On ne s’habituera sans doute jamais (et c’est tant mieux) à la superficialité des propos des défenseurs de la « laïcité ouverte ». La dernière palme doit être accordée à Haroun Bouazzi, coprésident de l’Association des musulmans et arabes pour la laïcité au Québec (AMAL-Québec), qui fait un lien entre les attentats islamistes commis en France et en Belgique et les modèles de laïcité défendus par ces pays. Voici ce qu’il déclarait à Radio-Canada:
« La Belgique, en ratio, envoie le plus grand nombre de djihadistes en Syrie que n’importe quel autre pays. Le deuxième, c’est la France. Il est intéressant de voir que ce sont les deux champions de la laïcité rigide sont ceux qui envoient le plus de djihadistes en Syrie. »
« Il faut s’inspirer de la Belgique pour faire l’inverse […] et lutter contre les ghettos », avait-il déclaré auparavant.
Laïcité communautarienne et laïcité républicaine
Manifestement, Haroun Bouazzi ne connait pas la Belgique. Il faut effectivement faire l’inverse de ce qu’a fait ce pays parce que la laïcité belge est précisément celle que met de l’avant AMAL-Québec, soit la laïcité communautarienne (ou laïcité ouverte) et qui est en partie responsable du ghetto islamiste bruxellois de Molenbeek.
La Belgique et la France présentent deux modèles bien différents de laïcité. Contrairement à la France qui a développé le modèle dit de laïcité républicaine, la laïcité belge tient plus du modèle multiculturaliste. Il n’y a pas de religion d’État en Belgique mais l’État reconnait cinq « religions officielles » : les religions catholique, protestante, orthodoxe, juive et musulmane. En vertu de cette reconnaissance, chacune d’elles bénéficie d’un accès aux écoles publiques où leurs représentants peuvent dispenser un enseignement religieux confessionnel. Tout le contraire de l’école laïque française.
Ces représentants religieux sont choisis par les communautés religieuses elles-mêmes et sont salariés par l’État. Selon une recherche du Centre interdisciplinaire d’étude des Religions et de la Laïcité (Université libre de Bruxelles) réalisée en milieu francophone, près de 37 000 élèves des écoles publiques fréquentaient les cours d’islam en 2011. Ces cours étaient et sont encore principalement donnés par des imams provenant de pays étrangers, principalement du Maroc, de Tunisie et de Turquie.
Haroun Bouazzi n’en affirme pas moins qu’il faut « éviter les lois qui excluent [les musulmans] de l’école ». L’exclusion serait, selon ses propos, l’effet de l’interdit du hidjab à l’école, une mesure qu’il considère « agressive et violente ». En fait, aucune loi fédérale belge et aucun règlement scolaire n’interdit le port de quelque vêtement religieux que ce soit. L’interdit, qui relève de chaque direction d’école, concerne le couvre chef, ce qui signifie que même la casquette est interdite. Selon une étude comparative de la laïcité belge et de la laïcité française réalisée par le sociologue Sylvain Crépon, ceux qui contestent cet interdit en Belgique sont les musulmans issus de l’immigration récente et qui instrumentalisent les lois existantes au profit de leur lutte contre la laïcité:
« ceux des opposants à l’interdiction des signes religieux qui mettent le plus en avant les règles juridiques nationales gérant les liens entre école et religion, à savoir la neutralité, sont les musulmans d’origine immigrée. On voit alors un processus d’acculturation tant juridique que politique à travers une quête cherchant à légitimer une pratique religieuse et culturelle nouvelle venue en Belgique », conclut Crépon.
Haroun Bouazzi et AMAL sont d’ardents défenseurs de la laïcité communautarienne dont le projet social est le développement de communautés séparées par leurs religions et leurs cultures respectives, exactement comme le modèle belge.
