On dira peut-être un jour de la journée d’hier qu’elle a été celle où j’ai foutu un joyeux bordel dans ma vie professionnelle : je suis devenu candidat aux prochaines élections provinciales – quand Jean Charest aura trouvé la fameuse fenêtre pour les déclencher – sous la bannière de la Coalition Avenir Québec, dans le comté de Taschereau, à Québec.
Une belle aventure commence pour moi et en mon for intérieur, je suis convaincu d’avoir pris la bonne décision.
L’éducation via l’école publique autonome, la culture plus relationnelle avec l’identité qu’une simple question de fréquentation et la gouvernance transparente sont au coeur de mes motivations. Le « véhicule » du groupe de citoyens que François Legault regroupe est celui qui me semble le mieux adapté au type de conduite que le prochain gouvernement du Québec devrait privilégier.
Le chef et le parti me prennent comme je suis : je blogue, je gazouille, je facebooke… j’aime la conversation et le débat.
« Je veux ouvrir les fenêtres et abolir les murs qui isolent les gens en politique, des citoyens. »
Mais bon, pour le moment, je crois qu’il serait sage d’interrompre ma publication dans cet espace numérique, généreusement mis à ma disposition par Simon, le Théologien des médias. Ayant encore en tête sa chronique « Un dilemme d’éthique médiatique : Les politiciens chroniqueurs », je suppose que je franchis avec ma candidature un pas qui requiert un ajustement, à tout le moins.
À lui de me dire ce qu’il entrevoit pour la suite des choses ici…
Au plaisir,
Mise à jour du 29 mai 2012 : Mon aventure via les blogues se poursuit au Huffington Post. Les explications par ici…
« …la culture plus relationnelle avec l’identité qu’une simple question de fréquentation… »
je comprends que c’est au « cœur de ta motivation », tout ça, mais… qu’est-ce que ça veut dire?
sur ton autre blog, tu écris
« notre identité, notre culture (…), on va enfin s’en occuper pour de vrai »
et, à propos de l’équipe legault:
« des gens (…) passionnés par le défi de voter sur autre chose que le débat constitutionnel »
question 1: ya vraiment des gens qui sont passionnés par ce type de vote?!?!
question 2: comment comptes-tu t’occuper de mon identité « pour de vrai », sans remettre en question la relation québec-canada?
Sur le sujet de la culture relationnelle davantage que « transactionnelle », je me situe dans la foulée de ce que Simon Brault (directeur général de l’École nationale de théâtre du Canada) a déjà décrit dans un entretien au Devoir publié sous le titre « La culture pour tous » :
J’ai déjà évoqué ce sujet, ici au Voir : « Culture et banc de neige ».
Il y a vraiment des gens passionnés par ce type de vote et je compte bien qu’il y en ait de plus en plus.
Je ne souhaite pas travailler à une démarche qui nous mènerait à proposer la signature de la constitution canadienne, ni à celle qui nous porterait vers la souveraineté. Entre les deux, il y a tout un espace pour « remettre en question la relation Québec-Qanada ». À cela, je compte bien y travailler…
Tout est là : s’occuper d’éducation, de santé, de notre identité, de notre culture et d’économie sans devoir voter pour ou contre le fédéralisme ou la souveraineté, comme on nous le demande depuis trente ans.
Ça va nous changer un peu…
« …sans devoir voter pour ou contre le fédéralisme ou la souveraineté… »
mario, dans mon livre à moi, voter pour toi, c’est voter pour le fédéralisme. je suis désolé, mais tu ne peux pas éviter de prendre position.
un exemple. si tu es invité a une partie de ringuette, mario, et que tu décides, le même jour à la même heure, d’inviter des dividus à écouter ton émission de tv préférée dans ta cave, ben ceux qui te suivent, ils auront choisi de ne pas aller jouer à la ringuette.
difficile, enfermés dans ta cave, de leur faire croire qu’ils n’ont pas choisi de ne pas aller jouer dehors.
sur le sujet de la « culture relationnelle davantage que transactionnelle », je n’ai toujours pas compris. peux-tu donner des exemples concrets stp?
Disons que l’allégorie de la « partie de ringuette », c’est peut-être concret, mais ça n’a rien à voir avec la problématique de devoir ou pas prendre position. Selon votre logique, si je ne travaille pas à réaliser la souveraineté pour les prochaines années, je devrais me considérer fédéraliste. Pourtant, à la suite de deux mandats où la Coalition Avenir Québec aura formé le gouvernement, il est prévu que la souveraineté et le fédéralisme demeurent des options ouvertes pour les Québécois. Je suis désolé – moi aussi – , mais il est possible de prendre une pause d’étiquette sans compromettre ni l’une, ni l’autre des options. Ne pas travailler sur une option ne l’endommage pas; je dirais même qu’à force de vouloir l’enfoncer dans la gorge des gens, on la fait reculer bien davantage et on lui cause encore plus de tort.
