Le Québec est désormais tellement polarisé qu’il y a peu de chance que l’on assiste à un revirement spectaculaire au cours de la campagne électorale. Il faut bien le concéder, le Parti québécois a gagné son pari. On l’a dit et redit, mais la stratégie était simple et grosse comme le cosmos. Il faut se reporter au printemps 2012 pour bien la comprendre. À cette époque, Pauline Marois jouait de la casserole en compagnie de tous les insatisfaits et indignés du monde entier. Bernard Drainville portait le carré rouge et on recrutait même Léo Bureau-Blouin, question de faire un peu mode printanière. Première étape: se poser en solution de rechange qui lave plus blanc que blanc. Ça a fonctionné, mais pas assez. Les électeurs étaient plus exaspérés des frasques des uns que convaincus des projets des autres. C’était n’importe qui, n’importe quoi, mais pas le PLQ de Jean Charest. Ça suffisait pour Pauline. Juste assez pour passer à la barre d’un gouvernement minoritaire. Battu dans Sherbrooke, Jean Charest allait retourner dans ses terres, déchu, laissant tout ce qu’il faut de vide pour le remplir avec à peu près n’importe quoi et, surtout, laissant très peu de temps pour passer à la prochaine étape.
Cette dernière allait venir avec le projet de charte. Mais il fallait au moins quelques interludes. Du plus blanc que blanc, il fallait passer au plus bleu que bleu, mais pas trop vite. Pour meubler le temps, on a proposé un projet de loi pour des élections à date fixe. Il vaut la peine de se remémorer les mots de Bernard Drainville à ce sujet en novembre 2012. Je le cite: «En fixant une date d’élection, on fait disparaître la stratégie partisane de la date électorale. Finis les déclenchements en fonction des sondages, finis les déclenchements en fonction des commissions d’enquête. Finie la machine à rumeurs (…). Avec des élections à date fixe, tous les partis partent sur le même pied. Ça met de l’ordre dans les règles du jeu.»
Vous avez oublié ces paroles? Ne vous en faites pas… Lui aussi.
Ensuite, il y a bien eu le Sommet sur l’enseignement supérieur en février 2013. Une formalité. Le peuple fâché ne jouait pas de la casserole pour soutenir les étudiants, mais parce qu’il était contre Charest. L’électeur moyen avait obtenu ce qu’il désirait, la tête du premier ministre. Mieux encore, l’ASSÉ, qui était au cœur des manifestations quelques mois plus tôt, allait se poser comme une bande d’insatisfaits chroniques, refusant de participer aux consultations et appelant à de nouvelles manifestations. Mauvais calcul politique et météorologique. On ne descend pas dans la rue en plein mois de février, surtout pas en sandales. Il aurait mieux valu se pointer à l’intérieur. Pour le téléspectateur, l’affaire était entendue. À l’issue du Sommet, Pauline Marois en profitait pour déclarer que Martine Desjardins, alors présidente de la FEUQ, «serait extraordinaire» comme députée. Un pion sur l’échiquier était avancé. En face, aucun joueur.
Aucun joueur. C’est important de le souligner. Le PQ au pouvoir, plus aucun parti ne pouvait incarner l’insatisfaction. Option nationale, nouveau-né sur l’échiquier politique, n’avait pas réussi à faire élire son seul député vedette, Jean-Martin Aussant. Québec solidaire, bien que fort de l’arrivée de Françoise David à l’Assemblée nationale, n’avait au fond rien de neuf à suggérer pour s’imposer dans les débats. La CAQ de François Legault n’avait plus aucun tonus au lendemain des élections et, surtout, le Parti libéral n’avait plus de chef. Ce parti qui n’avait plus de libéral que le nom se trouvait désarmé. Philippe Couillard allait en être élu chef en mars 2013, mais sans circonscription. Le temps était au beau fixe pour l’été politique qui allait commencer. Jean-Martin Aussant allait quitter son parti en juin 2013, laissant Option nationale à l’abandon. Une aubaine imprévue. On se retrouve à la rentrée.
