Dans ce billet précédent, j’analysais l’arrivée de la députée Lisette Lapointe chez Option nationale – le nouveau parti du député indépendant et démissionnaire du caucus péquiste, Jean-Martin Aussant.
J’y faisais état que Mme Lapointe – laquelle reste députée indépendante -, conservait également sa carte de membre du Parti québécois.
Sur les médias sociaux, cela semble en avoir étonné plus d’un.
Le geste pique en effet la curiosité.
Or, en entrevue qu’elle m’accordait en fin d’après-midi, voici en quels termes la députée de Crémazie s’en est expliquée.
Si elle demeure députée indépendante, c’est, dit-elle, parce qu’elle fut «élue sous la bannière du PQ», mais qu’elle a «démissionné sur des questions de principes». Dont certains dossiers où il «était extrêmement difficile de se reconnaître dans le Parti québécois».
Bien sûr, il y avait le très controversé projet de loi 204 sur l’amphithéâtre de Québec. Mais d’autres aussi.
Surtout, il y avait ce désaccord de fond quant à la stratégie de «gouvernance souverainiste».
Mais pourquoi alors conserver en même temps sa carte de membre du PQ?
Sa réponse: «j’espère toujours qu’il y aura des changements profonds au Parti québécois sur la clarté de la démarche à l’égard de la souveraineté».
Mais aussi, ajoute-t-elle, sur le besoin «de se rapprocher des préoccupations des citoyens» (…) «le Parti québécois est devenu tellement électoraliste! Quand on parle de dossiers sensibles comme l’exportation de l’amiante, là, il ne fallait pas vraiment parler de ça. (…) Plusieurs dossiers comme ça ont été difficiles à avaler, si l’on veut.»
Sur l’option du PQ, Mme Lapointe déplore fortement que l’on n’y ait pas prévu la «préparation» de la souveraineté: «c’est inacceptable».
«Ça prend des changements profonds», argumente-t-elle, «et ce n’est pas simplement en changeant la tête qu’on va y arriver. Il faut que ce soit un mouvement très fort».
Et si elle rejoint Option nationale, tout en conservant, insiste-t-elle, sa «liberté» comme députée indépendante et sa carte de membre du PQ, «c’est parce que justement, Jean-Martin Aussant a cette volonté de mettre de l’avant les raisons pour lesquelles on doit être un pays indépendant».
Selon Mme Lapointe, il y aurait aussi «beaucoup de membres du Parti québécois, et même de personnes qui l’ont déjà appuyé, qui sont déçues en ce moment, et qui peuvent, sans le renier, se joindre à Option nationale. Et si les changements profonds qu’on espère surviennent au Parti québécois, à ce moment-là – et c’est dans la plateforme même d’Option nationale -, il y aura moyen pour qu’on puisse se rallier ou réintégrer» le PQ.
Son observation: «il y a beaucoup de souverainistes qui ont eu le goût de militer pour l’indépendance et qui, en même temps, ont le coeur accroché au Parti québécois. Et que si les choses changent, ils vont revenir au bercail. (…) On ne casse pas comme ça avec une grande famille après toutes ces années-là.»
Et la députée de rappeler que dans les années 1960, plusieurs indépendantistes étaient membres du RIN et du MSA de René Lévesque en même temps. Et qu’ils l’ont été jusqu’à ce que le RIN se saborde pour créer le PQ.
Encore plus clairement ici: Option nationale est «une fenêtre que je trouve extrêmement intéressante. (…) En ce moment, le Parti québécois est au neutre. Alors, il faut qu’on fasse autre chose. Il y a aussi le Nouveau mouvement pour le Québec, que j’appuie. Tout ça est important. Sinon, c’est un petit peu décourageant (…) Mais s’il n’y a aucun changement au Parti québécois, je n’y rentrerai pas.»
Quant à Québec solidaire, Mme Lapointe précise qu’elle est «près de ces gens», mais qu’elle est «beaucoup plus près d’Option nationale». Selon elle, il «pourrait sûrement y avoir éventuellement des ententes avec QS (…), mais pour l’instant, je ne sens pas du tout une volonté d’alliance entre QS et le PQ».
***
Bref, si Mme Lapointe n’a pas l’intention de déchirer la carte du parti dans lequel elle a milité aussi longtemps, c’est essentiellement parce que pour le moment, elle y espère encore des «changements profonds» quant à l’orientation du PQ sur son option. Et ce, insiste-t-elle, indépendamment de qui le dirige. Ou le dirigera.
Un sentiment qui, s’empresse-t-elle d’ajouter, serait également partagé par de nombreux souverainistes…
Bonjour Mne Legault
Panier de crabes
Au moins on admet que ça prend des changements profonds et que ce n’est pas simplement en changeant la tête qu’on va y arriver.
