Dimanche soir, je postais ce billet sur mon blogue. J’y rapportais certains propos de Justin Trudeau, à première vue plutôt étonnants, tenus le matin même en entrevue chez Franco Nuovo à la radio de Radio-Canada.
Mardi matin, l’histoire s’était rendue jusque dans les médias canadiens- anglais, puis, bien sûr, à la Chambre des communes. Mais de manière déformée, voire caricaturée.
D’où les hauts cris poussés à Ottawa et à travers le Canada à l’effet que le fils de Pierre Trudeau, tout à coup, serait tenté de devenir, un jour, qui sait, un méchant «séparatiste»… Une absurdité totale, bien sûr. Mais comme disent les Chinois, «never let the facts get in the way of a good story»…
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Qu’a-t-il dit pour VRAI?
Or, mon billet, lequel analysait ses propos de manière nuancée tout en les mettant en contexte, disait pourtant rigoureusement le contraire, tel qu’en attestent ces extraits:
«Ce dimanche, dans une entrevue qu’il accordait à Franco Nuovo à l’émission Dessine-moi un dimanche, le député libéral fédéral Justin Trudeau y est allé de quelques observations qui, disons, risquent d’en étonner plus d’un.. Du moins, à première vue.
Il fut questionné sur ce que devient le Canada sous Stephen Harper. Son constat: le pays «s’en va trop vers la droite». Difficile, en effet, de dire le contraire.
Mais il ajouta alors que cet état de fait inquiétant ne s’explique pas parce que les Canadiens n’auraient pas les mêmes «valeurs» que les Québécois, mais plutôt, expliqua-t-il, parce qu’il y aurait «une façon de voir la responsabilité sociale, l’ouverture envers l’autre, une fierté culturelle, ici, au Québec, qui est nécessaire pour le Canada». Ouf.
Voilà une distinction politique majeure entre lui et son père, l’ex-premier ministre Pierre Trudeau décédé en octobre 2000.
Difficile en effet d’imaginer une telle observation venir de celui qui, dans les faits, aura combattu durement le nationalisme québécois pendant des décennies. (…) (N.B. Je faisais évidemment référence ici à la carrière politique de Pierre Trudeau et non pas à son adolescence ou sa vie d’étudiant.)
Puis, Justin Trudeau d’ajouter en entrevue: «et je dis toujours si, un moment donné, je croyais que le Canada, c’était vraiment le Canada de Stephen Harper, puis qu’on s’en allait contre l’avortement, puis qu’on s’en allait contre le mariage gai, puis qu’on retourne en arrière de dix milles différentes façons, peut-être que je songerais à vouloir faire du Québec, un pays. Oh oui. Absolument. Si je ne reconnais plus le Canada, moi, mes valeurs, je les connais très bien.» Re-ouf.
Mais attention. Il ne s’apprête pas pour autant à prendre sa carte du PQ!… Justin Trudeau a plutôt ensuite insisté pour dire sa confiance en l’avenir. Un avenir où, selon lui, le «Québec au Canada» pourrait contribuer à remettre tout ça sur le bon chemin.
Bref, si la formule frappe venant d’un Trudeau, son appui demeure, il va sans dire, au fédéralisme. Sur cette question, ses convictions sont d’une constance et d’une cohérence reconnues. Pour un député du PLC en qui certains voient même un éventuel futur chef, le contraire eût été proprement impensable.
Or, il reste qu’il est à peu près impossible de même tenter d’imaginer l’ancien premier ministre considérer ne serait-ce que la plus petite possibilité de «vouloir faire du Québec, un pays» un jour, pour quelque raison que ce soit, aussi théorique fut-elle. Et même en réitérant ses propres convictions fédéralistes… (…)
Comme quoi, d’un Trudeau à l’autre, il arrive que certains points de vue évoluent et se fassent nettement plus nuancés…»
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Deux visions du nationalisme québécois
Bref, j’expliquais quelques distinctions à faire entre la vision hautement négative qu’avait le père du nationalisme québécois au long de sa carrière de politicien et celle d’un fils qui semblerait vouloir évoluer pour se rapprocher du Québec réel, mais sans pour autant devenir souverainiste, il va sans dire dans son cas… D’où le titre du billet: «D’un Trudeau à l’autre».
Ce qui, en soi, était un élément très intéressant d’un point de vue journalistique.
