Le Pantoum lançait sa nouvelle saison, vendredi soir, avec quatre groupes utilisant chacun à leur manière la musique électronique.
Habituellement, cette salle de moins en moins secrète ne fait pas de spectacles l’été, parce qu’il fait trop chaud. Vendredi, en ce 18 septembre, il faisait un bon 25 degrés, selon Météomédia. Ça ressemblait pas mal à l’été et on a aisément compris pourquoi il fait trop chaud l’été. T’sais, quand de la sueur te coule sur les bras, sur le front, dans le dos, entre les fesses, même si tu ne bouges pas?
Le menu musical méritait d’endurer cette chaleur. Le genre de soirée qui prouve à quel point Le Pantoum est essentiel à Québec, qu’il est à l’avant-garde et permet presque toujours de faire de belles découvertes. Comme Rouje, à l’époque.
Garbage Face
J’aime quand les artistes nous balancent ça dans la face et j’ai été servi! Le premier groupe, Garbage Face, a littéralement chanté en s’appuyant sur moi, à un pouce de mon visage – et de celui d’autres spectateurs.
Un hip hop qui pige dans l’électro pour certaines textures sonores et dans le punk dans l’attitude, c’est une musique très performative. J’ai adoré la prestation, la fougue, l’irrévérence et la passion du chanteur. Néanmoins, je me suis tout de même demandé si les paroles étaient à la hauteur de cette performance et si, sur album, la musique était assez solide pour accrocher sans l’énergie live. En me promenant sur leur bandcamp, je dois dire que la musique est moins simpliste qu’elle le paraissait, mais il manque le petit oumf du live.
Jonah Haché
Ai-je besoin de dire qu’il vient de Moncton? Son nom sonne vraiment néobrunswickois. Avec des loops, un clavier, une guitare et sa voix, Jonah nous propose une pop-électro-dance tantôt sucrée, tantôt vaporeuse, mais qui nous colle à lui. Que ce soit par ses textures lentes et envoûtantes ou pour un BPM qui ferait chauffer n’importe quel dancefloor, sa pop dansante nous attrape sans qu’on s’en rende compte. Il n’y a rien de nouveau dans sa musique, mais il a une belle sensibilité. À surveiller.
Uberko
Toujours un plaisir de voir Uberko sur scène, que ce soit lorsqu’il était en groupe comme il y a dix ans ou maintenant en solo. Son électro est rempli d’émotion, de lumière et de tensions. J’y sens des tripes mises sur la table – ou la scène. Uberko est tellement passionné lorsqu’il joue, c’est beau à voir. Vivement un nouvel album!
Hologramme
J’étais bien curieux de voir sur scène ce groupe dont j’ai fait jouer quelques chansons déjà à la radio. Sur disque, on se promène dans les premiers albums de Misteur Valaire et du premier Plaster. Un mélange d’électro assez jazzé. Sur scène, un côté disco faisait parfois son apparition et une influence de Moby s’est davantage fait sentir sur certaines pièces.
Il manquait le guitariste de la formation et ça n’a pas paru. On n’a senti aucun vide, aucun manque. Le clavier, la basse, la batterie et les séquences ont réussi à faire danser les spectateurs malgré les 2h du matin et la chaleur plus que torride. Chapeau aux musiciens d’avoir continué et d’avoir offert deux rappels. Bordel que le batteur devait avoir chaud!
Un spectacle froid?
À la fin de la soirée, les gars du Pantoum parlaient en riant de faire un spectacle-bénéfice, le Cool Show (ou Show Clim?), pour financer l’achat de climatiseurs. L’idée n’est vraiment pas mauvaise. Je dis ça de même…
En passant, la salle/studio/résidence a un tout nouveau site Internet. Un des projets qui gravitent au Pantoum, X-Ray Zebras, a aussi sorti un EP, en collaboration avec le groupe français Bengale, enregistré au Pantoum, justement. Crème fraîche, juste pour vous! Pop-electro-disco-contagieuse.
Bref, longue vie au Pantoum!