Pourtant madame Marois leur sert bien de bouc émissaire idéal à ses indignés démissionaires pour cause de principe.
Gilles Duceppe se doit de prendre les jambes à son cou et fuir le P.Q. ou tout autre parti souverainiste dont les députés se comportent comme des déserteurs sur le champ de bataille et je pèse mes mots. Des députés qui trahissent leur chef et qui agissent comme des taupes à l’intérieur du caucus allant jusqu’à divulguer des conversations secrètes anonymement à des journalistes méritent d’être pointés du doigt et recouvert de plumes et de goudron.
Le panier de crabes est le royaume de la peau de banane, de la rumeur assassine et de l’ambiance détestable.
Inutile pour les journalistes d’écornifler aux portes du P.Q., c’est le seul parti qui s’offre en opposition à lui-même sur la place publique.
« dont les députés se comportent comme des déserteurs sur le champ de bataille »
Pas d’accord. Un parti politique ne devrait pas être « géré » (et moi aussi je pèse mes mots) comme une entreprise avec les décisions prise par une petite clique (le « conseil d’administration ») et imposées, sans discussion ni même de consultation, aux députés et militants qui sont traités en simples employés (« agents de marketings ») chargés de « vendre » (ce qui est terrible c’est que ce terme est employé en politique) ces décisions.
Où est la démcoratie ?
Je comprends au contraire que des députés, censés être les représentants du peuple, soient mal à l’aise avec ce rôle de « courroie de transmission » à sens unique (relayer « l’information » de la direction au peuple) sur des décisions auxquelles ils n’ont jamais pris part, ni même eu droit de parole, et avec lesquelles ils sont souvent en désaccord. Surtout quand ils sentent que la décision a été prise uniquement en vue de calculs électoralistes (amiante, loi 204, etc.) et non pour le bien du peuple.
Ce n’est pas une désertion de leur parti (après tout, un parti n’est pas non plus une armée), mais bel et bien une reprise en main de leur liberté de parole.
Votre réflexion est très intéressante. Elle soulève indirectement le rôle des députés dans la dynamique des travaux de l’Assemblée nationale. Sur ce sujet une hypothèse a été véhiculée il y a quelque temps : sauf sur des sujets précis comme le budget par exemple, tous les députés auraient le droit de voter librement. Le vote libre, sans ligne de partie amènerait nécessairement une dynamique où de continuelles négociations entre les députés et le chef du parti ce qui obligerait une continuelle mise à jour de la position des partis politiques face à tel ou tel dossier.
Il me semble que ça changerait beaucoup de choses pour le mieux, dont pour les députés n’être que des béni-oui-oui.
Benoit Carré
Laval
J’ajouterais que si d’autres députés d’un autre parti avaient ce courage, on aurait eu la CEP depuis longtemps (et beaucoup moins de décisions atroces pour le bien public mais « rentables » pour les bailleurs de fonds).
Ainsi, un parti devrait « appartenir » aux électeurs et à ses membres. Pas à une direction au service de ses propres intérêts, voire fiducière de gros intérêts privés.
Option Nationale vomi par les médias aura du chemin à faire pour se faire connaître. Un parti qui au contraire du vénéré CAQ de Legault n’aura que ses députés indépendants pour être connu.
De plus, cette mise au point de A à Z.
On peut présumer que les souverainistes convaincus dans la mesure ou il y aurait un appel fréquent pour la souveraineté de la part de politiques d’un parti souverainiste ne s’opposeraient pas ni à une constitution québécoise, ni à une sorte de gouvernance souverainiste, ni à des actions d’urgence de protection du français à Gatineau et Montréal. Et si une ou deux mesures de réforme du système politique s’ajoutait..
Ce que je devine aussi franchement donc dans Option Nationale c’est une opposition toute aussi viscérale si le PQ serait dirigé par un Gilles Duceppe ou un Drainville avec le même programme.
C’est là que le panier de crabes pourrait devenir complet dans le PQ.
Parce qu’il y a toujours cette balance entre le projet et la réalité. Et que si le projet prend la place complète, les médias carburant sur l’existant et l’alimentant dans leur respect des pouvoirs établis vont complètement investir et le CAQ et le PLQ.
Le camp Aussant-Parizeau est aussi responsable de la mise à mort du PQ y compris dans la probabilité d’un autre chef mais sans route directe pour la souveraineté.
En attendant P.Marois est chef et s’accroche et une ouverture pointe vers autre chose. Oui mais si les patriotes québécois après le départ de la cheffe se dévorent entre les plus et les moins de la souveraineté ce sera risible du côté de la politique existante ou realpolitik qui permet les gouvernements Harper et Charest et l’alternative Legault.