Sur l’autre sujet, pour tenter d’être concret, prenons en exemple le contexte où on souhaiterait initier des jeunes de la fin du primaire à la culture théâtrale. Une approche « transactionnelle », aurait comme base que la simple fréquentation de spectacles de théâtre pourrait à la longue permettre à nos jeunes pousses de s’approprier cet art de la scène et d’y trouver une source d’inspiration culturelle. L’approche relationnelle va plutôt tenter de tisser des liens entre l’école, l’enseignant, les parents, la critique et tous ceux impliqués dans le processus qui conduit à la présentation de la pièce de théâtre. Le spectacle n’est pas le début, mais souvent le milieu de la séquence d’intervention. On ne considère pas que le théâtre seulement a besoin du jeune public, mais aussi que le jeune public a besoin du théâtre pour développer son identité, pour se fabriquer une représentation de qui il est, d’où il vient et de comment des gens avant lui ont trouver des manières « d’être » dans les mêmes contextes de vie qu’il rencontre à l’âge où il a.
Dans ce contexte, relationnel, il ne s’agit pas que de développer un « public jeune », il faut construire une relation forte entre les créateurs, les artistes, les oeuvres et les jeunes spectateurs. Trop souvent, les organismes culturels ne s’occupent que de travailler sur le simple «développement de public». C’est loin d’être suffisant !
On se comprend mieux ?
« Selon votre logique, si je ne travaille pas à réaliser la souveraineté pour les prochaines années, je devrais me considérer fédéraliste. »
exact. c’est effectivement logique, selon moi.
nous sommes contraints par un cadre fédéral, tu ne veux pas le briser, tu es donc fédéraliste.
c’est que vois-tu mario, si la souveraineté s’avère être une bonne idée dans huit ans, et bien c’est une bonne idée aujourd’hui aussi. et vice-versa.
la souveraineté du québec n’est pas un enjeu « circonstanciel »; c’est plus fondamental que ça et en tant que politicien québécois tu te dois d’avoir une opinion là-dessus. toujours selon moi, bien entendu.
et tes convictions en main, n’est-il pas absurde par la suite de ne pas les défendre?
mais peut-être es-tu ambivalent? peut-etre tangues-tu d’un bord à l’autre, au gré des éditoriaux?
alors me vient une question: qu’est-ce qui est pire: un politicien fédéraliste, ou un politicien sans conviction?
Ma réponse : la souveraineté est un projet collectif qui n’appartient pas aux souverainistes.
Je ne sens pas l’appétit du peuple pour ce projet. Nous sommes plusieurs à ne pas le sentir, cet appétit. Je vais parler en « je » : ma conviction est que c’est un projet trop sérieux pour le briser en insistant quand le peuple démontre, année après année, qu’il n’en veut pas. Je n’ai pas écrit « qu’il n’en veut plus ».
Je me donne le droit à une vraie pause. Par conviction que nous formons une nation et que nous devons nous tenir, je vais sincèrement travailler pour le Québec avec les leviers que nous avons en tentant d’aller en chercher d’autres. Tout sera possible, tant pour les fédéralistes que pour les souverainistes, une fois bien fait le travail de reconstruire le Québec.
C’est là toute ma conviction pour garder les gens du Québec unis. Et c’est très important qu’ils le soient, unis, devant l’ampleur de ce qu’il y a à faire.
Je ne connais que la division depuis que je vote… depuis trente ans, en fait. Je me donne le droit de chercher à rassembler sur d’autres bases, sous d’autres probabilités de réussir, meilleures, parce qu’elles sont le reflet de ce que plusieurs d’entre-nous, des deux côtés, entendons : y’en a marre de ces chicanes !
Je suis un politicien avec d’autres convictions que celles que vous avez l’habitude de rencontrer depuis trente ans, c’est tout.
@mario
« Ma réponse : la souveraineté est un projet collectif qui n’appartient pas aux souverainistes. »
c’est une belle réplique, ca, mario, mais… je veux dire… à laquelle de mes questions répond-elle, au juste?
« Je ne sens pas l’appétit du peuple pour ce projet »
http://tinyurl.com/buauufc
et
http://tinyurl.com/86pa73f page 6
le sens-tu, l’appétit, maintenant?
« …le peuple démontre, année après année, qu’il n’en veut pas. »
est-ce à dire que tu laisserais de côté tes convictions parce que le peuple, selon ton appréciation, n’en veut pas? sous-question: en quoi cette stratégie politique n’est-elle pas populiste? la CAQ est-elle un parti populiste?
