Islamophobie n’est pas le bon mot? D’accord. Peut-être. Je ne crois pas l’avoir employé par le passé. Pas plus qu’il ne m’est arrivé de traiter quiconque de raciste depuis que vous mastiquez du niqab ou du turban. Ce sont des conclusions trop faciles.
Reste que vous avez peur de quelque chose. Et chaque fois que vous nommez cette chose, islam est le mot qui vous vient à la bouche. Ou un autre synonyme. Islamique, voilée, menu halal à la cabane à sucre. Toujours la même chose.
OK, changeons le mot. Mettons que l’islamophobie est une supercherie. Je vous laisse le soin de choisir. Lorsque quelqu’un a peur de l’islam, et qu’il le dit, quel mot faudrait-il utiliser?
C’est un débat sémantique qui sert de faux-fuyant devant l’urgence de nommer.
Et moi aussi, pour tout dire. J’ai peur. D’eux un peu. Je dois bien avouer que je ne me sens pas l’âme à l’allégresse devant un type qui souhaite instaurer la décapitation comme châtiment usuel dans mon quartier. Mais j’ai aussi peur de vous, surtout. Car lui, je ne l’ai jamais rencontré. Je l’ai vu à la télé une fois. Ou dans une chronique de Richard Martineau.
Vous, je vous croise tous les jours. Et vous lisez Martineau.
J’ai peur de leur certitude fondée sur l’ignorance. J’ai peur de votre ignorance qui s’érige en certitude.
Bien sûr, il serait plus simple et il nous semblerait plus normal que ceux qui arrivent ici puissent épouser et assimiler, en quelques fractions d’instants, notre patrimoine, notre culture et ce que nous appelons couramment notre mode de vie.
Mais la réalité est plus complexe. D’abord, parce qu’un immigrant, c’est avant tout un émigrant. Pour le dire autrement, quelqu’un qui arrive, c’est surtout, et essentiellement, quelqu’un qui part.
Vous feriez quoi, vous? Vous le savez vraiment? Sans l’ombre d’un doute?
Moi, si j’allais dans leur pays, je respecterais les coutumes et les traditions, que je vous entends dire.
Fuck you. Cessez de vous arracher le dentier avec ces conneries. Dans leur pays, vous êtes des touristes.
Respecter les traditions, pour vous, c’est porter un sombrero dans un tout inclus à Cancún en buvant un piña colada et en tâtant des maracas au jour de l’An en chantant Besame Mucho. Vous n’avez aucune espèce d’idée ce que signifie «leurs traditions». Tout ce que vous connaissez pourrait tenir dans une revue de voyage où on parle de recettes exotiques pour célébrer le Noël du campeur.
D’ailleurs, dans leurs pays, pour parler de ceux qui nous interpellent en ce moment, vous n’iriez même pas. Inutile de vous déranger pour me convaincre du contraire. Il n’y a pas de voyages organisés dans ces contrées lointaines. Cessez de me baratiner avec cette daube.
Leurs traditions? Faites-moi rire. Vous ne connaissez même pas les vôtres. Vous débarquez tout juste. Vous êtes des néophytes permanents.
Parlons du serment de citoyenneté puisque ça semble soudainement vous intéresser, cette mascarade.
Comme vous êtes tous devenus exégètes de nos traditions locales et ancestrales, vous n’êtes pas sans savoir que les nouveaux citoyens, pour passer le test de la citoyenneté, doivent prêter serment à Sa Majesté.
Or, comme vous le savez sans doute, puisque vous nagez dans la certitude, cette Majesté, selon l’ordre de succession au trône britannique, ne peut qu’être de confession anglicane. C’est une condition essentielle et indiscutable. Autrement dit, ce rôle de chef d’État canadien, hautement symbolique, est de bout en bout fondé sur une discrimination religieuse. On est assez loin ici du principe de laïcité qui semble vous animer soudainement.
Ah! Coquin de sort! Alors que vous revendiquiez vos traditions, tandis que vous appeliez vos concitoyens à mettre leurs culottes pour ne pas laisser ces chevaliers religieux nous envahir, vous ne vous rendiez pas compte que vous défendiez, par la bande, un bal masqué hautement discriminatoire dont les assises politiques et historiques consistent à privilégier tout particulièrement une confession religieuse.
