À l’occasion de la publication de ses mémoires, Jean Garon, politicien à la retraite bien connu, a tenté d’expliquer les défaites référendaires de 1980 et 1995 par le réflexe de peur des Québécois: «Le peuple québécois, a-t-il expliqué, est un peuple peureux, il ne faut pas se conter d’histoire. On est des pissous. On a même peur de dire que ça se passe en français au Québec.»
Ça m’a fait un peu sourire. Cette sorte de psychanalyse du peuple visant à diagnostiquer nos phobies collectives revient périodiquement dans notre littérature du quotidien.
En 2002, c’était Pierre Falardeau, à l’occasion de la Journée nationale des patriotes, qui y allait grosso modo du même diagnostic: «Un peuple de vieux pis de mous qui s’intéresse juste à ses crisse de REER pis à son taux de PH dans sa piscine.» Curieux discours patriotique s’il en est un, mais bon. J’imagine qu’on aime sa patrie comme on peut.
Pissous, mous… Ajoutons à cela que les Québécois sont aussi paresseux. Enfin, Lucien Bouchard n’a jamais dit ça, contrairement à ce que rapporte l’imaginaire populaire, mais peut-être le pensait-il. C’était en 2006. Il a dit qu’on ne travaillait pas assez. Je pense à lui tous les soirs en faisant la vaisselle d’une main et le lunch de la petite de l’autre tout en discutant avec moi-même pour écrire ma prochaine chronique. Ah! Si les journées pouvaient avoir 72 heures, je pourrais travailler plus! Misère… Mais qui, au juste, a imaginé ce damné système solaire? C’est vraiment mal foutu. Il faudrait tout refaire depuis le début.
À ces gentlemen qui fouillent l’âme du peuple dans ses moindres recoins s’ajoute aussi Michel Kelly-Gagnon qui, en 2005, alors qu’il était président du Conseil du patronat du Québec, nous enjouait à retrouver «l’esprit du coureur des bois» qui sommeille en nous. Une analyse avec laquelle il s’est baladé un peu partout depuis, de l’IEDM aux colloques du RLQ, en multipliant les allocutions sur le même thème : «Nous» étions des aventuriers sans craintes (et sans scrupules, oserais-je préciser), nous sommes devenus des mous, des vieux, des paresseux. Un discours que même Richard Martineau a fait sien l’an dernier en lisant le livre de Joanne Marcotte, majorette du RLQ: «Qu’est-il arrivé, écrivait-il, pour que nous passions ainsi de lions à brebis?» Ça aussi, ça m’avait fait rigoler. C’est vrai que ça devait être très stimulant, côté business, de se balader dans les bois pour chasser le castor, question de tirer un max de profit sans trop se buter à des règles environnementales. On comprend que certains regrettent cette époque bénie.
Avouez qu’il faut quand même le faire. Je viens de regrouper dans un même champ sémantique Garon, Falardeau, Bouchard, Kelly-Gagnon, Marcotte et Martineau…
Mais je m’égare… La question demeure: comment, donc, sommes-nous devenus des pissous?
Il y a de quoi s’ouvrir le thorax avec une cuillère à soupe à force de fréquenter ces jérémiades en forme de psychanalyse à la petite semaine du peuple.
Évidemment, pour celui qui n’arrive pas à convaincre et à rassembler ceux qui n’adhèrent pas à son option sont des peureux. C’est une explication commode qui permet d’englober «le peuple» dans un personnage fictif à qui on prête des caractéristiques peu enviables, notamment celle de perdant.
Ainsi, le protagoniste qui n’arrive pas à convaincre «le peuple» de se joindre à ses ambitions se dérobe d’analyser ses propres stratégies et ses éventuels échecs. «Ce sont des peureux». Voilà. C’est tout et c’est dit. Il y a quelque chose de judéo-chrétien dans ce genre d’envolée où les destins individuels ne peuvent rien face au sort de l’humanité, elle-même porteuse d’une faute, d’une tache originelle qui fixe en quelque sorte le devenir historique de tout un chacun. L’échec personnel devient ainsi une chute collective. J’ai péché parce que l’humain est un pécheur.
Une explication commode, donc. Pas mal plus commode que de se remettre soi-même en question.
