Depuis mardi, le Théâtre Périscope présente L’éveil, un spectacle qui aurait pu se nommer L’élan, Le saut, Le désir ou Être.
Mélangeant la danse, le théâtre et la projection, L’éveil nous présente des clins d’oeil et des petits bouts de différentes vies. Un groupe d’amis et d’amies. La fin de l’adolescence. Les premiers amours. Les envies physiques. Un désir de conquérir ou de fuir le monde. Les doutes. La soif de liberté.
Les qualités de ce spectacle conçu par Harold Rhéaume et Marie-Josée Bastien, avec la collaboration de Steve Gagnon aux textes, d’Eliot Laprise aux vidéos et de Josué Beaucage à la musique, sont nombreuses.
D’abord, l’interprétation des six comédiens-danseurs – avec une parité homme-femme et comédien-danseur. À certains moments, on pouvait voir qui étaient normalement dans la danse, qui étaient plus dans le jeu, mais en général, tout est présenté avec fluidité, avec naturel, avec un plaisir, surtout. Certes, le sourire et la joie venaient parfois du personnage, mais on sentait qu’ils n’avaient pas à puiser loin pour ça, le plaisir était là pour vrai.
La mise en scène est belle. Une aire gazonnée, un écran, six lampes manipulées par les interprètes. Pas besoin de plus. Tout passe par leurs corps. Les passages de la danse au théâtre aux projections coulent bien et ont un bon rythme.
Il y a quelque chose de grand public dans L’Éveil, et je ne dis pas ça négativement. Les thèmes sont universels. Il y a aussi une forme d’équilibre artistique. Ceux qui ne sont pas initiés à la danse pourront se ressaisir pendant les projections ou le jeu théâtral. C’est même, je trouve, un excellent spectacle pour s’initier à la danse contemporaine. Les chorégraphies sont belles et variées et les textes prennent un peu par la main le spectateur néophyte, qui, parfois, ne sait pas comment comprendre ou vivre la danse.
En fait, je n’ai pas de reproche à faire à ce spectacle, c’est du beau, du début à la fin. Seul bémol bien personnel, pendant le spectacle, l’émotion a été variable, selon les sujets. J’aime être brassé et être surpris et j’avais parfois l’impression d’être un peu trop guidé. Vingt-quatre heures plus tard, pourtant, je dois reconnaitre que le spectacle m’habite encore. L’éveil m’a même inspiré un texte sur le désir de devenir «quelqu’un».
Je te dirais donc, toi, lecteur, d’y aller si tu as envie de découvrir la danse, d’y aller si tu aimes le beau, d’y aller si l’adolescence te remue encore. Et laisse-toi aller.
L’Éveil est présenté au Théâtre Périscope jusqu’au 10 octobre. C’est une coproduction avec La Rotonde et Le fils d’Adrien danse.
Et pendant que vous y êtes, prenez le temps de regarder l’exposition de Francis Desharnais, Dessins, DANSEZ! Ce sont 12 dessins qu’il a réalisés pendant son travail avec La Rotonde. Là aussi, il y a du très beau. Il est même sur place avant les représentations pour jaser avec vous. Profitez-en!