Et vous avez même trouvé que le Bloc québécois pourrait être le défenseur de cette tradition.
Vous êtes vraiment des comiques. Vous ne m’étonnerez plus.
C’est bon, vous ne saviez pas. L’ignorance est à la fois votre crime et votre alibi. Ça peut se pardonner, mais reculez de trois pieds s’il vous plaît. Vous marchez sur la pelouse et ne me dites pas que vous n’aviez pas vu la pancarte.
Nous ne pouvons pas garer nos voitures au Walmart le samedi après-midi pour acheter en une fin de semaine l’équivalent du PIB de la Mauritanie en provisions cheaps et refuser tout bonnement les chocs culturels que nous devons affronter. Ce sont d’ailleurs des bouleversements que nous avons à bien des égards provoqués dans notre quête visant l’idéal qui consiste à aller remplir de cochonneries des paniers d’épicerie gros comme des transatlantiques.
Bien sûr, ce constat, qui n’en est peut-être même pas un, ne suffit pas pour comprendre le monde complexe dans lequel nous vivons. Mais nous ne pouvons pas non plus en faire l’économie. Ce monde pluriel, branché, libéré des contraintes des frontières géographiques et des barrières culturelles, nous le revendiquons tous les jours. Elle est dans votre frigo, bien au frais, votre compréhension du monde.
À un tel point que nous avons oublié. Tout nous semble si simple, si facile. Nous sommes prisonniers du ici et maintenant sans origine et sans conséquence. Se questionner est un luxe et le temps c’est de l’argent. De fait, nous n’avons pas le temps de nous questionner. Nous voulons des promesses, simples, faciles à comprendre. Nous voulons être mis devant un choix simple.
Alors, pour ou contre le niqab sur votre photo de carte de bibliothèque scolaire?
Ben voyons! Quelle question! Je suis contre! Pas vous?
Bonjour et merci de cet excellent texte, très fine analyse et pleine d’humour!
Il est vrai que la médiocrité est élevée au rang des beaux-arts, je fais référence à un autre excellent article paru dans Le Devoir et signé de Mr Alain Deneault dont voici le lien:
http://web2.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/452363/ces-mediocres-qui-menent-le-monde
Je vous encourage à le lire, il rejoint complètement vos propos.
Le Québec est totalement perdu dans une quête identitaire irrationnelle, une peur panique de tout ce qui est différent instillée par cette identité déficiente. N’est-il pas vrai qu’aucun engagé volontaire ne s’est présenté au Québec en 1916 pour participer à la guerre en Europe prétextant l’anticléricalisme des français et la peur subséquente de ne pouvoir pratiquer leur religion? Cette religion qui les a opprimés si longtemps, qui leur a interdit tout libre arbitre, qui les a maintenu dans une ignorance crasse, leur colle à la peau, ils ne sont pas actuellement capables de passer outre. La preuve en est de par l’idéologie du PQ, la charte de Drainville qui est une horreur d’intolérance, de xénophobie en droit fil avec la rhétorique religieuse, leur rêve d’indépendance tout aussi irrationnel, dont ils ne savent ni comment ni pourquoi ils devraient le faire.
On nous rabat les oreilles avec le principe de laïcité, chose totalement étrangère et ignorée au Québec, qu’il faudrait mettre en place pour les immigrants et seulement pour les immigrants suivant les termes de »la patente à Drainville ». Voilà encore une preuve d’intolérance et d’absence de volonté d’une véritable laïcité: celle-ci est une et indivisible, elle est ou n’est pas, une laïcité à deux vitesses est une aberration. On ne peut pas imposer aux immigrants de renier leur culture et leurs convictions pour adopter une vague neutralité plus ou moins définie alors qu’on refuse de supprimer les crucifix qui trainent un partout et notamment celui du salon bleu, installé par un dictateur (qui plus est!).