Vous suivez toujours? Alors voilà. Rentrée 2013, tout est toujours au beau fixe. Le chef du PLQ Philippe Couillard n’est nulle part sur les radars. Il demeurera invisible jusqu’en décembre. C’est le temps d’avancer les pièces sur l’échiquier, rapidement. Les anarcho-communistes carrés rouges ne représentent désormais aucune menace. Les anglo-fédéralistes errent sans parti. Tout devient subitement très facile. Faute d’avoir un adversaire, on peut toujours en inventer un. Quelques turbans et femmes voilées feront l’affaire.
La recette est connue: si vous voulez avoir l’air de bien gérer une crise, rien de mieux que de l’inventer. Tout le monde vous fera subitement confiance.
Je ne réécrirai pas la suite, l’histoire est connue. Le reste n’est que littérature. Il suffisait de laisser aller les médias. Ils trouveront bien deux travailleuses en garderie portant le niqab pour faire le reste et occuper les tribunes radiophoniques et les médias sociaux. Et voilà le travail. C’est ainsi qu’à partir d’une grogne populaire contre la partisanerie et l’opportunisme politique, on peut se construire une popularité dans les sondages avec comme ingrédients… de la partisanerie et de l’opportunisme politique tout en inventant une grogne populaire nouvelle et virtuelle!
Rien de mieux qu’une bonne guerre pour faire oublier les conflits.
Aucun reproche et aucune amertume. C’est le jeu auquel on joue. Méfiez-vous de ceux qui voudraient vous faire croire le contraire.
En passant, si d’aventure vous discutez religion et laïcité au cours de cette campagne électorale, n’oubliez pas de relire l’évangile de Saint-Luc, chapitre 5, versets 1 à 11… Il y est question de la pêche miraculeuse.
L’important, dans cet épisode biblique, vous l’aurez compris, ce n’est pas tant les paroles de Jésus, mais bien les poissons qu’on n’attendait plus…
Et vous, c’est beau critiquer mais il faut s’impliquer.
Vous présentez pour essayer de changer un tant soi peu les choses? C’est pour quand?
oh oh, ludo is back! Le dénicheur de sales libéraux. Et toi mon beau ludo, à quand le slogan révolutionnaire sur ton chest nu ? Enweye, implique toi!
Je suis une femme. Mais merci quand même.
Pas vraiment un adepte de Simon Jodoin, ben là il met dans le mille. C’est quand même un bon résumé de la situation, il faut l’admettre. Mais s’il était un peu plus finfineau, il comprendrait que la seule façon de battre l’un et l’autre, c’est d’unir les forces de ce qui n’est pas l’un et l’autre. Le vote stratégique pour sortir le PQ et le PLQ de la carte politique ou du moins leur servir une forte leçon d’humilité.
https://www.facebook.com/groups/voterelections2014/
https://www.facebook.com/events/798119376869690/
Habituellement, je trouve les articles de M.Jodoin impertinent, truffé de démagogie et de complaisance envers une certaine clic…mais cette article est complètement « SUR LA COCHE » et je pèse mes mots!
Malheureusement, madame David et ses amis étudiants n’ont pas réussi à pondre une partition articulée à la suite du concert de casseroles improvisé au printemps érable. C’est une chose de se déclarer à gauche, mais c’en est une autre de détailler comment… et à quel prix?
Ce parti n’a pas encore fait ses devoirs, et c’est bien dommage. En dehors des coups de gueule de libéraux, flipfloppants et aux abois, et de l’importance des décisions à prendre face aux questions énergétiques, sociales et économiques, cette province a bien besoin d’une opposition capable, renseignée et renseignante, et être accompagnée par une jeunesse plus réfléchie que manifestante; ils nous ont d’ailleurs livré quoi comme réflexion les leaders étudiants, à part un ou deux livres et une nomination politique qui n’a démarqué personne?
Les devoirs ont été faits et bien faits.
Québec Solidaire a été (comme dans les deux précédentes campagnes électorales) le premier à rendre public ses prévisions financières pour sa plate-forme. Au moins deux semaines avant tous les autres.
Mais qui prend la peine de lire les plate-formes électorales pendant une élection. Surtout quand un parti n’a que 8% de couverture dans la première partie de la campagne et à peu près plus aucune après le débat des chefs (ça fait partie de la « gamme » médiatique).
