procès et de deux commissions royales d’enquêtes : http://canadalibre.ca/textes-divers/flq-grc/
Je ne le pense pas. Je le sais.
Vous avez raison dans votre commentaire, intéressant et véridique.
Que dire de plus?
Merci pour votre propos.
JSB
Madame Pierrette Boulianne, je tenais à vous remercier d’avoir insister pour que je lise cet article de Pierre Dubuc. J’y allais de reculons pour certaines raisons, mais au bout du compte j’ai trouvé fort instructif cet article; mais surtout les deux bras m’ont tombé à terre quand j’ai vu que les journaux anglophones s’étaient inspiré d’un article sur mon blogue consacré au groupe Harmonium.
Avec comme titre Depuis l’automne… Serge Locat et les prisonniers politiques, je faisais référence à un article du Devoir en 1978 où 400 personnalités publiques réclamaient la libération des prisonniers politiques. J’ai écrit cet article bien avant la mort de Paul Rose, soit le 27 février dernier. En fait, j’ai acheté ce livre, Le dossier Paul Rose, il y a près de deux mois, sans trop savoir exactement pourquoi je l’achetais.C’est comme si j’étais guidé, ma voix intérieure me disait de le faire et je ne me suis pas obstiné avec elle. Je comprends maintenant mieux pourquoi…
Encore une fois merci, je ne savais pas que Paul Rose avait un fils qu’il a appelé Félix, en hommage à Félix Leclerc, qui ne s’intéressait qu’à la poésie avant les évènements d’octobre 1970, mais qui a pris position par la suite et écrit cette chanson, dont la résonance a trouvé un nouvel écho dans mon coeur, L’alouette en colère.
« Quand ce sont les bandits qui gouvernent et qui décident les lois, la place d’un honnête homme est en prison ». Michel Chartrand
Combien de vies ont été sacrifiées dans le monde pour le respect des démocraties? La vie d’un ministre vaut-elle plus?
Bien dit Michel Desmeules, la vie d’un ministre vaut-elle plus ? À en croire la désinformation qui a suivi l’annonce de sa mort, on serait porté à croire que oui. Pourtant, après les révélations du journaliste de Radio-Canada, Guy Gendron, qui datent de 2010, j’aurais été gêné de clamer comme certains que Paul Rose était un assassin froid et inhumain, en citant hors contexte René Lévesque.
Car René Lévesque ne le savait peut-être pas, mais par contre dans l’entourage de Robert Bourassa, on le savait. Et on savait non seulement que Paul Rose n’était pas là, mais que la mort de Pierre Laporte serait un accident. Jacques Rose, enregistré à son insu, l’aurait confié à son avocat Robert Lemieux, ce qui expliquerait la présence d’un oreiller dans le coffre arrière de la voiture.
La thèse la plus plausible serait qu’ils auraient voulu le déplacer et qu’il se serait débattu, aurait tenté d’appeler de l’aide et le geste fatal aurait été posé. Néanmoins, pour montrer leur bravoure, ils auraient décidé de faire croire à une exécution, comme il est écrit sur le communiqué.
Et ce Pierre Laporte à qui on a fait des funérailles nationales et nommé un pont en son honneur, qu’a-t-il fait de si extraordinaire, à part d’être la victime d’un acte terroriste ? La raison pour laquelle ils l’auraient enlevé, c’est qu’il frayait avec la pègre…
Et même si Paul Rose prenait la responsabilité collective de ce geste, ce n’est pas une raison de l’accuser à tort. Encore moins, quand des preuves démontrent le contraire. Et non seulement, quand il a fait appel de cette décision, son appel a été rejeté, mais même avec une commission indépendante qui reconnaissait sa non-culpabilité, on lui a refusé pendant des années sa libération conditionnelle.
Et en voulez-vous une meilleure ? Un rapport de police en 1979 concluait en lettres majuscules : POUR AUCUNE CONSIDÉRATION PAUL ROSE NE DEVRAIT ÊTRE LIBÉRÉ AVANT LE RÉFÉRENDUM.