Et si le quidam moyen – qui est aussi une fiction – écoutait tout ce beau monde en doutant un peu dans son for intérieur? «Mais de quoi il cause, ce con?»… C’est une hypothèse beaucoup plus complexe et sans doute moins agréable. Car la peur s’accompagne d’un doute: «Et si on fonçait droit dans un mur?»… S’en remettre à la peur du peuple, c’est d’abord, et surtout, dissimuler un regret: celui de n’avoir pas su rassurer monsieur et madame tout-le-monde.
La peur du peuple, en somme, c’est le lieu où s’évapore l’échec individuel de celui qui a tenté sans succès de convaincre ses concitoyens. Elle évite de se poser une question toute conne…
… Et si, finalement, ceux qui parlent du «peuple» étaient vraiment très épeurants?
Bonjour,
J’ai vote OUI au premier référendum de 1980 et par la suite ce fut NON.Justement parce que l’on utilisait cette peur …ce que la religion appelle L’espoir !!!…Peur de l’inconnu,des étrangers ,de l’anglais,de l’assimilation.Par la suite on est devenu des traitres (Lisee) a cause de cette même peur.Le Nationalisme Québécois ressemble beaucoup à celui de l’Allemagne des années 30 base sur la haine des autres (l’inconnu) contrairement au patriotisme qui est base sur l’appréciation du pays ou l’on vit et meure.Me faire traiter de « pissous »par les gens que vous citer dans votre billet ne fait que confirmer leur petitesse et fermeture d’esprit.Nous ne sommes pas encore sortis de la « Grange »!!!…Salutations.
Richard
Et si c’était ce que représente « ceux qui parlent du peuple » qui était très épeurants. Ce qu’ils incarne pour moi, c’est le changement. Le changement majeur et/ou en profondeur de nos systèmes valeurs, de notre façon de vivre en société et de concevoir la société… À mon avis c’est plus de cela que les gens ont peur. Il semble y avoir un consensus sur le fait que le système dans lequel nous vivons atteindra ces limites dans un avenir rapprocher. Faute de nouveau paradigme concret et éprouver, les gens préfèrent l’inaction de peur que les changements proposés nous mènent vers une société plus injuste et moins fonctionnelle que celle dans laquelle nous sommes actuellement…
Je ne penses pas que le peuple Québécois soit différent des autres. Je crois que la peur du changement est un phénomène animal qui demande courage et peut-être un brin de folie à surmonter. Selon moi, la différence entre nous, Québécois, et les peuples qui ont surmonter leur instinct de survie pour appliquer de réelle changement, est que nous avons l’impression d’avoir trop à perdre tandis qu’eux avaient sans doute plus le sentiment de n’avoir plus rien à perdre.
J’en convient que de blâmer les autres membres de la société pour les « réveiller » revient à essayer de motiver les gens par la négative, ce qui est une tactique qui s’avère peut efficace, sauf peut-être en période électorale…
De tout façon qui suis-je pour avoir un opinion =þ
Moi je comprends ce Garon a voulu dire. On a de la misère à dire que cela se passe en français au Québec. Il suffit de dire que cela va nuire à notre portefeuille et là c’est la panique.
Moi je dirais que depuis 1608, il y a des francophones qui ont adopté le Canada. Ils sont fier d’être canadien malgré le fait qu’ils doivent apprendre l’anglais pour travailler. Ils admirent les Américains. Je crois qu’Elvis Gratton quoi que grossi, représente bien le Québécois qui a accepté son sort et qui s’est adapté à la situation d’un peuple conquis. Il n’y a pas de mal à cela. Certaines personnes trouvent que le mode de vie américain et la langue anglaise leur permettent de fonctionner et de vivre une vie agréable.
Cependant pour d’autres, ils n’ont jamais accepté et cela remonte loin et se transmet de génération en génération, le fait d’avoir été conquis de force et qu’aujourd’hui ils désirent retrouver la liberté soit de vivre selon sa culture et de travailler selon cette culture française et cela dans tous les domaines: travail. arts.etc…
De là le problème d’un peuple à moitié conquis qui pour certains acceptent et même profitent d’une certaine collaboration avec l’autre peuple qui domine et pour d’autres ne peuvent accepter de vivre et d’être dominé par un autre peuple.
