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Mohawks, studs et nostalgie

Ces dernières années, plusieurs ont décrié le lot d’artistes sortant de leur retraite ou ayant connu leur âge d’or dans un autre siècle présents au Festival d’Été de Québec. J’en suis. Du moins, j’ai déjà pointé du doigt le ratio élevé de certaines éditions de ce type d’artistes.

Ce soir je regardais une affiche du prochain Envol et Macadam, qui aura lieu au début de septembre, et j’ai été surpris de voir que les têtes d’affiche… étaient aussi de vieux bands. Pour un festival qui se targue d’être le «PREMIER festival de musiques alternatives au Québec», j’ai trouvé amusant d’y voir autant de vieux routiers.

envol_et_macadam_2014

Parmi ces groupes phares, on retrouve Sublime with Rome, des gens qui étirent vraiment la vie de ce groupe qui ne vaut plus grand-chose depuis la mort de Brad Nowell en 1996, Screeching Weasel, un groupe qui en est à sa 4e vie depuis sa fondation en 1986, Less Than Jake, groupe qui roule sa bosse depuis 1992, Sick of it All, formation qui jette son punk lourd depuis 1986, Madball, qui a sorti son premier EP en 1989, The Planet Smashers, groupe québécois qui s’est formé en 1994, Grade, qui surfe présentement sur une 2e vie après avoir été actif entre 1993 et 2002.

Ici, je ne veux pas du tout dire qu’ils sont trop vieux ou qu’ils ne sont plus pertinents. Mon but n’est pas non plus de relancer un débat sur la place des vieux groupes dans une programmation de festival, alternatif ou large public.

Tout ce que je constate, c’est que la carte de la nostalgie s’applique aussi au milieu alternatif. Bref, les marginaux aussi ont des émotions et des souvenirs!

Je me pose tout de même quelques questions. Si les têtes d’affiche sont principalement de vieux bands que j’écoutais il y a plus de quinze ans, est-ce parce que la relève ne s’impose pas ou parce que la nostalgie est rendue si normale qu’elle atteint toutes les couches de la société, même les punks?

Il y en a des groupes «actuels», plus récents, dans la programmation, mais ils ne sont pas les têtes d’affiche, sauf Sleep When I’m Dead ou A Hundred Ghosts.

Ce n’est pas que du côté d’Envol et Macadam, il y en a plein aussi de vieux bands dans d’autres festivals « alternatifs », comme Heavy MTL (Pennywise, Slayer, Twisted Sister, Bad Religion et j’en passe), ou au RockFest (Mötley Crüe, Megadeth, Alice In Chains, Joan Jett, Blink-182 etc.).

Est-ce bien, est-ce mal, je ne sais pas. J’ai été bien content de pouvoir voir sur scène Primus au FEQ ou Iggy Pop à Osheaga il y a quelques années. Je me questionne simplement sur ce que ça signifie pour les festivals: doit-on absolument passer par la nostalgie pour s’assurer de faire ses frais? À partir de quel ratio est-ce que cette direction devient trop grande, voire décevante?