« Laïcité ouverte » = ghetto = radicalisation
En mettant insidieusement en lien les attentats islamistes de France et de Belgique avec ce qu’il appelle la « laïcité rigide » et en soulignant que ce sont ces deux pays qui ont fourni le plus de djihadistes étrangers, Haroun Bouazzi laisse croire que l’approche multiculturaliste canadienne représente une meilleure protection contre de tels attentats. Il s’est toutefois bien gardé de rappeler les récents attentats commis ou déjoués au Canada.
Pour rappel, mentionnons les deux attaques suicides contre des militaires à Saint-Jean-sur-Richelieu et à Ottawa en 2014; le complot déjoué pour faire exploser un train de Via Rail en 2103; le complot déjoué du « groupe des 18 » qui s’apprêtait à attaquer la tour du CN à Toronto et le parlement d’Ottawa; le plan avorté du « relationniste de Ben Laden » qui, en 2007, voulait se faire kamikaze au Québec, etc., etc. J’ai relevé au moins une douzaine de cas semblables dans cet autre texte de 2014. Plusieurs autres cas se sont ajoutés à la liste depuis, dont cette troisième attaque contre un militaire par un islamiste illuminé survenue le 18 mars dernier. Sans compter les quelque 5000 adolescents et jeunes adultes canadiens considérés comme radicalisés dont quelque 180 ont déjà gagné les rangs de l’État islamique. Sur ce plan, le Canada n’a peut-être pas grand chose à envier à la Belgique.
Et que dire de l’attaque contre le métro de Londres en 2005 qui a fait 56 morts et 700 blessés? Que dire de l’attaque du métro de Madrid en 2004 qui a fait près de 200 morts et 1900 blessés? Difficile de mettre ces attaques sur le dos de la « laïcité rigide »…
Autrement dit, le codirecteur d’AMAL dit n’importe quoi. Le plus renversant, c’est d’entendre dire de la part d’un supposé défenseur de la laïcité que « la laïcité est une fausse solution ». Que faudrait-il de plus pour que ce qui reste de vernis laïque ne disparaisse totalement?
« Une insulte à l’intelligence »
Ces propos n’auraient pas valu qu’on s’y attarde si ce n’est qu’ils sont diffusés sans aucun commentaire ni contre-discours par Radio-Canada.
Le coprésident d’AMAL-Québec a sans doute puisé sa savante analyse dans ce ridicule rapport de deux chercheurs américains publié dans Foreign Affairs et à laquelle La Presse et Le Devoir ont donné écho: « The French Connexion ». En gros,
Il ne semble pas leur être passé par l’esprit que des gens dont la deuxième langue, voire la langue maternelle, est le français vont préférer immigrer dans un pays francophone plutôt qu’hispanophone, anglophone ou russophone.
« Ce texte ne fait aucun sens méthodologique. C’est une insulte à l’intelligence, a réagi l’ambassadeur de France aux États-Unis, Gérard Araud. La Belgique est à 45% francophone. Sa culture politique est sensiblement différente de celle de la France. »
Les cultures politiques et la laïcité de ces deux pays sont en effet bien différentes. Une réplique que La Presse et Le Devoir n’ont évidemment pas relayée et qu’on ne lira pas sur le site d’AMAL-Québec.
Abuser des gens spirituellement n’est pas tellement moins pire que d’abuser d’eux sexuellement. Il est difficile de prouver que Dieu existe. Mais il est facile de prouver que s’il existe, cela ne peut en aucun cas être Allah ou n’importe lequel des Dieux imaginés par les descendants d’Abraham (i.e. les religions catholique, protestante, orthodoxe, juive et musulmane).
Il ne faut pas avoir peur des croyants, il faut avoir pitié d’eux et les aider à se sortir de cette arnaque désolante. Défendre le droit des Églises d’abuser des innocents, c’est comme défendre le droit des pédophiles d’abuser des enfants.
Les laïques, quel que soient leur nombre, ont la responsabilité de faire comprendre aux croyants, quel que soit leur nombre, que l’humanité n’a pas les moyens de laisser le tiers de ses effectifs vivre dans l’inconscience la plus totale au moment où elle a besoin que tous fassent chacun sa part pour résoudre les graves problèmes qui menacent tout ce qui vit sur cette planète.
