La salle des Promotions : Petit chef-d’oeuvre néo-classique
Aujourd’hui il y a le grand salon, autrefois c’était la salle des promotions. Une pièce majestueuse qui témoigne de la (belle) époque ou l’Université Laval occupait encore des locaux dans le Vieux-Québec.
On y entre en poussant la sonnette qui résonne dans les bureaux du gérant de salle Francis Jacques. Un diplômé en histoire qui connait bien celle du Séminaire de Québec et plus particulièrement du Pavillon Camille-Roy où il nous a donné rendez-vous, un bâtiment dessiné par l’éminent architecte et enfant de la balle Charles Baillargé.
Pratiquement inhabité, si ce n’est notamment que du bureau de la revue Cap-aux-Diamants, l’ancien pavillon principal de l’Université Laval se fait toutefois hôte d’événements privés comme des mariages depuis que des travaux de réfection majeurs ont été complétés dans la salle des promotions. C’était en juin 2014, il y a deux ans presque jour pour jour.
Généreusement fenestrée et dotée d’une mezzanine, la salle des promotions impressionne par ses moulures baroques repeintes en blanc plutôt qu’en doré. À la demande des prêtres de la communauté, et grâce aux idées de la firme d’architectes Delord-Brochu, l’exubérance d’antan a fait place à un certain minimalisme monochromatique.
Le résultat est follement chic.
Les ornementations visibles aujourd’hui encore, bien qu’enduites d’un blanc pur et uniforme, n’étaient pas là à l’origine. À l’inauguration du bâtiment, vers 1856, l’endroit épousait un style de l’école de Chicago avec des colonnettes de fer. Un décor jugé austère qui sera remanié en 1910 par Georges-Émile Tanguay, apprenti de Peachy et gros fan de l’esthétique « second empire » et néo-baroque.
Au fil des ans, la salle a eu plusieurs vocations. On y allait pour apprécier des pièces de théâtre ou des films entre étudiants alors que la royauté britannique (rien de moins!) y tenait des réceptions.
La salle des promotions, une appellation somme toute récente, sera laissée à l’abandon quand les prêtres décideront de déménager l’Université Laval dans un champs désert de Ste-Foy. Un établissement collégial, toujours mené par le Séminaire, succédera à la formation universitaire jusqu’en 1999.
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Alors que Québec s’engouffre dans un état quasi-végétatif, syndrome ponctuel annonçant l’arrivée du FEQ, le Carrefour international de théâtre entame son dernier droit notamment avec Bibish de Kinshasa (Philippe Ducros) présenté dès demain, vendredi et samedi au Théâtre Périscope.
Ces dates-là constituent aussi votre ultime chance de voir la quatrième et magnifique mouture du parcours déambulatoire Où tu vas quand tu dors en marchant. L’entrée sur les cinq sites est gratuite et, franchement, vous n’avez aucune raison de manquer ça.
Vous oubliez l’École d’architecture de l’Université Laval qui occupe de magnifiques locaux dans l’édifice du Vieux-Séminaire, depuis 1988.