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Francis Desharnais, le soldat du neuvième

Le Festival de la bande dessinée francophone de Québec (FBDFQ) s’en vient, du 8 au 12 avril prochain. Pour l’occasion, je ressors une longue entrevue faite le 6 décembre dernier, sur les ondes de CKIA, avec le bédéiste, illustrateur et animateur (des films, là) de Québec, Francis Desharnais.

Francis Desharnais

La guerre des arts, sortie aux éditions Pow Pow à l’automne 2014, est entre la critique sociale et l’exercice de style. Des extraterrestres kidnappent les artistes de la Terre et … l’humanité s’en fout un peu.

Au départ, non. Ça leur passe dix pieds au-dessus la tête. Avec le temps, ils se rendent compte qu’il y a des trucs qui nous entourent qui sont faits par des artistes. Là, ça devient un peu plus plate.

guerredesartsD’où est venue cette idée?

Depuis 1998 que je suis dans le milieu de la création et les artistes n’ont pas nécessairement bonne presse, ils sont souvent déconsidérés. Plus ça va, plus ça empire. On se fait traiter de tous les noms. Chaque année, les budgets diminuent. Un moment donné, il y a un ras-le-bol qui se fait. Ça fait un moment que j’ai cette idée-là : s’il n’y avait plus d’artiste pantoute, qu’est-ce que ça aurait comme impact? Ça vient un peu de là et je l’ai développé sous la forme de l’humour, parce que j’aime mieux en rire.

Au premier regard, La guerre des arts peut sembler pessimiste. Les gens se contentent de vieilles chansons de CCR et ne souhaitent qu’avoir un nouvel îlot de cuisine. On en comprend que les gens ne se rendent pas compte de l’apport des artistes.

C’est une perception que je peux avoir de la population en générale. Les gens peuvent avoir une perception de l’art élitiste et ça, je trouve ça dommage. Mais j’aime ça me critiquer aussi. Moi aussi j’aime ça les vieilles tounes. Depuis La guerre des arts, je me suis dit qu’il fallait que j’arrête d’écouter des vieilles tounes, il faut que je m’ouvre et que j’écoute autre chose. Ça ne demande pas tant d’efforts que ça.

Une chose que j’aimerais dire aux gens qui n’aiment pas l’art : t’as le droit de ne pas aimer ça, tu as le droit d’aller dans une exposition d’art contemporain et de ne pas aimer ça, mais allez-y, donnez-vous la chance. Il peut y avoir juste une affaire, un aspect que tu vas apprécier, pis la fois d’après, une autre affaire, c’est comme ça que tu te rends compte qu’il y a des trucs incroyables qui se font. Ça peut parler à tout le monde.

Tu le fais avec amour et gentillesse, il n’y a rien de méchant dans ta bande dessinée, mais on sent que tu es tanné d’un certain discours.

Oui! Comme l’expression «BS de luxe», moi, ça me met le feu! S’il y a des gens qui travaillent énormément pour des peanuts, c’est ben les artistes! Ils ne comptent par leurs heures et travaillent tout le temps. Depuis un an et demi, je m’intéresse au milieu de la danse contemporaine, ce monde-là travaille comme des damnés… Cette frustration-là, je l’ai sortie, à ma façon.

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Dans ta bande dessinée, pour les extraterrestres, l’art est une arme de destruction massive. Une parabole sur l’importance de l’art?

Souvent, les gens qui n’aiment pas l’art, vont aimer l’armée, ou vont donner une valeur à l’armée qui est absolue, «on a besoin d’une armée». Si je mets des artistes dans une armée, là, leur pertinence est indiscutable. On ne demande pas si l’armée est utile ou non.

Pour ta bande dessinée, tu utilises les mêmes 10 dessins, un clin d’oeil à l’industrialisation de la culture?

Il y avait un désir d’efficacité derrière ça. Faire de la bande dessinée, c’est quand même assez long. Je cherchais des moyens d’accélérer ça. Cette façon-là, que je n’ai pas inventée, de copier-coller les dessins, ça me permettait d’aller très rapidement. Le livre comme tel, je l’ai écrit en presque 3 semaines. Ce qui est très rapide pour une bande dessinée. Ça me permettait une spontanéité dans l’écriture.