Attention : la laïcité n’est pas l’athéisme. Athée convaincue moi-même, la laïcité que je défends est celle de la liberté de conscience (premier article de la loi française de 1905). C’est celle qui doit être défendue.
Il est, par ailleurs, bien de combattre les croyances au surnaturel, quel qu’il soit parce qu’en effet, elles mènent aux abus qui consistent à profiter de la crédulité des gens.
Très bonne analyse encore une fois. C’est une belle démonstration de l’accusation en miroir que pratiquent les véritables coupables : « C’est de la faute des victimes si nous les tuons » et ils s’en réjouissent en plus. Bouazzi est un islamiste radical qui se drape sous l’étiquette falacieux de « modéré ».
« Bouazzi est un islamiste radical qui se drape sous l’étiquette falacieux de « modéré ». »
Quel commentaire honteux. La diffamation, vous connaissez?
Et fallacieux ça prend deux l et une étiquette c’est féminin.
Considéré une personne qui ne pense pas comme soi en le qualifiant de radical dénote une une forme de radicalisme simplisme…. dont font abondamment usage les pseudo religieux musulmans…..
« islamiste radical » me semble redondant.
La lucidité et la qualité des recherches de Daniel Baril font honneur aux universitaires québécois, pas tous de cette même qualité. Cf. le navet philosophique «Laïcité et liberté de conscience» de J. McClure et Charles Taylor (récipiendaire de $1.2 million d’une organisation intégriste Templeton), deux bigots qui se cachent derrière les «valeurs spirituelles» pour conserver les privilèges religieux sous couvert de protéger la liberté religieuse. Ruse jésuitique classique des flagorneurs de fonds publics.
Il faut préférer, de même qualité que les écrits percutants de Daniel Baril, «Pour un Québec laïque» de Caroline Beauchamp.
Bref, les tenants de la laïcité ouverte ou accommodante veulent saboter le concept de laïcité pour faire le nid des intégristes et conserver les privilèges fiscaux et scolaires de religions.
Quel en sera à terme le résultat si les bigots multiculturalistes et faux laïcistes triomphent ?
1. Le communautarisme musulman qui fera du Québec, voire du Canada, un Liban éclaté en 18 communautés religieuses haineuses et en guerres civiles récurrentes.
2. Par dizaine sur plusieurs générations à venir : des Marc Lépine, des Bibeau, des Rouleau et des pères Shafia.
En clair, et c’est triste : pour conserver les privilèges fiscaux et scolaires aux deux monothéismes juif et chrétien, nous ouvrons la porte à l’extrémisme musulman qui les hait tous. Et les trois haïssent la laïcité. Dieu hait ce qui ne lui obéit pas. On comprend dès lors aisément que Ses représentants sont nombreux à parler en son nom…
Bref, sans culture commune, progressiste, laïque, athée et agnostique, le sang des hommes imbéciles et bigots va couler parce qu’il a depuis 4000 ans la stupidité de se croire divin et martyr.
Jacques Légaré
Maître en histoire byzantino-arabe.
Merci à P. Lagacé (voir ci-dessous) pour avoir pris le temps de rétablir les faits.
Tenter d’associer la religion musulmane à l’un des pires, sinon le pire, traumatisme subit par la société québécoise moderne relève, dans le climat actuel plus que jamais, de la démagogie la plus abjecte comme l’a également dénoncé en son temps Marc Cassivi.
http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/marc-cassivi/200902/05/01-824342-il-sappelait-marc-lepine-gamil-gharbi.php
La trace suédoise dans les attentats en Belgique. La police de sécurité de la Suède cache les terroristes. https://www.indymedia.org.uk/en/2016/03/524658.html
Invoquer: « mentionnons les deux attaques suicides contre des militaires à Saint-Jean-sur-Richelieu et à Ottawa en 2014 » à la défense d’une certaine conception de la « laïcité » est abusif. En fait complètement déconnecté de la réalité. Cela relève de la stratégie d’invoquer une horreur pour faire croire que « LA solution » qu’on propose est le seule et que l’horreur a été rendue possible parce que la « solution » n’a pas été appliquée.
