Par un phénomène d’entraînement populaire bien étrange, des centaines de millions de personnes se donnent rendez-vous une fois par année, le premier dimanche de février, pour regarder des publicités entrecoupées d’un court matche de football. J’en suis.
C’est un véritable rite domestique, presque plus important que Pâques, ce qui donne une idée de l’état de déliquescence de la religion dans nos sociétés. Les ami(e)s se retrouvent dans le confort de leur foyer, cuisinent de la nourriture hypercalorique et commentent autant les publicités créées spécialement pour le Superbowl que le match lui-même. Certains anticipent même sur les oscars la semaine suivante en s’échangeant des pronostics.
Grâce à la magie d’internet, les publicités spécialement conçues pour le SuperBowl sont désormais publiées au compte goûte sur les réseaux sociaux. L’une d’entre elles a particulièrement retenu l’attention cette semaine, elle est l’œuvre de l’agence Newyorkaise Anomaly et ne sera diffusée qu’au Canada.
L’idée est drôle en soi: faire entrer dans l’aréna où s’affrontent deux équipes d’amateurs, des dizaines de supporters surexcités pour donner une ambiance de compétition professionnelle à une partie sans importance. Les joueurs au premier abord surpris se rendent compte de la blague et y participent allégrement.
Le petit hic est que l’idée n’est pas neuve et qu’elle est même assez réchauffée. En 2008, une vidéo du même type faisait déjà parler d’elle sur les internets. Organisé par le collectif Improv Everywhere, ce flashmob reprenait déjà tous les éléments de la publicité Buweiser.
En 2010, Remy Gaillard, un humoriste et « performer » français réutilisait lui aussi l’idée à la sauce soccer. Cette vidéo est particulièrement drôle parceque les supporters vont trop loin et envahissent le stade, chose inimaginable dans la publicité, qui est par définition pleine de bons sentiments.
Comme disait mon ami créatif Jean François Dumais, les coïncidences ça arrive. En effet, à une époque où tout le monde peut réaliser des canulars, se filmer et les diffuser sur internet il n’est rare que des idées se rencontrent. Remarquez que là c’est quand même troublant…
Pourquoi y a-t-il «un hic». N’est ce pas le propre de la publicité de récupérer? En tout, cas, c’est un bon travail de recherche archéolo-youtubique ! Merci