Le serment à la reine est, en effet, une incohérence de plus mais le québécois a la mémoire courte, il vit dans l’instant, les projections sur le futur lui font mal à la tête, et le passé, bah, c’est le passé…
A force de se conduire comme un petit peuple repu et confortable dans sa médiocrité, il a totalement perdu de vue tous les acquis de la révolution tranquille dont on l’a spolier au fil du temps. La politique sécuritaire menée par les différents gouvernements provinciaux et fédéraux a porté ses fruits, le repliement sur soi et la peur de l’autre ont mené à une xénophobie et un racisme par naïveté et par ignorance plus que par souci de suprémacisme.
Je suis exaspérée d’ entendre parler de ce niqab, je trouve cela franchement farfelu et j’ ose espérer que je ne suis pas la seule . Voilà, cette femme qui a parût à l’ assermentation , l’ article que j’ ai lu disais que la dame avait montré son visage découvert à une personne d’ autorité avant de faire son serment avec son voile et ensuite les gens ont commencé à dire des conneries à qui mieux mieux. Secondo plusieurs croient que toutes ces femmes musulmanes sont maltraitées, martyrisées et j’ en passe. Le voile oui est de coutumes dans leurs croyances et puis qu’ est-ce que ça change ici ? Nous portons tuques et cagoules en hiver et puis après! Ces gens ne sont pas des terroristes extrémistes. J’ entends tellement de stupidités à leurs sujet, ne croyez-vous pas que c’ est ici qu’ il y a un problême et c’ est vous-même qui riez et bêtisez ces femmes!!! Dans la vie il y a bien plus important à règler que de s’ occuper à décider qui porte quoi sur sa tête. C’ est là que je me demande comment ça se fait que je suis d’ ici une pure laine comme on appelle. J’ ai honte de mon peuple imaginez. Je ne fais pas partie du cirque de la poche de patate. Franchement débile! J’ espère du moins que votre vote de lundi sera utile et sur les vrais enjeux.
Bonjour, non vous n’êtes pas la seule.
Le voile est l’arbre qui cache la forêt. Ce faux débat permet aux politiques, notamment conservateurs, de répandre la peur, la peur de la différence si facile à faire mousser au Québec (et ailleurs aussi malheureusement). Le drame c’est qu’on marginalise des gens qui ne le sont que trop, c’est aussi que plusieurs partis politiques suivent les conservateurs dans leur volonté d’exacerber le racisme et la xénophobie pour assoir leur politique sécuritaire, le Bloc et le PQ, par exemple. La proximité des US et le mimétisme qui opère sur les populations canadiennes font que les citoyens sont relégués au rang de consommateurs avec un décervelage systématique.
C’est vrai que l’hiver les gens se cachent le visage lors de froids extrêmes, mais à l’été ils peuvent être en tenues très légères, torses nus, femmes en bikinis , shorts, bermudas, robes échancrées , c’est la liberté vestimentaire . Cependant nous avons aussi des tenues selon la noblesse des événements : aller voter en est un acte de noblesse , patriotique ,pour notre pays et se découvrir , c’est s’identifier .
Un texte très intéréssant, merci. Plusieurs oublient effectivement que la vraie vie n’est pas simple comme un conte de Disney.
Le débat devrait être de nature féministe et non religieux ou culturel. Tout symbole religieux est offensant d’un point de vue féministe car toute religion fut inventée par l’homme pour l’homme. Les religions sont exclusives ou opprimantes à divers degrés envers certaines populations : femmes, homosexuels, lesbiennes, transexuel(le)s, etc. Ceci est inadmissible en 2015. Le niqab plus particulièrement participe directement à l’objectivation de la femme en la réduisant à un objet de séduction « qui doit se cacher ». C’est franchement archaïque et ça n’a pas sa place au Canada, tout comme le crucifix d’ailleurs.