Ta démarche artistique est elle-même une manière de combattre.

C’est ça! J’ai pas reçu de critiques de collègues, mais je pourrais comprendre que quelqu’un arrive et me dise que j’ai juste 10 dessins. Mais la bande dessinée permet ça! Si on veut être sérieux et dire que la bande dessinée est un art, il faut accepter qu’il y a des choses comme ça qui se fassent. Sans vouloir me penser meilleur que les autres, avec cette formule, je trouvais que j’allais à l’essentiel de la bande dessinée.

La bande dessinée est aussi un art narratif.

Très narratif, beaucoup d’ellipses aussi. Là, je pouvais jouer avec les silences, avec les punchs, je trouvais ça ben le fun de jouer avec un matériau de base.

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C’est important pour toi d’essayer de nouvelles façons de faire, d’expérimenter?

Oui. J’ai sorti ma première bédé professionnelle en 2008 et il n’y en a pas une que j’ai faite de façon identique. La première je l’ai faite parce que je voulais la faire. Le tome 2 de Burquette, je n’ai pas utilisé le pinceau, j’ai utilisé une façon de travailler différente. Motel Galactic c’était pour créer des récits plus longs. Chroniques d’une fille indigne c’était de travailler avec une scénariste. À chaque fois, c’est pour essayer une nouvelle affaire.

Là je termine Fille indigne 2. J’ai une bande dessinée jeunesse, aussi. Après je veux m’attaquer à l’adaptation d’un livre, écrit par mon grand-père, ça va être un récit plus long, plus sérieux aussi. Ça va être une autre façon de faire. Ça va être comme un aboutissement. Je considère encore que je suis en train de revenir à la bande dessinée depuis 2008, justement parce que j’essaie plein d’affaires. Ce livre-là, je veux que ce soit une synthèse de ce que je sais faire.

burquetteDans Burquette aussi il y avait de la satire, une critique sociale. Francis Desharnais en a finalement gros sur le cœur!

(rires) On pourrait dire ça! C’est pas tant que j’en ai gros sur le cœur que ce qui m’inspire c’est le monde dans lequel je suis présentement. L’actualité me nourrit beaucoup. Burquette c’est parti d’un événement de l’actualité à un moment où je vivais en France, similaire à ceux qu’on a eus avec nos accommodements raisonnables. Ça m’interrogeait beaucoup. J’avais envie d’en parler.

Burquette a été déclinée avec l’Office Nationale du Film (ONF). Tu as gagné quelques prix. Tu as eu une bonne couverture médiatique. Surpris par ce succès?

Oui! La bande dessinée commençait à prendre de galon au Québec, notamment avec la série Paul. Je me doutais qu’avec le thème j’allais me faire remarquer, mais pas à ce point-là.

Dans Motel Galactic, que tu as scénarisé et que Pierre Bouchard a dessiné, il n’y a pas de critique sociale, mais il y a des clins d’oeil, des petites «bines». Ça fait toujours partie de ton univers.

Des petites bines, j’aime bien l’expression, c’est vraiment ça! C’est un peu la volonté que certains veulent que le Québec soit sur la «map». Bien là je l’ai mis sur la «map» et pas rien qu’un peu! C’est le Québec qui a envahi la galaxie! Mais tout en gardant le côté, disons, régional, ou plutôt de l’idée qu’on se fait des régions. C’est un peu un amour du Québec, Motel Galactic. Ça peut sembler caricatural, mais je pense que ça peut être assez proche de ce qu’on peut être collectivement, dans la mesure où on n’est pas un peuple qui se prend très au sérieux ou qui se donne des grands airs. Et j’aime fondamentalement ça. Sous les niaiseries, il y a bien de l’amour.

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Comment est né le projet? Qui a proposé à qui?

Je suis un gros fan de L’île aux ours, la première bande dessinée qu’il a faite. Un moment donné on parlait de l’idée de se mettre en danger. Prendre son style et en faire quelque chose qui n’a pas rapport. L’île aux ours, mais en science-fiction. C’est un peu né comme ça. Je voulais écrire comme Pierre Bouchard dessine. Ce que j’aime de son style, c’est qu’il est vraiment brut. Comme une sculpture dans une buche de bois qu’on a gossé à la hache. C’est beau parce qu’on sent tous les coups de hache.