En tant que blogueur, je suis témoin de la souveraineté d’un Jean François Lisée et de celle d’une Josée Legault, ces sensibilités ne se rencontrent guère. Plusieurs blogueurs se situent entre les souverainistes convaincus et les plus pragmatiques-convaincus dont je suis.
Tout cela risque de créer des enfants rachitiques.
Dans le cadre actuel, Option Nationale à court terme risque de positionner la voie du pays Québec au mieux dans les 7 ou 8% tout en étant acteur et témoin du quasi anéantissement du PQ, d’un gouvernement CAQ ou libéral nouvellement élu. Gouvernement qui dans le cas du CAQ pourrait être majoritaire.
Je ne partage pas l’engouement de Josée Legault pour Option Nationale. Nous devons vivre avec la réalité au Québec qu’il y a plus de partisans convaincus du Canadien de Montréal que de partisans acharnés de l’indépendance. C’est la nature humaine tout en reconnaissant que la gouvernance ordinaire de Lucien Bouchard n’a pas maintenu la pédagogie souverainiste.
Et si le PQ disparaît avec un Bloc qui lui tenterait de survivre, Option Nationale c’est 10 à 13 ans d’efforts pour atteindre le pouvoir.
C’est étonnant de lire certaines chroniques…
Écrire ça on ne se fait pas aimer même dans (la distance du web on existe en quelque part), voilà qu’importe, les opinions sont éclatées dans ce blogue comme dans tout le Québec francophone.
Si le PQ est à 20% toujours avec P.Marois chef au moment d’une élection générale c’est à cette condition que je pourrais comme d’autres souverainistes VOTER pour OPTION NATIONALE.
Point suffisant là maintenant.
En tout respect pour votre point de vue, il serait tout autant apprécié que vous respectiez ma liberté de pensée, d’analyse et mon indépendance politique. Contrairement à certains, je ne suis membre d’aucun parti et ne fais aucune militance. Point. Aucun débat à faire là-dessus. Ce n’est pas parce qu’une ou un chroniqueure rapporte et analyse un sujet, qu’il s’en fait le porte-parole. Cela est du ressort de ceux qui ont des ambitions politiques. Ce que je n’ai nullement. Soyons clair: je ne suis pas le sujet de ce billet. Le passage de Lisette Lapointe à ON est le sujet. Je vous suis gré de le noter.
J’espère avoir donné beaucoup de clefs pour un bon débat pour les prochains 15 heures ou qui sait pour la fin de semaine. Mon texte procure beaucoup d’éléments de réflexion en évitant quelque tabou que ce soit sur le sujet. L’éclatement politique jusqu’où?
Je ne peux m’empêcher de penser à la France et aux partis socialistes plus intéressé à faire flotter leur propre bannière à la teinte légèrement différente de celle du voisin qu’à défendre la cause principale qui leur importe. Une vrai bande de Iznogoud.
Pendant ce temps, l’ennemi dort bien tranquile, assuré de demeurer au pouvoir tant que la bisbille mijotera dans la marmite souverainiste et gauchiste.
Diviser pour régner? Ils s’en chargent eux mêmes.
Comme disait la chanson : » C’est bien décourageant. » Parlez-moi pas des séparatistes d’aujourd’hui…
D’accord. Le panier de crabes de la division et du hara kiri.
Il y a un espoir Duceppe, après c’est après.
Ce que les députés démissionnaires et les idéaliste du Grand soir n’ont pas compris, c’est qu’en matière d’accès à la souveraineté que, nous sommes dans un changement de paradigme.
Jusqu’à 1995 nous avons vécu dans l’illusion qu’il suffisait de convaincre une majorité de voté OUi et nous avions le pays. La réaction de l’État canadien suite au dernier référendum a démontré qu’il n’entendait reconnaître la victoire du OUI. Donc qu’il n’entendait pas jouer le jeu démocratique. Nous avons donc frappé le mur de la realpolitik. D’où le difficile changement de paradigme.
Premier constat, c’est que ce qui mène à un changement de statut d’un État c’est un rapport de force favorable. Or on découvre qu’il n’a jamais existé, et qu’il reste donc à bâtir.
Deuxième constat. C’est à partir de l’État du Québec que l’on peut bâtir ce rapport de force.
C’est à partir de ces 2 constats que l’on peut apprécier le Plan de gouvernance souverainiste, qui a le mérite de ramener le projet dans le champs du réel.
http://www.vigile.net/Le-difficile-changement-de
Le problème c’est la direction politique du plan.
Ce qui fait cruellement défaut au Québec, c’est une doctrine politique claire. À commencer par savoir ce que cela veut dire.
