Chers amis et amies, lecteurs et lectrices de Voir, nous publions ce jeudi l’avant-dernier numéro de ce bon vieux journal en papier qui fut longtemps un hebdomadaire et que nous faisons paraître depuis quelques années deux fois par mois. Le 17 décembre prochain, nous publierons le dernier numéro dans le format que vous connaissez.
Encore une annonce de virage numérique sur fond de crise des médias et d’une industrie en déclin, pourriez-vous croire? Eh bien, non! Si nous cessons de publier ce journal, c’est pour nous lancer dans un nouveau projet qui nous tient à cœur et auquel nous rêvons depuis plusieurs mois: imprimer et distribuer un magazine culturel mensuel gratuit.
Un vrai magazine, en couleurs, qui comptera un minimum de 76 pages et dans lequel nous aurons beaucoup d’espace de publication, une soixantaine de pages pour publier des articles, des dossiers, des photos, des chroniques, un calendrier de bons plans des sorties culturelles et des suggestions de restos à visiter.
Notre nouveau magazine se déclinera en deux versions distinctes: une pour Québec et une pour Montréal.
Sachez que personne ici ne regrette ce choix. Bien au contraire. C’est une décision longuement mûrie, prise d’un commun accord avec la rédaction, la direction et les actionnaires de Communications Voir. Cette décision s’appuie sur deux constats, qui nous sont apparus au cours des derniers mois.
D’une part, nous devions regarder les choses en face. Sans aucun doute, notre travail s’effectue désormais principalement sur le web. Actualité culturelle en temps réel, articles de fond, entrevues vidéo de plus d’une heure ou de quelques minutes. Nous publions en ligne près de 500 contenus par mois. Il faut bien l’avouer, un journal bimensuel de 16 pages ne permet pas de rendre justice à notre travail. Pour tout dire, en toute honnêteté, c’est même devenu une corvée qui nous fâche un peu. Nous sommes, dans ce format, assis entre deux chaises. Nous sommes inévitablement en retard sur l’actualité et nous n’avons pas l’espace pour approfondir des sujets importants. On perd à tous les coups à persister dans cette voie.
D’autre part, nous ne pouvions pas nous permettre de ne pas essayer. Nous ne voulions pas nous résoudre à abandonner, tout simplement, la version imprimée de Voir. Annoncer tout bonnement la fin du papier, l’époque étant l’époque, n’était pas une solution. Oui, nous faisons de l’actualité culturelle sur le web. Oui, les nouveaux médias permettent de diffuser des contenus riches d’une grande valeur. Mais faut-il pour autant abandonner le format imprimé? Sommes-nous vraiment certains qu’il n’y a plus de place pour un magazine culturel gratuit distribué à Montréal et à Québec? Rien n’est moins sûr.
Nous sommes plutôt convaincus qu’il est possible de marier la lenteur et la longueur du papier à l’instantanéité du web. C’est le pari que nous faisons aujourd’hui.
Ainsi, tout en maintenant la cadence des publications quotidiennes sur voir.ca, nous vous proposerons aussi des contenus au rythme de l’imprimé.
Pour ce faire, dans ce tout nouveau magazine, je peux déjà vous annoncer que vous pourrez lire les chroniques de Monique Giroux, Émilie Dubreuil et Alexandre Taillefer. Mickaël Bergeron, qui couvre depuis longtemps les enjeux culturels et sociétaux de la ville de Québec, signera une chronique exclusive pour la capitale. Mon ami et collègue Normand Baillargeon signera une chronique société et philosophie, en plus de continuer d’écrire sur l’éducation sur voir.ca comme il le fait depuis quelques années. Je compléterai l’alignement en signant une chronique mensuelle sur divers sujets touchant la société, la politique et les médias.
Du côté des dossiers spéciaux concernant des enjeux culturels et sociaux, Jean-Philippe Cipriani et Catherine Perrault-Lessard nous prêteront main-forte. Nous travaillons présentement sur des articles portant sur l’économie des médias locaux face aux géants mondiaux du web et sur les femmes autochtones disparues et assassinées.
Tout cela s’ajoute à l’excellent travail que font déjà nos journalistes et collaborateurs pigistes pour couvrir la scène culturelle québécoise. De plus, j’aimerais le dire ici, la diffusion de ces contenus est possible grâce au travail des artisans de l’ombre qui font qu’un média peut exister. Je pense aux représentants commerciaux, ceux qui travaillent à la production, au service à la clientèle. J’aimerais tous les nommer. Nous sommes une PME, un des derniers médias indépendants au Québec, gratuit de surcroît. Il y a de quoi être fier. Bravo à vous tous.
Un dernier mot pour nos partenaires, qu’il s’agisse des acteurs culturels qui s’inscrivent dans le discours public où nous puisons notre inspiration ou les commerces avec lesquels nous travaillons dans un effort de promotion et de valorisation. Sachez que nous nous sommes engagés, au sens fort du mot, à promouvoir le travail des artistes et des artisans d’ici. C’est un pari entêté que nous avons fait il y a longtemps et que nous continuons de tenir. Je sais qu’un rédacteur en chef ne devrait jamais prononcer le mot publicité. Mais je vais le dire ici, sans honte et sans état d’âme: nous avons besoin de vous comme vous avez besoin de nous. Je le dis aussi pour les lecteurs et lectrices qui apprécient notre travail. Il y a un lien entre nous tous et toutes qu’il faut préserver, une sorte d’écosystème local, un filet social essentiel que nous devrions chérir. C’est sur ce principe que repose notre site boutique.voir.ca qui est désormais notre principale source de revenus et sur lequel, dès le mois de janvier, nous commencerons la mise en vente d’offres culturelles. J’invite tous les lecteurs qui souhaitent nous encourager à devenir membre de cette boutique et tous les acteurs culturels qui voudraient y prendre part de communiquer avec nous.
Voilà… C’est un rendez-vous. Le premier magazine Voir sera en kiosque le 28 janvier prochain. D’ici là, n’hésitez pas à nous écrire pour nous soumettre vos idées. J’aurai un plaisir certain à vous lire. Je vous laisse mon courriel personnel pour ce faire: [email protected].
mon journal essentiel depuis 10 ans, mais qui ne va pas bien, Simon. C’est mon humble avis. Mais j’espère le meilleur, en 2016, c’est pas le talent et l’imagination qui manquent ici. Enfin,ceci, de moi et à mon corps défendant en guise de réflexion discordante: l’amitiè est le pire ennemi du libre penseur.