Visite libre

Maison pour la danse : Et la lumière fut!

Coup d’œil furtif au nouveau temple chorégraphique de Québec qui ouvrira (officiellement) en septembre prochain.

Je voyais les photos pulluler sur les comptes Instagram des danseurs, des travailleurs culturels de la ville, mais n’avais pas encore eu la chance d’y mettre les pieds. Or, maintenant, ça y est : les copains de La Rotonde m’ont débarré la porte de la Maison pour la danse et j’ai pu, moi aussi, m’en mettre plein les yeux.

On s’y introduit comme dans une navette spatiale, comme dans un sous-marin. L’entrée se fait par un sas de décompression poétique, passage opalin pensé pour marquer une transition entre la vie civile et artistique. Entre le quotidien et quelque chose qui est de l’ordre, un peu, du merveilleux.

Petit scoop : une œuvre numérique de Jean-Ambroise Vesac (le fameux 1%) sera éminemment installée non loin du portail. La deuxième du genre à Québec après celle de Jonathan Villeneuve du Centre Vidéotron.

Les passants, auto-stoppeurs postmodernes (l’arrière de Gabrielle-Roy est un point de chute d’AmigoExpress) et touristes du Best Western se bousculent presque, jouent du coude avec les automobilistes qui ne savent pas trop où donner de la tête entre les piétons, les bus nolisés qui mènent à l’aéroport. C’est la frénésie de la ville.

Du studio au rez-de-chaussée, les danseurs, eux, s’offrent en vitrine devant tout ce beau monde. C’est, aussi, encore la plus facile et formidable façon de démocratiser leur art trop souvent mésestimé. Ce médium qui rebute les néophytes même si on s’époumone à scander que, la danse, c’est pour tout le monde.

Façade de la Maison pour la danse (Crédit: C. Genest)
Façade de la Maison pour la danse (Crédit: C. Genest)

Noir, blanc, quelques accents de bois. La palette de couleurs frôle la monochromie. Un décor épuré, simplissime qui devrait résister à l’épreuve du temps et des modes. C’est l’intention, en tout cas.

Les architectes de la firme CCM2 tirent meilleur parti de la lumière naturelle qui pénètre les lieux avec des fenêtres surdimensionnées, des murs entièrement vitrés et propagateurs de Vitamine D. Le cadre tout désigné pour des créateurs qui ont choisi leur propre corps comme instrument de travail.

Une clarté qui inonde les bureaux, les espaces de coworking et, bien sûr, les locaux de pratiques. Six pièces de rêve déjà prises d’assaut par les pros et, bientôt, les bougeurs (yogis, swingeurs, nommez-les) amateurs.  Cette maison, c’est aussi celle de toutes les danses. C’est un espace, souhaite-t-on, inclusif.

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Ariane Voineau (Crédit: C. Genest)

En répétition lors de mon passage, Ariane Voineau planchait sur un solo doux et virevoltant qui sera intégré au futur spectacle Sous la feuille. Une création la liant au musicien Josué Beaucage et au metteur en scène Olivier Normand, notamment, une production jeune public pensé pour les bambins de 18 mois à 4 ans.

Plus qu’un espace de résidences créatives, La Maison de la danse accueillera aussi quelques spectacles réalisés in situ. Des productions encore en chantier qu’on imagine déjà ponctuer la programmation 2017-2018 de La Rotonde qui devrait être dévoilée sous peu – traditionnellement, ça se passe en avril.

Financé par les trois paliers de gouvernements, le projet a été amorcé il y a presque une décennie. Un travail de coulisses (on aura l’occasion d’y revenir en entrevue avec Steve Huot) qui portera ses fruits à la rentrée. Dès lors, j’aurai forcément plus d’images à vous offrir.

La Maison pour la danse
336 rue du Roi