Il est évident que la propagande anglaise fédéraliste par le contrôle des médias, continue à progresser chez les francophones qui se laissent séduire par la grandeur du Canada , son armée, sa dominance face au Québec appuyé il faut le dire par les 9 autres provinces et deux territoires.
Depuis le début même en 1759, les notables de québec ont fait des pressions sur Ramesay malgré la demande de Vaudreuil de tenir jusqu’au renfort pour se rendre. Donc pourquoi alors la France se battrait pour une colonie qui est prête à passer du côté anglais sans se défendre? Encore aujourd’hui, on retrouve cette mentalité chez les gens de Québec qui sont les moins nationalistes au Québec malgré qu’ils possèdent le parlement de Québec et toute son administration.
Il est évident que si on faisait le geste de se séparer, à long terme on gagnerait en contrôlant tous nos impôts qui pourraient servir à améliorer certains niches économiques: bois, énergie, aviation, transport, recherche. Mais depuis que les Anglais ont pris le contrôle, ils nous ont obligé à contribuer pour payer la voie maritime qui a développé plutôt Torontoau détriment de Montréal, le chemin de fer transcanadien qui a développé l’ouest au détriment du Québec. Encore aujourd’hui Harper va garantir des prêts pour le développement de l’hydro électricité qui va nous compétionner directement avec nos propres impôts qu’on envoie à Ottawa.
Cela est dû que depuis une 50 aines d’années, le Canada nous fait du chantage au sujet que si le Québec se sépare, ils vont nous boycotter et vont nous affamer.
C’est ça qui a fait peur les Québecois: leurs emplois , leurs maisons,etc…
On peut les effrayer facilement car nous n’avons pas d’appui dans le monde. Il faudrait des garanties de la France si on fait ce changement. La France n’est pas assez impliqué et même elle-même est infiltré par les anglo saxons qui contrôlent de plus en plus l’économie française et donc sa politique.
À mon avis « ceux qui parlent du «peuple» » ne sont pas si épeurant. C’est plus tôt l’idée et/ou l’urgence du changement qu’ils incarnent qui fait peur.
Malgré le consensus grandissent sur les limites des sociétés dominées par le système monétaire dans sa forme actuelle, nous nous refusons au changement qui s’impose faut de nouveau paradigme concret et éprouver. Cercle vicieux duquel l’humanité devra se sortir si elle veut survivre à cette impasse sans trop de dégât.
Mais qui suis-je pour avoir une opinion =þ
Moi j’voudrais juste dire que, oui, j’shu peureux mais pas tout le temps. J’suppose quia ben du monde de même pis pas juste au Québec. Entéka, qui vienne pas m’insulter quand j’shu pas peureux. Y va avoir à faire à moé.
Et si c’était vrai que c’est la peur qui a fait répondre non à une (faible) majorité de québécois, au dernier référendum…
Et si, au lieu de tirer sur le messager, vous vous la posiez réellement, cette question… Car il arrive qu’un messager transmette un message plein de vérité, même si celle-ci est difficile à entendre.
Qu’est-ce qui fait peur ? Le changement, tout d’abord. Ça en devient pathétique quand un parti politique, n’importe lequel, clame que « nous » voulons du changement… L’inconnu, ensuite ; on n’est pas chez-nous mais ça, on connait ; comment ça serait d’être chez-nous ? Inconnu, du domaine de l’imagination, on sait pas, ça fait peur…
Nous ne nous sortirons pas de la peur tant que nous ne la regarderons pas en face. Et je crains qu’une chronique comme celle que vous venez d’écrire ne serve qu’à se cantonner dans notre confort et notre ignorance au lieu de regarder une facette de nous qui est peu reluisante.
Et non, nous ne sommes pas le seul peuple qui est peureux ; mais nous, cette peur nous prive d’un pays.
