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Neko Case au Corona : Sereine nostalgie

nekocase2014

L’auteure-compositrice-interprète, au répertoire oscillant entre country folk alternatif, rock et pop, Neko Case était de passage à Montréal, ce jeudi 8 mai, alors qu’au même moment, les Bruins et les Canadiens s’affrontaient dans un combat n’ayant d’autre issue que le but compté par les bruns en période de prolongation.

La chanteuse, dans sa grande magnanimité, a fait sa première intervention, après trois chansons (« Where Did I Leave That Fire », « This Tornado Loves You » et « The Next Time You Say Forever »), en nous remerciant d’être présents, malgré ce match d’une importance capitale pour notre santé mentale (ça, c’est moi qui l’ajoute). C’était pas un grand sacrifice, Neko, t’inquiète. De toute manière, à chaque fois que j’écoute un match, le Canadien perd, alors j’ai pris la résolution de me booker des événements à chaque fois que le bleu-blanc-rouge joue, même si je suis une fan de hockey.

Bref, Neko Case, après un début de match (spectacle) lent et un peu chaotique, a resserré son jeu et ses musiciens aussi, pour aligner une performance digne du talent de la dame et de la qualité de son jeu (répertoire). Fin des allusions au hockey.

C’est une vingtaine de chansons que la fougueuse – et malgré tout, très calme et drôle – chanteuse nous a balancées, au cours d’une heure trente de délice musical. Malgré l’absence de son bassiste (malade) habituel, Neko Case a su jouer avec la présence des trois membres des Dodos qui sont venus prêter main forte au groupe, à tour de rôle. En a résulté quelques transitions parfois chaotiques, mais toujours très comiques, puisque la complicité entre la chanteuse et sa choriste a su agrémenter ces petits trous dans la mise en scène du spectacle.

La plupart des pièces de son plus récent album The Worse Things Get, the Harder I Fight, the Harder I Fight, the More I Love You (2013) y sont passées. En plus de la première du concert, notons que Case et ses musiciens sont passés par « Bracing for Sunday », « City Swans », « Local Girl », « Calling Cards », et « Night Still Comes ». L’un des beaux moments de la soirée fut la performance a capella de « Nearly Midnight, Honolulu » où grand guitariste et batteur accompagnaient chanteuse et sympathique choriste dans cette superbe berceuse tragique.

La chanteuse américaine a aussi plongé dans son répertoire précédent, alliant les pièces d’intro de TWTGTHIFTHIFTMILY et Middle Cyclone à « Lion’s Jaws » (Fox Confessor Brings The Flood), « The Tigers Have Spoken » (pièce titre de l’album du même nom), « Margaret vs. Pauline » (Fox Confessor Brings The Flood), « The Pharaohs » (Middle Cyclone), l’entraînante « Hold On, Hold On » (Fox Confessor Brings The Flood), « That Teenage Feeling » (Fox Confessor Brings The Flood), Red Tide (Middle Cyclone), en plus de la pièce « Nothing to Remember » qu’on peut retrouver sur la trame sonore du film The Hunger Games.

Avant de revenir pour le rappel, Neko Case, accompagnée de ses musiciens et d’un des membres des Dodos, a conclu sa première partie avec la puissante « Man », tirée de son plus récent album. On y voyait bien le côté plus rock de la chanteuse et musicienne, qui s’est faite plutôt tranquille, jeudi soir, laissant la place à ses musiciens, jouant constamment avec l’humour et l’auto-dérision et ne tentant jamais de se mettre en valeur, malgré sa voix toujours aussi cristalline et puissante.

Au rappel, Neko a refrappé fort avec l’interprétation d’une ballade de la formation Crooked Fingers écrite par Eric Bachmann (que Neko Case appelle gentiment « asshole » pour avoir écrit une telle pièce), intitulée « Sleep All Summer », en duo avec son guitariste qui, en alternant avec Case, a su captiver le public avec sa superbe voix.

La dame et ses musiciens ont ensuite poursuivi le rappel et interprété la classique « Maybe Sparrow », de même que « Harlem River Blues » et l’énergique « Ragtime », qui conclut son plus récent album, et qu’elle a, cette fois-ci, jouée avec les trois membres des Dodos, en plus de son équipe complète. Une belle conclusion à une soirée empreinte d’une nostalgie très sereine.

The Dodos

En ouverture, c’est le jeune groupe américain, originaire de San Francisco, The Dodos qui a tenté de réchauffer la foule. Bien joué malgré quelques pièces oubliables, le groupe nous a familiarisé avec les compositions issues de son plus récent album, Carrier, dont la mémorable « Confidence ». Le groupe, qui a démarré sa soirée plutôt tranquillement, a réussi à prendre sa place à trois pièces de la fin de sa partie. Dommage puisqu’on nous a laissés sur notre faim, avec une conclusion un peu abrupte. On se reprendra la prochaine fois, sans doute.

La soirée de Neko Case, du 8 mai (à moins d’avis contraire) :

Where Did I Leave That Fire
This Tornado Loves You
The Next Time You Say Forever
Bracing for Sunday
Lion’s Jaws
The Tigers Have Spoken
City Swans
Margaret vs. Pauline
Local Girl
Nothing to Remember
That Teenage Feeling
Nearly Midnight, Honolulu
The Pharaohs
Calling Cards
Hold On, Hold On
Red Tide
Night Still Comes
Man

Rappel :
Sleep All Summer
Maybe Sparrow
Harlem River Blues
Ragtime

Écoutez TWTGTHIFTHIFTMILY :

>> Juste de même et parce que je suis très heureuse d’avoir pu faire une entrevue – et ce, même si c’était par courriel – avec Neko Case, je vous invite à lire cet article.