Mais comme on aura ensuite fait dire aux propos du député fédéral ce qu’ils ne disaient pas – soit qu’il serait devenu ou deviendrait un jour un «séparatiste» – une telle affirmation avait beau être d’un absurde consommé, ce «spin», trop sensationnel pour y résister, s’est répandu avec la rapidité d’un feu de brousse.
Et donc, réagissant comme ils le font dès qu’ils entendent le mot «separation», quel que soit son usage, certains scribes hors Québec ont même remis en question la «loyauté» du fils Trudeau au Canada.
Un véritable Absurdistan que tout cela.
Résultat: cette «saga» instantanée s’est avérée d’une malhonnêteté intellectuelle impressionnante.
Récupérés, déformés, caricaturés et instrumentalisés par les uns et les autres à des fins politiques – autant par ses adversaires politiques souverainistes que fédéralistes «non libéraux» -, les propos de Justin Trudeau étaient pourtant nettement plus nuancés. Comme je l’expliquais d’ailleurs dans mon billet.
Et ce faisant, ceux qui, dont entre autres ici, se sont servis de mon billet comme référence, lui ont également prêté un sens résolument contraire à celui que j’y avançais.
Sans compter moult blogues et commentaires postés sur les sites internet des grands médias canadiens-anglais où on pouvait aisément prendre la pleine mesure de la volée de bois vert que Trudeau fils y reçoit…
Il y avait aussi des fédéralistes conservateurs – soit de conviction, soit partisan, soit les deux. Ils ont pris plaisir à monter au front pour dénoncer le coeur du message du député libéral. Soit que sous Harper, le virage rapide vers la droite inquiète de nombreux Canadiens et Québécois nonobstant leurs options constitutionnelles de choix.
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Une controverse peut en cacher une autre…
Car une fois qu’on avait gratté le bobo du Justin présumé «closet separatist», le fait est qu’il s’était tout simplement servi de cette image pour illustrer sa forte dénonciation des pires aspects du régime Harper.
Et ce ne sont certes pas les «précisions» apportées mardi par Justin Trudeau qui sauront calmer les pro-Harper.
Surtout pas celle-ci: «on a un Canada qui devient mesquin, qui devient petit d’esprit, qui devient fermé, qui est anti-intellectuel, qui commence à prôner la division et s’ingérer dans les vies privées des gens. Excusez-moi, mais je ne reconnais pas ce pays. (…) La réalité, c’est qu’il va falloir se réveiller pour se battre contre M. Harper.»
En scrum à la sortie de la Chambre des communes, puis dans un déluge d’entrevues, en anglais et en français, M. Trudeau expliquait qu’en effet, il avait usé d’une formule «provocatrice» pour mieux attirer l’attention sur ce virage à droite à vitesse grand V du gouvernement Harper depuis qu’il est majoritaire.
Sur sa référence à la souveraineté, il ajoutait qu’il «comprenait» la réaction des souverainistes même si, bien évidemment, il ne partageait PAS leur objectif.
En cela, il est loin d’ètre le premier fédéraliste notoire à clâmer qu’il ne se «reconnaît plus» dans le Canada de Stephen Harper.
Ici, le ministre Jean-Marc Fournier le faisait récemment.
Même Thomas Mulcair, du temps qu’il était ministre sous Jean Charest, avait aussi dit «comprendre» la logique des souverainistes sans pour autant la partager. Mais dans son cas, il faisait référence à leur réaction à… Stéphane Dion!
Aujourd’hui, sur twitter, même le chef libéral intérimaire, Bob Rae, parlait du bilan «réactionnaire» des conservateurs. C’est tout dire.
Bref, ce mardi, on aura caricaturé les propos de Justin Trudeau tenus chez Franco Nuovo, lesquels étaient pourtant passablement nuancés.
Or, il faut croire que pour certains, détecter les nuances où elles se trouvent, c’est vraiment beaucoup, beaucoup demander.
Surtout lorsqu’on voit le monde comme un mauvais western où s’affrontent irrévocablement des «bons» et des «méchants»… Même s’ils sont imaginaires…
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Quelques exemples seulement de cet Absurdistan:
«Justin Trudeau damages father’s legacy and threatens Canada». Source.
«Would Justin Trudeau separate from Stephen Harper’s Canada? ‘Maybe’». Source.