Une bonne majorité des peuples sont mous, ce n’est pas l’apanage des québécois. L’autonomie des peuples n’est pas dans la mire du système économique qui nous régit actuellement, bien au contraire. Nos voisins du sud, protagonistes de premier ordre de ce système, ont en horreur que leur arrière cour (lire la planète à ce compte) puisse même penser à quelconque autonomie des ses peuples. Tout est en place pour ramolir: les médias et leur intérêts corporatistes et qui dirigent les débats et qui ramolissent les cervaux à coup de pop culture, de « commentateux » et de faits divers insignifiants, le refus de se donner un système d’éducation digne de ce nom, les think tank néolibéraux qui encerclent tout (voir le documentaire « L’Encerclement »), etc…
L’Amérique du Sud a partiellement réussi à se défaire de cette main-mise grâce à une approche éducative qui s’est développée dans les années 60, entre autre, et qui a fait réalisé à ces peuples leur esclavage vis à vis leur voisins du nord, non sans peine et violence bien sûr, puisque la CIA s’en est chargé en créant de toute pièce un climat de peur en soupoudrant les meurtres de « leaders libérateurs ».
Je passe par l’Amérique du Sud pour revenir ici et nous ramener à la Crise d’Octobre qui est revenue récemment à la une et qui dont l’ampleur artificiellement gonflée fut l’oeuvre d’une infiltration bien orchestrée à la fois par la GRC et la CIA. La Crise d’octobre fit partie des nombreuses manoeuvres pour intimider le peuple québécois, certes la plus brutale et aboutie. Combinez cela à une manque total de compréhension d’une grande majorité des québécois ou même à leur paresse intellectuelle, leur confort et leur indifférence (d’ou l’importance d’avoir un système d’éducation digne de ce nom) et vous avez touts les ingrédients pour diaboliser le mouvement souverainiste aux yeux des peureux que sont devenus la majorité des québécois.
Si Jean Garon avait démontré qu’il était un peureux, il ne serait pas crédible en disant que les Québécois sont des peureux. Or, Garon n’est pas un peureux. C’est un espèce de Labeaume de la politique provinciale. Un peu grossier et mal poli mais un constructeur. Rien du politicien traditionnel.
Bonjour Simon,
si nos exemples de québecois non-pissous sont les Martineau et cie alors je préfère attendre la prochaine mouture!
Merci pour votre texte M. Jodoin et pour tous les commentaires, remplis de vérités.
Si la peur sert, en effet, à se poser des questions, à des prises de conscience et à des actions individuelles qui servent la collectivité, alors elle n’est pas vaine.
À+
Vous touchez exactement «là où ça fait mal» (dixit feu Edouard Carpentier). En effet, comment ne pas craindre «les lendemains qui chantent» (?!?) qu’on nous promet depuis des lustres, lorsqu’on regarde aller entre autres et non des moindres, la première ministre Marois qui avec ses trente quelques années d’expérience derrière le colifichet ainsi que sa ministre Maltais qui n’est également pas née de la dernière pluie non plus, en plus du jeune Marceau s’amuser au jeu «essais-erreurs-recule» depuis leur élection par la «peau des dents» le 4 septembre dernier…
Et ne voilà-t-il pas qu’on nous annonce en plus une «gouvernance souverainiste» tels des funambules sur une lame de rasoir… Comme le disait jadis Camille Samson le créditiste de renommée mémoire: « Chers amis,nous sommes au bord du gouffre, avec nous, faites un pas en avant!»
Après plus de quarante ans de discours souverainistes parfois élevants,juste bons,carrément plate ,baveux genre pissous traître ,il me semble qu’il faudrait oublier tout ça et passer autre chose parce que depuis la dernière élection et même quelques autres auparavant « on passe pour des cons »Surtout avec la dernière déclaration de M.Lisee aux anglophones de Montréal sur le fait « Qu’ils devraient cesser d’essayer d’être des Québécois.C’est devenu redondant et « PETIT »…
En passant, « nous » ne chassions pas tellement le castor nous-mêmes. « Nous » (en fait un assez petit nombre de Canadiens) l’achetions plutôt des Indiens, qu’il fallait aller rencontrer assez loin. Ces voyageurs canadiens n’avaient pas froid aux yeux, effectivement. On peut s’inspirer de leur exemple aujourd’hui si on veut, mais ce n’est pas génétique ces affaires-là.
