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When Maggie Thatcher Dies : la haine de la rue en chanson

Martin Chomsky, chanteur des Chomsky Allstars, groupe évidemment bien ancré à la gauche de la gauche avoue qu’il n’est jamais plaisant de célébrer la mort de quelqu’un, sauf celle Maggie, « elle a fait tellement de mal en Amérique du Sud, en Europe et autour du monde » dit-il.

Comme lui, ils étaient entre 200 et 300 à se réunir au  George Square de Glasgow pour fêter la disparition de celle qui incarne à leurs yeux, la fin de l’état providence, l’application radicale des principes du néolibéralisme et l’augmentation des inégalités entre les plus riches et les plus pauvres.

Au même moment, alors que la classe politique anglaise et mondiale saluait, avec une certaine réserve, la dame de fer qui a su redresser l’économie britannique, les partisans du Liverpool FC, ville qui a subit de plein fouet le déclin industriel et les coupes dans le service public, chantaient en cœur « When Maggie Thatcher Dies ».

Pour Jon Tonge, professeur au département de politique de l’University de Liverpool Politics, Liverpool était à cette époque, comme ses voisines, complètement dépendante de son industrie. Tatcher était convaincue qu’il n’y avait rien à faire. Même si un parti travailliste n’ »aurait pas pu sauver la ville dans les années 1980, la politique libérale de Tatcher a quant à elle accéléré le déclin et exacerbée la pauvreté.

Pour les classes ouvrières, les organisations syndicales, les groupes de gauche et pas mal d’artistes, Lady Thatcher représente la victoire des riches sur les pauvres, l’exclusion et les inégalités. C’est d’ailleurs cette logique qui mènera à cette perte quand elle forcera en 1989 le vote de la Poll tax, une taxe jugée injuste qui touchait tous les ménages sans égard à leurs revenus. La loi provoquera un soulèvement monstre et des émeutes dans plusieurs grandes villes anglaises. Jugée inique, même dans la camp conservateur, elle sera remplacée par le successeur de Maggie, John major.

Jamais une femme n’aura déclenché un tel torrent de haine, justifiée ou non. Pour comprendre à quel point la dame de fer était hait par une frange de sa population, il faut remonter dans la culture pop, rock et punk et compter le nombre de chansons qui lui sont directement ou indirectement consacrées. Tour d’horizon en chanson:

 

Hefner – The Day That Thatcher Dies – 2000


 

Sinead O’Connor – Black Boys on Mopeds – 1990 


 

Dub Syndicate –  No Alternative But To Fight – 1988


 

Morrissey – Margaret on the Guillotine – 1988


 

Billy Bragg – Between the Wars – 1985

 

Crass – Margaret Thatcher – How Does It Feel To Be The Mother Of A Thousand Dead – 1983

 

The Exploited: Maggie you cunt -1983


Klaus Nomi -The witch is dead – 1982