C’est aujourd’hui le début des séries et la date limite pour devenir membre du PQ pour ainsi avoir le droit de choisir le prochain chef. (Ce n’est pas mon cas. J’observe le PQ, comme les séries du hockey, de l’extérieur).
L’élection du prochain chef se fera donc au suffrage universel des membres. Or, si, comme le suggèrent plusieurs souverainistes gravitant autour du Nouveau mouvement pour le Québec, le PQ avait accepté de tenir un processus plus ouvert pour choisir son chef, inspiré des primaires américaines, dans lesquelles les «électeurs indépendants» peuvent aussi voter, on peut penser que l’issue de ce scrutin aurait été fort différente…
Alexandre Cloutier est le candidat qui plaît le plus aux électeurs des autres partis et aux jeunes. Dans des primaires ouvertes, il aurait peut-être pu faire le coup qu’Obama a fait à Hillary Clinton en 2008: dépasser la figure favorite au fil d’arrivée parce que jugé plus rassembleur et suscitant une mobilisation nouvelle dans son sillage.
Mais comme l’élection du chef se joue au sein des membres seuls, le PQ se retourne à partir de maintenant vers ceux-ci. C’est à son électorat intérieur qu’il doit maintenant parler. Le potentiel de croissance d’Alexandre Cloutier m’apparaît alors se transférer vers Bernard Drainville, qui depuis le début de cette campagne, parle aux péquistes et se présente comme le chef «le plus prêt» à assumer son rôle. La course pour le bon deuxième reprend entre Cloutier qui l’est sans doute encore, et Drainville, qui aspire à reprendre cette position.
Mais la question du bon deuxième est importante seulement si PKP n’est pas élu dès le premier tour. S’il n’obtient pas 50% +1 des votes au premier tour, il y a un 2e tour. Or, le candidat qui passe au 2e tour avec le meneur peut quelquefois réussir à fédérer autour de lui une majorité surtout défavorable à PKP. Je doute que l’on puisse voir ce scénario du underdog se réaliser dans ce cas-ci. PKP sera élu chef du PQ. La seule vraie question est: sera-t-il élu dès le premier tour?
Autre question: Qu’adviendra-t-il de personnalités articulées comme Pierre Céré, Martine Ouellet, Véronique Hivon et Alexandre Cloutier lorsque le chef PKP prendra position dans des dossiers comme la réforme du code du travail, l’exploitation et le transport du pétrole, le taux d’imposition des particuliers et des entreprises, etc ?
Les séries du hockey commencent. Celles du PQ achèvent…
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Pour lire sur l’exposition PKP Hockey P.Q. de Marc-Antoine K. Phaneuf, cliquez ici.
Si les péquistes devaient être assez bêtes pour ne pas mettre de leur côté le maximum de chances en vue du prochain scrutin, donc en choisissant un chef le plus rassembleur possible, eh bien ces péquistes n’auront qu’eux-mêmes à blâmer ensuite lorsque leur parti continuera à perdre des plumes.
Gros risque d’auto-sabotage imminent, à ce qu’il semble…
Dans la mesure où tout ce qui importe, c’est de gagner – peu importe le genre de gouvernement avec lequel on se retrouvera ensuite – vous avez entièrement raison.
Le choix des mots :
un péquiste aurait utilisé une phrase différente en éliminant ce » devraient être assez bêtes « …
Un non-péquiste respectueux de la différence aurait aussi éliminé le qualificatif » bête ‘ par » candide’ .
Je vous gage une tite bière, mon cher Perrier, que vous n’êtes pas un séparatissse:, un anti-canadian…
God bless you.
mauvaise citation : » devaient » et non » devraient ‘
Il faut y voir aussi un effet pervers du mode de scrutin:
http://voir.ca/yvan-dutil/2015/04/15/alexandre-cloutier-gagnant-de-condorcet/
Lire ce très beau texte de Jean Larose, sur la prose de René Lévesque… Mon dieu que je m’ennuie de son phrasé.
http://www.ledevoir.com/culture/actualites-culturelles/437375/extrait-quand-l-appel-au-pays-tombe-a-plat