Lorsque je vois la façon dont le Parti québécois « s’acquitte de sa tâche » depuis l’automne dernier, oui, j’ai peur et ça me rassure de savoir que notre gouvernement fédéral leur sert de garde-fou.
2 pas en avant, 3 pas en arrière, 1 pas de côté, moon-walk d’amateur et j’en passe. On se croirait dans une école de danse latino pour débutants de premier niveau.
La peur est le début de la sagesse dit-on et avec raison.
Les péquistes ont lâchement trahi à peu près toutes leurs promesses et tous leurs engagements électoraux et ont même (merci à Madame Maltais…) poignardé dans le dos nos plus déminis et on a le culot de nous dire que nous avons « peur »???
Sacram… qui n’aurait pas peur d’eux???
Je vais vous dire une chose: le Parti québécois est le plus gros frein à la souveraineté car s’il advenait qu’un autre référendum se pointe à l’horizon (éventualité très impobrable!) les fédéralistes auront beau jeu de nous rappeler les
scélératesses péquistes d’aujourd’hui et nous faire voir un éventuel avenir affligeant et catastrophique dans un éventuel Québec séparé.
Le parti québécois doit se saborder et laisser à d’autres plus convainquants de porter le flambeau.
À chaque fois que je lis Jodoin, je constate qu’il arrive toujours à écrire ce que je pense et je suis surpris qu’il puisse sévir dans le petit milieu assez borné de la culture et du divertissement.
Tout un peuple de peureux? Tout un peuple d’ignorants? Tout un peuple de masochistes? Allez, du sérieux. Probablement que ce « peuple » est plutôt sage et parfaitement réveillé et qu’il n’a que faire des apprentis sorciers séparatistes qui se vautrent dans les bienfaits du fédéralisme tout en le méprisant avec la plus grande mauvaise foi.
Je suis un vieux bonhomme de 75 ans bientôt ayant parcouru le monde. Je suis indépendantiste depuis les années1960. J’ai dit INDÉPENDANTISTE, non Souverainiste, association etc . CAPICE.
Je suis convaincu que Garon et autres ont parfaitement raison. Les Québecois sont seuls à se
nommer de ce nom, ils n’ont pas de pays, donc dans ce cas, nous vivons avec les Ontariens, Manitobains etc. En fait, nous sommes des canadiens de langue française et un peuple conquis depuis
les plaines d’Abraham. POINT FINAL. Mais le vrai problème se passe entre nous. Nous sommes des
crosseurs et très facile pour nos politiciens, fonctionnaires et gens d’affaires d’accepter un forfait en $$
afin d’améliorer une situation. Notre ministre des affaires inter-gouvernementales sous René nous a
fourré d’aplomb. Sa trahison fut majeure mais en plus d’être des peureux et crosseurs, nous sommes
aussi des poltrons. Et si nous additionnons tous les autres acteurs depuis jusqu’à notre commission
très suivie de notre madame Charbonneu. Le meilleur show de l’hiver devra continuer encore 18 mois
et nos trous de poules seront entretenus par les mêmes joueurs. Les Québecois n’ont pas d’équipements, ni camions, outis etc afin d’accomplir des travaux. Nous sommes de chialeux sympathiques avec peu de profondeur. On dit de nous… Phony as a $3.- bill.
En conclusion, fermons nos gueules et acceptons notre sort de ti-counes. Peut-être un Maurice
Richard arrivera bientôt afin de nous stimuler à discuter seulement d’un cerrtain projet.
Cher M. Brouillette,
Mais qui est responsable finalement: les politiciens ou le peuple??? Vous attendez «un Maurice Richard»…ne savez-vous donc pas que lui-même était un ardent fédéraliste? Le seul qui aurait pu le faire fut René Lévesque qui en dépit de l’assurance d’un deuxième référendum en cas d’échec de négociations avec Ottawa vit son option de souveraineté-association rejetée clairement par une majorité sans équivoque à 60%.
Partant de là, toute tentative ultérieure était vouée à l’échec et ce n’est certainement pas avec le référendum de 1995 avec 50% des voix et quelques poussières, qu’il fut volé ou non, qu’on érige un nouveau pays.