Voyez, vous ne saviez même pas que Québec Solidaire avait un état financier précis.
Et vous ignorez sans doute la moitié de sa plate-forme.
Ne parlons pas des programmes du parti.
A jasé avec les gens sur les blogues j’ai parfois l’impression d’être pratiquement le seul à prendre la peine de me taper la lecture des programmes des partis pour me faire une opinion.
Même la majorité des gens qui commentent les divers projets de loi ne semblent même pas savoir ce que contiennent vraiment ces projets.
Bonjour ,
Un oublie flagrant et quand même notable la « Ketainerie » des Janettes avec l’ajout du grain de sel de « je te tire le cordon du cœur natio « de Mme.Payette avec tout le respect qui lui est du c’était pas fort fort…Mais il faut s’y habituer comme disait Michel Arseneault il faut assurer la continuité …le PQ aussi…!!! Bonne Campagne et bidonnez-vous !
XXX
Richard
@ P. Lagassé,
Ah oui? J’arrive du site de QS: à part quelques slogans socialisants (très bien personne n’est contre la vertu) étirés en paragraphes, aucun chiffre sauf occasionnel et dans un contexte vague, aucun budget-type fonctionnel et analysable; un budget QS complet versus le budget actuel, son processus migratoire, échéancier pour le faire, priorités, etc… QS ne date pas d’hier et ils ont eu le temps d’arriver préparés: s’ils prenaient le pouvoir demain, ils n’auraient rien à dire, et rien à chiffrer, en s’adressant à leurs sous-ministres. Reality check.
Et c’est dommage qu’il en soit ainsi, ils ne font pas leur travail sérieusement. J’aime Khadir et sa job de chien de garde, mais elle ne consiste pas seulement à lancer des souliers, à être offusqué, ou à faire des déclarations foireuses sur le niveau de visibilité des capines dans une société civile.
Vous avez probablement manqué l’onglet: « Nos propositions » et le lien en bas de la page où celui-ci mène:
http://www.quebecsolidaire.net/wp-content/uploads/2014/03/QS-Plateforme_courteFR.pdf
… à moins qu’Amir soit d’abord un médecin spécialiste, accessoirement membre d’une formation politique purement activiste et qui ne souhaite pas prendre le pouvoir; si c’est ça, QS solidaire fait sans doute un bon boulot sur la conscience des gens, mais je les vois pas au pouvoir en train de diriger des gestionnaires fonctionnaires et un budget de 62 milliard de dollars.
Parce que vous pensez que les gouvernements qui nous dirigent depuis 30 ans, en écoutant les grands gestionnaires te les gros financiers font du bon boulot ?
Vous trouvez qu’on progresse depuis 30 ans ? Que le temps d’attente quasi-nul dans les cliniques pour tout le monde soit devenu 1 à 2 mois pour les plus chanceux, c’est un progrès ?
Que l’explosion de la dette est un enrichissement ?
Que payer les médicaments à ds prix astronomiques qui croissent chaque année plus vite que l’inflation, sans négocier et selon les listes établies par les pharmaceutiques est intelligent ?
Que les universités donnent ces brevets aux pharmaceutiques en payant 85%-90% des coûts tout en fournissant les étudiants de maîtrise et doctorat comme « cheap labor », avec le 10%-15% payés par les pharmaceutiques en fait payé par les contribuables via les crédits d’impôt en recherche et développement est un bon investissement ?
Que permettre ainsi aux pharmaceutiques de fermer ainsi tous leurs centres de recherche (pas folles) est pensez au développement du Québec ?
Que les financiers et gestionnaires qui affirment maintenant que « personne » ne pouvait prévoir que la Romaine ne serait pas rentable ont raison ? Alors même que les « hurluberlus » disaient le contraire, données à l’appui (la meilleure preuve: le documentaire « Suivez le courant » que les savants dirigeants politiques et économiques ridiculisaient à l’époque) ?
Qu’acheter de l’électricité aux compagnies d’éoliennes (privatisées par Landry) selon des contrats en béton à 12¢ / kwh pour le revendre à 3 ¢ / Kwh (ou pour ne rien en faire), c’est de la bonne gestion ?