«Justin Trudeau a closet separatist?». Source.
«Separatist comments reveal the real Justin Trudeau, analysts say». Source.
Etc., etc., etc.
Et après, on reprochera aux politiciens de recourir régulièrement à une certaine forme de langue de bois? D’afficher publiquement une rigidité à la limite du totalement-borné-et-intolérant-relativement-aux-idées-différentes des leurs?
Mais, si ces politiciens se comportent ainsi, ce n’est certes pas parce qu’il sont constitués d’un seul bloc, inflexibles, et à facette unique. Pas du tout. (Sauf ici ou là un «spécimen» détraqué et en urgent besoin d’être remisé, placé au rancart.)
Les politiciens tâchent de ne pas trop sortir de leur ornière pour ne pas indûment courir le risque d’être accusés de ne pas être farouchement et irrémédiablement obnubilés par leurs convictions affichées depuis longtemps.
Voici la marque d’un futur chef coloré, une vedette politique canadienne. Il parle et tout le monde réagit au Canada. Il fait les manchettes.
M. Justin Trudeau a très bien illustré, par ses récents propos, l’idée que les Conservateurs, avec leurs concepts et leurs politiques, sont les meilleurs alliés, contre leur gré, des séparatistes québécois. Au contraire, lui, Justin Trudeau, à la tête du PLC ou du NPD, rapprocherait les Canada du Québec ou vice versa.
Un genre de sosie de Champlain, nom donné, par son grand-père à une série de stations-services au Québec qui lui a permis de devenir millionnaire.
bravo pour l’euphémisme. bourde = couleur. très drôle.
oui les gens réagissent, mais est-ce pour les bonnes raisons? non. les gens réagissent en se posant toujours la même question: est-il une réincarnation de pet? et toujours la même réponse: non, pet était plus brillant.
avons-nous là de la graine de chef? non.
Justin ne révèle ici, entre les lignes d’une parole, qu’un des nombreux secrets de son père Pierre… ayant déjà imaginé lui aussi faire du Québec un pays. Mais pourquoi faire d’une province un pays quand celle-ci est déjà pays ? Nous ne sommes pas devant une collectivité à la recherche d’un pays… mais qui en a deux. Bravo Justin !
Étienne Truteau, habitant de Saint-Justin
Les propos de Mini-Pet ont aussi fait bondir les libéraux au Québec et en Ontario.
Faut pas penser que de tels sorties font plaisir à Bob Rae et tous les membres de ce parti à Toronto. Foot in the mouth syndrome….les libéraux détestent les ti-culs arrogants et il a prouvé en être un. Un autre Trudeau!!!…Been There, Done that..Got the Tee-Shirt.
Je crains malheureusement que le Canada de Stephen Harper s’avère être le véritable Canada maintenant, se révèlant ainsi à nous grâce au déplacement des pouvoirs vers l’Ouest et aux allégeances claires des conservateurs avec les milieux pétroliers et à leur adhérence idéologique et aveugle à la libre entreprise. Le ROC peut dorénavant dévouvrir son visage « américain », « mesquin, petit d’esprit, fermé, anti-intellectuel, prônant la division et s’ingérant dans les vies privées des gens » puisqu’il a trouvé en Harper son parfait defenseur. Pas étonnant que le Québec ne s’est jamais touvé d’affinités avec le ROC, encore moins aujourd’hui. Nous avons un esprit plus social démocrate unique en Amérique du Nord, quitte à faire un peu moins d’argent… et oui, messieurs de la droite ! Comme dit M Justin Trudeau, nous avons « une façon de voir la responsabilité sociale, l’ouverture envers l’autre, une fierté culturelle, ici, au Québec » qui, à mon avis, a toujours manqué au ROC. Nous sommes des témoins privilégiés des dérives économiques libertaires de nos voisins du sud. Grâce à notre esprit critique, que la droite aime toujours bien mâter, nous sommes à même de constater que ce modèle en laisse beaucoup trop sur l’accotement, ce qui est innacceptable pour nous.
Le propos de Mini-Pet est très bon. Il faut comprendre le contexte de son discours. le seul nom employé séparatiste, fait bondir tout le monde.Si le mot séparatiste peut faire bondir M,Harper! Ce serait bien.