Quoi qu’on tente de nous faire croire, une majorité écrasante de Québécois n’y croient plus pour mille et une raisons dont la principale est sans conteste l’ambiguïté d’un projet aussi confus que leur propre division sectaire dans un Québec de plus en plus écartelé…
Les Québécois sont peureux (si on veut), c’est un fait. Toutefois, cela n’a rien à voir avec « l’essence » québécoise. Partant du fait qu’un individu vieillissant devient généralement craintif. Partant d’une prémisse qui veut qu’un peuple est formé d’individus. Compte tenu du fait que la population québécoise est vieillissante (d’ailleurs, l’une des plus « vieilles » au monde), alors, oui, les Québécois sont, en tant que société, craintifs. Falardeau, on pointant la question des REER (question existentielle pour les individus qui se voient vieillir) n’a fait que relever ce fait dans son langage coloré. Ce n’est peut-être pas la panacée comme explication, mais c’est déjà plus scientifique que de balancer des lieux communs à la gueule de ses adversaires.
On peut toujours remettre, avec raison, la tendance à juger des collectivités. Après tout, le système de justice ne juge que des individus pour des actions individuelles, pour quelles raisons devrait-on juger différemment les questions extra-judiciaires? Il serait alors plus juste d’affirmer qu’on observe globalement une aversion plus grande pour le risque, ce qui a pour effet de laisser en suspens la question du jugement moral (pusillanimité ou sagesse?).
Est-on prêt pour ce genre de pédagogie?
J’ai bien apprécié votre texte. Merci. Je crois aussi qu’ils ont eu peur eux-mêmes, car ils ont posé une question tellement floue qu’on ne savait pas trop à quoi on aurait répondu en disant oui (peut-être une grande crosière dans des mers inconnues).
Je réponds avec plaisir à Wilf en lui indiquant que Maurice Richard a été le seul dans cette belle
province à recevoir l’unanimité parmi tous les canadiens-français et depuis plus de 60 ans à ce jour.
René Levesque a partagé avec Trudeau, un ratio de 40-60 et vous inscrivez les Anglos, nous
sommes divisés à 50-50. Donc il n’y a pas de politiciens CRÉDIBLES en mesure de clairement
expliquer aux fédéralistes qu’il sera sage pour un peuple de s’organiser avec ses propres affaires
et récupérer ses richesses. En plus il n’y a pas de gens d’ici en mesure de GARANTIR la bonne
marche des opérations, nous craignons l’entrepreneurship et les gros chiffres nous font peur.
Je suis tout à fait d’accord avec vous, le peuple restera canadien-français à jamais et dans mon cas
j’ai passé à d’autres choses depuis longtemps . Il serait par contre bien que vous signez vos mots
de votre prénom et nom.
Cher M. Brouillette,
Que Maurice Richard fusse «le seul à faire l’unanimité parmi tous les Canadiens-français jusqu’à ce jour» ne faisait pas de lui un politicien pour autant.
En ce qui concerne la «crédibilité d’unn politicien en mesure d’expliquer clairement aux fédéralistes qu’il serait sage pour un peuple de s’organiser…», malheureusement, il y a belle lurette que je ne crois plus aux messies peu importe leurs sphères…
Toutefois, je ne crois pas que les Québécois soient encore aujourd’hui les «porteurs d’eau» et les «nègres blancs d’Amérique» de l’époque de Pierre Vallières, et l’ont d’ailleurs prouvé sans conteste depuis l’époque de la Révolution tranquille.
Ils ne sont tout simplement pas dupes de politiciens qui passent leur temps à s’écouter parler en s’empêtrant dans leurs propres contradictions tels les Marois, Maltais, Marceau et Lisée pour ne nommer que ceux-là et leur maître à tous Bernard Landry… sans compter tous ces groupuscules qui poussent comme des champignons et qui carburent au nirvana…
Bien à vous,
Pierre-Wilfrid Samuel
Montréal
Cher monsieur Samuel.
