Ce qu'il reste de l'Îlot Fleurie
Visite libre

Ce qu’il reste de l’Îlot Fleurie

De 1991 à 2007, le désormais mythique Îlot Fleurie a fait vibrer le cœur des gens de Québec. Il n’en reste toutefois que peu de traces… 

J’ai échappé de peu à l’Îlot Fleurie, confinée à ma morne banlieue sans permis de conduire ni accès à un système de transport en commun qui m’aurait permis d’atteindre la ville. Il me faudra atteindre l’an de grâce 2008 avant de traverser le fleuve et de finalement m’ouvrir à ce monde artistico-magique.

Comme bien des gens mon âge, j’ai crié au génie devant les plans du Spot 1.0, ignorant tout du legs de Louis Fortier. Un visionnaire, un gars de cœur, qui avait investi le trou de la Grande Place armé de ses petits outils de jardinage, d’une sculpture d’Irénée Lemieux (voir la photo) et de beaucoup, beaucoup de fleurs.

De gauche à droite: Irénée Lemieux et Louis Fortier (Crédit: Jean-Marie Villeneuve, Le Soleil, Archives de l'Îlot Fleurie)
De gauche à droite: Irénée Lemieux et Louis Fortier (Crédit: Jean-Marie Villeneuve, Le Soleil, Archives de l’Îlot Fleurie)

Un geste de désobéissance civile (il n’avait jamais demandé de permis à la ville), un « phénomène sociologique » pour reprendre les mots imprimés dans Le Soleil d’alors, qui avait pour unique but de redonner un peu de fierté aux gens de St-Roch. Aux laissés-pour-contre de ce quartier délabré qu’on surnommait alors Plywood City.

Rapidement, les dons abondent, les voisins passent le chapeau. Voyages de terre gratuits, galons de peinture fournis gracieusement par Sico, arbres transportés depuis St-Apollinaire… Le lieu s’enjolive parce que tout le monde met la main à la pâte. À la fin de l’été, l’ancienne « swompe » sera le théâtre d’une projection de l’ONF et d’un concert de l’Orchestre Sinfonia, un programme tout Mozart.

De gauche à droite: Christian Basquin et Marie-France Dion, collaborateurs à la fresque de l'Îlot Fleurie (Crédit: Jean Vallières, Le Soleil, Archives de l'Îlot Fleurie)
De gauche à droite: Christian Basquin et Marie-France Dion, deux des six artistes qui ont collaboraté à la fresque de l’Îlot Fleurie (Crédit: Jean Vallières, Le Soleil, Archives de l’Îlot Fleurie)

Puis, une seconde génération reprendra le flambeau et l’Îlot Fleuri se déplacera un peu à l’est, sous les bretelles de l’autoroute. Hélène Matte, rencontrée dans le cadre de la préparation de ce texte, évoque avec nostalgie le début des années 2000. Le Sommet des Amériques et ses rassemblements (littéralement) enflammés, les symposiums Émergences, les récitals de poésie, le manège à déchets de BGL et la scène conçue par Cooke-Sasseville.

Pour la postérité, question de laisser une trace web de cette époque pré-Facebook, la fougueuse Hélène nous fait le cadeau de ses archives personnelles. Un diaporama à forte valeur sentimentale et historique.

Infos
Fermer
Plein écran

      Ce que j’ai déduis, ce que j’ai compris à la lumière de mes discussions avec elle et Suzie Genest, c’est que l’Îlot Fleurie s’est démantelé à l’aube du 400e. La ville voulait faire le ménage, nettoyer le tout pour accueillir le Cirque du Soleil. Une hypothèse difficile à prouver, mais un souvenir douloureux pour les artistes derrière les 45 sculptures installées sur le site d’alors, œuvres qui ont pour la plupart été démantelées et amenées on ne sait où. La légende urbaine raconte même que certaines d’entre elles giseraient aujourd’hui dans les dépotoirs environnants !

      Quoi qu’il en soit, on peut toujours y apprécier le travail de Bill Vazan, Don Darby, Diane Morin, Norbert Langlois et Henri Sax.

      Oeuvre de Norbert Langlois (Crédit: C. Genest)
      Oeuvre de Norbert Langlois (Crédit: C. Genest)
      La Grosse Bertha, Don Darby (Crédit: C. Genest)
      La Grosse Bertha, Don Darby (Crédit: C. Genest)

      Il existe peu d’écrits au sujet de l’Îlot Fleurie, mais je vous conseille vivement cet article fort riche publié sur le blogue St-Roch – Une histoire populaire et invite à me partager vos souvenirs via la section commentaires. J’ai sincèrement hâte de vous lire!


      Une guerre de clochers se dessine entre Limoilou et St-Jean-Baptiste ce week-end. D’une part, en Basse-Ville, on accueillera successivement Bernard Adamus (vendredi) et les vedettes locales de Beat Sexü le lendemain. L’événement se clôturera dimanche avec un double plateau regroupant Émeraude et la grande Mara Tremblay. Des concerts à voir gratuitement sur la 3e avenue.

      Horaire précis et programmation exhaustive via limoilouenvrac.com

      En haut du Cap Diamant, et en simultané, la rue St-Jean extra-muros se fera piétonne pour la Fête de la musique. The Best Foot Forward s’y produira, idem pour Abrdeen (le nouveau projet de la femme de radio Meggie Lennon) et le fort prometteur Charles Garant.


      Même Lucien Ratio, comédien et vedette de la récente adaptation théâtrale de Trainspotting, se prêtera à un exercice rock. Autant dire que ça nous intrigue.

      Plus d’infos via fetedelamusique.org