Je ne comprends vraiment pas ce petit jeu du cordon ombilical où tu quittes tout en restant. Cette attitude morbide ressemble beaucoup au syndrome de Stockholm ! Le PQ ne peut plus prétendre être le seul parti souverainiste. Les VRAIS ont maintenant leur formation politique bien à eux ce qui entrainera innévitablement un glissement de la base vers l’Option Nationale. Je crois personnellement que le PQ est irrécupérable et qu’il est gangréné au niveau de sa direction. Le PQ, malheureusement, vit ses derniers jours.
Et si le PQ en serait à ses derniers milles ? Le problème avec le PQ c’est qu’il est devenu un parti qui ne cherche que le pouvoir pour gouverner la Province de Québec en espérant que le Canada anglais fasse tellement de gaffes envers nous que la ferveur nationaliste reprenne de plus belle.
Actuellement l’offre que l’ont fait aux souverainistes qui croient encore a la possibilité de réussir le projet est le suivant :
Le PQ et sa gouvernance souverainiste qui n’est en fait que le programme adéquiste a la sauce Pauline Marois. Autrement dit gouverner la province de Québec comme une province et surtout ne pas achaler les citoyens avec l’option numéro 1 du PQ pour ne pas les effrayer. Et aussi son positionnement ambigu soit de centre-gauche ou de centre-droit. Ils ne le savent plus eux –mêmes ! Peut-être qu’avec un autre chef comme Gilles Duceppe, un homme qui semble beaucoup plus populaire que la chef actuelle, le parti pourrait reprendre des forces mais avec des Si on va a ……
Ou
Québec Solidaire un parti de gauche souverainiste mais qui peine a faire le plein de vote a cause de sa couleur prolétarienne qui fait peur a la majorité des citoyens avec ou sans
raisons. J’ échangerais volontier le chef de QS pour celui de PQ même avec sa tendance a en faire trop parfois .
Voila le maigre choix pour des électeurs qui croient encore au projet de faire du Québec un pays.
Le nouveau parti de Aussant vient peut-être mêler les cartes mais qui nous dit qu’il ne deviendra pas le seul choix dans l’avenir pour les souverainistes qui veulent d’abord faire un pays. En ce moment c’est le fouillis totale et je vais regarder aller les choses avant de prendre position et de choisir mon camp.
Je comprends madame Lapointe de faire confiance à Jean Martin Aussant. Je ne me souviens pas avoir entendu un propos si juste, si documenté et une explication aussi éclairante sur la situation actuelle et l’avenir du Québec. Cet homme est… un expert en économie et n’a nulle autre intention que d’aider les québécois à s’aider. Enfin quelqu’un qui parle des vrais enjeux et de la souveraineté dans un langage compréhensible au commun des mortels.
Comme nous sommes ici dans la réalité virtuelle nous pouvons faire des scénarios et regarder leur évolution possible. J’en propose un que voici.
Nous connaissons la rumeur voulant qu’une dizaine députés péquistes seraient prêts à quitter leur bateau, sans doute lors de la prochaine session. Mettons pour les besoins du scénario que cette rumeur s’avère.
Ce n’est pas non plus un secret pour personne : plusieurs ex-députés bloquistes piaffent d’impatience de revenir en politique.
Il y a évidemment Gilles Duceppe qui, malgré tous ses démentis, se tient en réserve de la nation. Il le nie pas mais personne, ou à peu près, ne le croit.
Toujours selon mon scénario, la démarche de Mme Lapointe pourrait très bien être perçue comme un signal avancé que dans certaines officines souverainistes le parti Option National sera amené à joué un rôle non négligeable sur l’échiquier politique québécois.
Pour continuer avec mon scénario, la dizaine de députés péquistes démissionnaires joignent ON, Curzi également ainsi que Louise Beaudoin. À eux s’ajoutent une brochette d’ex-député bloquistes désireux de e faire élire.
Selon mon scénario ON récupèrerait sans doute une vingtaine de membres candidats dont une quinzaine de députés.
Voyant cela ou devrais-je dire n’attendant que cela, Gilles Duceppe annonce que lui aussi se joint non pas au PQ mais bien à ON. Au PQ c’est la super panique et les transfuges font la queue à la porte de ON.
Recevant une telle gifle, Mme Marois démissionne et se retire de la politique. Dans quelques mois elle deviendra conférencière, écrira ses mémoires et règlera ses comptes.
Les élections arrivent après que du coulage d’information en provenance de la commission Charbonneau, obligeant Charest à démissionner. (faut comprendre qu’en même temps une dizaine députés du PLQ se joignes à la CAQ, quelques députés de l’ADQ ainsi que d’autres indépendants, ce qui met le gouvernement Charest en minorité)
Suite à cette élection la CAQ est portée au pouvoir mais est minoritaire. ON forme l’opposition, le PLQ ne conserve que sa dizaine de chateau-forts de L’Ouest, de Québec, de l’Outtaouais …
On termine la commission Charbonneau, Charest va en prison, Fournier se réfugie dans la boisson et la drogue et Nathalie Normandeau annonce qu’elle briguera la chefferie du PLQ.