J’ai mentionné Maurice Richard, non comme politicien, joueur d’hockey ( je déteste ce sport ) mais comme un homme de bonne volonté, sans beaucoup d’instructions mais qui avait du caractère. Et
qui s’identifiait au peuple. Il faut dire que c’était le temps de la grande noirceur. Par la suite notre
révolution tranquille et nos succès jusqu’aux années 80. La trahison de Claude Morin et René qui
s’effondre et le nouveau référendum avec Bouchard qui apporte un 10% supplémentaire aux votes
du Oui, mais par chance, nous perdons. Imaginez Bouchard à la tête d’un futur pays. Un désastre
assuré en compagnie de Landry.
Nous ne sommes plus les nègres blancs d’Amérique mais encore le petit peuple qui n’a pas donné
suite, probablement parce qu’il ne prenait pas la chance de s’embarquer avec des pêteux de broue.
Ce fut un plaisir de vous lire et je vous souhaite longue vie, même si vous êtes fédéraliste.
Tout de même bizarre que lorsqu’on tente d’analyser une situation qui ne plaise pas aux inconditionnels à tous crins, quelqu’un soit automatiquement affublé du qualificatif honni entre tous de «fédéraliste»! Où êtes-vous allé cherché ça?
D’autant plus, qu’à une exception près soit la réussite de nombreux Québécois et ce dans tous les domaines et bien souvent à travers le monde et dont il faut au contraire être fier qu’ils n’aient pas suivi les «péteux de broue» dont vous parlez vous-même, indépendance-souveraineté-association ou pas, vous êtes d’accord avec mes propos….Eh ben, cou’donc!
Je vous souhaite également longue vie et ne souhaite la mort de personne…
Cher monsieur Samuel.
Si vous n’êtes pas indépendiste-souverainiste-association, vous êtes
quoi… neutre comme les Suisses. Je suis de ceux qui ont réussi dans
le monde et toujours le fameux passeport Canayen me tombait sur les
nerfs. je comprends et respecte surtout les opinions d’autrui. Eh oui,
d’accord avec votre propos sur les hommes et femmes qui proposent
un changement de statut. Ils ne font pas le poids mais la profondeur
du sujet soit l’indépendance demeure. Seuls un Lula ou une Angela
pourraient faire tourner le vent. Charisme, franchise et compétence,
voilà des leaders appréciés. Malheureusemenrt, nous sommes
encore dans les ligues mineures. Merci de votre souhait.
Cou’donc vous avez de l’humour. Chapeau.
En ce qui concerne l’humour, je vous le concède. Quant aux «étiquettes», je m’en balance comme de ma dernière chemise. Pour le reste, si vous ne m’avez pas encore compris, je n’y peux absolument rien…
Salutations!
Peureux. Une insulte parmi d’autres pour discréditer la différence de l’autre. Je ne suis plus souverainiste. C’est une décision qui m’est venue après de mures réflexions. Je me suis actualisé à partir de mes propres valeurs et ma perception des options et du politique. Mais le souverainiste ne me reconnait pas ce droit de penser différemment.
« Le peuple qui a peur » – Jean Garon vs René Levesque-
J’ai entendu d’un proche de René Levesque que son grand combat n’était pas l’indépendance mais celui de changer ‘un peuple qui a peur » en « un peuple qui a confiance »
Selon son interprétation (je ne suis pas indépendantiste) l’Indépendance est le moyen rapide pour y parvenir; c’est un outil mais pas une finalité!
C’est pourquoi , le soir de la défaite référendaire, il a persisté a dire: » …Quelque part nous sommes un grand peuple… » comme pour ménager et ne pas accabler ou complexer davantage…
Jean Garon inverse le tout et fait de l’Indépendance une finalité et accable davantage son « petit peuple » en disant: « Le peuple québécois, a-t-il expliqué, est un peuple peureux, il ne faut pas se conter d’histoire. On est des pissous »
Je crois que René Levesque serait très très furieux d’entendre cela car c’est toujours ce qu’il a évité avec précaution et délicatesse: -Castrer son peuple- Culpabiliser-
Suite a mon commentaire j’aurais du ajouter pour faire plus clair;
Le soir du référendum perdu , La pensée de René Levesque nous disait entre les lignes:
« Ce n’est qu’un outil (l’Indépendance) qu’on a perdu momentanément, mais l’important c’est le Peuple et c’est lui qu’il faut préserver a tout prix!
Jean Garon , c’est le contraire!