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Deuxluxes et Sunny Duval à l’AgitéE: rock’n’roll d’amour

Vendredi soir, c’était une grosse soirée pour l’Agitée, bar coop de St-Roch, à Québec: première terrasse pouvant être ouverte jusqu’à 1h du matin et le rock’n’roll des Deuxluxes et de Sunny Duval. Il y avait une belle densité de bonne humeur.

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L’ouverture de cette soirée revenait au couple Anna Frances Meyer-Étienne Barry que je voyais sur scène pour une première fois, après avoir été intrigué par leur EP que l’on peut écouter sur leur Bandcamp. Leur rock’n’roll est foutrement efficace. Déjà, la fougue d’Anna a de quoi hypnotiser par moments, avec cette question: «ça prend combien de temps de pratique arriver à bouger comme ça avec de tels talons?»

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Derrière cette énergie aussi sexy que fiévreuse se cache toutefois une belle exécution musicale. Étienne se trouve à être un excellent homme-orchestre, qui réussit à créer des ambiances et des envolées, avec seulement une guitare et ses percussions. J’ai pensé aux Whites Stripes, non pour la virtuosité similaire sur la six cordes (bien qu’il n’a aucune raison de pâlir), mais parce qu’on sent que les deux formations pigent dans des influences similaires, un rock de la vieille école, un brin de western et beaucoup de blues. Ça déménage, ça sent le Jack Daniels et les bars crasseux. D’autant plus qu’Anna Frances Meyer ne sait pas seulement bouger, elle chante avec ses tripes.

Je ne sais toujours pas quoi penser du dernier album de Sunny Duval et je pensais que sa prestation m’aiderait à m’y replacer, mais non. On sait que Sunny aime jouer avec les références, avec le kétaine et le kitsch, au point qu’on se demande où se trace la ligne entre l’amour naïf et l’amour ironique. Il a souvent montré son amour pour le country et le vieux rock’n’roll et on sait qu’il a déjà porté la chemise hawaïenne avant de faire du gros rock avec les Breastfeeders. Et son dernier album semble revenir à cette époque. Mais on dirait que je ne sais pas comment interpréter ça, et comment l’écouter, ou sur quel niveau. Je me complique peut-être la vie, mais c’est comme ça.

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Derrière ces grandes questions dignes de Platon et de sa caverne, Sunny demeure l’un des meilleurs guitaristes du Québec. Ses mélodies sont efficaces (bien qu’elles m’accrochent moins sur son dernier album) et il pond encore des petits bijoux (j’ai encore J’aime quand tu m’appelles dans la tête, en ce dimanche soir). J’ai beaucoup aimé le jeu de Daniel Moranville, une basse ronde, feutrée et rythmée. J’ai bien aimé ma soirée, finalement, mais un moment donné, j’ai quand même fini par me dire que ça faisait beaucoup de chansons d’amour, tout ça, Sunny.

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Je dois aussi dire le public lui ne se posait aucune question. Il ne pensait qu’à une chose: danser.