Et ce ne sont que quelques échantillons de la merveilleuse gestion des grands dirigeants que vous trouvez très crédibles.
Avant que Lévesque prenne le pouvoir en 1976, on disait que le PQ ne pourrait jamais dirigé le Québec. Alors que son premier gouvernement a été le meilleur de l’histoire du Québec.
Quand on a nationalisé l’électricité, on prédisait le désastre économique parce qu’on n’avait pas l’expertise et qu’il valait faire confiance aux gens d’affaires et aux gestionnaires étrangers.
Cela fait 30 ans qu’on coule en utilisant les même recettes, tout en alternant les cuistots (PQ et PLQ). Il serait peut-être tenps d’essayer autre chose, non ?
« La folie consiste à faire toujours la même chose en s’attendant chaque fois à un résultat différent. » (Albert Einstein)
Ah…comme c’était bon de se rappeler les dignes paroles de Drainville lorsqu’il était intègre et honnête…
Pour toutes sortes de bonnes raisons, je suis pro-charte. Je suis également une personne respectueuse et compatissante, déplorant certains comportements anti-femmes portant le voile (ou anti-hommes portant la kippa ou le turban) et espérant des aménagements pour éviter la perte d’un emploi pour ces gens, au cas où le projet serait adopté tel quel.
Cependant, à vous lire depuis le début de ce débat sur la Charte, soit l’automne 2013, je me dis que vous avez déjà pas mal de millage à votre actif sur le sujet. Et, comme j’ai appris que vous aviez fait des études en théologie, je me dis aussi que c’est peut-être la crainte que le paysage citoyen du Québec ne soit trop clair et trop net, exempt de considérations (et confusions) religieuses constantes, qui justifie votre biais. Pourquoi en effet, tous les tenants de toutes les religions confondues sont contre la Charte, sinon pour accabler le monde ordinaire de leurs savoirs, compétences, supériorités, et ainsi promouvoir ceux-ci dans les média à chaque fois qu’un petit événement socio-politico-religieux surgit. On fait son pain et son beurre comme on peut…
Hâte de « voir » la réaction des gauchistes péquistes à l’annonce de PKP…
Bonjour
PKP est un gros conservateur de souche ,comme son papa,et aussi comme plusieurs supposément gauchistes du PQ ,comme Régent Tremblay son employé,nous Québécois avons une mémoire très sélective et si nous acceptons que Mme.Marois tripote l’histoire a enseigner a nos enfants il faut S’attendre a ce que ça sonne faux … PKP a dit trois fois comme St-Pierre ,NON,NON, et m’avez- vous bien compris NON … Mais pour un promesse de ministère … Oups … Ça va nous rendre celui-ci crédible .Sommes-valises a ce point ou est-ce genre d’aveuglement judéo chrétien qui nous colle a cette même mémoire un peu ‘fuckee’??… On a sûrement encore la faculté d’analyse et de surtout de penser après quatre jours de campagne et je nous en souhaite une bonne!!! Salutations.XXX
Richard
Le SPQ-Libre rampe déjà devant PKP et a approuvé « avec enthousiasme » sa candidature.
Tout pour que le PQ soit majoritaire dans l’espoir que dans un futur mandat, il finisse par faire un référendum sur la souveraineté.
Le « raisonnement »: On réglera les problèmes sociaux, environnementaux, de démocratie (ex: réforme du mode de scrutin), financiers, etc. une fois l’indépendance réalisée. Mais pour cela, il faut que le PQ soit au pouvoir majoritaire. Même si pour devenir majoritaire, il faut qu’il reporte la souveraineté à un futur mandat. Pour lequel, il faudra reprendre, comme en 1998, en 2003, en 2008, en 2012 et en 2014, la souveraineté à un autre mandat que celui qui est brigué.