Façon selonnmoi très centré sur l’occident. La religion est sexiste, soit. Par contre, de dicter à une femme ce qu’elle devrait porter, où dans ce cas-ci, ne pas porter, l’est tout autant. C’est facile du haut de notre position de femme blanche occidentale pseudo néo-colonialiste de dicter aux femmes des minorités culturelles comment se comporter. Les hommes et les femmes qui vivent en dehors de la communauté musulmane sont en train de décider pour d’aitres femmes ce qu’elles devraient ou ne pas faire, et jamais je n’ai senti qu’on les incluait dans la discussion. L’interdiction du niqab ne sera féministe que le jour où cette décision sera prise par les femmes qui le portent, par choix, pas par obligation.
Je crois que vous avez traité le sujet de la peur de l’autre, de sa différence, à partir d’un angle que même le moins renseigné peut comprendre… et même finir par rire de s’être fait avoir ou de rougir s’il ou elle se rend compte de la manipulation chauvine utilisée pour obtenir un vote.
En fait, et c’est ce qui est répugnant… Ceux et celles qui manipulent le langage, qui ont tenu les micros au cours de cette campagne, par leurs discours se sont joué de notre ignorance en enfonçant plus profondément dans la collectivité des préjugés en faisant appel à l’intollérance et au chauvinisme.
Pire encore, cet appel à l’intollérance s’est fait sous le drapeau de la défense des bonne coutûmes canadiennes et au nom des valeurs les plus nobles d’égalité et du respect des luttes féministes!
Ayant eut la chance de vivre au Moyen-Orient j’ai pu y côtoyé des peuples et des cultures chaleureuses, accueillantes et diverses. À Damas, avant que la Syrie ne s’embrase, les chrétiens, musulmans et juifs vivaient en paix. Leurs quotidiens et leurs religions s’entrecroisant sans la moindre difficulté. L’Islam que j’y ai connu y était pacifique et il l’est toujours en grande majorité. Au risque d’en choquer plus d’uns j’ai vécu et j’assiste à plus d’intolérance envers l’autre au Québec que pendant toutes mes années vécues au Moyen-Orient. Le FN Français aurait tout intérêt à y installer une aile. L’air est au racisme et l’ignorance. Le terreau de leur succès. Bien triste constat.
« L’Islam que j’ai connu au Proche-Orient était pacifique et il l’est toujours en grande majorité. » Mon Dieu que cela est beau ! Que cela est touchant ! Nonobstant la guerre civile meurtrière qui fait rage en Syrie, en Irak et au Yémen, les talibans qui reprennent du poil de la bête en Afghanistan, l’Iran qui continue à bafouer la liberté d’expression (tout dernièrement celle du cinéaste Keywan Karimi), les travailleurs étrangers réduits en esclavage pour le Mondial au Qatar (dont 1200 morts à ce jour), les attentats qui se succèdent au Liban, en Arabie saoudite et en Turquie, sans parler du chaos libyen ni de la Tunisie. Pendant ce temps, les réfugiés fuient par millions ce paradis de tolérance qu’est (selon vous) le monde arabo-musulman afin de gagner, même au péril de leur vie, des terres intolérantes et inhospitalières comme par exemple le Québec.
Vous avez raison : votre commentaire en choquera plus d’un, mais sans doute pas pour les raisons que vous croyez. Comme dit l’adage : Il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.
Que vous compariez de nouveaux citoyens souhaitant établir leur vie dans un nouveau pays à des touristes de deux semaines, c’est comique.
Que vous assumiez que les citoyens en désaccord avec le port du niqab sont d’accord avec le principe de jurer allégeance à la Reine d’Angleterre,et chef de l’Église anglicane, c’est très comique.
Que vous ignoriez que vos deux arguments précités sont ridiculement malhonnêtes, c’est moins comique.
Que vous posiez sur un pied d’égalité l’ignorance menant à l’infériorisation de la femme et l’ignorance menant à prêter un serment symbolique à la chef de l’Église anglicane, ce n’est pas du tout comique. C’est désolant.
Vous avez raison. La question du niqab masque une tonne d’autres enjeux, mais cela ne permet pas de relativiser la question du port du niqab pour autant.
Vous avez raison. La réalité est complexe, mais votre procédé argumentatif simplet et non rigoureux ne permet pas de simplifier les enjeux. Vous ne faites que jeter un brouillard sur la complexité du sujet.
