Le 26 mai 2013, j’ai publié le premier de quatre textes pour réfléchir en public sur mon engagement dans la politique active. Le premier texte était intitulé « L’ennemi intérieur », j’y décrivais le mal qui nous afflige en ce moment à Montréal, au Québec, au Canada et partout ailleurs.
Cette semaine, le 2e texte : « Comment reconnaître l’ennemi intérieur » où je vous invite à partir à sa recherche avec moi.
Dans les semaines qui suivront, je publierai la suite :
Le 3e : « Les conditions pour une insurrection »
Le 4e : « Passer à l’action »
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Comment reconnaître l’ennemi intérieur
Mon père aimait me répéter une phrase librement adaptée de Voltaire, sans probablement savoir que cette citation est attribuée au philosophe français qui disait : « Mon Dieu, gardez-moi de mes amis. Quant à mes ennemis, je m’en charge ! »
Mon père disait plutôt : « Mon Dieu, garde-moi de mes amis, car mes ennemis je les connais et je m’en charge. »
En repensant à sa version, je découvre que mon père tutoyait Dieu. C’est très pertinent à ce blogue ; ça ramène cette relation à un niveau horizontal, face à face, au lieu de se voir en bas d’une hiérarchie qui n’existe pas. Le citoyen n’est pas en bas de quelconque hiérarchie politique, il est en haut. Il n’a présentement pas le pouvoir politique qui lui revient, il en est dépossédé et ce n’est pas accidentel. Il est victime d’un ennemi intérieur.
On pense connaître nos ennemis, on pense savoir qui sont les ennemis du peuple, mais ils ne sont pas ceux qu’on voudrait nous faire adopter comme boucs émissaires. Nous perdons temps et énergie à combattre des moulins pendant que les vrais dragons carbonisent l’humanité. Il y a urgence.
L’ennemi intérieur n’a pas d’accent, ni d’étoffe particulière. Il parle la même langue que nous, il mange à la même table parfois. Il est donc très difficile à reconnaître. De plus, il bénéficie constamment d’une aide phénoménale pour détourner notre attention que ce soit par les médias, les institutions publiques, les think tanks, les compagnies privées, les élus, les fonctionnaires, les groupes environnementaux ou même quelconques anonyme sur Internet ; tous pointent au loin dans une autre direction en criant au loup.
L’ennemi intérieur bénéficie de la crédulité des gens qui ne sont pas capables de concevoir la scupidité* et les bassesses dont l’ennemi intérieur est capable. Les gens se disent : ça ne se peut pas, c’est impensable, pourquoi, pourquoi ? Comme si les agissements de l’ennemi intérieur devaient être logiques et transparents.
Il n’y a pas d’événement sans cause. Ceux qui clament qu’il n’y a aucun problème dans notre société actuellement alors que notre situation se dégrade devraient déclencher notre système d’alarme. Ainsi, un des premiers critères pour reconnaître l’ennemi intérieur est l’analyse des efforts déployés pour nous le cacher et nous faire croire qu’il n’existe pas.
Faites un pas en arrière, fermez vos yeux et vos oreilles au bruit ambiant, excluez toutes représentations verbales ou superficielles et regardez les faits froidement. Il y a un crime en cours contre le Québec. L’ennemi intérieur se cache et attaque les fondements de notre société : nos droits, notre autonomie alimentaire, notre prospérité économique, notre cohésion sociale, notre souveraineté politique, notre santé, notre liberté.
Pour agir ainsi, l’ennemi intérieur doit créer une façade. Il se présente comme intègre, bon père de famille, soucieux de la nation, mais il est corrompu, sans scrupules et obsédé par les bénéfices individuels. Je ne crois jamais les déclarations publiques de quiconque. J’observe les actions d’un individu, d’un groupe, et les conséquences de ses actions, et j’en déduis que le résultat final est essentiellement l’objectif premier, peu importe la litanie de bonnes intentions exprimées ou les pleurs de contritions parce que « on n’y peut rien… ».
Pour agir, l’ennemi intérieur préfère l’impunité et donc il évite les systèmes de vérifications. S’il n’a pas les conditions idéales pour commettre ses méfaits, il manipule en coulisse, négocie, et adapte l’environnement dans lequel il veut sévir pour se donner un maximum de liberté d’action et un minimum de contraintes. Il expulse par la force, la menace ou les mensonges toute personne qui se dresse sur son chemin. Il place ensuite ses pions sur son nouvel échiquier et prend le contrôle du système. Si on le dénonce publiquement, il osera dire que ces contraintes limitaient son travail et fera craindre les pires infortunes si l’on ne lui consent pas sa liberté politique et financière dans le système. Il inventera une catastrophe imminente, une crise économique inexistante, il promettra des emplois fictifs, et exagérera les éventuels bénéfices collectifs futurs de son enrichissement personnel immédiat.
