On eut droit à une fort belle petite première journée de festival (qui dure trois jours cette année), et ce, malgré (ou grâce à, c’est selon) la foule peu populeuse sur le site du Parc Jean Drapeau; on est loin des 40 000 spectateurs qui s’étaient déplacés pour voir Metallica l’an dernier.
Ceux qui étaient là arboraient des sourires grands comme ça. Comme Mère Nature avait décidé de couvrir le soleil d’épais nuages grisâtres, personne n’eut l’épiderme brûlé et tous ont pu ne pas trop suinter.

Fraîchement débarqué sur le site, on put se faire joyeusement malmener les tympans par Gorguts, avec leur tech-death métal ultra syncopé, qui su satisfaire les plus exigeants des mélomanes fanas de musique extrême.
Dense, véhément, impitoyable quoique légèrement statique (ces virtuoses d’ici ne bougent pas trop sur scène), leurs complexes compositions ont donné le ton : ça allait déchirer solide en ce vendredi du mois d’août. D’ailleurs, les fans les plus perspicaces avaient pu également voir s’exécuter Gorguts la veille dans des Katacömbes pleines à craquer.

Ensuite, on n’a pu aller voir si le son de Venom Inc. (version « contrefaite » du groupe, sans le chanteur Cronos, mettant en vedette des vieux membres de la première heure) était aussi mauvais que leur nom (Inc.! come on!), car on interviewait les gars de Cattle Decapitation.


Or, on n’a pas manqué Revocation, ce quartet américain donnant dans un death-thrash parfaitement technique.


Incisif, impitoyable, rentre-dedans, brutal, solide (actif depuis déjà 15 ans!)… bref, on aime.


Et la foule en redemandait.


Suivait Cattle Decapitation sur la scène de la Forêt, en plein milieu des arbres. Une vue ô combien champêtre que devait avoir les musiciens.


Le leader Travis Ryan, le Mike Patton du métal extrême, fut égal à lui-même : aussi expressif visuellement (du bonbon pour le Kodak) qu’acrobate au niveau vocal.


Ce gars-là peut passer d’une mélodie ‘chantée’ ultra épique à des borborygmes gutturaux ou autres couinements similaires à ceux de cochons qu’on égorge.

Le tout dans la même chanson. Quant au guitariste Josh Elmore (qui tient la 6-cordes pour CD depuis 2001). Ses riffs acérés, teintés d’ultra-violence et d’une rapidité métronomique hors du commun, ont fait vibrer la foule imposante ainsi que toute la nature ambiante.

Un dernier mot sur la solide section rythmique, composée du fortiche batteur Dave McGraw et du balèze bassiste Derek Engelmann, qui a vraisemblablement dû être bûcheron dans une autre vie. Notre highlight de la journée. Oh oui.



La surprise fut causée par Extreme, alors que tous (ou presque) croyaient aller se marrer en fredonnant leur fromageuse mais classique power balade More Than Words. Ce qui arriva évidemment, quoi que ne riait pas de mais avec ces vieux routiers qui savent encore fort bien jouer.



Du bon gros hard rock à la Aerosmith, avec un guitariste émérite (Nuno Bettencourt, qui ne semble pas avoir vieilli du tout, avec son look de chanteur de Red Hot Chili Pepper).




Que dire de son hyperactif chanteur (Gary Cherone), qui nous rappelait autant Steven Tyler que Dee Snider, qui nous avait soufflé l’an dernier. Drôlement en forme le bonhomme.


Au lieu de se faire oblitérer par Meshuggah, on décida d’aller revoir nos cousins français de chez Lofofora, pour groover et se marrer un bon coup.


Et ils n’ont pas déçu. Oh non. Comme bouffer une bonne baguette jambon beurre avec beaucoup de pinard, en headbangant et en pogo-ant, évidemment. Leur métalterno 90s a fort bien vieillit.

Leur frontman Reuno est une vraie bête de scène, en plus de dire tout un paquet d’hilarantes conneries entre les chansons (écorchant au passage les moyens de pressions vestimentaires de nos flics!).

Et mention honorable à l’agent de sécurité tout tatoué qui groovait solide durant le set de Lofofora. On n’a pas vu ça souvent.



Hier, on put enfin rayer de sur notre bucket list Neurosis, qui headlinait les scènes secondaires.


Sombre, tortueux et introspectif, le post-métal de Neurosis (créateur du sous-genre) n’est peut-être pas très joyeux mais live, c’est foutrement intense et percutant.


Le frontman Scott Kelly et ses sbires nous en ont foutu toute une.

Cependant, même si on s’était dit qu’on avait déjà vu la bande à Fieldy (notamment au même festival en 2010), l’emporta la nostalgie. Après une demi-heure des noires compos du groupe de Kelly, on se dépêcha pour aller se positionner tout près de la grande scène, pour voir et entendre l’album éponyme de KoRn qui allait être joué en entier. Et le chanteur Jon Davis était particulièrement en forme et en voix, d’ailleurs.


Et en plus, Brain (le guitariste qui avait quitté le groupe jadis pour devenir born again) n’était pas encore revenu en 2010.

Bref, on n’a pas été déçu et on pu s’époumone en gueulant les Clown et F@ggot d’antan.

PHOTOS : KRISTOF G.
P.S. Or, la vrai affaire ce passe ce soir : Iggy Pop et (surtout) FAITH NO MORE. Oh yeah. Et Lita Ford un peu aussi. Et Gojira, B.A.R.F. et Devin Townsend, qu’on ira revoir avec grand plaisir.
P.S.S. Yanick Tremblay te parle aussi de ses moments forts d’hier ici : https://voir.ca/chanceuxqueteux/2015/08/08/hm2015-7-aout-2015/