Vous avez raison. Nous sommes prisonniers du temps. Nous n’avons pas le temps de réfléchir. Nous préférons être mis devant des choix simples. Merci de contribuer à accélérer notre ignorance. Vous nous faites gagner du temps.
Vous n’avez rien compris. Simon Jodoin voulait simplement dire que l’Église anglicane dispose d’un réseau mondial de militants extrémistes qui manipulent l’anglicanisme en vue d’un projet politique de nature théocratique : transformer le système politique et social de tous les États de la planète en faisant de leur interprétation rigoriste du Décalogue, imposée à l’ensemble de la société, l’unique source du droit, y compris par la violence terroriste si besoin est.
Plus sérieusement, Simon Jodoin ne voit probablement aucune différence entre ces deux textes de loi :
– La Charte canadienne des droits et libertés (partie I de la Loi constitutionnelle de 1982), dont le préambule s’énonce comme suit : « Attendu que le Canada est fondé sur des principes qui reconnaissent la suprématie de Dieu et la primauté du droit ».
– La Constitution saoudienne : « Art. 1er. Le royaume d’Arabie saoudite est un État islamique arabe souverain. Sa religion est l’Islam; le Saint Coran et la Sunna (Tradition) du prophète (que la paix soit sur lui) forment sa Constitution. Art. 7. L’autorité du gouvernement émane du Saint Coran et de la Tradition du prophète qui priment sur la présente et sur toutes les autres lois de l’État. Art. 11. La société saoudienne est fondée sur la loi divine (Charia). »
Autrement dit, pour Simon Jodoin, la lettre et l’esprit, le symbole et la réalité concrète, c’est du pareil au même. Confusion qui, pour le dire poliment, ne témoigne peut-être pas d’un grand discernement.
« Nous ne pouvons pas garer nos voitures au Walmart le samedi après-midi pour acheter en une fin de semaine l’équivalent du PIB de la Mauritanie en provisions cheaps et refuser tout bonnement les chocs culturels que nous devons affronter. » Mea culpa, mea maxima culpa… Cet accès de masochisme pénitentiel est moins remarquable par ce qu’il dit que par ce qu’il ne dit pas. Simon Jodoin a-il entendu parler, par hasard, des 31 000 hectares de terres agricoles mauritaniennes acquises le 16 janvier 2014 par la société saoudienne Al Rajihi, qui a promis d’y investir la bagatelle d’un milliard de dollars? Un projet qui a soulevé des vagues après que les populations locales se soient révoltées contre cette nouvelle forme de spoliation de leurs terres au profit de ce conglomérat de pétrodollars saoudiens. Ce phénomène ne touche d’ailleurs pas que la Mauritanie mais aussi le Bénin, le Congo, l’Éthiopie, le Mali, le Soudan, le Sénégal et Madagascar.
L’Arabie saoudite de même que le Qatar, le Koweït, la Chine et la Corée du Sud accaparent ainsi en Afrique des terres arables bon marché pour y produire des denrées alimentaires destinées à leur marché intérieur, sans que cette forme caractérisée de néocolonialisme suscite la moindre réprobation dans les pages du Voir. Après tout, comment des pays du Golfe dont l’islam constitue la religion officielle pourraient-ils se livrer à semblable pillage? C’est impossible, voyons ! Nous savons bien que les musulmans, toujours et partout, jouissent par nature du statut inamovible de victimes du monde occidental, seul coupable d’impérialisme pour les siècles des siècles. C’est simple et facile à comprendre. Manichéen, à vrai dire. Tout le reste n’est qu’islamophobie, foi de Simon Jodoin.
Ce texte semble très bon mais est rempli de sophisme ne servant qu’à diaboliser une opinion différente.