Tu dessines beaucoup. La scénarisation, sans dessiner, c’était naturel pour toi?

Pour Motel Galactic, comme c’était une écriture spontanée, ça a été assez facile. Là je collabore avec Valérie Morency (ValMo) et je suis plus précis, même que des fois je vais jusqu’à faire la mise en page, le découpage. Elle revient avec son découpage, je corrige. C’est une façon plus traditionnelle. Il n’y a pas deux façons de fonctionner dans la bande dessinée, c’est ça qui est le fun, il n’y a pas un moule que tu es obligé de suivre tout le temps.

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Tu fais aussi l’inverse. Avec Chroniques d’une fille indigne, tu dessines sans scénariser. Encore une fois, c’est un autre rapport avec la BD.

C’est un autre rapport, mais j’ai été chanceux, Caroline Allard, c’est quelqu’un qui m’a laissé carte blanche. Le texte à la base était bon, je me demandais même si on avait vraiment besoin de rajouter l’image. Mais en le dessinant et en travaillant sur le tome 2, je trouve l’univers très cohérent, et dans le strip, c’est super important d’avoir un univers simple mais cohérent. Dans Snoopy ou Charlie Brown, il n’y a jamais d’adultes, c’est toujours les 7 ou 8 mêmes personnages. Calvin & Hobbes, c’est un petit gars avec son tigre, ses parents et presque pas d’autres personnages. Ça prend un univers simple, que tu tiens, et curieusement, il y a un univers qui émerge de tout ça.

Comment es-tu tombé dans la bande dessinée?

J’ai appris à lire avec la bande dessinée, avec Lucky Luke et Astérix. Mon père m’a appris à lire avant d’aller à la maternelle. Ça m’a toujours suivi. Au secondaire j’ai suivi des cours, ce qu’on appelait les Ateliers Imagine. J’ai eu des profs comme André-Philippe Côté, Djief, Michel Giguère… tous des gens que je côtoie encore.

C’est au secondaire que j’ai appris à faire de la bande dessinée. Ensuite, au Québec… ce n’était pas la grande époque de la BD, disons. Je suis allé en graphisme, ce qui m’a permis d’apprendre plein d’autres choses. J’ai bifurqué vers l’animation…

En 2004, ça faisait un moment que je voulais m’y remettre, je me suis dit que j’allais faire des strips. Avec 3 cases, tu as une bande dessinée, autonome. Petit à petit, je suis revenu à la bande dessinée. Avec Burquette, je m’étais dit que j’allais peut-être en avoir 15 ou 20, gags, plus ça allait, plus je multipliais les mises en situation. En même temps, au Québec, la bande dessinée prenait de l’ampleur. Le premier Burquette m’a pris 4 ans à le faire.

Donc le dessin aussi est venu assez tôt. En même temps que la lecture?

Oui! Au début je copiais. Je retraçais des Astérix, pis des Lucky Luke pis des Schtroumpfs. Un moment donné tu te fais ton style à toi, plus ça avance, plus ce style-là se raffine et devient précis. En graphisme, j’ai fait plus de dessin d’après modèle, comprendre l’importance du dessin d’observation… Le dessin m’a toujours suivi, mais je ne suis pas du genre à avoir toujours un carnet…

Tu n’es pas un dessinateur compulsif?

Pas à ce point-là, il faudrait que je le sois un peu plus. Parce que plus que tu dessines, plus que tu deviens meilleur. En même temps, quand je vais dans des trucs comme le Festival d’Été de Québec, ou comme présentement avec La Rotonde (centre de danse contemporaine), c’est un peu pour ça aussi. C’est pour me forcer à me mettre dans des situations où je dois capter des moments. Les dessins que je fais avec La Rotonde ne sont pas toujours justes, mon but est plus d’avoir l’énergie, de faire transparaître la force que la danse a.

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On voit plusieurs bédéistes qui sortent des livres de leur carnet, des croquis, comme Guy Delisle ou Pascal Girard. Un exercice que tu aimerais faire?

