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Courrier du cœur du Beachclub

Ah punaise! Ah mais Bon Dieu du saint torvisse! Si vous saviez c’est quoi ma vie! 68 mots. J’ai écrit 68 mots sur le Beachclub. Que ça.

J’aurais écrit sur une mosquée que j’aurais reçu moins de courrier. Je suis encore en train de le trier.

Je voudrais vous présenter mes excuses, d’abord. Je ne savais pas. Si j’avais su à quel point je touchais l’essence de l’âme d’une population, en parlant d’un repaire de douchebags que j’apprécie justement parce qu’il rassemble les douchebags au même endroit assez loin de chez moi, je ne l’aurais pas fait. Notez quand même que je suis un des rares chroniqueurs à avoir écrit que j’apprécie le Beachclub. Je crois même qu’il s’agit d’un service essentiel. Je nommerais les proprios sénateurs si je le pouvais.

Sophie Péloquin m’a écrit à ce sujet. Visiblement déçue. Un message au titre qui ne laisse aucun doute : « Prenez votre retraite, mettez-nous une personne de 25 ans »

La suite est à l’avenant :

« Vous êtes pitoyable.. Allez manger votre manger mou… tellement out, c’est navrant.
Sophie, du Mile End et assez loin du douchbag que vous avez en tête (j’ai entre autre vécu à Bruxelles, étudié en Sc. po et 7 ans de piano classique a Vincent d’Indy).
Vous êtes en cliché.. »

J’aimerais remercier ici cette Sophie. Enfin, elle permet de déboulonner un mythe.

Premièrement, elle arrive à nous faire comprendre qu’on peut habiter le Mile End et avoir la tête dans le cul. On le savait, mais il nous manquait des preuves documentaires. Ensuite, je crois, avec ce message, tenir entre mes mains quelque chose de précieux, le pont entre Pointe-Calumet et le Mile End. Un tremplin entre le café trop cher et la Bud Lime. Merci madame. J’espère que vous appréciez autant Chopin que Paris Hilton. Deux grands artistes. Et je pourrais parier que les médecins de McGill seront utiles un jour pour comprendre ceux qui applaudissent cette jeune artiste qui n’a comme seul talent qu’un héritage. Si je peux aider, vous me direz.

Philippe Lavallé m’écrit aussi. Il est plus concis. Je le cite.

« Ton article c’est de la merde pis je suis pas un douchebag… Loin de là. T’a rien d’intéressant à dire alors tu te fais la gloire sur le dos du beachclub. Pathétique la tronche va « VOIR » sur le plateau, tu vas te faire des amis. »

Ici, nous sommes devant deux propositions qui permettent une sorte d’exégèse du douche.

D’abord, pour le douche, il faut préciser de toute urgence, tout de suite après avoir lancé un commentaire de douche, qu’il n’est pas un douche. Plus le douche est douche, plus il doit imposer une distance. D’où l’usage commode du « Loin de là ».

Ensuite, on ne comprend plus rien (quand vous ne comprenez plus, suspectez un douche. Ce n’est pas systématique, mais ça permet d’envisager une forte probabilité). On décode une référence au « plateau », archétype fondamental de rejet du douche, sans qu’on puisse comprendre l’énoncé: « Pathétique la tronche va « VOIR » sur le plateau, tu vas te faire des amis. »

Comme on peut le constater, le seul mot important ici est « plateau ». Sachez le reconnaître.

Douches de tous les pays, comprenez ce secret une bonne fois pour toutes, si vous désirez vous dissimuler, n’utilisez pas la métaphore du plateau. Ce n’est pas un camouflage, c’est un indice.

Par la suite, j’ai perdu un peu le fil de mes correspondances. Car Olivier Primeau, protagoniste du Beachclub, a tenu à prendre la parole publiquement pour m’adresser quelques mots, ce qui a un peu fait déborder ma boîte de réception. Je dois vous avouer que je n’ai pas pu tout lire. Je le regrette. C’est qu’il a de l’influence, ce Olivier. Par ailleurs, j’aimerais en passant lui préciser que je ne suis pas fâché. Je le trouve même sympathique.

Il ne faut pas en faire tout un fromage. On ne va pas se déchirer la camisole là (je soupçonne que vous n’avez pas de chemise). Tu fais ton marketing, tu te tailles une image, un gros truc où on s’explose les tetons et les pectoraux, moi j’écris, c’est la vie. Comme je disais, je suis total zen et j’espère que tu pourras organiser des activités d’hiver. Si tu n’aimes pas la raquette, tu choisis le ski de fond. J’imagine assez bien un chalet de fartage au Beachclub.

Allez. Il y a plus important. On ne va pas faire la guerre pour ça. Je vous dis peace le gros.

Je vais quand même laisser la dernière note à Tommy Boursier, dont les mots, dans ce torrent de correspondance, résument un peu tous les autres :

« Ton articles sur les pokemon et les douchebags genre ta vraiment rien a faire de ta vie pour basher quelque chose qui sensiblement tu connais meme pas la preuve meme que c’est pas donner a tout le monde de comprendre le sense du terme vivre et laisse vivre. »

Tu as raison Tommy. Je ne suis jamais allé crier en extase devant Paris Hilton et je ne suis jamais, non plus, allé à la rencontre de Dan Bilzerian comme s’il s’agissait d’un Apollon du rien venu sur terre pour séduire des nymphettes à bumper. Tu as un point, je dois te le concéder, je ne connais même pas ça. Ça manque à ma culture. Voilà, je suis nu et démasqué devant vous. Vulnérable.

J’irai un jour suivre des leçons à l’académie des beaux-arts-du-douche.

Allez… On se revoit cet hiver.

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