Déjà, on traite ce débat comme si y’avait les éduqués d’un côté et les pauvres d’esprit de l’autre. Oui il y a des imbéciles qui répandent leur fiel raciste. De pointer du doigt cette frange là ne prouve en rien la validité de l’opinion contraire. Premier argument : « OK, changeons le mot. Mettons que l’islamophobie est une supercherie. Je vous laisse le soin de choisir. Lorsque quelqu’un a peur de l’islam, et qu’il le dit, quel mot faudrait-il utiliser? » Désolé mais l’histoire récente démontre que ça n’est pas la peur de l’islam qui motive les gens comme moi qui sont de bonne foi. Les cas d’accommodement religieux ne se limite pas qu’à l’islam. Notons la communauté juive orthodoxe qui empêche ses enfants d’avoir une éducation autre que religieuse. Il y a eu tout autant de protestation. Notons aussi que le tollé suscité par le cas du couteau sikh à l’école. Notons aussi l’effet que le cardinal Ouellet a eu lorsqu’il parle de contraception et d’avortement. Ce n’est pas la peur d’une religion en particulier qui dérange dans tous ces cas encore moins dirigée uniquement sur l’islam.
Deuxième argument du texte : « Moi, si j’allais dans leur pays, je respecterais les coutumes et les traditions, que je vous entends dire.
Fuck you. Cessez de vous arracher le dentier avec ces conneries. Dans leur pays, vous êtes des touristes. »
Depuis les dernières décennies, on se bat pour une société laïc afin d’éliminer les différentes discriminations et promouvoir les droits et libertés fondamentaux. Les accommodements religieux, que ce soit des heures de baignade sans femmes, amener des armes à l’école ou refuser de s’identifier pour le vote ou lorsque l’on prête serment fait entrer en conflit différents droits et libertés. Soit la liberté religieuse qui entre en conflit avec le droit à l’égalité par exemple. Évidement si on se contente d’écouter les imbéciles, ceux-ci ne formuleront pas cela de cette façon mais ce limiter à cette version c’est prendre un méchant raccourcis pour faire valoir son point.
Ensuite monsieur Jodoin nous sort l’argument massue : « Ah! Coquin de sort! Alors que vous revendiquiez vos traditions, tandis que vous appeliez vos concitoyens à mettre leurs culottes pour ne pas laisser ces chevaliers religieux nous envahir, vous ne vous rendiez pas compte que vous défendiez, par la bande, un bal masqué hautement discriminatoire dont les assises politiques et historiques consistent à privilégier tout particulièrement une confession religieuse.
Et vous avez même trouvé que le Bloc québécois pourrait être le défenseur de cette tradition. »
Encore un sophisme. Est-ce que le Bloc québécois et les gens contre l’assermentation voilée défendent la reine d’Angleterre chef de la religion anglicane ?? Évidement pas. Clairement et ça a été dit. Ce qui est défendu c’est la laicité de l’État, principe fondamental de la démocratie pour faire cohabité plusieurs groupes ethnique et religieux sur un meme territoire. Est-ce que le Bloc a dit que cette laicité là était atteinte au Canada ? Non et il a même prouvé plusieurs fois qu’il combattait la monarchie canadienne. Monsieur Jodoin est en fait en train de dire que défendre le principe d’etre vu et entendu clairement lors d’un serment t’oblige à adhérer à la monarchie et à la constitution canadienne qui, dans le préambule, stipule la suprématie de Dieu. Au contraire le Bloc ne pourrait pas combattre plus cette constitution et cette monarchie. C’est ce qu’on appelle un amalgame.
Finalement, il revient à la charge en traitant tous ceux qui ne pensent pas comme lui d’idiot ignorant et qui ne se pose pas trop de question.
« Tout nous semble si simple, si facile. Nous sommes prisonniers du ici et maintenant sans origine et sans conséquence. Se questionner est un luxe et le temps c’est de l’argent. De fait, nous n’avons pas le temps de nous questionner. Nous voulons des promesses, simples, faciles à comprendre. Nous voulons être mis devant un choix simple. »
Devant une analyse si premier degré de l’autre face à lui, on se demande s’il ne devrait pas appliquer lui-même sa propre maxime de l’importance de s’informer et de se questionner sur la nature des enjeux sur lesquels il veut mettre son grain de sel. Facile d’ostraciser un débat en pointant des gens comme le maire d’Hérouxville ou le couple de petits vieux qui sont allés à la commission sur la charte des valeurs québécoises. Ca permet d’éviter de débattre et ca c’est la paresse intellectuelle que Monsieur Jodoin semble vouloir dénoncer.