Rappelons les faits:
1) L’attentat de Saint-Jean n’est pas le fait d’un « musulman ». Mais bien d’un Québécois de « souche », en dépression suite à la faillite de l’entreprise qu’il avait fondée. Et qui est allé chercher sur Internet une « solution » à sa crime psychologique.
Il s’est donc « converti » à une vision tordue de l’Islam à partir de lectures mal digérées et orientées par les préjugés populaires. Au point qu’il a d’abord tenté de joindre un groupe de prière musulman. Qu’il a rapidement quitté parce que des musulmans qui priaient ensemble paisiblement ne correspondait pas à ce qu’il cherchait.
Son acte est l’acte d’un Québécois de « souche » en détresse psychologique. Comme l’était Marc Lépine (tueur de la Polytechnique).
2) Le tueur d’Ottawa était aussi un Québécois (métissé celui-ci) qui a subi l’intimidation au secondaire (à cause de son embonpoint) et qui est tombé dans la drogue. Puis a glissé de là dans la criminalité (sans lâcher la drogue)
Avant de fuguer vers l’ouest canadien où il a passé au moins deux ans (sans qu’on sache vraiment ce qui lui est arrivé).
Clairement ces deux cas sont reliés à des problèmes de santé mentale. Rien à voir avec des problèmes d’intégration culturelle.
Marc Lépine, né Gamil Rodrigue Liass Gharbi d’un père algérien, est instruit dans les préceptes de l’Islam jusqu’à l’âge de 7 ans où ses parents se séparent. Refusé à poly, il se vange sur les femmes, féministes, de poly. Ici, sans qu’on en est fait un plat à l’époque, c’est directement son éducation paternelle islamiste et l’infériorisation des femmes qui est à l’origine de ses dérives. Jamais on a prouvé qu’il n’était pas sain d’esprit, sauf sa haine des féministes.
C’est complètement faux. D’une part, sa mère, une infirmière québécoise « de souche » a maintes fois rappelé que son fils a reçu une éducation laïque (quasi-athée même).
Précisons qu’il a lui-même fait changer son nom à l’âge de 14 ans, parce qu’il était « tanné de se faire traiter d’Arabe ».
D’autre part, Lépine a laissé derrière lui un manifeste très explicite sur ses motivations. Pas la moindre référence à l’Islam. Mais par contre, le texte dégoulinait des arguments masculinistes. Il y est question des féministes qui « ont fait de sa vie un enfer » et dont il voulait se venger. Soulignons qu’il voulut entrer dans l’armée canadienne, mais a été refusé en raison de « son attitude anti-sociale » (voilà pour son équilibre mental)é
Et qu’il a eu un parcours académique erratique. Ce qui explique qu’il n’avait été accepté à la Polytechnique qu’à condition de compléter deux cours. Dont il n’en a fait qu’un. Du coup, il ne pouvait pas rentrer à la Poly. Ce n’est pas innocent qu’il s’en soit pris aux filles qui étudiaient là, en invoquant dans sa lettre la « discrimination » qui leur permettait d’être acceptées alors que lui n’y avait pas accès.
Son attitude et ses motivations n’ont rien à voir avec une religion dont il ignorait à peu près tout, mais tout à voir avec l’idéologie masculiniste anti-féministe.
Ce qui est démontré par le fait qu’il a été présenté comme un héros à plusieurs reprises par des masculinistes (comme Peter Zohrab et Donald Doyle). Sa mémoire a même été célébrée par des militaires du Régiment aéroporté de Petawawa.
Il était présenté comme « un héros se battant contre le sexisme féminisme » et « calomnié » sous la « fausse accusation » qu’il était « sexiste ».
http://sisyphe.org/spip.php?article2827
Je précise aussi en passant que son père, un commis voyageur pour une société d’investissement suisse, n’était pas pratiquant (donc très loin d’être un fondamentalisme, à une époque où le fondamentalisme musulman était d’ailleurs à peu près inexistant*) et que Marc Lépine a été baptisé catholique (mais sans avoir reçu d’instruction religieuse) et qu’il a passé le gros de son enfance au Costa Rica et à Puerto Rico.