C’est ti assez beau ce scénario … 😉
Benoit Carré
Laval
Comme on dit en affaires : « On met la business en faillite, on ferme tout et on repart ça sous un autre nom.» Vite fait, bien fait. Reste plus qu’à écrire les dialogues.
Un peu de poésie nationaliste :
Chant fédéraliste québécois :
Ô Canada, mon pays, mes amours
– 1 –
Comme le dit un vieil adage:
Rien n’est si beau que son pays
Et de le chanter, c’est l’usage
Le mien je chante à mes amis (bis)
L’étranger voit avec un oeil d’envie
Du Saint-Laurent le majestueux cours
À son aspect le Canadien s’écrie:
Ô Canada, mon pays, mes amours! (bis)
– 2 –
Le Canadien, comme ses pères,
Aime à chanter, à s’égayer,
Doux, aisé, vif en ses manières
Poli, galant, hospitalier (bis)
À son pays il ne fut jamais traître
À l’esclavage il résista toujours
Et sa maxime est la paix, le bien-être
Du Canada, son pays, ses amours. (bis)
Paroles : Albert Viau 1910-2001 « comme les biscuits »
Pour un séparatiste : Changer Ô Canada par Ô mon Québec
Excellent et intéressant scénario de M. Carré.
Autre possibilité : M. Aussant se fait pousser une bedaine, commence à répéter à toutes les 2 phrases « comment dire ? » à la Parizeau, comme s’il en était la réincarnation, ce qui devrait lui conserver l’admiration de Mesdames Lapointe et Beaudoin, gagne la prochaine élection, à cause de plusieurs erreurs de M. Harper envers le Québec qui a fait choquer « pas choker » les Québécois, devenus enragés envers le fédéral et déclare l’indépendance du Québec immédiatement. Le Canada, surpris, accepte et en profite pour nous donner son pont Champlain, gratuitement.
En attendant, Mme Marois est serrée de tous côtés : Pas assez de séparatistes pour promettre un référendum rapidement, des députés effrayés de ne pas être réélus, le Pape de la séparation, M. Parizeau et son épouse, Mme Lapointe qui se collent à M. Aussant avec V.L. Beaulieu, Québec solidaire qui lui prend des votes à gauche, la CAQ qui lui en prend à droite et l’ON de M. Aussant qui lui en prend au centre. Misère de misère, l’enfer !
Hier, Chez Marie-France Bazzo, Mme Bombardier a mis le doigt sur le bobo en rappelant qu’à deux reprises les Québécois ont dit non à la sécession.
Ce non n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Ce non, aujourd’hui, résonne encore.
On récolte ce que l’on sème. Les Québécois tergiversent, branlent dans le manche, envoient des signaux embrouillés, confondants. Résultats, on nous méprise. Même au Québec, comme on l’a vu avec ces nominations de gestionnaires unilingues non francophones.
M. Sabia a respecté la Loi 101, qui ne couvre pas ces postes. Il a cependant bafoué l’air du temps qui dictait que ce n’était pas le moment de nous cracher au visage. M. Charest joue les vierges offensées. C’est très bon pour sa cote.
M. Bousquet.
Ô Canada, mon pays, mes amours. Vous devez recevoir la pension de vieillesse depuis belle lurette vous. 🙂 Feu mon père, né en 1895, nous chantait ça. C’était beau.
M. Gingras, oui, je reçois la pension des vieux du fédéral, même si je suis né après 1895. C’est pourquoi j’ai pas mal de temps à consacrer à Internet, ce que j’aime bien.
Tant mieux si je vous ai rappelé de bons souvenirs d’un nationalisme qui était…canadien…dans le temps, du temps où les autres étaient des Anglais et nous, des Canadiens-français, les premiers Canadiens. Nous leur avons fourni gratuitement le O Canada, la feuille d’érable sur le drapeau et le nom du pays duquel nous nous retirons de nom sans nous retirer comme province..
C’est une critique voilée de la part de Mme. Lapointe quant à la ‘gouvernance’ de Pauline Marois. C’est un ultimatum. Je pense qu’à court terme, le PQ va se morceler encore plus.
Scénario possible, Pauline s’accroche jusqu’à ce que ça soit intenable, et Duceppe arrive en sauveur. Le problème est que si ils tardent trop longtemps à faire le changement de garde, des élections surprise seront déclenchées et le PQ coulera à pic. Le centre-droit reste uni pendant ce temps-là, et la balle est dans son camp…
Des députés ayant la bride sur le cou sauf lors du vote sur le budget, c’est surtout cela que nos vrais maîtres, ceux qui ne sont pas élus, ne veulent pas.