Quand vous serez en mesure de faire la différence entre « désapprouver fortement » et « avoir peur de », une grande partie du travail sera accomplie.
En fait, la plèbe a peut-être peur des « étranges ». Réflexe de survie tout à fait louable, l’intolérance, qui a fait survivre les tribus depuis des centaines de milliers d’années. C’est vrai que l’ignorance de l’autre implique invariablement l’intolérance. C’est vrai que la connaissance de l’autre devrait nous amener à mieux comprendre l’autre.
Comprendre… Ce n’est pas tolérer, ce n’est pas accepter, ce n’est que comprendre.
J’ai compris, par mes lectures, études et autres informations glanées ici et là le nazisme, le communisme et le néo-libéralisme. Je ne les tolère pas, je ne les accepte pas.
De la même façon, je ne tolère pas la discrimination de la femme, l’invocation de droits supérieurs aux miens sur des bases magiques ou encore une justification hallucinatoire pour tuer des animaux dans d’atroces souffrances. Je ne l’accepte pas.
La magie aux oubliettes, pour tous et pour toujours.
Dans le bon vieux temps tout était si simple. Les catholiques allaient au ciel, les protestants en enfer et les juifs … pas sûr où. Ensuite vinrent les musulmans, généralement plus pieux que les chrétiens d’ici, plus voyant que les juifs et leurs coreligionnaires sont en guerre un peu partout au Proche Orient.
Quoi penser de tout cela ? Le débat était lancé, en partant avec Hérouxville, la montée de l’ADQ avec le débat identitaire, la Commission Bouchard-Taylor, la charte à Drainville et maintenant le niquab .
Avec un peu de recul, on pourrait conclure que si notre plus gros problème est le port du niquab, que 90 % des citoyens n’ont jamais vu, on a pas de problèmes. On a un gros débat qui mène nulle part sur des craintes fondées sur des perceptions pendant que notre système scolaire s’en va dans la dèche, qu’on rejette systématiquement des tonnes de contaminants dans nos cours d’eau, que nos infrastructures tombent en ruines etc etc . et nos politiciens se font élire sur des chimères ésotériques.
Où est le parti rhinocéros ?
c’est fou comment le peuple est »bête »…
le niqab???
lorsque vous vous lever un lundi matin et que vous contemplez votre semaine, quelle est la place du niqab dans vos préoccupations ESSENTIELLES?
……
……
Si le niqab fait partie de vos préoccupations essentielles, alors,il n’y a rien à faire pour vous… bonne chance…
Votre chronique sent le mépris envers la majorité des québécois. Et vous n’êtes pas le seul, car dans ce débat autour du voile, il y a toujours eu l’intelligentsia et les autres. Comme si les anecdotes racontées ou vécues en provenance des pays islamistes, comme si les émotions face aux femmes voilées et aux quelques hommes à la télé portant leur kippa ou turban dans leur rôle d’élu municipal ou fédéral n’avaient aucune valeur. Une collègue d’origine égyptienne et de religion copte m’a expliqué comment les citoyens de là-bas font « respecter » la suprématie de la religion musulmane et, en regard de ces conduites, les québécois se révèlent très accueillants.
Monsieur Jodoin semble être plus patriote que monsieur Duceppe qui aurait pu être plus explicite, au débat, sur ce serment de citoyenneté canadien qui ne devrait pas nous concerner car contraire à nos intérêts de québécois. En clair ce serment est un signal puissant d’ Ottawa au nouvel arrivant qui porte allégeance à la reine et non pas aux valeurs québécoises s’ il vient s’ établir au Québec; qu’ il est conforté dans toutes ses traditions (sexistes ou pas) dans un pays multiculturel… anglais, anglican dans un province comme les autres avec sa majorité culturel parmi les autres canadiennes.
Le Bloc serait-il en train de perdre son âme en voulant être loyal dans son opposition ?
Peut-on se qualifier de québécois quand on vote conservateur pour protéger ses valeurs plutôt
que pour le Bloc nationaliste ?