@ Daniel Labonté
Peu importe que René Lévesque fut au courant ou non de la «mort accidentelle»(?!?) ou non de Pierre Laporte, celui qui fut, à mon avis, et de beaucoup d’autres Québécois le plus grand premier ministre de l’histoire du Québec a toujours catégoriquement rejeté le terrorisme ou la violence pour atteindre ses fins aussi honorables et justifiables fussent-elles.
Vous auriez également intérêt à lire les diverses biographies publiées sur cet homme, notamment la plus exhaustive, celle de Pierre Godin, publiée originalement en quatre tomes, pour réaliser que René Lévesque a toujours priorisé tout au long de sa carrière politique LA VOIE DEMOCRATIQUE ET CE SANS CONCESSION AUCUNE!
La question référendaire de 1980, l’a d’ailleurs démontrée sans conteste par sa composition en deux volets bien distincts. Qu’elle ait été ambiguë ou non est une autre affaire, MAIS AFFIRMER QUE LA REACTION DE RENE LEVESQUE LORS DE LA CRISE D’OCTOBRE AURAIT ETE »CITEE HORS CONTEXTE» EST CARREMENT DE LA MALHONNETETE INTELLECTUELLE!
Que les felquistes aient été manipulés ou non et que Paul Rose ait été libéré avant ce référendum n’y a absolument rien changé pas plus que lors du référendum de 1995, volé ou pas…
Que cela plaise ou non aux «extrémistes à tous crins, advienne que pourra…», si L’ENSEMBLE DES QUEBECOIS, tout au cours de leur histoire auraient véritablement voulu acquérir leur «indépendance» , il y belle lurette que ce serait chose faite. Mais, c’est complètement divaguer que de considérer Paul Rose dans le contexte d’un «Che Guevarra québécois»!
C’est pas moi qui l’ait dit que c’était cité hors contexte mais Victor Lévy-Beaulieu. J’expose les faits. D’ailleurs, j’en ai parlé de René Lévesque et de la violence révolutionnaire sur mon blogue, je ne crois pas avoir été malhonnête intellectuellement.
Et si comme vous le prétendez, libérer Paul Rose avant le référendum de 1980 n’aurait rien changé, pourquoi alors ne pas l’avoir fait ? Et que certains le considèrent comme un Che Guevrara québécois, cela fait partie des nombreuses réactions qui semblent aller dans toutes les directions, et qu’il faut tolérer au nom de la liberté d’expression. Mais moi, j’ai jamais écrit rien de tel.
Si c’est effectivement VLB qui l’a mentionné, il aurait été approprié d’en faire référence afin d’éviter toute confusion et à lire votre intervention, vous ne faites aucunemnent référence à votre blogue.
Quant à Paul Rose, qui pouvait affirmer lors de son incarcération alors que Bourassa était au pouvoir, que celui-ci serait effectivement battu en 1976 et que le PQ déclencherait éventuellement un référendum en 1980?
De toute façon, je persiste à croire comme l’immense majorité des Québécois, opposés à toute forme de terrorisme et de violence et ayant toujours prôné, à quelques exceptions près, la voie démocratique que «l’influence» (?!?) de Paul Rose a été absolument sans importance qu’il fut libéré ou non à ce moment…
Quant à la liberté d’expression, il est vrai que n’importe qui peut être en mesure de dire n’importe quoi, mais asssocier, à mon avis, «L’alouette en colère» de Félix Leclerc à l’approbation inconditionnelle de tous les actes posés par les felquistes est une grossière méprise sur la vie et l’oeuvre de cet immense poète québécois!
A bon entendeur, salut!
Je ne passerai pas mon temps à me justifier, ni à expliquer, j’aime les échanges, pas les discussions à n’en plus finir à essayer d’avoir raison sur l’autre. Croyez ce que vous voulez, cela vous regarde, j’en fais de même. Ceci dit j’ai fini de commenter la mort de Paul Rose.
