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Lisette Lapointe se joint à Option nationale

 

Nouveau coup de théâtre dans le mouvement souverainiste.

Lisette Lapointe, ex-députée péquiste et députée indépendante depuis juin, se joint au nouveau parti indépendantiste Option nationale. Un parti fondé tout récemment par Jean-Martin Aussant, également ex-député péquiste et député indépendant.

M. Aussant étant par ailleurs vu par plusieurs souverainistes comme le nouveau «jeune» Parizeau – soit un économiste brillant et un indépendantiste clair et net. Et pour ceux qui l’ont entendu, le député est aussi doublé d’un redoutable communicateur. Option nationale a d’ailleurs son propre site internet.

Pour la chef du Parti québécois, c’est un nouvelle tuile. Et non la moindre. D’autant que Mme Lapointe est également l’épouse de l’ex-premier ministre Jacques Parizeau.

En juin dernier, j’écrivais que la démission de Mme Lapointe du caucus péquiste signalait le divorce politique de M. Parizeau et de Pauline Marois.

Le voilà bel et bien consommé.

Or, dans les faits, ce divorce n’est pas d’avec le Parti québécois comme parti,  mais plutôt avec l’orientation de la «gouvernance souverainiste» de sa chef et adoptée cette année en congrès. Par contre, l’annonce d’aujourd’hui signale clairement que Mme Lapointe adhère aux idées de Jean-Martin Aussant sur l’indépendance. D’ailleurs, comme la plupart des députés démissionnaires, elle conserve pour le moment sa carte du PQ.

Et en effet, que Mme Lapointe se joigne maintenant à Option nationale confirme que la première raison, la vraie, de sa démission de juin dernier, est bel et bien la «gouvernance souverainiste» de Mme Marois. Une stratégie considérée par d’aucuns comme étant une nouvelle version d’affirmation nationale, voire d’autonomisme.

Voilà aussi que selon le Journal de Québec, au moins dix députés péquistes, disant craindre l’anéantissement du PQ à la prochaine élection générale, songeraient aussi à quitter le caucus (1).

Toujours selon le JdeQ: «Les dissidents ont été choqués de la sortie publique de Pauline Marois à l’émission Mongrain sur les ondes de TVA. C’est la goutte qui a fait déborder le vase. La chef du PQ a alors prévenu qu’elle restait en poste et qu’elle allait montrer la porte à ceux qui contesteraient son leadership à l’avenir. Les mutins comptent la mettre au défi.»

(Mon billet du 5 novembre sur ce passage de Mme Marois à l’émission Mongrain est ici.)

Sans compter l’écrivain Victor-Lévy Beaulieu qui, hier, qualifiait carrément le PQ de «coquille vide».

Mais pour le moment, bien évidemment, tous les yeux sont tournés vers l’élection partielle de Bonaventure du 5 décembre prochain.

Or, ce comté a beau être pour ainsi dire imprenable par le PQ – même en des temps politiques plus cléments -, la chef péquiste en a fait elle-même un enjeu majeur pour son parti…

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(1) The Gazette rapportait en début de soirée qu’aucun des députés nommés dans l’article n’auraient l’intention de démissionner.

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@Photos: 1) Radio-Canada; 2) Page Facebook de Option nationale