Michel Chartrand l’avais prédit: http://i62.tinypic.com/2zfldoy.jpg
Désormais le Parti Québécois rime avec n’importe quoi. Après s’être présenté comme des écologistes avertis, les voilà à investir dans la fracturation hydraulique. Même Breton, Ouellet et McKay y trouvent du bien! Léo Bureau-Blouin et M. Desjardins qui se sont déchirés la chemise contre la hausse des frais de scolarité, acquiescent gentiment pour la hausse des frais de garde… Maintenant les Péquistes ayant un préjugé favorable pour les travailleurs applaudissent la venue de PKP le roi du lock-out. Ayoye! C’est quoi ce parti? Le Parti Québécor (?)
Intéressant de voir et d’entendre toutes ces putes qui, hier encore, méprisaient et injuriaient PKP, aduler et glorifier exactement le même individu.
Je ne pensais jamais voir ça de mon vivant: Larose et Laviolette (entre autres…) se pâmer devant PKP…
Décidément, la politique a d’étranges façons de faire tomber les masques et ainsi de pouvoir identifier les tartufes.
Me demande bien ce qu’en pensent les membres (les vrais!) des syndicats qu’ont dirigé ces faux jetons…
SUPER ARTICLE. INTÉRESSANT DE LIRE L’ÉQUIVALENT DANS L’ÉDITO LE SOLEIL AUJOURD’HUI ‘ HUI 14 MARS: CONVICTIONS ÉLASTIQUES!
Monsieur Jodoin, votre rétrospective et surtout analyse de la situation est brillante.
J’aurais dû le dire plus tôt. Mais je m’intéressais davantage à d’autres billets.
Éviterons-nous une réélection péquiste? Majoritaire?
Je l’espère avec toute l’énergie que je puisse trouver. Car un nouveau gouvernement péquiste qui serait majoritaire équivaudrait à une catastrophe sans précédent.
Merci de nous mettre en garde, Monsieur Jodoin.
@ c.perrier
….La « mise en garde » dont vous parlez de la part de Jodoin, qu’est-ce qu’elle nous assure?
Le père Couillard et l’à-plat-ventrisme qui ira avec le retour des Libéraux.
Après 10 ans de Charest, de magouilles et de riens…. c’est tout ce que vous et Jodoin allez nous offrir.
Wow… avec quelle impatience, vous allez l’air d’attendre ça!
Notre système à un tour crée cette polarisation.
Mais à tout prendre, je préfère un gouvernement du Parti Québécois — aussi imparfait et de centre-droit soit-il — qu’un autre gouvernement moisi copie-conforme de celui de Charest… et voir le ROC bomber le torse!
Il y a tout de même davantage de progressisme et de vision dans les quelques années que nous aurions à passer avec Pauline !
(écrit sans rancune, bien entendu, vous et Jodoin avez le droit de faire le lit pour que Couillard s’y couche)
@charly bouchara
« Notre système à un tour crée cette polarisation. »
C’est pourquoi je ne pardonne pas au PQ* d’avoir officiellement retiré la réforme du mode de scrutin de son programme en 2011. Ce mode de scrutin, vieil héritage colonial anglais, « démocratiquement infect » comme le répétait René Lévesque.
Je trouve hypocrite le double discours des péquistes qui, d’une part « déplorent » le système actuel, et de l’autre s’opposent bec et ongles à toute réforme pour le rendre plus représentatif (démocratique). Ligne de partie oblige.
Et intérêt partisan aussi, bien sûr, parce que ce système est le meilleur argument pour attirer des votes: « Ne votez pas pour nous, votez contre le PLQ (lequel tient le même discours de l’autre côté). C’est malheureux, mais notre système actuel ne vous donne pas le choix ».
*Remarquez que le PLQ ne vaut pas mieux (Charest l’a promis trois fois et a finalement préféré nous lancer dans un psychodrame de tripotage de carte électorale). Et ni le PLQ, ni la CAQ ne préconisent une réforme nécessaire. Et le PQ s’est joints à ce club de tinamis profiteurs d’un système anti-démocratiques.
Il n’y a que Québec solidaire à défendre cette réforme.
@Lagassé — on avait tous compris que t’étais en mission !