Contrôler un petit groupe, un groupe restreint de marionettes est beaucoup plus simple que chercher à rapailler Pierre, Jean, Jacques pour les séduire, convaincre, menacer s’il le faut.
Le système fonctionne très bien comme cela pour les maîtres du monde. Dans certains pays on installe des dictateurs, dans d’autres, comme ici, aux USA, en Europe, on joue le jeu de la démocratie endormitoire. Peu importe le parti au pouvoir, les élus marchent au pas, sinon, gare.
Il faudrait une révolution dans plusieurs pays de l’Occident, simultanément, comme au printemps et été de 68.Quelque chose de spontanée, dans l’air du temps. Quelque chose d’irrépressible qui renverserait la vapeur et donnerait l’occasion de reprendre le pouvoir, nous le peuple, et de mettre en place, dans tous ces pays révoltés des partis politiques à la solde du bien commun.
Mais je rève.
Comme je l’ai déjà écrit, M. Duceppe devrait prendre le témoin, comme dans la course à relais, une fois les élections déclenchées. Un peu comme l’a fait M. Bouchard en venant à la rescousse de la cause en péril en 1995.
Duceppe, dans le dernier droit, viendrait bouleverser les plans des Libéraux et donner un souffle nouveau au parti plus en mesure de l’emporter.
Il ne faut pas que les Libéraux reprennent le pouvoir. Ce serait une honte que de réélire ce parti qui n’est pas des nôtres mais à la solde de l’ennemi du bien commun.
A l’assaut!
Vous n’êtes pas sérieux M. Gingras, M. Duceppe vient de se faire planter le Bloc d’aplomb le 2 mai dernier par des inconnus et lui-même s’est fait battre, dans son propre comté, par une inconnue qui n’a même pas fait campagne. Un knock-out solide. Le sondage le désignant gagnant, s’il arrive à la place de Mme Marois ressemble à ceux d’avant le 2 mai dernier qui désignant le Bloc comme gagnant le Québec.
M. Duceppe est un bon homme politique mais pas comme chef, il est trop soupe au lait pour le genre de députés au PQ.
M. Bousquet,
Prenons pour acquis que mon scénario se réalise. Le but premier est bien de chasser les Libéraux du pouvoir. Maintenant, le PQ n’étant pas le Bloc, M. Duceppe serait peut-être assez habile pour calmer le jeu en homme d’expérience qu’il est. Une personne intelligente s’adapte au terrain.
De toute façon, il y aura tant à reconstruire après la tornade Charest\Libéraux que le PQ devrait se concentrer, se consacrer à cette tâche. Le plantage de couteaux devrait attendre au prochain mandat. Même M. Lévesque a eu droit à un premier mandat de construction de la province. Evidemment, si les adeptes du couteau sont incapables de laisser la lame au foureau, peu importe les circonstances… nous sommes foutus.
M. Gingras, permettez-moi de mettre mon grain de sel… Certains n’apprécieront guère, mais que voulez-vous…
Si votre but premier est de chasser les Libéraux du pouvoir, le mien reste de choisir ce qu’il y de mieux pour le Québec. Les options sont minces… Très minces. Si le CAQ ne démarre pas, ne soyez pas surpris du nombre de personnes qui vont appuyer les libéraux aux prochaines. On ne peut jamais évacuer la question nationale: On est pour, ou on est contre, et ensuite on choisit ses couleurs en fonction de ce qu’il y a de disponible sur l’étagère.
M. Gingras, le séparatisme, entre 12 et 15 %, est pratiquement mort « le Québec qui veut sortir le Canada de ses frontières » sauf si le fédéral lui donne la respiration artificielle en tapant sur les francophones à répétition.
M. Lévesque savait déjà ça en 1968 quand il cherchait une solution à la fédération canadienne dans Option Québec. Il a trouvé l’idée de souveraineté-association pour sortir de la simple idée du Québec libre de M. Bourgault « l’indépendance », la séparation, barrée à 8 %, trop faible pour réussir. M. Lévesque a monté la souveraineté-association à 40 %, pas la séparation.
M. Parizeau n’avait pas peur de l’idée de séparation mais, il a réalisé que son référendum de 1995 s’en allait dans le mur s’il n’avait pas écouté Messieurs Bouchard et Dumont pour offrir la souveraineté-partenariat qui prévoyait même un parlement central d’élus « une véritable confédération » à la place de notre fédération.