Il faudrait. Le livre plus sérieux dont je parlais, je veux un style près de ces carnets de croquis, c’est-à-dire plus spontané. Je laisserais tomber mes personnages qui ont des formes très de base, c’est souvent des ronds, des cercles ou des carrés. Ça va bien avec ce que je raconte. Là j’ai envie d’y aller, pas nécessairement réaliste, mais plus réaliste. Je voudrais que mes personnages aient des nez!

(rires) Pas évident les nez, étrangement! Tu viens d’évoquer ton style minimaliste, tu l’as développé tranquillement?

Quand j’étais jeune, je dessinais des bonshommes à très gros nez. Un moment donné, dans les ateliers de bande dessinée, on nous montrait qu’on peut faire un personnage avec rien. Un cercle avec deux points dedans et tu as un visage. À partir de là, pourquoi s’embêter d’en faire plus?

Aussi, j’aime l’humour, donc je n’avais pas besoin d’un style très réaliste. Pour raconter une histoire avec un style réaliste, faut que tu sois aguerri en maudit en dessin, parce que ça ne pardonne pas. Une histoire réaliste avec un personnage difforme ou que les proportions ne sont pas justes, je trouve que ça casse le rythme, la magie et l’histoire. Tu ne peux pas te permettre d’avoir un mauvais dessin si tu as un style réaliste.

Est-ce que tu peux travailler longtemps sur une case?

Pas longtemps. C’est sûr que je vais le retravailler si ça ne fait pas mon affaire. S’il avait fallu que je recommence chaque fois que quelque chose n’était pas tout à fait mon goût, j’aurais rien fait. J’aurais attendu d’avoir un style parfait pis ça serait jamais arrivé. J’assume mon dessin, mais je suis conscient que ce n’est pas le dessin le plus top du monde. Je me dis qu’au moins je l’ai fait, j’ai raconté de quoi et que ça marche bien, avec ce dessin-là, aussi imparfait soit-il.

L’impro-BD, c’est spontané, c’est un trait rapide, c’est immédiat. Une manière de te mettre en danger, pour reprendre cette expression?

Il y a cette notion-là. J’ai un style que je qualifierais d’efficace. Je sais que le dessin ne sera pas beau, mais l’idée que j’ai va passer, on va comprendre et on va peut-être même rire. Un gars comme Djieff, en plus d’être rapide, fait des dessins incroyables, c’est une autre approche. Moi je mise sur l’efficacité, ce n’est pas moi qui vais essayer de faire des beaux dessins, mais j’ai la prétention de croire que j’ai des bonnes idées et trouver celle qui punch.

Je suis un fan avec ce que tu as fait avec le Festival d’Été de Québec, une belle manière de revenir sur les spectacles. Un regard décalé. Qu’est-ce que ça t’a apporté?

C’est arrivé en même temps que mon blogue, en 2006 ou en 2007. J’avais commencé avec des chroniques de restaurants, des critiques dessinées. Petit à petit, je suis allé voir des shows. C’était le fun, mais des fois au Festival d’Été de Québec, il y a des groupes dont je me fous, comme KISS ou Scorpions. En même temps, ça fait pratiquer mon dessin, mon sens de l’observation, des fois le public est aussi intéressant que la scène. Je l’ai fait 5 ans… Un moment donné, un guitariste, que ce soit Patrick Watson ou KISS, il tient sa guitare pas mal de la même façon. J’avais un peu fait le tour du jardin et est arrivée La Rotonde, et c’était comme un renouveau.

Pendant un spectacle, les musiciens se déplacent, mais ils ne bougeront pas tant que ça, j’avais le temps de les capter. Là, c’est plus difficile. Dans la danse, il y a beaucoup de mouvements, des fois tu as une position qui est magnifique, elle dure une fraction de seconde, il faut que j’aille vite. C’est vraiment une écoute active.

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Est-ce que le bédé-journalisme ou la bédé-documentaire pourrait t’intéresser?

Oui, ça m’intéresse, j’ai même des contacts avec La revue dessinée. J’ai soumis quelques idées avec Valérie Gaudreault, mais ils trouvaient que c’était trop québécois. C’est juste une question de temps et de trouver le bon sujet.