Et après le divorce de ses parents, il a totalement perdu contact avec son père, qui a coupé les ponts.
Pour ce qui est de son instabilité, c’est confirmé à la fois par l’armée qui l’a refusé que par le rapport du psychologue de la police qui a interrogé ses proches et a eu accès à ses lettres qui a diagnostiqué un sérieux désordre de personnalité.
*Ben oui, contrairement à la croyance populaire, le fondamentalisme musulman est un phénomène récent, qui n’apparaît publiquement qu’en 1979 en Iran chez les chiites (avec Khomeiney) et qui se développe ensuite dans certains milieux sunnites au cours des années 1990.
Je suis d’accord avec tout ce que vous avez écrit. Par-contre, vous n’avez pas mentionné les autres exemples de Mr Baril:
https://voir.ca/daniel-baril/2014/11/28/islam-radical-sous-enquete-quand-le-hijab-voile-la-realite/
Et le fondamentalisme musulman existait bien avant les années 70 comme le démontre cette source historique. Le « fondamentalisme musulman moderne » a aussi commencé bien avant les années 70:
https://twitter.com/aliamjadrizvi/status/651762400639627264
http://www.britannica.com/topic/Muslim-Brotherhood
C’est vrai que le fondamentalisme musulman ne date pas d’hier. En revanche, comme le fondamentalisme chrétien (incarné par évangélisme), il était relativement marginal ou concentré localement (l’Arabie saoudite est un exemple patent, maintenu en place avec l’appui de l’Occident pour des raisons pétrolières). Avant les années 80, il ne représentait pas un problème dans l’ensemble des pays musulmans. Les pays arabes étant même des modèles modernité, de laïcité et de « socialisme » (mais aussi de corruption et de dictature). Personne là-bas n’aurait imaginer un instant qu’il serait un problème avant la fin des années 80 et le début des années 90.
Curieusement, on peut constater la montée du fondamentalisme musulman en même temps que celle du fondamentalisme chrétien. (et même hindoue).
Il semble que le modèle de société a frappé un mur dans les années 80-90 et que ces courants sont des symptômes (parmi d’autres) d’un problème plus profond.
Voir : http://lepeuple.be/molenbeek-et-cie-des-taux-de-chomage-dignes-de-la-grece/1963
Au-delà de l’alternative laïcité républicaine ou communautarisme, un facteur économique joue : le taux de chômage digne de la Grèce constaté à Molenbeek, tout comme l’insuffisance scolaire et professionnelle dont il témoigne. Or, elle n’est pas sui generis. Elle a des causes. Que fait-on pour scolariser ces populations, mais aussi, orienter la génération montante vers des professions répondant à une demande constante et solvable afin qu’elle n’erre pas d’un petit boulot à l’autre pour basculer finalement dans la criminalité ? Le racisme implicite, institutionnalisé dans l’embauche est sans doute un facteur. La présence d’un personnel un peu trop « café au lait » perturbe la belle cohésion sociale du milieu de travail… au-delà des sempiternelles considérations sur le port du voile qui, effectivement, ne facilite pas les choses. Bref, l’Europe sait-elle gérer la diversité planétaire qui est la nouvelle norme en occident ? Parmi ces communautés ghettoïsées, acculées à la déréliction économique, les mullahs auront beau jeu de déployer des réseaux d’entraide qui se substituent malencontreusement à ceux de l’État. N’oublions pas la barrière linguistique. Quelle formation en français langue seconde est offerte à ces populations arabophones ? Combien de membres de la fonction publique, des forces policières, des services sociaux parlent les langues courantes dans les ghettos ? A-t-on même pensé à recruter un personnel parlant l’arabe… ou la consonance exotique du nom des candidats est-elle la toute première considération quand vient le moment de fourrer le cv en bas de la pile qui s’accumule dans les officines des RH ?