Hmm… surnommer Mini-Pet Justin Trudeau ne serait-il pas un peu mesquin ? Un peu… Si on est d’accord avec sa charge menée contre un anti-intellectualisme un peu trop affirmé en ce pays ces temps-ci, on trouvera de plus beaux surnoms, ou à tout le moins plus appropriés, ne faisant pas directement référence à son père. Hmm… pourquoi pas Saint Justin ? Du nom de cet ouvrage « L’habitant de Saint-Justin » que connaissait sûrement son père justement. Le député de Papineau n’a-t-il pas dénoncé récemment, avec raison et avec passion (« that piece of s*** »), une vérité falsifiée par les Conservateurs dans le dossier de l’environnement ? Qui se fait ami d’une vérité, n’importe quelle, n’aspire-t-il jamais, au moins un peu, à une forme ou une autre de sainteté ? Contre un cynisme ambiant à l’égard de la politique et contre une mesquinerie politicienne qui peine à masquer son visage (on ne l’éliminera jamais complètement), peut-être en faudra-t-il un peu, beaucoup…
Bonne fête au drapeau du Canada (qui est aussi celui du Québec pour qui connaît bien notre histoire) !
Le Québec n’a pas le monopole de la décence, de l’humanité, de la compassion. Le NPD est né dans l’Ouest, en Saskatchewan. Le NPD a été élu dans des provinces maritimes, en Ontario, jamais au Québec.
Oui, il y a des socialistes au Québec, mais pour le moment, ils ne sont pas au pouvoir, loin de là.
Ne nous berçons pas d’illusions.
Tant que le Canada anglais ne fera pas front commun contre les réactionnaires, les 39 % d’électeurs nous infligeront ce fléau sorti tout droit de l’enfer de l’ignorance.
Tout comme le 38 % d’électeurs québécois qui nous ont servi le Bloc pendant 20 ans !
«On a un Canada qui devient mesquin, qui devient petit d’esprit, qui devient fermé, qui est anti-intellectuel, qui commence à prôner la division et s’ingérer dans les vies privées des gens. Excusez-moi, mais je ne reconnais pas ce pays. […]» Justin Trudeau
Il ne se souvient pas de la crise d’octobre 1970 de son père !
http://voir.ca/josee-legault/2010/09/20/retour-sur-la-crise-doctobre-un-ouvrage-essentiel/#comment-25595
« Un Canada anti-intellectuel » ???
Retour sur la Crise d’octobre: un ouvrage essentiel
Josée Legault
20 septembre 2010
http://voir.ca/josee-legault/2010/09/20/retour-sur-la-crise-doctobre-un-ouvrage-essentiel/#comment-25595
Bouthillier, Guy et Cloutier, Édouard
Trudeau et ses mesures de guerre, Vus du Canada anglais
ISBN : 9782894486832 2011 Éditeur : Septentrion
http://www.septentrion.qc.ca/catalogue/Livre.asp?id=3483
Le NDP et l’indépendance du Québec, « On verra! »
Le député néo-démocrate Alexandre Boulerice a soutenu que «c’est vrai que le Canada de Stephen Harper est très inquiétant». Mais il a affirmé que les forces progressistes doivent s’unir pour mettre fin au règne des conservateurs aux prochaines élections plutôt que d’évoquer l’idée de faire l’indépendance du Québec comme l’a fait Justin Trudeau.
La position du NDP concernant l’indépendance du Québec se précise…et elle semble être très près de celle ce la CAQ à Legault… « On verra ! ».
Pour ce qui est des positions progressives du NDP… à vous de juger :
Thomas Mulcair NDP était libéral!
Bob Rae libéral était NDP!
Lors du vote sur les mesures de guerre en 1970, Il y avait vingt députés NDP au parlement. Tommy Douglas fut le seul à avoir le courage de voter contre et il en a payé le prix politique.
De plus, le NPD a appuyé les libéraux lors du rapatriement de la constitution de Trudeau en 1982 et lors de la loi sur la clarté de Dion récemment!!!!
En 2008, le NDP a voté contre le retrait des troupes en Afghanistan en février 2009 et plus récemment, pour le maintien des attaques en Lybie.
Est-ce un hasard que quand j’écoute ces Turmel (Boivin) ou Mulcair (Saganash), j’ai l’impression d’entendre PET…. un demi-siècle plus tard ! « Un non, c’est un oui….. ». Soyons clair ! Le NDP est un parti ultra centralisateur et fédéraliste!!!