Couillard t’enverra sans doute une petite note de remerciements chaleureux, tu te pèteras les bretelles avec tes 3 députés et demi de QS ….
et d’ici quelques années, toi et moi, on ressortira les casseroles… (toujours sans rancune)
PS : et bien moi, je suis devenu allergique à QS depuis qu’un Amir est capable de se rendre à une assemblée ségrégationniste sans se lever et dire :
« Désolé les gars, je me suis trompé — Messieurs les envoileurs, messieurs les séparateurs, messieurs les discriminateurs, messieurs les étouffeurs de vie, messieurs les laveurs de consciences… En 3 mots, messieurs les Tartuffes, Bonsoir ! »
Je suis écœuré de cette campagne de hargne des péquistes envers Québec solidaire.
Campagne qui est née suite au désastre électoral où le PQ s’est retrouvé en 3e place (derrière l’ADQ) et avec le pire pourcentage d’appuis depuis 1970.
Au lieu de s’interroger sur les causes de ce désastre et de se remettre en question, ils ont préféré se trouver un bouc émissaire. Dès le lendemain de l’élection j’ai pu lire, à répétition, cette « explication » martelée ad nauséam apr les péquistes traumatisés:
« La seule raison pour laquelle Charest est au pouvoir, c’est à cause de QS qui a « volé » les votes du PQ ».
Avec le 2corolaire » abusif qui a instantanément été franchi: « QS a été fondé pour diviser le vote souverainiste, donc par l’Establishment de Westmount qui le finance à profusion. »
Inutile de dire que ce n’était que délire. Les données du DGEQ montraient:
1) Que même si tous les votes solidaires avaient été au PQ, celui-ci serait resté en 3e place (j’ai fait l’exercice, comté par comté)
2) QS recevait beaucoup, beaucoup moins de contributions politiques que les gros partis (si c’est ça « lourdement subventionné », disons que l’establishment du West Island a vraiment perdu la main)
3) Le financement populaire ne provient pas du West Island, mais en grande partie de « Québécois de souche »
Mais ces mensonges continuent d’être martelés et repris, mois après mois, par les péquistes. D’autant plus facilement que, comme le reste de la population, les fanatiques péquistes préfèrent les « impressions » à l’information et qu’aucun ne prend la peine de vérifier les dires d’un collègue. Cela leur permet de répandre et répéter ces mensonges tout en restant « de bonne foi » (en y croyant: leurs supérieurs l’ont dit, c’est donc une vérité sacrée).
Sacrebleu, informez-vous. Et accepter le fait que les votes solidaires ne sont pas « volés » au PQ. Ils proviennent peut-être d’anciens électeurs péquistes (j’en suis un), mais qui ont été largué par le parti (j’ai moi-même été poussé dehors par Bouchard, devenant orphelin politique, et bien avant la naissance de Québec solidaire). La faute en incombe au PQ, pas à QS. Si le PQ, avec des moyens financiers et médiatiques énormément plus puissants que QS n’arrivent pas à garder ses électeurs et ses membres, à qui la faute ?
QS solidaire recrute chez les orphelins politiques, pas chez les péquistes.
Je ne connais aucun solidaire qui a fait le saut directement du PQ à QS (il y en a sûrement, mais ils restent alors marginaux). La plupart sont passés de la désillusion et la déception face au PQ (et aux gros partis) vers QS.
Et même chez des gens sympathiques à QS, mais qui ne voteront pas nécessairement pour eux, j’entends souvent le message « Le PQ ? plus capable ». En fait, la bataille de terrain qu’il faut faire n’est pas de convaincre d’éventuels péquistes à changer de bord, mais bien de convaincre les électeurs désabusés à aller voter
Et ça la faute n’appartient qu’aux gros partis, dont le PQ.
Le PQ m’a obligé à annuler mon vote entre le départ de Parizeau et la naissance de QS. Et plus le temps passe, plus ses dirigeants s’ingénient, à ma plus grande stupéfaction (et déception) d’ailleurs à creuser le fossé entre moi et eux. Si QS n’existait pas je voterais ON et si ON n’existait pas non plus, je devrais annuler encore. Et je suis loin d’être le seul.
QS ne « volent » pas des votes au PQ. Il en « vole » aux abstentionnistes. Sans QS le taux de participation serait encore plus bas que les taux désastreux qu’on vit depuis 10 ans.