À la place de tenter d’unir les forces séparatistes « l’association ayant disparu du PQ », faudrait que les nationalistes québécois tentent de trouver une alternative à la simple séparation. S’ils ne la trouvent pas, pas manque d’imaginations, ils devront se contenter de peu de députés en 3 ou 4 partis séparatistes ou, au mieux, de gouverne souverainiste, en attendant des jours meilleurs pour la séparation, en espérant qu’elle sera provoquée par le fédéral.
M. Bertrand, vous écrivez : «On ne peut jamais évacuer la question nationale»
M. Legault veut justement le faire avec sa CAQ pendant 10 ans minimum…me semble ?
Ben oui M.Bousquet;
Quand un parti, contrairement à un individu, préconise cette position, ça veut dire que le parti adopte le status quo quant à ne pas vouloir la souveraineté, je pense qu’on s’entend tous là-dessus. Je n’ai aucun problème avec la CAQ de se prononcer si tacitement soit-il pour le fédéralisme.. Que cela soit de façon directe, ou par la bande. En fait, c’est tant mieux!
En tant qu’individu, si on est fédéraliste, on vote fédéraliste. Mon point était là. Si le temps passe et il devient clair que la CAQ ne peut pas prendre le pouvoir, il ne me reste pas beaucoup d’options… Mais si c’est clair qu’ils peuvent prendre le pouvoir, eh bien comme disait Legault, »On verra ». 🙂
Et si on est pour la justice et pour la répression du crime organisé, de la corruption et de toute forme de collusion, on vote pour quel parti M. Bertrand ? Proposez-vous de choisir un produit avarié pour la seule raison qu’il est sur la tablette ?
J’ai lu ce que vous avez écrit sur le sujet. Auriez-vous changé d’opinion sur le sujet de la moralité politique vs la souveraineté ? Je vous rappelle que seuls les idiots ne changent pas d’idée.
Benoit Carré
Laval
Je pose cette question à Mme Lapointe et ses semblables: « Comment le fait de diviser encore plus les votes des souverainistes et de contribuer à l’élection de *John-James-le fourbe* ou de *Legault-on-verra* fera avancer la souveraineté »?
M. Bertrand, même un fédéraliste ne court aucun danger de voter pour un parti séparatiste comme le PQ, parce que ce parti pourrait prendre le pouvoir mais devrait gouverner légalement, selon la constitution canadienne. S’il s’avisait de tenir un référendum sur la séparation du Québec du Canada, il le perdrait, ce qui solidifierait encore plus le fédéralisme canadien actuel. C’est pourquoi Mme Marois ne veut pas tenir une telle promesse. Elle ne courre pas après des chimères comme ces séparatistes pressés de se faire planter une troisième fois en ligne.
M. Paul Verreault, M. Parizeau a déjà réussi à se débarrasser de 2 chefs du PQ, Messieurs Lévesque et Johnson, pour manque d’ardeurs séparatistes et espère maintenant de débarrasser de Mme Marois, pour la même raison, en pensant la remplacer par un chef séparatiste qui serait assez habile pour convaincre les fédéralistes de voter OUI au prochain référendum à tenir rapidement.
Tous les coups bas à Mme Marois, incluant les démissions de juin dernier et l’encouragement de Mme Lapointe au parti de M. Aussant, vont dans le sens de la décourager. M. Aussant, un genre de réincarnation de M. Parizeau, devenu chef du PQ, ferait son affaire pour refaire le coup du référendum de 1995.
M. Bertrand, même un fédéraliste ne court aucun danger de voter pour un parti séparatiste comme le PQ, – G B
Non, je pense que ça reste dangeureux…
Dangereux de quelle façon M. Bertrand ?
Mme Lorraine Dubuc,
J’ai entendu des interventions de M. Aussant à l’Assemblée nationale. J’ai également vu un interview de M. Aussant. Je dois dire que ce que vous dites est vrai quand vous écrivez :«Je ne me souviens pas avoir entendu un propos si juste, si documenté et une explication aussi éclairante sur la situation actuelle et l’avenir du Québec.»
Une question pour laquelle je n’ai pas encore eu de réponses concerne le comment. Il donne pas de précision par exemple sur la façon qu’il s’y prendra pour rapatrier unilatéralement TOUTES les taxes et les impôts.
Je crois que la question n’est pas banale. Si quelqu’un à une réponse, je suis vraiment très intéressé à la connaître. En effet, je ne seraispas surpris de constater un important mouvement en sa faveur si M. Aussant pouvait proposer une marche à suivre crédible et faisable.
Benoit Carré
Laval
@M. Benoit Carré
C’est simple. L’adhésion au fédéralisme, en 1867, a été faite par une motion de l’Assemblée. Aussi, l’Assemblée a l’entière autorité sur la gestion de son territoire – autorité en partie déléguée à Ottawa par la-dite motion.
