BloguesVoix publique

Enveloppes brunes et prête-noms

 

 

Ce jeudi soir, 20 heures, la juge France Charbonneau sera sûrement devant son téléviseur…

À l’émission Enquête de Radio-Canada, on diffusera en effet un reportage sur le financement dit occulte des partis politiques.

Gilles Cloutier – un ancien démarcheur pour la firme de génie-conseil Roche (1) qui, plus est, «organise» des élections depuis l’époque de l’Union nationale -, y avancera avoir «multiplié les cadeaux aux élus», «produit de fausses factures afin de donner aux partis municipaux» et «trouvé des centaines de prête-noms pour les partis provinciaux».

Bref, un connaisseur en matière d’enveloppes brunes et de prête-noms utilisés par certaines entreprises pour tenter de faciliter l’obtention de gros contrats publics – au municipal et/ou au provincial. «Tout le monde faisait ça», de lancer M. Cloutier…

Et lorsque la journaliste Marie-Maude Denis demande à M. Cloutier qui était au courant de cette situation chez Roche, il répond: «Marc-Yvan Côté» – un ancien ministre libéral connu, entre autres choses, pour ses talents, disons, redoutables, d’organisateur politique.

Côté financement, rappelons qu’à la commission d’enquête Gomery sur le scandale des commandites, l’ancien ministre avait reconnu avoir reçu 120,000$ en argent comptant pour l’«organisation électorale du Parti libéral du Canada en 1997, dans les 21 circonscriptions de l’Est du Québec qui étaient sous sa responsabilité».

Voir ici. Et ici.

***

 

Et la morale de cette histoire qui n’en a pas nécessairement? Comme quoi, le méta sujet de la corruption, de la collusion, de la construction et du financement des partis politique est devenu tout simplement incontournable.

Et ce, avec ou sans la commission Charbonneau, laquelle, de son côté, multiplie les conditions à la comparution publique de ses futurs témoins au point où on se demande bien qui finira par éventuellement se montrer le minois dans nos écrans…

***

(1) À noter que Roche fait partie d’une brochette de firmes de génie-conseil qui, au Québec, reçoivent de nombreux contrats publics lucratifs. Roche est également, entre autres choses, la firme où, de 1998 à 2003, le ministre Sam Hamad était vice-président principal. (Il fut ministre des Transports de 2010 à 2011. Depuis septembre dernier, il est au Développement économique.)