Du Trudeau à son meilleur… « Un non, c’est un oui….. ». N’empêche, que sans le vouloir, PET nous avait annoncé la souveraineté du Québec en 1963!
Le gros mensonge de Pierre E. Trudeau, en 1963 :
« Tout ce qu’il veut sentir [le canadien français] c’est que s’il se transporte ailleurs au pays, que dans le Québec, la loi ne lui sera pas défavorable. Comment il se servira de cette loi? C’est l’avenir qui le dira; moi, personnellement, je ne pense pas que même ayant des lois justes, le français, que le français se mettra à monter en flèche dans des parties du Canada, dans les provinces où le canadien français est une infime minorité.
Il faudrait peut-être à ce moment-là, envisager d’autres solutions, par exemple, il faudrait assurer la mobilité de la main-d’œuvre, la mobilité des citoyens, que ceux qui veulent vivre dans un milieu bilingue, qu’il déménagent dans une autre partie du Canada, que vous leur facilitez cela. »
« … Quand on aura trouvé [ce que cela coûte en termes humains] on saura vraiment si le pays peut vivre, s’il doit continuer d’opérer en tant que pays. Si c’est plus coûteux, disons, du point de vue du Canadien anglais de faire de ce pays un pays bilingue ou multiethnique, si c’est plus coûteux de faire cela que de renoncer à l’identité du Canada, et de s’attacher aux États-Unis, on saura où est l’avenir. Et inversement, si c’est du point de vue du Canadien-français, les avantages qu’il trouve de vivre dans un pays qui s’appelle le canada, s’ils sont moins grands que les désavantages qu’il trouve de vivre dans un pays qui ne le reconnaît pas en pratique et en loi le bilinguisme, eh bien, lui décidant de se séparer, je pense que c’est seulement après avoir pesé ce genre de réalités que l’on saura où l’on va. »
Pierre E. Trudeau. Extrait d’une audience de la commission royale d’enquête sur le bilinguisme et le biculturalisme, jeudi le 7 novembre 1963, 17 :54 h-18 :14h. Et préface au « Les héritiers de lord durham » publié par la fédération des francophones hors Québec en avril 1977.
Quoiqu’il en soit, à la radio-poubelle de Québec ce matin, on disait que tout cela prouve que Stephen Harper fait bien sa job puisque les gauchistes s’énervent. A RDI, Maxime Bernier lui vient de dire qu’avec l’élimination du régistre des armes à feu, les conservateurs vont enfin pouvoir s’attaquer au coeur du mal…
L’espoir des Québécois qui ont voté pour le NPD le 2 mai était que ce parti favoriserait un Québec particulier, la spécificité du Québec, pas une province comme les autres.
Ne nous énervons pas. Voyons voir. Si le NPD déçoit, la prochaine élection corrigera le tir. Rome ne s’est pas bâtie en un jour.
Les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Les élections itou. Le NPD aura l’occasion de se positionner quand à la question constitutionnelle. Il reste trois ans et demi…
Pour certains Canadiens, M. Justin Trudeau vient de passer de héraut à zéro et vice versa pour certains autres. Dure, la vie politique.
M. Lemonde dit:::
Le ROC peut dorénavant dévouvrir son visage « américain », « mesquin, petit d’esprit, fermé, anti-intellectuel, prônant la division et s’ingérant dans les vies privées des gens » puisqu’il a trouvé en Harper son parfait defenseur.
Et si au contraire les canadiens étaient en train de se redécouvrir fortement nationalistes avec Harper, chose qui ne serait jamais arrivé avec Chrétien, cela voudrait dire Ontario et l Ouest vont mener la barque pour les prochains 50 ans.
Et ce qui m’ inquiète c ‘est entendre les québécois qui se disent prets pour larguer les amares, pas de problème on va encore avoir nos pensions du fédéral,on va garder notre argent icitte, on va garder la péréquation et après la séparation on va leur faire la loi !!!!!!!!!!.
La diabolisation de l’adversaire est un trait culturel anglosaxon. À ce titre, les séparatistes ne sont pas des adversaires rien de moins que des entités politiques démoniaques susceptibles de briser le Canada!
