KVELERTAK : jasons Nattesferd avec Maciek et Vidar [entrevue – première partie]
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KVELERTAK : jasons Nattesferd avec Maciek et Vidar [entrevue – première partie]

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Trop accrocheur pour les puristes de black métal, trop sale et rugueux pour les fanas de rock classique, mais juste assez affreux, sale et méchant pour tous ceux qui n’ont pas froid aux yeux. Mesdames et messieurs, Kvelertak. De plus, non seulement la troupe scandinave comprend pas moins de trois guitaristes (et un hibou empaillé!), mais son chanteur vocifère dans sa langue maternelle, le solidement hachuré norvégien. Et ça marche vraiment bien. Ils tournent avec les plus grands du genre de Slayer à Metallica. Sérieux.

Peu avant qu’ils foulent la scène du très classe L’Astral le 19 avril dernier, Kristof G. a pu s’assoir avec deux des guitaristes du groupe, pour parler de leur troisième album, Nattesferd (dans les bacs depuis aujourd’hui), lors d’une décontractée jasette qui ne devait durer qu’un quart d’heure, mais qui rapidement se multiplia par 5, à grand coups de cocktails old fashion (merci au sympathique rep’ de chez Warner). PREMIÈRE PARTIE.

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Kristof G. : Vous disiez avoir pris une plus longue pause pour cet album, en plus d’avoir procédé différemment pour l’enregistrement? C’était pour vous permettre de pratiquer plus?

Vidar Landa : Le plan était de prendre plus de temps avant d’entrer en studio. On voulait simplement redevenir un groupe dans notre local de pratique, comme dans le temps. Parce que, comme je te le disais, depuis le premier album, on n’a fait que tourner. Pour le deuxième album, on n’a pris que trois mois [pour le mettre en boite], avant de retourner tout de suite sur la route.

 Et vous n’écrivez rarement en tournée, n’est-ce pas?

Vidar : En fait, on a essayé parfois, mais c’est dur.

Maciek Ofstad : On a comme eu à le faire pour le deuxième. Pas beaucoup mais quand même. Parce qu’on n’avait que trois mois pour qu’il soit prêt, avant de repartir en tournée. C’était fou raide.

Vidar : On eut pas mal de fun en tournée.

Maciek : La date de sortie de cet album a dû être repoussée aussi. C’est toujours la même chose, on pense qu’on aura assez de temps « off », mais alors on se dit, « oh merde », on n’a pas le choix d’être de cette tournée, et puis de celle-là…

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Y’a des opportunités qui ne se refusent juste pas.

Maciek : Ouais. Donc on a dû repousser à mai. Mais la tournée en a valu le coup, c’était avec Slayer [2015, avec Anthrax également]. Je suis tellement content qu’on ait fait cette tournée, c’était vraiment cool.

À propos de l’enregistrement de Nattesferd, vous êtes allés avec une approche différente pour l’enregistrement, afin de capturer l’aspect live. Comment était-ce différent que pour les deux premiers?

Vidar : Ça a été différent, comme on travaillait avant avec un « click track », ensuite la batterie en premier, et après toutes les guitares apposées par couches par dessus. Des fois, un de nous ne jouait qu’un riff. Ensuite, le suivant en jouait un autre… Cette fois-ci on voulait essayer de la faire live.

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Est-ce que ce fut plus difficile qu’envisagé?

Vidar : En fait, je pensais que ça serait plus dur. Certaines que j’imaginais qui nous donneraient du fil à retordre, comme cette pièce instrumentale de 9 minutes, Heksebrann, par exemple, ne nous a pris que 3 ou 4 prises.

Maciek : Tout le monde dans la pièce savait que ce serait crissement dur. Neuf minutes. On s’est dit « OK, essayons ça », et après le premier essai, c’était comme « wow, on y est presque, réessayons! ».

Il y a pas mal de différentes ambiances, de changement dans cette pièce.

Vidar : On devait être ultra-précis à chaque fois. C’était live. On devait l’être tous les six.

Comme vous êtes trois guitaristes, ça a dû être un méchant défi. 

Maciek : Souvent, les pièces qu’on pensait qui seraient facile était plus difficiles à réussir. Le fait qu’on ait tous des styles très différents, imbriquer le tout n’a pas été facile, mais on l’a eu! (rires)

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Vidar : Comme on était mieux préparé avant d’entrer en studio, qu’on avait eu plus de temps pour jammer avant.

Maciek : On a été plus efficace. On a fait un peu d’overdubs, sur les portions acoustiques, quelques solos.

Combien de temps, avez-vous passé en studio cette fois-ci?

Maciek : On a eu le studio pendant un mois, en incluant le mix. Un peu mois de 3 semaines pour enregistrer.

Pour ce troisième album, vous avez changé d’équipe, tant pour la pochette que pour le mix. En plus de produire vous-même l’album. Pourquoi changer une équipe gagnante?

Maciek : Afin d’évoluer en tant que groupe. Tu sais, j’adore être en studio avec Kurt [Ballou, Converge], travailler avec lui.

Il est vraiment talentueux!

Vidar : C’est un gars tellement professionnel, sûrement l’un des plus professionnels que j’ai jamais rencontré. Et ça va sûrement le rester longtemps. Il est vraiment bon. Incroyable.

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J’imagine qu’il vous a aidé à grandir en tant que groupe.

Vidar : Il est un peu comme si notre père venait en studio. Il a fait nos deux premiers albums avec nous, il nous a pris avec lui pour nos premières tournées européenne et américaines. On lui doit beaucoup.

Maciek : Les chansons sont différentes [cette fois-ci], l’ambiance est différente. Je crois qu’on sent toujours que c’est du Kvelertak. Ce n’est qu’un emballage différent. Donc, ça faisait du sens d’y aller avec une couverture d’album différente et une nouvelle approche pour l’enregistrement et tout le processus l’entourant.

Logique.

Maciek : Et ça été juste naturel de faire quelque chose d’autre. Je crois que ça aurait été pas nécessairement ennuyant de refaire la même chose encore une fois, mais c’est le temps pour nous—

De vous pousser un peu plus loin.

Maciek : Ouais.

Pour la suite, c’est ici.

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PHOTOS: KRISTOF G.