On me demande souvent si je vais me déplacer dans mon ambassade ou mon consulat pour voter aux élections présidentielles françaises dimanche prochain ?
La réponse est catégorique : non.
Pourquoi?
Tout simplement parce que, bien que je sois français d’origine, je ne me sens plus le droit d’exercer mon devoir de citoyen pour un pays que je n’habite plus depuis huit ans.
Je ne travaille pas en France, je n’y paie pas d’impôts, je ne participe pas au débat intellectuel, je n’apporte aucune richesse à ce pays et il ne me rend rien non plus. Ma nationalité française se résume à un passeport. Quelle légitimité aurais-je donc pour voter dans ce pays? Aucune.
C’est alors qu’on me dit qu’il faut voter non pas pour, mais contre un candidat; je dois aider les Français de France à se débarrasser de Nicolas Sarkozy…
Je devrais donc aller voter par pure stratégie pour empêcher un pays que je connais de moins en moins de « retomber » à droite?
Encore une fois ça me laisse plus ou moins indifférent, quand je regarde la campagne d’ici, je me dis que Sarko ou Hollande c’est à peu près la même chose, les deux promettent de dépenser plus que ce que le pays peut réellement. Typiquement français : les caisses sont vides et on propose de créer des ministères. Un seul candidat parle de finances publiques et d’austérité (François Bayrou) et il plonge dans les sondages. Le déni.
Il y a en France une telle culture de la promesse lors des élections importantes que personne n’oserait sérieusement demander qu’on les tienne. Ça fait juste partie de la joute oratoire qui se joue entre notables éduqués sur les mêmes bancs d’école ou presque : ENA, science Po, HEC (petite exception pour Nicolas Sarkozy qui vient du droit).
Comme disait The economist, la campagne électorale française est d’une frivolité que cela confine ridicule. Il suffit de suivre les comptes Twitter des deux favoris pour se rendre compte de l’ampleur du marasme.
Nicolas Sarkozy :
« Dressez-vous! Prenez la parole! Dites fort ce que vous voulez pour votre pays! N’ayez pas peur! »
« 66M d’individus forment ensemble une seule et même personne dont le génie n’a cessé, depuis des siècles, d’éclairer l’Humanité. »
François Hollande :
« Être Président de la République, c’est réunir la nation autour d’une cause. Cette cause, je l’ai appelée le Rêve français! »
« Je serai le Président de la justice : avant toute décision, je ne me poserai qu’une seule question : est-ce juste? «
Cette campagne a néanmoins le mérite de créer une parenthèse qui évite aux médias de parler d’autre chose que de politique. Il se peut que le réveil économique vienne plomber solidement l’ambiance postélection.
Et les Français d’ici qui y auront voté (par principe !) seront les derniers à vouloir rentrer au pays pour le sortir de la crise.
Position sensée et responsable que la vôtre, Monsieur Loszach.
je crois que tu devrais voter. les élections françaises, américaines, anglaises, etc. concernent tous les habitants de la terre. ce sont eux qui organisent les guerres.
c’est ton devoir de citoyen du monde de faire tout ce que tu peux pour évincer sarko.
Moi aussi, je dispose à titre de citoyen français, d’aller voter ou pas aux élections présidentielles et aux législatives seulement. Samedi le 21 avril, j’irais voter, même si on fait tout pour nous rendre la tâche difficile: faut se rendre au college Stanislas à Montréal, on ne peut pas voter par anticipation, ni par correspondance, mais on le peut par procuration dans la mesure ou on en fait la demande au consulat. Pas de vote internet, sauf aux législatives au 2e tour du 5 mai. Vraiment, même si la France est un pays moderne et branché, foncièrement les mentalités n’ont pas changé: les français et particulièrement leurs fonctionnaires, qu’ils soient postés ici ou ailleurs sont toujours des emmerdeurs et je les fuis comme la peste.
Malgré cela j’irais voter. Parce que j’estime que c’est un privilège que la France me donne, comme me l’offre le Québec et le Canada. Et bien sincèrement si les USA me donnaient ce droit de vote, je l’éxercerais. A l’heure de la globalisation, nous sommes tous concernés par ce qui se passe ailleurs, quand ailleurs c’est proche de nous, quand ailleurs c’est quasiment chez nous.
Libre à vous de ne pas le faire.
Il est temps que ce tembourinage electoral prenne fin .Je suis fier de n’avoir pas voté. Tous des guignols, ces politiques!