Ainsi, Trudeau junior n’aurait pas dû se présenter comme un séparatiste virtuel pour le Canada de l’angloculture qui ne connaît le monde que par le biais des États Unis et de la Grande Bretagne. Une culture hégémonique anglophone qui trouve un de ses terrains au Canada n’en n’est pas moins imbue de sa culture ethnico-culturelle voué à l’aveuglement et à la xénophobie.
Quant au Canada Harper voici sa liste d’épicerie gouvernementale; politique judiciaire répressive, abolition du registre des armes à feu, politique militariste et achats d’équipement d’armements, contrôle liberticide d’internet, politique environnementale zéro, pétrolisation de l’économie canadienne, appui à la torture, politique préventive paranoïaque sur le plan sécuritaire interne ou externe, monarchisation accrue au Canada comme au Québec évidemment, réduction du bilinguisme fédéral, je menfoutisme envers le Québec, pas de députés conservateurs au Québec pas de représentation équitable des Québécois.
Trudeau junior a parlé notamment pour ouvrir une fenêtre au PLC au Québec en se disant que le BQ est hors jeu et que le NPD est piteux avec son Boulerice comme unique porte parole ou porte poteau québécois, tout en sincèrement s’opposant aux conservateurs qui sont l’antithèse du libéralisme classique et pluraliste. Le hic c’est que le Québec est une solitude culturelle au Canada n’en déplaise à J.Trudeau.
Et J.Trudeau pensera comment le jour où S.Harper majoritaire osera s’attaquer à la vache sacrée du père Trudeau: la loi des langues officielles pour le bilinguisme canadien? Parce que Harper pourrait profiter d’un PQ réduit à 5 sièges pour réduire la portée du bilinguisme fédéral bien davantage. La politique est destructrice souvent et celle d’Harper s’ouvre à un caractère fascisant.
Harper est un républicain américain qui est premier ministre du Canada.
Néologismes utilisés ici donc pétrolisation et monarchisation. C’est que le français est pesant parfois…
Autre erreur de J.Trudeau, celle de croire que les partis souverainistes sont morts à coup sûr ou pire que la souveraineté serait une option en agonie.
C’est implicite dans l’entrevue de dimanche, la pensée de Trudeau suggestive non dite est de se servir du séparatisme comme provocation anti conservatrice tout en croyant que le Bloc Québécois ne peut renaître.
L’acte de décès du Bloc n’est pas enregistré, que Trudeau junior mousse depuis dimanche le PLC au Québec en usant d’une sensibilité souverainiste ne doit pas nous leurrer, c’est brillant de sa part de faire une pierre deux coups; tenter de réhabiliter le PLC au Québec tout en fouettant l’opposition anti conservatrice au Canada et au Québec en souhaitant implicitement aussi une fusion entre le NPD et le PLC.
Je spécule à peine puisque il faut savoir décoder le message des politiciens ici au delà de la déclaration immédiate.
Il faut une part d’absurde et d’absurdité pour voir clair en politique, bémol ici pour moi quant à la volonté d’analyse littérale manifesté dans l’article de Voix publique.
Au Québec, nous avons les Nationalistes du Québec dans le Canada, ce sont les fédéralistes, les Nationalistes du Québec hors du Canada, ce sont les séparatistes, les nationalistes qui veulent un Québec souverain dans le Canada, ce sont les souverainistes avec association ou partenariat canadien à la Lévesque du référendum de 1980 ou à la Parizeau, Bouchard et Dumont de celui de 1995 et les autres nationalistes, majoritairement anglophones, sont les nationalistes canadiens, point.
M. Justin Trudeau serait dans le premier groupe en danger de passer dans le troisième. Après tout, les Québécois forment une nation au sein d’un Canada uni. Même le Bloc québécois a voté pour ce concept en novembre 2006, il y a déjà, un peu plus de 5 ans.
Votre texte me rappelle un film de Pierre Falardeau en passant comme ça gentiment.
Vous le dites mieux que quiconque M. Bouchard. Plutôt brillant de sa part ! Une pierre deux coups dites-vous ? Je dirais pour ma part : trois coups et plus d’une seule pierre. Sans l’aide de personne ou presque (celle d’un Dion ?), à tout le moins pas celle d’un papa Pierre.
Il faudrait vraiment cesser de le prendre pour un imbécile, un « Junior », un « Mini-Pet », etc. Enfin, on suggérera ça à ses adversaires déclarés en toute courtoisie. Il n’y a pas de meilleure position, en politique comme en sport, que celle du sous-estimé.