« …je vais sincèrement travailler pour le Québec avec les leviers que nous avons en tentant d’aller en chercher d’autres. »
ah oui? lesquels vas-tu tenter d’aller chercher? là tu commences à jaser.
« y’en a marre de ces chicanes »
le mot juste, mario, c’est « débats ». et moi, y’en a pas marre, des débats. au contraire.
@mario
mario?
Je ne vois pas trop ce que je pourrais ajouter de constructif au bas de cet échange… Les liens vers des sondages ne modifient en rien ma perception sur l’appétit des Québécois pour votre sujet préféré.
Je ne laisse aucune conviction « de côté », j’affirme plutôt celles qui sont miennes. Sur le caractère populiste ou non de la Coalition Avenir Québec, je dirai simplement que notre désir est de rassembler des gens de différentes familles politiques pour agir en éducation, en santé, en culture et sur l’économie – en particulier – et sortir des polarités habituelles (mais ça, je vous l’ai déjà écrit).
Sur ce que nous voudrions aller chercher, notre chef a récemment identifié le rapatriement du champ fiscal en santé et je crois que les prochaines semaines sauront vous en dire davantage.
Pour ce qui est des mots à utiliser (chicanes ou débats), je sais qu’il n’y a jamais de chicane dans le vocabulaire des péquistes, mais je me permets néanmoins de maintenir mon choix d’expression. Quand au bout de trente ans, on se dit encouragé par des chiffres aussi peu consensuels, je déduis que ça vous importe peu de continuer à diviser les Québécois. J’ai choisi d’autres enjeux parce que je les crois davantage porteurs de solidarités.
Enfin, je constate que mes explications étaient suffisamment « concrètes » sur le sujet de la « culture relationnelle davantage que transactionnelle » puisque la question « on se comprend mieux ? » n’a pas entraîné de réponse.
Je vous ai indiqué les sujets sur lesquels je veux porter mon attention et vous me ramenez constamment sur la Question nationale; ne soyez pas surpris si j’espace de plus en plus mes contributions… je crois avoir été assez clair sur ce qui me motive en politique.
Si votre plaisir demeure la discussion permanente sur la souveraineté, je veux simplement vous répéter que je prends une pause du sujet.
« Sur ce que nous voudrions aller chercher, notre chef a récemment identifié le rapatriement du champ fiscal en santé… »
et pourquoi ne pas rapatrier tous les champs fiscaux, alors? si ça peut aider pour la santé, ça devrait aussi pouvoir aider ailleurs, non?
« Si votre plaisir demeure la discussion permanente sur la souveraineté, je veux simplement vous répéter que je prends une pause du sujet. »
je ne crois pas qu’ignorer cette question soit une bonne stratégie, mario. si elle nous hante depuis si longtemps, c’est que c’est important. c’est là que ça coince, ton truc, mario…
« reconstruire le québec » d’abord, pour ensuite considérer l’indépendance est une proposition doublement illusoire: d’une part la construction serait plus facile si l’on chauffait la pépine nous-mêmes et de plus, le québec est un édifice qui ne sera jamais terminé!
Bravo pour votre engagement car c’est en s’impliquant qu’on peut changer les choses auquelles nous croyons.
on dit que vous serez le prochain Ministre de l’Éducation :
vous avez une grande expérience dans les écoles publiques de milieux défavorisés, vous êtes d’une grande humilité ( je viens de jeter un coup d’oeil sur la liste de vos contributions à La Société Québecoise …)
D’ailleurs, un grand chrétien français a Écrit :
L’homme n’est grand qu’à genoux
Je viens de relire votre C.V. qui est publié en plusieurs pages.
Avoir le vécu du grand Charles De Gaulle , votre C.V. serait publié dans La Pléiade en 20 volumes de 700 pages chacun,,,en petits caractères.
C’est ce qui nous faut en politiques : des gens fiers qui se promènent la tête haute. !!
un souverainiste convaincu qui met la souveraineté en veilleuse devient
1. souverainiste…( il le demeure )
2. fédéraliste ( il abdique )
3.amorphe ( il ne réagit plus à ce qui touche la Nation )
Une femme enceinte n’est jamais demi-enceinte
à l’école, au collège avec les bons jésuites et à l’université, on nous a enseigné le langage simple , i.e. s’exprimer avec un sujet, un verbe et un complément .
Les grands journalistes comme Gérard Filion et Lise Bissonnette en sont des exemples.
Incroyable les blogueurs qui ne parlent que pour ne rien dire.
Des phrases, des phrases, tout n’est que verbiage.
Jean Lesage- le grand converti nationaliste– a eu à s’adapter aux Gérin-Lajoie, Lapalme et Levesque.
A une question directe de Paul Gérin-Lajoie, il avait répondu : NOUI…
ni chair, ni poisson