On a beaucoup parlé de bande dessinée, mais l’animation fait aussi partie de ton parcours. En 1998, En revenant du Congo, première vraie animation?

Premier professionnel. Au cégep, j’avais fait deux animathons, des animations improvisées. C’est là que j’ai rencontré Fred Lebrasseur, avec qui je collabore toujours. En revenant du Congo, c’est mon premier projet plus élaboré, avec musique originale, scénario original.

L’animation, ça reste important, c’est devenu mon métier aussi, c’est beaucoup ça qui me fait vivre. Avec le groupe Kiwistiti, on a fait plusieurs films.

Avec Fred, on a aussi développé le côté live. Je fais des petites boucles d’animation qu’on répète. Le spectacle, c’est un peu le processus de création de ces boucles-là. Fred met un micro sur mon crayon, il récupère le son, le modifie et forme des rythmes. On veut pousser ça avec les années.

Au Québec, l’animation n’est pas prise aussi au sérieux qu’en Asie. L’ONF fait d’excellentes d’animations, mais ça ne sort pas d’un cercle d’initiés.

L’animation souffre un peu du même problème que la bande dessinée, on peut penser que ça s’adresse qu’aux enfants. Et pourtant, ça n’a rien à voir! (rires) Il n’y a pas une façon de s’exprimer qui est réservée à une tranche d’âge! L’animation, souvent, faut se déplacer pour aller les voir dans les festivals. À la télé, on en voit à peu près jamais. Il y a de l’espoir avec Internet. Je pense que les gens veulent de plus en plus d’animation, mais on n’est pas toujours au courant de ce qui se fait ici, alors qu’on a une des productions les plus inventives et pertinentes. Faut trouver une façon de rejoindre notre public.

En regardant tes projets, on sent cette envie de décloisonner les formes d’art, d’abattre les murs qui les entourent.

Le propre d’une forme d’art c’est d’être capable d’être en relation avec les autres formes d’art. La peinture va réagir à la musique, la danse va s’inspirer du théâtre. On ne se pose pas la question sur ce qu’on appelle les arts officiels. Pour la bande dessinée et le cinéma d’animation, il y a toujours un a priori, que c’est un truc ludique, pour les enfants, alors que non, c’est un art. La bande dessinée est le seul art qu’on ressent le besoin de dire que c’est le 9e. On n’entend jamais quelqu’un dire qu’il fait de la sculpture, le 3e art. Tous ces spectacles-là que je vais faire, c’est toujours dans l’espoir qu’il y a des gens qui vont essayer la bande dessinée ou le cinéma d’animation après.

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L’atelier de création que tu as mis sur pied, Le Repaire de Biff Tannen. C’était un besoin de sortir de chez toi?

Ah! Oui! Ça faisait plusieurs années que je n’en pouvais plus d’être chez nous. Je n’étais plus productif. Quand je suis chez nous, je suis efficace chez nous, je fais mon lavage, je fais la vaisselle, je ne suis pas en train de me dire que je dois envoyer un courriel ou finir un dessin. À l’atelier, c’est la même chose, je ne suis pas en train de me dire que je dois faire le lavage, donc je suis plus concentré. D’être avec d’autres gens qui travaillent fort, ça me pousse aussi à travailler. C’est juste du positif.

D’où vient le nom? Pourquoi Biff?

Michel Falardeau et moi, on voulait un atelier et en France, ils ont souvent des noms. Même ici à Québec, il y a La shop à bulles. Mais on ne voulait pas un xième jeu de mots sur la bande dessinée. En France, presque tous les festivals de bande dessinée ont le mot bulle dedans. On voulait de quoi qui n’avait pas rapport. Un moment donné j’ai sorti ça, «Repaire de Bif Tannen», et lui a trouvé ça ben drôle et c’est devenu le nom.

L’atelier est en ce moment votre lieu de travail, pourrait-il devenir autre chose? Recevoir des expositions, ou des résidences d’artistes?

Ce n’est pas très grand. On est 4 et on est juste correct. On ne pourrait pas être 5. C’est sûr que ça ne pourrait pas être une salle d’exposition. En même temps, je trouve ça le fun d’avoir un lieu vraiment dédié au travail. On n’a pas à se casser la tête à faire autre chose. Le but, c’est de travailler.

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