Le père a pris beaucoup de temps pour admettre la légitimité du PQ et de son objectif politique. Elle avait agacé R. Lévesque et pendant le discours de sa réélection celui avait ajouté que cela relais pas d’une erreur historique comme le prétendait le père Trudeau. Le fils ne remet pas en question le mouvement souverainiste. Petite victoire de l’entendement !
Il dit une évidence. C’est dans la logique Connais-moi comme moi-même perle moi de moi pour ma carrière cela est très bon…
La fourberie d’un NON qui veut dire un OUI est-elle en train de se répéter?
Caveat …
Point de fourberie au pays de l’ambiguïté ! L’ambiguïté d’un NON qui veut dire un OUI pour un référendum ne l’est pas moins que ce Canada qui vaut bien le Québec… du moins dans l’esprit de certains comme Justin et probablement pour une majorité de « fédéralistes » qui connaissent peut-être aussi bien sinon plus que ces « indépendantistes » le déroulement d’une histoire, n’en déplaise à quelques commentateurs. À quel Canada pensait vraiment ce premier ministre Wilfrid Laurier évoqué par Justin et de qui André Pratte a fait la biographie récemment ? À quel Canada ? Peut-être qu’une masse critique de Québécois possèdent la (bonne) réponse à cette question (nationale). Exprimons-la autrement : est-il possible que Laurier, ce premier premier ministre « Canadien » (entendons ici « Canadien français »), s’est hissé à la tête du pays, non pas grâce à une « générosité » bien anglaise mais parce qu’il transportait dans son bagage, dans sa tête, dans ses rêves, un Canada utopique, ce Canada d’antan, celui d’une autre Amérique, d’une nouvelle Amérique, un Canada allié d’innombrables nations autochtones, ce Canada du Québec, ce Canada d’un territoire avant qu’un traité ne le rebaptise « Province of Québec » ?
Au-delà d’un nationalisme canadien, d’un nationalisme québécois, d’un binationalisme ou d’un multinationalisme, les « fédéralistes » et les « indépendantistes » se comprennent sans doute de mieux en mieux. Mon humble avis : le pari de Legault repose sur cette lecture d’une meilleure « compréhension » mutuelle.
Ce qui est ambigü, une fois compris, n’est plus absurde ou un peu moins. Le cynisme d’un citoyen « ordinaire » à l’égard des politiciens répond peut-être d’une insatisfaction de voir tous ces politiciens et politicologues, ces commentaires patentés, ces analystes sophistiqués, ces experts universitariés, être incapables d’exprimer assez bien une ambiguïté fondamentale, celle que comprend mieux qu’on pense un « illettré » et qui n’a rien d’absurde. À moins bien sûr de montrer un subtil mépris pour une histoire, pour un peuple « sans histoire ni littérature ». Il n’y a pas d’Absurdistan ou si peu ! Il y a un pays ambigü, un pays double, un pays secret… mais point absurde. Parole d’un poète d’une Révolution, celle d’une histoire qui est la nôtre…
Première réaction en entendant cette trainée de rumeurs s’enfler jusqu’à devenir gros comme un boeuf est le souvenir du jeu du téléphone : déformation des mots, donc du sens.
Deuxième : plusieurs ont perdu leur balance pour peser les mots.
Troisième : on entend bien ce que l’on veut entendre.
Quatrième : retour en arrière où on était rouge ou bleu de père en fils, et donc, de famille en famille. La guérilla des couleurs de famille dans villes et villages. Me semblait qu’on avait évolué. Me semblait qu’entre le rouge et le bleu, il y a une palette de nuance.
Justin Trudeau est scruté à la loupe ; est-il une miniature de son père ? Personnellement, ma mère était libérale, et je ne lui suis pas. Ça ne pourrait pas arriver à Justin Trudeau !
Là, n’est pas la question présentement puisqu’il est libéral, comme son père. Mais pour moi, autant il y a d’individus dans le parti libéral autant il devrait y avoir de manière d’être libéral. Même chose pour tous les partis. Sinon, ça s’appellerait-pas un troupeau de moutons qui bêlent pas en même temps !
Je fais preuve d’idéalisme. Pourtant pas toujours, mais en politique c’est facile d’être idéaliste ; aussitôt que tu penses un peu autrement, dans le meilleur des mondes.