Le PQ est capable tout seul de perdre ses appuis.
Pour en finir avec le mensonge: « QS met le PLQ au pouvoir »
Regardons les données, lesquelles contredisent totalement cette affirmation grotesque (mais qui a la vie dure):
2007 : PQ : 1 125 546 / QS : 144 418
2008 : PQ : 1 141 751 / QS : 122 618
2012 : PQ : 1 393 703 / QS : 263 111
Vous voyez une corrélation ?
En plus, quand on regarde par circonscription, on découvre que celles où Québec solidaire a fait le meilleur score ont tous été remportées par la PQ. Sauf deux (évidemment) que Québec solidaire a remporté, avec le PQ en 2e place.
Et si vous regardez l’historique des élections, vous constaterez que l’ADQ a « volé » bien plus de votes, et de comtés, au PQ.
Et quel calcul Marois a-t-elle fait pour espérer devenir majoritaire ? A-t-elle compté sur un « effondrement » de Québec solidaire (effondrement qui ne se produit pas, les sondages lui donnant systématiquement plus de voix qu’à la dernière élection) ?
Ou table-t-elle sur l’effondrement visible de la CAQ ?
En recrutant PKP qui vise-t-il ? Les progressistes, clientèle naturelle de QS ? Ou la clientèle plus conservatrice des caquistes ?
RE: http://www.quebecsolidaire.net/wp-content/uploads/2014/03/QS-Plateforme_courteFR.pdf
M. Lagassé, c’est pas une budget ça, il n’y a AUCUN CHIFFRE!
J’espère que ce n’est pas comme ça que vous faites le vôtre.
De plus, il est facile de regarder dans le rétroviseur et de klaxonner: moi, j’aurais fait mieux!
Un budget est un total de fonds disponibles (y compris empruntés) aloués à des dépenses.
L’intérêt de proposer un budget détaillé et comparatif avec celui en vigueur actuellement, est qu’il permet de mieux comprendre ou tu en enléves et ou tu en rajoutes (et vice versa), en fonction du plan d’affaire derrière (péquiste, libéral, QS (non chiffré), PC (non chiffré), et surtout si le budget proposé a des chances de se tenir dans le monde réel. Sinon, vous demandez aux gens de votez sur des pitchs de vente, des slogans, du tapage publicitaire ou autres propositions pas nécessairement intelligentes à faire, parce que personne s’est donné la peine de les tester et de les discuter. il n’y a pas un dirigeant d’entreprise qui fonctionne comme ça, mais en politique tu peux brasser des dizaines de milliards de dollars comme si c’était du monopoly.
Le cadre financier de QS est ici: http://www.quebecsolidaire.net/wp-content/uploads/2014/03/14-01100-QS-brochure-cadres-financiers_WEB.pdf
Vous devriez suivre les nouvelles, il a été présenté le 18 mars. Soit deux jours avant votre commentaire.
@ P. Lagassé 20 mars 2014 · 10h27P:
Les trois principaux partis ont tous l’air d’être dans le champ gauche et plus particulièrement QS qui semble se « distinguer » des autres:
http://affaires.lapresse.ca/opinions/chroniques/francis-vailles/201403/20/01-4749479-des-cadres-financiers-irrealistes.php
Je connais l’article dont vous donnez le lien. Et j’avais été déçu quand je l’avais lu: la seule analyse consiste à additionner les dépenses prévues, sans rien dire des revenus, des réductions de dépenses dans d’autres secteurs, ni des différences entre les approches. Et même aucune différence entre « dépense » et « investissement ».
(Ne pas oubliez non plus que les critiques sur le budget Marois n’est pas dans l’article, mais avaient été aussi sévères)
Je vous invite à une analyse plus fine:
http://www.quebecsolidaire.net/wp-content/uploads/2014/03/14-01095-QS-Brochure-services-publics_Gaspillage_WEB.pdf
http://www.quebecsolidaire.net/wp-content/uploads/2014/03/14-01100-QS-brochure-cadres-financiers_WEB.pdf
http://www.quebecsolidaire.net/wp-content/uploads/2014/03/14-01096-QS-Brochure_Endettement-des-menages_WEB.pdf