Il faut être sans relâche contre pareilles manigances, mais il faut savoir dans quel jeu on s’embarque parce que dès que l’ennemi intérieur se sent exposé, il attaquera celui qui le dénonce et le menace, et n’hésitera pas à commettre les pires abominations pour se débarrasser du problème en assassinant le messager, par les médias, par la loi ou par la finance. Ses alliés mettront alors la table en exposant, ou en inventant, des faits sur celui qui menace l’ennemi intérieur. Ensuite une petite armée d’intimideurs sera dépêchée pour nous marteler quoi penser de l’événement. Leur objectif est simple : nous interdire de réfléchir. Ces « gardiens » de la raison vont jusqu’à statuer que ceux qui pensent autrement, ceux qui pensent par eux-mêmes et tirent leurs propres conclusions, sont des « conspirationnistes », des fous, qu’ils sont même dangereux.
L’ennemi intérieur n’a pas de scrupules dans ses méthodes pour corrompre, voler, détruire.
L’ennemi intérieur plaide être universaliste et démocratique, mais exige pour lui-même des exceptions et des privilèges.
L’ennemi intérieur dénonce les futilités d’autrui à pleins poumons, mais commet des énormités en silence.
L’ennemi intérieur se drapera de l’étendard de la liberté, mais cherchera à obtenir plus de pouvoir. Tout le pouvoir.
L’ennemi intérieur agit pour son bénéfice personnel au détriment de la collectivité. Il n’accomplit rien qui ait un bénéfice social et il tente par tous moyens de s’approprier le bien commun.
Derrière des arguments faussement rassembleurs, l’ennemi intérieur dresse un nuage de fumée pour dissimuler ses pions qui opèrent à diviser les citoyens et faire du tort à la communauté.
L’ennemi intérieur veut réduire le pouvoir des citoyens et augmenter le sien, jusqu’à ce que le citoyen soit totalement impuissant, condamné à la servitude et silencieux.
L’ennemi intérieur se gargarisera d’arguments autoévidents pour endormir notre vigilance, plaidant son étendard, son logo, son manifeste, son droit sacré, un inexistant gros bons sens, ou même son carré de feutre comme gage de ses bonnes intentions. Ne lui donnons pas de chèque en blanc parce qu’il videra les coffres de la banque en nous disant que c’est pour notre bien.
Il y a un crime en cours au Québec.
Ça ne sert à rien de tergiverser sur les probables motifs du crime, il faut simplement l’arrêter.
Les citoyens du Québec sont dépossédés, divisés, pillés et menacés de perdre leurs libertés, leur bien commun et leur avenir. Si vous pensez que ça ne va pas si mal, qu’il faudrait que les choses empirent avant que l’on songe à passer à l’action, revenez sur ce blogue dans une semaine pour mon analyse de la situation dans le 3e texte intitulé :
« Les conditions pour une insurrection »
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LE TEST
Je vous invite à faire un test cette semaine :
Oubliez les partis politiques, les idéologies, les manifestes, les pétitions, les drapeaux, les origines ethniques, linguistiques, sociales ou intellectuelles. Mettez tout le monde sur un pied d’égalité au départ. Observez leurs actions et les conséquences à courts, moyens et longs termes. Ignorez complètement les discours, les excuses, les arguments et dites-vous ceci :
Si un groupe se divise à cause des actions de quelques personnes, c’était leur intention de départ.
Si un bien commun est détruit, détourné, pillé ou vendu, c’était l’objectif principal.
Celui qui plaide pour la nation, mais la trahit au plus offrant, révèle son vrai visage : il est un ennemi intérieur.
Observez la société avec ce simple outil et revenez écrire vos découvertes dans les commentaires.
NOTE : Tout comme moi, je vous invite à mesurer vos mots avant de les écrire ; je suis responsable du contenu que j’affiche sur ce blogue, et donc des commentaires qui – faute d’abonnement ou de commentaires antérieurs approuvés – doivent être modérés. Ainsi, comme il ne s’agit pas d’un lieu public, je me réserve le droit de ne pas approuver un commentaire ou de l’effacer.
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* scupidité : nom féminin composé de « stupidité » et de « cupidité », comme dans : « Les banques d’investissement font preuve de leur habituelle scupidité. »
bonjour m. mcCready
j’ai lu avec attention votre texte, il me semble toutefois être abstrait, pour l’instant. Je suis, tout à fait, conscient qu’il n’est que le deuxième d’une série. j’ai hâte de lire la suite et de voir votre analyse de la situation.
cordialement
Adrien
vous me faites vraiment peur avec votre texte qui tombe pile sur ce qui arrive au peuple du Québec. le mot dépouille est le terme qui me vient à l’esprit