Donc techniquement, nous pourrions même aller jusqu’à déclarer unilatéralement l’indépendance sans référendum. Mais dut principalement aux précédents, ce n’est pas ce que propose Aussant. Nous rapatrierons impôts, lois et traités nous régissant – ce qui est, en soi, faire la souveraineté technique, si on veut – avant de faire écrire par la populace une constitution dans laquelle serait enchassée une proposition de souveraineté effective, ratifiée par référendum.
En tout cas. Ce que je voulais dire, c’est que l’AN a le pouvoir pour rapatrier les impôts. C’est d’ailleurs, en gros, ce que demandait le référendum de 80:
« cette entente permettrait au Québec d’acquérir le pouvoir exclusif de faire ses lois, de percevoir ses impôts et d’établir ses relations extérieures, ce qui est la souveraineté, et, en même temps, de maintenir avec le Canada une association économique comportant l’utilisation de la même monnaie »
À noter que si Morin de la GRC n’avait pas convaincu Lévesque d’utiliser sa stratégie étapiste en 74, le premier gouvernement du PQ aurait été de l’avant sans consultation populaire… il me semble qu’un parti indépendantiste majoritaire, on s’attend à ce qu’il fasse des gestes subséquents… mais on était au début, han!
Et à ceux qui disent qu’une telle stratégie aurait été de tromper la population… plus de 30% avait voté pour le PQ, malgré l’absence de l’étapisme dans le programme, en 73!
Les Québécois séparatistes qui croient que nos fédéralistes peuvent changer d’idée et voter OUI à la séparation du Québec du Canada, M. Aussant est en campagne pour faire ça. Il est le plus clair, le plus direct. Ceux qui croient à la séparation devraient suivre M. Aussant, même s’il ne risque pas de gagner la prochaine élection générale. Il est un bon orateur, assez persuasif.
Voici 3 sites Internet où il exprime sa pensée d’économiste intellectuel avec une teinte de social-démocrate.
http://www.youtube.com/watch?v=CQ3ayubgkCY&feature=related
http://www.youtube.com/watch?v=z7o9ClLMqE0
http://www.youtube.com/watch?v=kVJ64VssZn0&feature=related
Le PQ et Québec solidaire seraient plus pour les nationalistes du genre de René Lévesque qui croyait à une forme de souveraineté du Québec, avec une association économique…canadienne.
Je crois que faire le ménage est plus impérieux que la question nationale qui n’a pas la cote depuis belle lurette. Voter pour des séparatistes est sans danger pour les amoureux du statu quo constitutionel.
Je ne suis pas très connaissant en constitution mais je doute fort que le Québec ait l’autorité nécessaire pour ne plus payer d’impôt à Ottawa. Ajoutons, pour faire bonne mesure, toutes les taxes fédérales imaginables. Plus d’impôt et taxes à Ottawa signifient disparition de la péréquation. Cela tombe sous le sens. C’est là que l’on verra si on reçoit plus d’argent qu’on en donne. 🙂
Juste par curiosité, je soutiens cette manoeuvre. On ne pourra pas truquer les livres. Le Québec recevra tant en impôt et taxes indigènes et zéro en retour d’Ottawa. Le calcul sera limpide. Ou nous auron un surplus jamais égalé ou nous serons dans le trou comme jamais. Mais comme M. Parizeau n’a jamais enprunté cette route c’est sans doute qu’elle était impraticable. Je fais parfaitement confiance au jugement de M. Parizeau et ses conseillers en constitution.
Cette stratégie me paraît illusoire.
En 1867, le parlement de Québec était sous l’autorité de Londres. Ce n’était pas un parlement élu de façon démocratique. On peut difficilement s’y référer.
Terre-Neuve, en 1949, a été accordée au Canada malgré le désaveu de la majorité des terreneuviens. Londres tenait absolument à se débarasser de se goufre sans fond et confier la patate chaude à Ottawa. On faussa donc les résultats, qui étaient proches, en annonçant une victoire du Oui, et on se dépêcha de détruire les bulletins de votes afin d’éviter toute autre contestation des résultats officiels.
Je doute fort que l’Assemblée Nationale ait le pouvoir de déclarer l’indépendance du Québec. Surtout si le parti au pouvoir a été élu avec une simple majorité, et surtout si cet enjeur n’a jamais été mentioné lors de la campagne électorale. Le PQ a été élu en 1976 en promettant qu’il y aurait un référendum sur la question. Nous savons tous que jamais le PQ n’aurait été élu à une élection référendaire. Même M. Parizeau, qui avait mis ça au programme lors de la course à la direction du parti, l’a fait sauter une fois élu à la tête du parti. Il est revenu à la formule classique : pas de sécession sans référendum. C’est un incontournable.