Tout un sujet que « Paul Rose et nous » de M. Jodoin ! Après avoir lu l’article et tous les commentaires, voici ma conclusion : on n’est pas sorti du bois ! En effet, imaginez s’inscrire au doctorat pour faire le point sur le sujet. Il est clair qu’on ne sera pas en mesure de terminer la thèse en six mois, un an ou même trois ans s’il faut rechercher, avant de conclure, la ou les preuves de toutes les affirmations contenues dans l’ensemble des commentaires. Ouf ! Mission impossible ?
http://www.nytimes.com/2013/03/26/world/americas/paul-rose-quebec-separatist-involved-in-kidnapping-dies-at-69.html?_r=0
Allez voir ce que le NY Times a publié sur Paul Rose. Il faut sortir de notre P’tit Québec aliéné pour lire quelque chose d’objectif dans nos médias corporatifs, le Devoir mis à part (voir l’article de Nadeau du 15 mars).
Et vous, M.Jodoin, vous avez une lecture assez juste des évènements mais vous devriez approfondir davantage… Je vous conseille les écrits de Louis Hamelin sur Vigile.net…
Les felquistes ont mis leurs idées au-dessus de « leurs propres vies » et non de celles des autres car moi, qui ai vécu les années soixante aux premières loges, je me souviens très bien qu’il n’était pas question de tuer ou même de blesser quiconque et que le FLQ a toujours averti par communiqué lorsqu’une bombe était posée. Il y a eu des accidents, des patrons négligents et des communiqués interceptés par le SPVM ou la GRC. Il y a aussi eu de faux attentats perpétrés par la GRC… Qui a causé le plus de morts?
Si le FLQ était dans l’erreur, je peux vous dire qu’une grande partie de la population de l’époque y était aussi car ils ont bénéficié d’une grande vague de sympathie et de soutien. C’étaient des jeunes qui croyaient en quelque chose comme une bonne partie du Québec. Elle a bien changé la « majorité silencieuse » et je ne pense pas que ce soit la faute de Paul Rose. Oui Trudeau n’attendait que ça mais s’il n’y avait pas eu les felquistes il se serait rabattu sur le PQ c’est sûr… D’ailleurs, selon Marc Lalonde lui-même,la loi sur les mesures de guerre avait été préparée bien avant les évènements. J’ai la nausée de lire certains commentaires et surtout les faussetés qu’on colporte sans gêne dans certains médias pour faire monter la paranoia. Nous sommes les seuls artisans de notre aliénation collective… Nous sommes tellement « pissous » que nous avons honte de quelqu’un qui a toujours continué à se battre, même en prison dans des conditions de détentions extrêmes (lumière 24 sur 24, refus de sortie lors de la mort de sa mère) il a soutenu ses compagnons de détention, milité pour les droits des détenus et obtenu qu’ils puissent suivre des cours universitaires. Dans le fond, nous avons honte de nous-mêmes à travers Paul Rose, qui lui n’a jamais abdiqué et a continué à militer jusqu’à sa mort, alors que nous nous sommes trahis nous-mêmes, deux fois, par peur de perdre notre petit confort , notre télé en couleurs et notre piscine hors-terre.
Un pays ne peu pas sauver la nation quebecoise. C’est l’illusion du 20ieme sciecle, que les pays liberes et ennoblis les peuples. Un autre idol demasquee. Si les quebecois veulent se sauver ils devronts se penches sur la question de la famille laique et l’infertilite des couples de souche. C’est le meme defi partout dans Occident. Paul Rose a tuer pour une illusion, et maintenant on lui felicite pour avoir tuer pour une illusion. L’absurdite des movements nationale est parfaite, non?
@ Daniel Labonté
Mon but n’était pas d’avoir raison ou non, mais simplement de tenter de rectifier certaines de vos allégations fondées sur des présumés «oui-dire» glanés ici et là sans références concrètes…
Bien à vous!